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Critiques de Henry Musnik (107)
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Mandragore, tome 5 : La mort mène la ronde

Et voilà, fini « Mandragore » !...



« Mandragore » est une série écrite par Henry Musnik et parue au tout début des années 1950 dans la collection « Bibliothèque Mystéria » des éditions Ferenczi.



La série originale compte 4 romans de 192 pages contenant chacun des récits de plus de 80 000 mots (un format très long pour l’époque et pour l’éditeur spécialisé dans le format fasciculaire).



La récente réédition numérique comprend, elle, 5 épisodes, car le premier titre comporte deux histoires distinctes qui ont été séparées pour l’occasion.



Pour rappel, Henry Musnik (1895-1957) est un journaliste et écrivain né au Chili et qui fut l’un des principaux pourvoyeurs de la littérature fasciculaire dans différents genres (principalement aventures ou policier) de par son immense production.



L’auteur avait pour habitude de s’inspirer des grands héros de la littérature policière pour créer ses personnages. Ainsi, Fantômas, Arsène Lupin eurent leurs pendants Musnikien à travers les personnages du Grand Maître pour le premier, de Robert Lacelles, Jack Desly… ou encore Mandragore pour le second.



Mandragore est donc un gentleman cambrioleur dont le vrai nom est Gérard Nattier et qui est épaulé par son ami Joseph Bloque…



Il est sans cesse poursuivi par l’inspecteur Silot qui n’arrive jamais à prendre celui-ci la main dans le sac…



Henry Musnik, sous de très nombreux pseudonymes (Claude Ascain, Gérard Dixe, Jean Daye, Alain Martial, Pierre Olasso…) se spécialisa dans le récit fasciculaire à partir de 1930. On retrouve sa production chez divers éditeurs et il n’est pas rare qu’un même texte, légèrement réécrit, ait été proposé à plusieurs d’entre eux.



Mais Musnik recyclait parfois des passages de ses récits, comme on peut le constater, par bribes, dans la série Mandragore.



Avec son écriture un peu passe partout (pour les fascicules) et ses personnages peu approfondis, il n’est rien de dire que j’étais quelque peu dubitatif d’attaquer la série « Mandragore » imaginant mal que l’auteur pouvait performer dans un format si long alors qu’il avait bien du mal à le faire dans un format court.



Le premier opus me détrompa rapidement, démontrant que, parfois, qui ne peut pas le moins peut le plus.



Si le personnage de Mandragore n’a rien d’original et si, parfois, on peut retrouver des passages ou des idées que l’on a déjà lus dans d’autres textes de l’auteur, force est de constater que la série Mandragore constitue une excellente lecture… En sera-t-il de même avec cette ultime aventure ?...



À la sortie du métro, Gérard Nattier reçoit dans les bras un homme qui s’écroule, mort. Embolie ??? Gérard Nattier en doute, d’autant plus que, juste avant que la victime ne s’écroule, il l’a vu serrer la main d’un hindou.



Quand il recroise l’hindou un peu plus tard, Gérard Nattier ne peut résister à son sens de l’aventure qui lui crie qu’une drôle d’histoire se cache derrière tout cela…



Très difficile de résumer ce roman de près de 83 000 mots tant l’intrigue est rendue complexe à cause d’une foultitude de personnages et de scènes secondaires alors, qu’en fait, celle-ci est une simplicité confondante.



Et, du coup, il m’est impossible d’en dire plus sans en dire trop.



Ce qu’il faut savoir c’est que l’histoire s’articule autour d’une chasse au trésor et dont une mystérieuse et dangereuse statuette contient la carte y menant. Mais, pour ouvrir ladite statuette en toute sécurité, il faut en connaître la clef…



Et plusieurs personnes, plusieurs groupes de personnes vont se battre pour obtenir et la statuette et le message contenu dans un vieux livre.



Mais comme Mandragore (Gérard Nattier) est toujours dans les bons coups et qu’il en a toujours un d’avance (de coup), il va rapidement accaparer et l’un et l’autre et devenir la cible de tous les autres…



Bref. Effectivement, cette intrigue aurait pu tenir sur quelques pages, disons un fascicule de 32 pages, mais pour tenir la distance inhérente à la collection d’origine (« Bibliothèque Mystéria ») force a été à Henry Musnik de broder autour de cet élément liminaire en ajoutant des luttes entre divers groupes, des stratagèmes de chacun pour obtenir statuette et message…



Forcément, du coup, à la lecture, on se dit que les moyens employés sont disproportionnés, notamment ceux consistant à isoler Sylvian Auban, la célèbre actrice et la concubine de Gérard Nattier.



De fait, le plan élaboré nécessitant des moyens colossaux, on se demande pourquoi les méchants ne se sont pas contentés à la place de l’enlever (ce qui aurait pris quelques minutes, deux personnes et une voiture, des moyens somme toute abordables pour toutes les bourses).



On pourra reprocher (du moins moi) le trop peu de place laissée à Joseph Bloque, le partenaire de Gérard Nattier, le personnage par qui tous les traits d’humour fusent, notamment grâce à la gouaille du personnage, mais surtout à ses expressions loufoques.



Pourtant, on se laisse embarquer dans une histoire un peu abracadabrantesque parce que l’écriture est fluide, que les personnages sont sympathiques et, surtout pour les lecteurs de l’époque, à un certain dépaysement apporté par les personnages hindous, mais également par les scènes se déroulant en Grèce.



Cependant, « La mort mène la ronde » est probablement l’épisode le moins intéressant de la série (qui n’en compte que 4 ou 5 en fonction de l’édition), ce qui est dommage pour un ultime épisode, car on aurait bien vu cette série se terminer en apothéose, soit en voyant Gérard Nattier réussir le coup du siècle, soit, pourquoi pas, par l’échec de ce dernier (mort ou arrestation).



Dommage.



J’ajouterai, pour finir, que la multiplicité des personnages, tant du côté des gentils que des méchants, fait que le lecteur s’y perd un peu…



Au final, un épisode plaisant, mais dont l’intrigue a été étirée un peu trop facticement pour tenir la distance.
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Inspecteur Marcellin, tome 1 : Potion n° 18..

Edouard Rollon est malade et est alité. Sa nièce vient lui faire la lecture tout les jours et l'infirmière Francine s'occupe de lui au quotidien. Alors qu'il vient de prendre sa potion, le voilà qu'il plonge dans un coma. Malgré les efforts de l'infirmière et du médecin pour le réanimer, ils n'y arriveront pas. le malade meurt.

Le malade s'était plaint que sa potion avait un gout amer. pas de doute, pour l'inspecteur Marcellin, c'est un assassinat. Mais le dilemme reste entier : la potion ne contient aucun alcaloïde et n'est pas responsable de la mort du malheureux.

L'inspecteur Marcellin va devoir réfléchir à trouver le coupable : qui a empoisonné la victime ?

Très bonne énigme à résoudre. On avance en même temps que l'inspecteur. Le mystère reste entier. La résolution de cette enquête bien pensée.

Un format court qui sied bien à ce genre de petit polar. J'ai été agréablement surprise, je ressors satisfaite de ma lecture.

je tombe sous le charme des éditions oxymoron qui réédite ce genre de texte.


Lien : https://lecture-chronique.bl..
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Jack Desly, tome 25 : La dernière aventure de..

Et voilà, même les meilleures choses ont une fin, et ce ne sont pas les aventures de Jack Desly, gentleman-cambrioleur, qui dérogeront à cette règle.



Jack Desly est un personnage né de la plume de Henry Musnik (1895-1957) un des principaux pourvoyeurs en son temps de récits fasciculaires de la littérature populaire française.



Sous de nombreux pseudonymes (Pierre Olasso, Jean Daye, Gérard Dixe, Alain Martial, Pierre Dennys…) il signa un nombre incroyable de récits fasciculaires, principalement policier, mais pas que.



Pour la collection de fascicules de 64 pages « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, à partir de 1937, il signe du pseudonyme Claude Ascain, plusieurs dizaines de titres dont les 25 premiers mettent en scène le personnage de Jack Desly, gentleman-cambrioleur et de son fidèle serviteur annamite Nan-Dhuoc. Les deux hommes seront surveillés et poursuivis par l’infatigable inspecteur Arthème Ladon.



« La dernière aventure de Jack Desly » est donc la 25e et ultime des aventures du personnage. Elle est initialement parue en décembre 1938.



Jack Desly et Gladys, qu’il vient d’épouser, sont en vacances de noces à Hendaye. Là, ils font la connaissance d’un riche américain avec qui ils sympathisent. Mais la disparition d’un jeune homme après avoir été en compagnie de l’américain et l’arrivée de l’inspecteur Arthème Ladon sur place, va quelque peu bouleverser leurs noces ainsi que leurs plans…



On retrouve donc une dernière fois Jack Desly, Nan-Dhuoc, Glady et l’inspecteur Arthème Ladon dans cet ultime épisode de 19 000 mots.



Pour l’occasion, l’auteur modifie un peu son schéma narratif, notamment la séquence finale.



Effectivement celle-ci n’est plus consacrée aux explications de Jack Desly, mais à d’autres évocations et d’autres émotions.



Car l’auteur va chercher à tirer la petite larme du lecteur, d’abord par des rebondissements tragiques puis par des moments touchants, n’hésitant pas à rajouter couche sur couche jusqu’au point final.



Terminer une série est toujours un crève-cœur (du moins si on l’a appréciée) et l’on se demande toujours de quelle manière l’auteur va s’y prendre.



Quand il s’agit d’un cambrioleur sympathique, on ne voit que deux solutions : l’arrestation ou la mort.



À quelle sauce Claude Ascain va-t-il manger son héros, vous devrez lire cet ultime épisode pour le savoir, car je ne vais rien déflorer.



Tout ce que je pourrais vous dire est que l’épisode, malgré la fin, est dans la lignée des précédents et qu’il est tout aussi plaisant à lire… plus, même, du fait de l’émotion supplémentaire dont il est empreint.



Voilà donc une autre série de Henry Musnik terminée. Heureusement, la bibliographie de l’auteur compte un bon nombre de personnages récurrents et d’autres séries m’attendent alors que j’en ai déjà dégusté au moins une demi-douzaine.



Au final, dernier épisode, dernière aventure de Jack Desly, Nan-Dhuoc et l’inspecteur Arthème Ladon. Sniff.
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Jack Desly, tome 23 : Les trois enlèvements

« Les trois enlèvements » est l’antépénultième aventure de Jack Desly, un gentleman cambrioleur né de la plume de Claude Ascain.



Pour rappel, Claude Ascain est un des nombres pseudonymes de Hanry Musnik (1895-1957), un écrivain journaliste né au Chili et devenu, à partir du début des années 1930, l’un des principaux piliers de la littérature fasciculaire française.



Sa production fut immense et signée de divers pseudonymes (Claude Ascain, Pierre Olasso, Alain Martial, Pierre Dennys, Jean Daye, Gérard Dixe…).



Pour les éditions Ferenczi, et sous le pseudonyme, donc, de Claude Ascain, il écrivit des récits pour alimenter, entre autres, la collection de fascicules de 64 pages « Police et Mystère ».



Pour l’occasion, il créa plusieurs personnages récurrents inspirés de héros de la littérature populaire.



Ainsi, dans cette collection, on retrouve Daniel Marsant et le Grand Maître, le premier agent du Deuxième Bureau et le second génie du crime changeant d’identités comme de noms. L’inspiration des aventures de Fantômas est flagrante.



Mais avant, il proposa aux lecteurs le personnage de Jack Desly, un gentleman cambrioleur probablement inspiré d’Arsène Lupin.



Celui-ci, sportif et mondain, se veut cambrioleur, mais est surtout justicier. Il est aidé dans sa tâche par son domestique fidèle, l’Annamite Nan-Dhuoc.



Comme Arsène Lupin, il est poursuivi par un flic tenace, ici, l’inspecteur Arthème Ladon.



« Les trois enlèvements » est paru en octobre 1938 sous la forme d’un fascicule de 64 pages.



Quand un homme se jette par mégarde sous ses roues, Jack Desly reconnaît dans sa victime, le dénommé Gérard Féricy, frère de Mme Lavalette, dont il convoite les biens. L’ayant déjà croisé dans les soirées des Lavalette, Desly décide de ramener Féricy chez lui, aussi bien par bonté de cœur que pour effectuer un rapprochement qui pourrait lui servir par la suite.



Mais il découvre que Féricy est en proie à des turpitudes et celui-ci finit par lui révéler que la vie d’un enfant de 10 ans est en danger.



Les prétextes qu’il sert à Desly pour expliquer son rapport à l’enfant sont suffisamment confus pour que Desly devine qu’ils sont mensongers, mais la sincérité de l’homme ne souffre pas de contestation et il décide de l’aider comme il peut avec les maigres informations que celui-ci veut bien lui donner.



On retrouve donc Jack Desly dans un rôle de Justicier au grand cœur qui va tout faire pour aider son prochain.



Rien de nouveau donc, d’autant que la construction de l’épisode est la même que pour les précédents voire même que pour l’autre série dont j’ai déjà parlé.



Effectivement, un premier chapitre met en scène un fait étrange, puis Jack intervient, résout tout et dans un ultime chapitre explique à un tiers comment il a tout deviné.



Ce qui est le plus intéressant, ici, est que Henry Musnik semble s’être inspiré d’un texte de Maxime Audouin pour écrire la scène liminaire, celle où un personnage se réveille dans la nature, au pied d’un arbre, sans savoir ce qui lui est arrivé et qui découvre, en rentrant chez lui, que quelqu’un a profité de son absence involontaire pour lui voler quelque chose.



On ne s’étonnera pas de cette inspiration tant l’auteur nous a habitué à recycler ses propres textes, n’hésitant pas, parfois, à les reprendre dans leur quasi-intégralité pour les resservir à un autre éditeur, ou bien à prendre des morceaux d’autres récits pour en composer un nouveau (comme les aventures de Mandragore, par exemple).



Certains pensent même que sa prolificité s’explique par des traductions pirates d’épisodes de séries anglophones comme « Sexton Blake ».



Mais j’avais rarement constaté un tel emprunt à un auteur français.



Pour le reste, on regrettera que le personnage de Nan-Dhuoc apparaisse une nouvelle fois si peu, lui qui est toujours source de sourires et d’actions.



Au final, un épisode tout aussi plaisant à lire que les précédents et qui ne varie ni dans le genre ni dans la forme de ses prédécesseurs.
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 1..

Une nouvelle fois je vais vous parler un petit peu de Henry Musnik, un auteur de littérature populaire fasciculaire né au Chili en 1895 et qui fut l’un des auteurs les plus prolifiques de sa génération.



Son immense production fut principalement (mais pas que) dirigée vers le genre policier.



À partir de la fin des années 1920, sous son nom et divers pseudonymes (Florent Manuel, Pierre Olasso, Claude Ascain, Alain Martial, Jean Daye, Pierre Dennys, Gérard Dixe… et bien d’autres encore), il signa un nombre considérable de fascicules autour de différents personnages récurrents souvent inspirés de héros de la littérature populaire dont, notamment, Arsène Lupin (voir ses personnages de Robert Lacelles, Mandragore ou Jack Desly, par exemple) ou celui de Fantomas ou Zigomar pour celui qui nous intéresse aujourd’hui.



Dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, une collection de plus de 400 fascicules de 64 pages, on retrouve deux récurrents de l’auteur, Jack Desly et le duo Daniel Marsant/Le Grand Maître.



Jack Desly, un gentleman cambrioleur, verra ses 25 aventures se mélanger, à partir de 1937, aux centaines d’autres titres d’autres auteurs.



Puis, en 1939, à la fin des aventures du voleur, Claude Ascain proposera celles d’un agent secret, Daniel Marsant, en lutte contre un génie du mal prenant de multiples personnalités, le Grand Maître, pour 17 autres titres..



Difficile de ne pas voir, dans cette lutte entre les deux ennemis, une inspiration des aventures de Fantomas contées par Pierre Souvestre et Marcel Allain.



Certaines de ces aventures seront rééditées, au début des années 1950, dans la seconde série de la collection « Police et Mystère » des mêmes éditions.



« La fournaise infernale » est le 11e épisode de la série.



Près du Faou, en Bretagne, de drôles d’événements ont lieu. Des menhirs fondent, des mares s’assèchent et un braconnier est retrouvé mort d’une balle dans la tête au petit matin par un certain Pierre Lamont, un homme un brin curieux qui se balade, la nuit, dans les landes…



Henry Musnik ne change pas sa recette d’épisode en épisode.



Effectivement, « La fournaise infernale » est construite sur le même canevas que les dix épisodes précédents avec des personnages se cachant sous de fausses identités (que ce soit le Grand Maître ou Daniel Marsant) même si le lecteur reconnaît immédiatement à qui il a affaire.



Des événements troublants ont lieu quelque part. Ces faits attirent Daniel Marsant qui soupçonne, toujours à raison, le Grand Maître d’en être responsable. Les deux hommes se livrent alors à une lutte directe ou à distance, en fonction des épisodes… jusqu’à ce que Daniel Marsant pense avoir ou pouvoir capturer le Grand Maître et que celui-ci s’échappe in extremis et s’évapore dans la nature.



Le dernier chapitre est généralement consacré à l’explication des tenants et aboutissants, soit faits par Daniel Marsant à une tierce personne (son chef, par exemple) soit par une tierce personne à Daniel Marsant (ce qui est le cas ici).



Rien de nouveau, donc, dans cet épisode et si ce n’est une certaine redondance scénaristique qui ne devait pas gêner les lecteurs de l’époque (puisqu’ils lisaient les titres de la collection les uns après les autres et donc n’enchaînaient jamais deux épisodes de la série d’affilés), ces récits se lisent plutôt agréablement bien que je leur préfère les aventures de Jack Desly, un peu plus variées et plus ancrées dans le genre policier et avec un peu plus d’humour.



Pour autant, ceux qui ont apprécié les épisodes précédents n’ont aucune raison de détester celui-ci (l’inverse étant également vrai).



Pour ce qui est de l’intrigue, elle est, comme toujours, simple, voire simpliste, mais n’est que prétexte à la lutte entre les deux personnages. Avec 18 000 mots à sa disposition, l’auteur aurait pu tenter le pari de complexifier ses histoires, mais il a préféré conserver son schéma, une façon de se rassurer et d’écrire plus rapidement, très probablement.



Au final, un épisode dans la lignée des précédents et qui poursuit une série qui se lit agréablement, mais qui manque de surprise et d’exaltation.
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 9..

Revenons à la saga de la lutte entre Daniel Marsant, agent du Deuxième Bureau et le Grand Maître, génie du crime aux cent visages et aux mille noms.



Cette série, à la base, n’en était pas une, puisque les 17 épisodes ont été publiés, sans autre distinction que le nom de l’auteur, dans la collection « Police et Mystère » au milieu de plusieurs centaines de fascicules de 64 pages contenant des récits d’environ 18 000 mots de divers auteurs, vers la fin des années 1930.



Ces 17 morceaux de bravoure durant lesquels un agent secret poursuit un génie du crime se cachant derrière des masques, des identités, capable de se grimer en n’importe qui, et nommant ses affidés par des numéros n’est pas sans rappeler, évidemment, les aventures de Fantomas, de Pierre Souvestre et Marcel Allain.



Mais l’on sait que derrière Claude Ascain, l’auteur des épisodes, se cache l’auteur Henry Musnik né au Chili en 1895. Et Henry Musnik, sous de nombreux pseudonymes (Jean Daye, Pierre Dennys, Pierre Olasso, Alain Martial, Gérard Dixe…) eut une production impressionnante même si, pour cela, il usa de certaines astuces et de certains artifices. D’une part, pour écrire plus vite, dans un format court, il n’hésitait pas à proposer des personnages déjà ancrés dans l’imaginaire des lecteurs, car inspirés de héros de la littérature populaire comme Arsène Lupin, les détectives du roman noir à l’américaine, etc. De l’autre, des rumeurs l’accusent d’avoir fait des traductions pirates d’épisodes de séries anglo-saxonnes comme « Sexton Blake ».



Mais ce qui est certain, c’est qu’il n’hésita pas à réutiliser certains de ses textes en changeant les titres, les noms des personnages, de pseudonyme pour les proposer à différents éditeurs.



Malgré cela il reste un auteur très prolifique entre 1930 et la fin des années 1950.



Spencer Dillwood, agent américain ami de Daniel Marsant, s’occupe d’une bien étrange affaire. Bill Gibson, un homme qui l’avait contacté en tant qu’avocat (sa couverture) en lui clamant qu’il craignait d’être assassiné, vient d’être retrouvé, la tête explosée, après avoir disparu pendant une semaine. Il se rend avec l’agent Todd à Spotstown, village où résidait son client.



Alors qu’il est au téléphone avec la préposée du central téléphonique pour entrer en contact avec le Docteur Nattlife, médecin de la victime et aussi son légataire universel, il entend un bruit sourd et la conversation est coupée.



Peu importe, il s’en va tout de même rencontrer le docteur Nattlife, un étrange bonhomme qui répond à toutes ses questions.



Désireux de savoir si la standardiste n’a pas fait un malaise, il se rend au central téléphonique du village voisin et la découvre morte, d’un coup de couteau dans le dos. En revenant, sa voiture est accrochée par une autre qui prend la fuite. À Spotstown, il apprend qu’une fusillade a éclaté et que le docteur Nattlife a été enlevé dans une voiture dont la description correspond à celle qui l’a accidenté.



Pensant que l’affaire ne peut être plus compliquée, il déchante quand Daniel Marsant débarque pour lui annoncer qu’il a besoin de lui pour arrêter son ennemi juré le Grand Maître qui se trouver à… Spotstown.



On retrouve donc Daniel Marsant dans une nouvelle aventure le confrontant au Génie du Mal, le Grand Maître.



Pour autant, c’est Spencer Dillwood qui ouvre le bal et devient le personnage central de la première partie de l’histoire.



Rien de bien nouveau dans ce récit de 18 000 mots dans lequel l’auteur reprend toutes les recettes des précédents épisodes.



Effectivement, l’histoire débute comme un roman policier classique avec un crime, crime qui, le lecteur s’en rend compte en cours de lecture (même s’il s’en doutait au départ), le Grand Maître est mêlé. Poursuites, attentats, re poursuites, actions, violences… et le Grand Maître fini par s’échapper grâce à son intelligence et un tour de passe-passe. Puis scène finale dans laquelle Daniel Marsant raconte à un personnage tiers (ici, Dillwood) tout ce qu’il a compris de l’affaire et que l’autre n’avait pas saisi.



Certes, l’ensemble est suffisamment enlevé et dénué de temps mort pour remplir son office de proposer un moment de lecture agréable, mais comme on commence à connaître les ficelles, on aimerait que l’auteur change un peu de recette pour nous surprendre.



Car, effectivement, le lecteur saisit bien plus rapidement que Dillwood et que Marsant les tenants et les aboutissants de chaque scène, ce qui est un peu dommage, car, ne pas savoir où l’on va peut faire du bien parfois.



Malheureusement, vu le format et les conditions d’écriture, on se doute que l’auteur n’avait pas les moyens d’innover, pas le temps, et sûrement pas l’envie.



D’autant qu’il faut se rappeler qu’à l’époque, les épisodes de cette lutte entre Daniel Marsant et le Grand Maître étaient disséminés parmi des centaines de fascicules de la collection « Police et Mystère » ce qui fait que les lecteurs assidus, entre deux confrontations, avaient d’autres aventures avec d’autres héros à dévorer.



Au final, rien de révolutionnaire dans l’épisode ni dans la série, on peut s’en plaindre ou apprécier de retrouver les mêmes recettes.
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Jack Desly, tome 12 : L'énigme du portrait

Le 25 septembre 1895, à Punta Arenas, au chili, naissait Henry Musnik.



Peut-être ce nom ne vous dit-il rien ? Et si je vous annonce quelques-uns de ses pseudonymes ? Claude Ascain, Pierre Olasso, Alain Martial, Jean Daye, Pierre Dennys, Gérard Dixe… ceux-ci vous évoquent-ils quelque chose ?



Probablement non ! Et pourtant, combien de ses lecteurs sont à compter parmi vos parents, vos grands-parents et vos arrières grands-parents ?



Car, ce journaliste sportif fut également l’un des grands pourvoyeurs de la littérature populaire fasciculaire française entre le début des années 1930 et la fin des années 1950.



S’il œuvra dans différents genres, c’est avant tout et surtout vers le genre policier que se dirigea son immense production.



Durant deux siècles, on retrouve ses récits un peu partout, chez divers éditeurs, dans de multiples collections fasciculaires et si on peut lui accorder quelques séries avérées (« Les enquêtes du commissaire Benoit », à ne pas confondre avec une autre série éponyme, « Les enquêtes du commissaire Lenormand » dont il ne fut pas le seul auteur, « Mandragore », une courte série de longs romans…) il est pourtant difficile de dénombrer ses personnages récurrents tant on en retrouve disséminés dans différentes collections plus généralistes comme « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, vers la fin des années 1930.



C’est dans cette collection de plusieurs centaines de titres dont une bonne part est signée de différents pseudonymes de l’auteur, que l’on retrouve le personnage de Jack Desly, un gentleman-cambrioleur inspiré par Arsène Lupin, mais en beaucoup plus sobre. Sobriété de format (fascicules de 64 pages contenant des récits de 18 000 mots), de moyens (Jack Desly n’a pour seul collaborateur son domestique annamite, Nan-Dhuoc), d’ambition, d’orgueil, de folie, de démesure et d’ennemis (le seul inspecteur Arthème Ladon).



Les aventures de Jack Desly s’étalent sur 25 épisodes.



« L’énigme du portrait », publié en 1937, n° 289 de la collection « Police et Mystère », est la douzième aventure du cambrioleur.



Jack Desly croise le père Yabok, un vieux receleur avec lequel il travaille parfois. Celui-ci descend d’un taxi et demande au chauffeur de l’attendre un long moment. Étonné d’une telle dépense de la part d’un tel pingre, Jack se dit qu’il doit y avoir une bonne affaire là-dessous et il décide d’attendre. Il voit le père Yabok ressortir rapidement d’un bâtiment, un tableau sous le bras, s’engouffrer dans le véhicule et donner une adresse qu’il connaît. Puis une jeune femme sort du même bâtiment, affolée, à la recherche de quelqu’un. Jack Desly lui propose alors son aide, et finit par apprendre qu’on vient de lui voler un portrait de jeune fille qui était dans sa famille depuis des générations. Chose incompréhensible, le tableau n’a aucune valeur marchande, juste sentimentale.



Autant pour aider la jeune femme que parce qu’il se doute que si Yabok a agi ainsi, c’est qu’il y a de l’argent à se faire, Jack décide de lui apporter son aide…



On retrouve donc Jack Desly dans une aventure dans la lignée des précédentes.



L’histoire, assez simple, format court oblige, est développée à partir du même moule que les autres aventures.



Effectivement, chaque épisode propose une affaire à laquelle Jack Desly va participer, soit qu’il avait prévu d’accaparer un bien, soit mû par l’esprit chevaleresque, celui de justice ou celui d’aventures. L’inspecteur Arthème Ladon, son ennemi juré, va entrer dans la danse à un moment ou à un autre, les péripéties et les dangers vont s’enchaîner, Nan-Dhuoc, l’Annamite, sauvera son Maître d’un quelconque danger, Jack Desly livrera un méchant à Ladon et lui s’en sortira les poches pleines et, parfois, aux bras de la belle de l’histoire.



Certes, ne cherchons pas d’originalité dans ces histoires à la narration linéaire, juste, apprécions ces aventures pour ce qu’elles sont, d’agréables divertissements, qui peuvent être également lus comme des témoignages sur la vie d’une époque.



Effectivement, on découvre que tout le monde fume, et que, même quand les auteurs se veulent xénophiles et ouverts d’esprits, leurs propos, aujourd’hui, sembleraient insupportables à tout un chacun.



Ainsi, l’auteur appelle l’Annamite, « Jaune », que Desly le surnomme « Nez-Court », qu’il soit dit que, comme tous les gens de sa race, Nan-Dhuoc est impassible, qu’il ait une souplesse simiesque…



Et pourtant, il est évident que le personnage de Nan-Dhuoc est mis en valeur, pour l’époque, que l’homme est plus qu’un domestique pour Desly, presque un ami et que l’auteur se veut ouvertement ouvert et tolérant.



Malgré cela, le personnage de Nan-Dhuoc est un atout pour l’épisode, pour Jack Desly, mais également pour la série, du moins est-il un personnage un peu plus intéressant bien qu’en retrait.



Pour le reste, pas de temps mort, un épisode rythmé, de l’action, des déguisements, des dangers, des pièges, un peu de sentiment et une fin heureuse. Que demander de plus pour un tel format ?



Au final, un épisode aussi plaisant que les précédents.
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Jack Desly, tome 11 : Les douze émeraudes

Claude Ascain, de son vrai nom Henry Musnik, fut un auteur majeur de la littérature populaire fasciculaire qu’il abreuve de ses très nombreux récits.



Né en 1895 au Chili, sa période de production s’étale entre le début des années 1930 et sa mort en 1957.



S’il écrivit un peu dans tous les genres, c’est avant tout et surtout dans le domaine du policier qu’il s’exprima sous divers pseudonymes (Claude Ascain, donc, mais aussi Pierre Olasso, Alain Martial, Jean Daye, Pierre Dennys, Gérard Dixe et bien d’autres).



Pour multiplier les contrats, il n’hésita pas à réutiliser certains de ses textes en changeant les titres, les noms de personnages, en les signant d’un autre pseudonyme pour les proposer à un autre éditeur.



Malgré cela et les rééditions, il est l’auteur d’un nombre impressionnant de récits dont les personnages sont souvent peu fouillés, format court oblige, et/ou inspirés de personnages célèbres de la littérature populaire tels Arsène Lupin ou le commissaire Maigret.



« Les douze émeraudes » est un fascicule de 64 pages, n° 285 de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, publié en 1937 et mettant en scène le personnage de Jack Desly, un cambrioleur mondain aidé de son fidèle domestique Annamite Nan-Dhuoc et poursuivi par l’inspecteur Arthème Ladon, son ennemi juré…

Jack Desly, apprenant l’arrivée en France du richissime Grosswell, de sa fille, et des magnifiques émeraudes que le gentil papa lui a achetées, décide de s’installer dans le même palace qu’eux. Seulement, à leur arrivée, il apprend qu'un « confrère » a déjà mis la main sur son butin, durant le trajet en train, au nez et à la barbe de l’inspecteur Arthème Ladon chargé de surveiller les bijoux.



Plutôt que de se faire une raison et de passer à autre chose, Jack Desly choisit de découvrir qui lui a coupé l’herbe sous les pieds et de prendre sa revanche.



C’est une nouvelle fois une lutte entre deux voleurs à laquelle nous convie Claude Ascain dans ce récit de 18 600 mots.



Chacun fera preuve d’aptitudes en filature et en déguisements afin de mener leur barque.



Rien de bien nouveau, donc, dans cet épisode, ni de déplaisant pour autant, sauf le fait que Nan-Dhuoc, le serviteur annamite de Jack Desly est bien trop en retrait encore une fois.



Pour le reste, l’intrigue simple consiste en un jeu du chat et de la souris entre Jack Desly et le voleur, mais également entre le voleur et ses associés. Un jeu quelque peu redondant, mais qui, du fait de la concision du texte, n’en devient pas indigeste pour autant.



Arthème Ladon, l’inspecteur de police, l’ennemi juré de Jack Desly, est lui aussi en retrait malgré le double camouflet qu’il subira dans ce récit.



Au final, pas le meilleur épisode de la série, mais une lecture pas déplaisante, ce qui est déjà bien.
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Jack Desly, tome 2 : La valise jaune clair

Ceux et celles qui lisent toutes mes chroniques (il y en a-t-il vraiment ?) doivent connaître par cœur mon laïus sur l’auteur Henry Musnik, presque autant que celui sur Marcel Priollet.



Mais je me dois de penser aux personnes qui lisent mes mots au compte-gouttes (ce qui n’est pas très sérieux, ni très pratique) et qui m’obligent, à chaque fois, à me répéter en tentant, malgré tout de me renouveler pour présenter un si grand auteur de littérature populaire.



Par « grand auteur de littérature populaire », vous pourriez penser que j’évoque un grand talent. Ce n’est pas pour cette qualité que j’utilise l’adjectif « grand », mais plutôt pour la taille de la bibliographie du bonhomme.



Henry Musnik, né au Chili en 1895 est à ce titre un des principaux pourvoyeurs de la littérature populaire fasciculaire du second tiers du XXe siècle.



Sa production est si imposante que, pour la signer, il multiplia les pseudonymes (Alain Martial, Claude Ascain, Pierre Dennys, Pierre Olasso, Jean Daye, Florent Manuel…).



S’il s’attaqua aux différents genres de la littérature populaire, c’est avant tout pour sa production policière que l’auteur est à louer.



Car Henry Musnik écrivit un nombre incalculable de fascicules qui furent publiés chez différents éditeurs et qui mettaient en scènes un grand nombre de personnages récurrents.



Certes, on lui reprochera d’avoir gonflé artificiellement sa production même si elle n’avait déjà pas besoin de cela, en reprenant certains de ses textes et en changeant le nom des personnages, et en le signant d’un autre pseudonyme, afin de le proposer à un autre éditeur.



Si j’ai longtemps considéré Henry Musnik comme, au mieux, un bon faiseur de textes populaires, trouvant rarement, dans ses fascicules de 32 pages, de quoi m’enthousiasmer. J’ai revu mon avis après la découverte de longs et bons romans, dans la série Mandragore.



Depuis, je découvre une autre série au format d’origine fascicules de 64 pages, les aventures du cambrioleur Jack Desly, et ces récits me confirment que j’avais trop rapidement jugé l’auteur.



Alors, oui, Jack Desly est un cambrioleur mondain de plus dans la littérature populaire et ils sont nombreux depuis le succès d’Arsène Lupin, mais, malgré tout, ses péripéties ne manquent pas de qualités.



« La valise jaune clair » est la seconde aventure du personnage et sa première édition date de 1937.



Attablé à une terrasse de café à Paris, Jack Desly remarque un couple d’Anglais attablé à côté de lui. Elle est belle et jeune et lui beaucoup plus vieux. Alors que le vieil homme tente de payer le serveur avec un billet anglais et que ce dernier refuse, Jack Desly, pour faire la connaissance de la jeune femme, propose de payer la consommation et de suivre le couple jusqu’à leur hôtel pour se faire rembourser. Il en profite pour lier connaissance, tant pour charmer l’Anglaise que pour voler l’Anglais…



Henry Musnik, sous le pseudonyme de Claude Ascain, nous propose donc une nouvelle aventure de son cambrioleur mondain.



Oui, reconnaissons que ce personnage n’est pas original dans le monde de la littérature populaire ni dans celui de l’auteur puisque l’on retrouvera un personnage similaire, dans une version plus concise : Robert Lacelles, et bien plus étendu : Mandragore.



Mais si les aventures de « Robert Lacelles » du fait de leur extrême concision, manquent un peu de sel, celles (manque plus que la selle du cheval) de Jack Desly, sans atteindre les qualités de Mandragore, s’avèrent bien plus plaisantes à suivre.



D’ailleurs, ces deux derniers personnages sont très proches (pas de doute que l’auteur ce soit inspiré du premier pour créer le second) d’autant qu’ils sont tous deux épaulés par leur ami et majordome, un Annamite pour Desly, un titi parisien pour Mandragore. Musnik ayant le bon goût pour le second de rajouter un peu d’humour.



Mais sinon les aventures des deux cambrioleurs sont très proches d’autant qu’ils sont tous les deux séducteurs et rencontrent toujours de charmantes jeunes femmes à séduire.



Alors, oui, l’intrigue ne vole pas haut (après tout, l’auteur n’a que 18 000 mots pour boucler son récit), mais, pour autant, cela n’est pas dommageable pour la lecture.



Tout comme pour Mandragore (et d’autres) on notera la présence récurrente du policier à la poursuite du cambrioleur, ici, l’inspecteur Arthème Ladon, mais un policier qui, sans être éblouissant, n’est pas ridiculisé par l’auteur ni par le voleur, contrairement à certains de ses pairs.



Au final, un second récit tout aussi plaisant que le premier et qui donne envie de découvrir le quatrième (puisque j’avais déjà lu le troisième avant).
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Inspecteur Gaspin, tome 1 : Le danseur mond..

Claude Ascain (1895-1957) que j'ai lu récemment dans On a tué le docteur, créa outre le détective Yves Michelot, l’inspecteur Gaspin, un as de la police judiciaire française ici mis en scène. Ma récente et quasi frénétique découverte -y'en a encore plein à venir- des auteurs de littérature policière du début du siècle dernier grâce aux éditions Oxymoron, m'amène si ce n'est à varier de genre, à minima à changer de héros. Peu de femmes là-dedans, sauf à être les victimes ou les tentatrices. Ici, Gaspin fait le job, rien de bien étincelant hormis les bijoux de la riche dame homicidée, rien de très nouveau ou d’ébouriffant, mais ce court roman ou nouvelle n'en est pas pour autant rébarbatif. Il se coule parfaitement dans ce que j'ai lu récemment, depuis le début du confinement et de la privation de livres papier et mon entrée dans le livre numérique. Je n'irai pas jusqu'à dire que je trouve la liseuse bien, mais c'est pratique. Bon, j'ai encore du mal à lire de gros ouvrages avec ce moyen, je préfère nettement les formats courts, raison pour laquelle je vous inonde de mes recensions.
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Inspecteur Gaspin, tome 8 : Exécution sans ba..

« Exécution sans bavure » est titre publié dans la collection de fascicules de 64 pages « Police et Mystère », 2e série du nom, des éditions Ferenczi, en 1956, signé Florent Manuel.



Florent Manuel, est-il besoin de le signaler, est un pseudonyme d’Henry Musnik, un auteur de la littérature populaire fasciculaire de langue française né au Chili en 1895.



L’auteur a abreuvé pendant près de 3 décennies, à partir du début des années 1930, de nombreuses collections fasciculaires chez différents éditeurs, sous de multiples pseudonymes (Alain Martial, Pierre Olasso, Florent Manuel, Claude Ascain, Jean Daye, Gérad Dixe, Pierre Dennys...)



Pour ce faire, il usa d’une plume prolifique, mais également de certains stratagèmes dont le plus utilisé fut de réutiliser certains textes à quelques années d’intervalles, chez le même éditeur ou chez un confrère, en se contentant de changer les noms des personnages (ou en faisant une légère réécriture) et son pseudonyme. Ce qui fait que l’on peut retrouver deux de ses personnages récurrents refaire la même enquête dans deux collections et à deux époques différentes.



C’est une nouvelle fois le cas avec « Exécution sans bavure » qui s’avère être une reprise du titre « Disparition instantanée » dans la collection « Ici police » des éditions A.B.C. sous le pseudonyme de Claude Ascain.



Ce titre fait intervenir le personnage de l’inspecteur Gaspin (probablement le dernier titre à le faire) même si celui-ci s’avère une réécriture d’un autre titre avec un autre personnage (comme tous les titres faisant intervenir l’inspecteur Gaspin).



Mais, d’ordinaire, les récits sont issus d’une collection de fascicules de 32 pages et font dans les 7 700 mots.



Ici, le récit provient d’une collection de fascicules de 64 pages et fait un peu plus de 17 000 mots.



On peut donc s’attendre à voir des personnages plus étoffés (moins serait difficile) et à suivre une intrigue un peu plus construite qu’à l’ordinaire.



Pour les personnages, c’est râpé, mais rappelons que le fait que ceux-ci soient à peine esquissés aidait l’auteur à les interchanger au gré des réutilisations.



Pour l’intrigue, il ne faut pas s’attendre au canevas échevelé, au suspens haletant, des romans pavés d’aujourd’hui.



Non, l’intrigue est assez simple (bien qu’à peine plus complexe que dans les récits plus courts) et l’enquête demeure plutôt linéaire comme à l’accoutumée.



De même, l’inspecteur Gaspin révèle la façon dont il a tout découvert après coup, afin de favoriser la concision du texte.



Mais alors, comment l’auteur a-t-il utilisé l’espace supplémentaire que lui offrait le format de 64 pages ? Quasiment uniquement à développer les scènes de son histoire, à proposer une ou deux fausses pistes, un ou deux revirements et puis c’est tout.



C’est un peu dommage, mais c’est ainsi.



On notera également que le nœud de l’intrigue se dénoue une nouvelle fois par le hasard, la découverte d’un objet à l’apparence anodine, et que le final manque un peu de crédibilité même si (du moins si l’on ne considère pas les légistes de l’époque comme des truffes), mais que l’auteur est parvenu à me faire la nique à la dernière ligne alors que je pensais qu’il avait oublié un détail qui détruisait toute son histoire.



Au final, une enquête plus longue que les précédentes, mais qui est dans la même veine que celles-ci, juste en deux fois et demie plus long...
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Inspecteur Gaspin, tome 7 : Solution, derni..

« Solution, dernière minute !... » est un titre de la collection de fascicules de 32 pages « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi, publié en 1953 et écrit par Florent Manuel.



Florent Manuel est un pseudonyme de Henry Musnik, un auteur de langue française né au Chili en 1895, l’un des principaux piliers de la littérature populaire fasciculaire française.



Il abreuva de nombreuses collections de son immense production, sous divers pseudonymes (Claude Ascain, Pierre Olasso, Jean Daye, Gérard Dixe, Pierre Dennys, Alain Martial...).



Mais l’homme en plus d’écrire beaucoup, usait de malice afin de multiplier les titres, soit en usant de façon cachée des traductions de séries anglophones soit, plus généralement, en réutilisant ses récits en en changeant le titre, les noms de personnages et de pseudonyme.



« Solution, dernière minute !... », un titre faisant apparaître le personnage de l’inspecteur Gaspin, est ainsi une reprise du titre « L’homme à la barbe blonde » paru en 1945 dans la collection « Allo Police » des éditions S.E.G.



L’inspecteur Gaspin est chargé de trouver celui qui a agressé un horloger pour lui voler un bijou lui ayant été confié. L’homme a reçu un faux pneumatique chargé de le faire s’absenter de son atelier et une personne ressemblant au secrétaire du joaillier qui avait confié l’objet à l’artisan a été aperçue devant le lieu du drame...



Ce très court récit policier de 7 700 mots, comme tous les récits de ce format, nous propose une intrigue simple et linéaire dans laquelle naviguent des personnages à peine esquissés, que ce soient les rôles secondaires comme celui principal.



Effectivement, on a l’habitude, dans ce format, de trouver des héros un peu flous, mais Henry Musnik floute encore plus le trait du fait que ce flou autour des personnages facilite la transposition d’un texte d’une collection à une autre, de faire prendre le héros pour un autre sans être démasqué par des détails repérables.



Mais on s’habitue à ce travers en même temps qu’au genre et on ne jugera pas ces textes de moins de 10 000 mots de la même manière qu’on jugerait un roman de taille classique, d’autant qu’ils sont toujours écrits et publiés dans la précipitation.



Cependant, d’un auteur à un autre, on notera des aptitudes plus ou moins grandes à performer malgré les contraintes (J.A. Flanigham, Charles Richebourg, René Thomas, Jean Buzançais...).



Pour les autres, le niveau peut fluctuer d’un titre à l’autre.



Chez Henry Musnik, cette tendance est d’autant plus marquante que l’on peut très bien lire deux titres qui ont été publiés consécutivement alors qu’ils ont été écrits à des années d’écart (en fonction des réutilisations des textes).



Les textes de l’auteur fluctuent entre le passable et le pas mal sans jamais atteindre l’excellence.



Ici, le lecteur se contentera du pas mal (toute proportion gardée en fonction du format).



L’histoire, comme souvent, se dénoue par le hasard, et la solution est apportée a posteriori par une explication brève, tactique pour conserver une certaine concision.



Mais le style est passable et l’intrigue moyenne, ce qui confère à l’ensemble la mention « passable ».



Au final, par un roman exaltant, juste un petit moment de lecture sans déplaisir, aidé en cela par la taille très courte du texte.
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Robert Lacelles, tome 0 : Qui a volé ?

« Qui a volé ? » est un épisode mettant en scène le gentleman-cambrioleur Robert Lacelles, créé par Claude Ascain, alias Henry Musnik, un des principaux piliers de la littérature populaire policière des années 1930 à la fin des années 1950.



Henry Musnik, bien que né au Chili en 1895, fût un grand pourvoyeur, de par sa production, de la littérature populaire française.



Sous de très nombreux pseudonymes (Pierre Olasso, Jean Daye, Alain Martial, Gérard Dixe, Claude Ascain, etc.) il abreuva diverses collections fasciculaires de ses nombreux textes qui, bien souvent, contaient les aventures de personnages récurrents.



Si quelques séries ont été officialisées par un regroupement dans une collection éponyme (Guy Daurian, Le commissaire Lenormand), la plupart de ses personnages récurrents se sont débattus au sein de collections plus généralistes, au milieu des titres d'autres auteurs.



La seule façon d'identifier les épisodes concernant tel ou tel personnage était alors de lire la production de l'auteur. Mais celui-ci a quelque peu facilité la tâche des lecteurs en usant d'un même pseudonyme au sein d'une même collection pour faire vivre un même personnage.



Ainsi, les aventures de Robert Lacelles furent d'abord publiées, en 1939, au sein de la collection « Le Petit Roman Policier » des éditions Ferenczi, puis, repris, dans le désordre, dans la collection « Mon Petit Roman Policier » des mêmes éditions, 10 ans plus tard (cette seconde collection a reprit un très grand nombre de titres de la première). Les deux furent façonnées sous forme de fascicules de 32 pages, avec des épisodes avoisinant les 8500 - 9000 mots.



Malheureusement, j'ai lu les titres concernant Robert Lacelles, dans l'ordre de la seconde édition, ce qui fait que je découvre ce « Qui a volé ? » dans mes dernières lectures alors qu'en fait il s'agit du tout premier épisode.



La disparition ou le vol d'un collier magnifique lors d'une collation entre amis aisés ! Un peintre qui fait le forcing pour que des recherches soient effectuées, que l'on fouille les invités, que l'on prévienne la police...



En parallèle, est évoqué Robert Lacelles, auquel ressemble l'un des jeunes hommes présents. Robert Lacelles qui fit la une des journaux deux hivers auparavant pour avoir dévalisé un grand nombre de notables sur la côte d'azur.



L'inspecteur Firmin Tapion est chargé de l'enquête et fini par découvrir des indices probants... pourtant, la vérité est toute autre qu'imaginée par le policier.



Raaa, on ne dira jamais assez que les Éditions Ferenczi fit énormément pour la littérature populaire en général et la littérature populaire policière en particulier, notamment dans le domaine de la littérature fasciculaire. On ne dira jamais assez, également, la désinvolture (pour être gentil) avec laquelle était fait le travail éditorial (des illustrations publiées en couverture du mauvais titre, les fautes et les coquilles nombreuses, les rééditions à l'emporte-pièces, en coupant ou en allongeant les textes, parfois sans même en référer à l'auteur...).



Si Ferenczi n'était pas le seul éditeur de l'époque à bâcler un peu son travail (il faut avouer qu'il était moins facile, alors, de corriger, vérifier et modifier des textes), étant l'un des plus prolifique de sa génération, il est normal que ces travers lui soient souvent imputables.



Je ne saurais le blâmer car il fit tout de même le bonheur de milliers (millions ?) de lecteurs et continue à faire le mien et celui de quelques autres.



On pourra citer également les éditions Baudinières, Rouff, Offenstadt, Lutèce, les éditions Populaires Monégasques et encore de nombreuses autres.



Pour le cas d'aujourd'hui, intéressons-nous donc au travail des éditions Ferenczi à travers le titre en question « Qui a volé ? ».



Publié en tant qu'épisode liminaire des aventures de Robert Lacelles, un clone d'Arsène Lupin, en 1939 dans la collection « Le Petit Roman Policier », ce récit se retrouve, dans la réédition, en 14ème place, ce qui n'a aucun sens à la lecture.



Certes, on comprendra à la lecture de l'histoire qu'il pose un problème en tant qu'épisode liminaire, puisqu'il entre quelque peu en contradiction avec la suite de la série, mais, tout de même.



Oui, car, dans ce tout premier épisode, il est fait mention d'un cambrioleur Mondain, Robert Lacelles qui a fait la une des journaux pour plus de cinquante cambriolages sur la côte d'azur, alors que par la suite, il continue a fréquenter les milieux mondains sous sa véritable identité. Quel riche individu inviterait à sa table un célèbre cambrioleur avéré ???? Personne, cela est clair.



Mais, placer cet épisode vers la fin de la série n'a pas plus de sens.



Ce qui a encore moins de sens, c'est de bouleverser l'ordre de première édition, donc, probablement, l'ordre d'écriture. Car, certes, les épisodes sont indépendants et il n'y a pas même de fil rouge pour les relier. Par contre, si, dans la première moitié de la série (dans l'ordre d'origine), les policiers lancés à la recherche du cambrioleur ne sont jamais les mêmes, dans la seconde, c'est l'inspecteur Jolivet qui, à chaque fois, se lance à la poursuite de Robert Lacelles. Et ce jeu du chat et de la souris amène un réel plus à la série, tant en terme d'attachement qu'en terme d'humour et de légèreté.



En les rééditant dans le désordre, on perd un peu de cet attachement, ou bien il se dilue, en fonction des alternances.



Bref, « Qui a volé ? » est un court roman policier ( 9000 mots) qui ne laisse pas la place à une réelle intrigue (comme tout texte de ce format) mais qui péche, comme beaucoup de scénario de romans, films et série quand on les étudie à l'aulne des révélations finales (oui, on dit aussi « à l'aune », mais je préfère l'orthographe la moins courante qui gagne en poésie ce qu'elle perd en précision puisque l'aune est une mesure de longueur).



Effectivement, il est certaines histoires dans lesquelles les réactions des personnages, paraissant logiques, au moment où elles ont lieu, ne le sont plus du tout quand on connaît tous les tenants et les aboutissants. Ainsi, comme il est très fréquent dans les intrigues policières, quand un indivu embauche le meilleur détective du monde, un détective à la réputation sans faille, pour retrouver l'assassin de sa femme, alors que la police à conclu à un suicide, la réaction est logique. Mais quand on apprend, à la fin, que le mari était l'assassin et que le détective, puisque sans faille, a réussi à le découvrir et à le démontrer, l'action liminaire du mari n'a plus du tout de sens (si tu tues ta femme et que la police conclu au suicide, tu ne vas pas embaucher un détective pour retrouver le meurtrier et encore moins le meilleur détective du monde).



Bon, là, c'est un peu la même chose. Les réactions de certains personnages semblent logiques, mais deviennent illogiques à l'aulne des révélations finales (oui, je préfère avec un L)...



Mis à part ça, on retrouve donc un Claude Ascain a la plume un peu fade (ce que je dénonçais fréquemment avant de faire un récent mea culpa à la lecture des derniers épisodes de la série), des personnages (notamment celui de Robert Lacelles), très peu esquissés, une histoire pas très folichonne et un ensemble qui offre à peine plus que le service minimum attendu.



Il est clair que la série s'améliore par la suite, tant en terme de plaisir de lecture que de qualité littéraire, notamment avec la fameuse confrontation entre le héros et l'inspecteur Jolivet.



Au final, un tout premier épisode un peu fade, dont l'intrigue ne tient pas trop la route à l'aulne des révélations finales (oui, je vous l'avais dis que j'aimais bien cette expression) et qui entre un peu en contradiction avec les épisodes à venir, mais qui n'est pas déplaisant à lire pour autant.
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Robert Lacelles, tome 7 : Une américaine a di..

Continuons donc la lecture des aventures de Robert Lacelles, le gentleman-cambrioleur né de la plume de Claude Ascain. Cette découverte est, certes, faite dans le désordre, mais mettez cela sur le compte des frasques d'un éditeur qui réédite dans n'importe quel ordre, omettant certains titres et la difficulté, parfois, à chiner les ouvrages.



« Robert Lacelles » est une série policière de fascicules de 32 pages ( un peu plus de 8500 mots par épisode) initialement édité à partir de 1939 au sein d'une collection plus généraliste,« Le Petit Roman Policier » des éditions Ferenczi. Dans cette première édition, parmi les cents et quelques titres de la collection, se trouvaient 17 titres de Claude Ascain, tous destinés à faire vivre le personnage de Robert Lacelles.



Dans la réédition des mêmes éditions Ferenczi, dans la collection « Mon Roman Policier », au début des années 1950, seuls 16 épisodes ont été réédités parmi les plus de 550 titres de la collection, et, en plus, dans un ordre différent de celui de la première édition.



C'est malheureusement grâce à cette réédition que j'ai découvert la série, la raison pour laquelle je la découvre dans un ordre différent de celui d'écriture.



Dans l'édition liminaire, « Une américaine a disparu » fait figure de 8ème épisode. Dans la réédition, cet épisode n'apparaît même pas. Pourquoi ??? Demandez à Ferenczi, moi, je n'en sais rien.



L'auteur, Claude Ascain, de son vrai nom, Henry Musnik, est un écrivain né au Chili en 1895 et qui ne dit plus grand chose aux lecteurs d'aujourd'hui. Pourtant, il fut un des principaux pourvoyeurs de la littérature populaire fasciculaire pendant presque 30 ans (de 1930 à la fin des années 1950). Il écrivit des centaines de titres, généralement tournés autour de personnages récurrents mais bien souvent mélangés dans des collections plus généralistes.



Il était de coutume, chez cet auteur, d'user d'un pseudonyme au sein d'une collection pour faire vivre un personnage. Comme ses pseudonymes sont nombreux (Pierre Olasso, Florent Manuel, Jean Daye, Gérard Dixe, Alain Martial...), ses personnages récurrents le sont presque autant.



Claude Ascain était réputé (par moi) comme un bon faiseur de la littérature populaire, entendez par là qu'il produisait des textes lisibles mais sans génie ni petit plus avéré. J'ai révisé cette avis depuis que je me suis un peu plus penché sur les aventures de Robert Lacelles car il faut bien reconnaître que le plaisir de lecture est là et c'est avant tout ce que l'on demande à un auteur de littérature populaire.



Pour développer ses personnages, Henry Musnik s'inspirait beaucoup des personnages cultes de la littérature populaire. Ainsi, Robert Lacelles est-il un ersatz d'Arsène Lupin...

Robert Lacelles tente de se rapprocher de la fille d'un riche américain. Pour cela, il la suit dans une boîte, la surveille de loin, empêché d'approcher par les amis dont la jeune femme s'entoure.



Quand celle-ci est prise d'un malaise et que son ami la raccompagne jusqu'à sa voiture, Robert Lacelles décide de la suivre, mais, malheureusement, son véhicule a un pneu creuvé.



Arrivé au Palace où la jeune femme et lui logent, il découvre, au garage, le véhicule dans lequel la jeune femme est montée, mais nulle trace de celle-ci dans le palace.



Pire, Robert Lacelles est vite agressé, assommé, enlevé, et il se réveille, au petit matin, en pleine forêt...



Difficile de comprendre pourquoi cet épisode n'a pas fait l'objet de la même réédition du reste de la série tant celui-ci semble pourtant être un titre charnière dans les aventures de Robert Lacelles.



Effectivement, c'est, si je ne me trompe pas (et si je me trompe, ce n'est pas bien grave), le premier épisode dans l'ordre de première édition où apparaît l'inspecteur Joseph Jolivet, le policier qui deviendra l'ennemi intime du cambrioleur. Et, c'est cette confrontation entre les deux hommes qui va mettre un peu de sel dans la série, renforcer le plaisir de lecture par ce duel permanent, par l'humour dû à la raillerie de Lacelles envers Jolivet et par cette sorte de gag récurrent dans lequel Jolivet tombe toujours le bec dans l'eau semblant se dire, tel le personnage de la série télévisée Palace, interprété par le regretté Marcel Philippot, « Je l'aurai un jour, je l'aurai » et qui lui confère l'aura du Coyotte face à Bip-Bip, dans la célèbre série de dessins animés.



Et c'est cette relation et ce plaisir renforcé qui m'a fait réviser mon avis tranché sur l'auteur. Et c'est à l'aulne de cette révision que je compte redécouvrir certains autres titres de Claude Ascain, Pierre Olasson, Florent manuel, Alain Martial, Jean Daye... bref, d'Henry Musnik...



Car si l'intrigue demeure basique (n'oublions pas que nous avons affaire à de très courts romans de moins de 10 000 mots qui ne permettent pas de développer une intrigue digne de ce nom), le fait de retrouver, d'épisode en épisode, cette agréable confrontation, est un plus indéniable qui offre une plus-value à moindre frais de mots, à une série qui n'était déjà pas déplaisante à la base.



Bien sûr, on n'attendra pas de l'auteur une plume enlevée comme certains rares auteurs sont parvenus à en proposer dans un tel format, mais, du coup, on obtient des textes au-dessus de la moyenne de ce qui était proposé à l'époque dans les mêmes conditions et c'est déjà beaucoup.



Au final, un bon titre qui, en plus, semble être celui qui marqua le virage pris par la série pour la mener sur le chemin d'une qualité appréciable...
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Michel Vaudreuil, tome 1 : L'espion HY 29

Bonjour,



Une chronique d'un polar à l'ancienne réédité par les éditions Oxymoron : "L'espion HY 29" de Claude Ascain.



Michel Vaudreuil est un jeune homme plein de charme. Son seul défaut est qu'il s'ennuie, il rêve d'aventure et c'est son ami qui va lui parler du contre-espionnage. Adoubé par le capitaine Lhoumet, voilà Vaudreuil accepté parmi les collaborateur de l'agence.



Sa première mission : identifier le fameux HY 29. il va partir jusqu'à Hendaye où il va rencontrer Yasma, une jeune femme égyptienne qui va lui faire tourner la tête et lui remplir le coeur. Il va mener sa première mission à bien.



Très bon petit roman d'espionnage comme on n'en fait plus. De l'action, du suspense, ce doit être le premier épisode d'une série car c'est la première mission de Vaudreuil que l'on suit pas à pas dans son aventure.



J'avoue avoir su qui se cachait derrière ce pseudo de HY 29. A l'avancée du récit, les éléments disséminés ici et là mettent la puce à l'oreille, il est difficile de ne pas le voir. Le final ne m'a pas semblé aussi surprenant qu'il aurait du. J'ai juste eu la confirmation de mes soupçons.



Dans l'ensemble, ce fut une très bonne lecture, l'histoire se révèle prenante, intrigante et conforme à ce que l'on peut attendre d'un petit roman tel que celui-ci à l'époque. J'espère retomber sur une de ses aventures. A suivre pour le plaisir.



Bonne lecture amis lecteurs !
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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Jack Desly, tome 20 : Dix jours de sursis



Jack Desly est un personnage né de la plume d’Henry Musnik qui sous le pseudonyme de Claude Ascain signa 25 aventures de son personnage pour la collection de fascicules de 64 pages « Police et Mystère », à la fin des années 1930.



Jack Desly est un gentleman cambrioleur indéniablement inspiré par Arsène Lupin. Il est épaulé par son fidèle serviteur Annamite Nan Dhuoc et a pour ennemi juré l’inspecteur Arthème Ladon.



Depuis quelques épisodes, il est également aidé par sa compagne Gladys…



Quant à Henry Musnik, pour les lecteurs qui ne le connaîtraient pas, il s’agit d’un auteur prolifique né en 1895 au Chili et fut journaliste sportif et judiciaire en France.



Il est l’auteur d’un nombre incalculable de fascicules d’aventures et policiers qu’il signa de très nombreux pseudonymes (Claude Ascain, Pierre Olasso, Alain Martial, Pierre Dennys, Jean Daye, Gérard Dixe…).



Pour augmenter sa production (et surtout ses revenus) il n’hésitait jamais à réutiliser tout ou partie de ses textes pour les intégrer dans d’autres récits ou pour en proposer un nouveau, à un autre éditeur, en changeant les noms des personnages et en signant d’un autre pseudonyme.



Il est mort en 1957.



« Dix jours de sursis » est la 20e aventure de Jack Desly. Elle est parue en 1938 sous la forme d’un fascicule de 64 pages contenant un récit indépendant de 19 000 mots environ.



Jack Desly a des vues sur une collection de Diamants qu’un riche Sud-Africain emporte, de Londres à Paris, par le train, pour la vendre à un joaillier de la place Vendôme.



Mais, au moment de descendre du train, sa cible ne quitte pas son wagon.



Intrigué, Jack s’approche… l’homme est mort, d’une apparente crise cardiaque et les diamants ont disparu.



Comme il a été remarqué par un contrôleur, Jack Desly reçoit rapidement la visite de son ennemi juré l’inspecteur Arthème Ladon, celui-ci étant persuadé de sa culpabilité.



Mais, avec véhémence et une apparente sincérité, Jack Desly lui jure qu’il n’est pour rien dans cette affaire et lui promet qu’il lui livrera l’assassin sous dix jours et, dans le cas contraire, qu’il viendra lui-même se livrer…



Claude Ascain propose ici un récit plaisant à base de diamants, de meurtres, de poison, de maquillage et d’un insoupçonnable (pas tant que ça) coupable.



La recette est agréable et l’ensemble se lit bien même si je regrette, comme trop souvent, que le personnage de Nan-Dhuoc, le serviteur Annamite de Jack Desly, soit encore en retrait.



Effectivement, ce personnage est l’atout humoristique de la série, de par son flegme, son parlé, ses réflexions ainsi que l’atout physique de par sa science du combat.



Malgré cela, le récit est suffisamment rythmé, l’intrigue assez intéressante, pour conserver l’intérêt du lecteur.



Bien évidemment, Arthème Ladon en verra à nouveau des vertes et des pas mûres même s’il a rarement autant souffert, tant physiquement que moralement que dans cet épisode.



On approche donc doucement, mais sûrement et agréablement de la fin des aventures de Jack Desly puisqu’il ne reste plus que 5 épisodes à vivre au gentleman cambrioleur.



Dommage, car cette série s’avère une des meilleures au format fasciculaire de l’auteur (je lui préfère Mandragore, mais là, nous ne sommes plus dans le monde du fascicule, mais dans celui du roman consistant).



Au final, un épisode plaisant, classique, dans la lignée des précédents.
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 1..

Plus on avance et plus on arrive proche de la fin. Cet axiome vaut aussi bien pour les voyages que pour la vie, mais également pour les séries.



Cela s’applique donc également à « Daniel Marsant contre le Grand Maître » une « série » fasciculaire publiée à la toute fin des années 1930 au sein de la collection de fascicules de 64 pages « Police et Mystère » des éditions Ferenczi.



Je dis « série », mais, à l’origine, les 17 aventures contant la lutte acharnée entre Daniel Marsant, un agent du Deuxième Bureau et le Grand Maître, un génie du crime, l’homme aux mille visages et aux cent noms (ou l’inverse) très inspirée de Fantômas sont disséminées au sein de la collection policière parmi plusieurs centaines de titres signés de différents auteurs.



C’est seulement en lisant les titres de cette collection signés Claude Ascain, que l’on se rend compte que l’auteur développe pour l’occasion les aventures de deux personnages. Tout d’abord Jack Desly, un gentleman cambrioleur inspiré par Arsène Lupin ; puis, les fameuses aventures de Daniel Marsant.



Quant à Claude Ascain, derrière ce pseudonyme se cache le prolifique Henry Musnik (1895 - 1957), né au Chili, mais devenu, en France, journaliste sportif et auteur de très nombreux fascicules principalement policiers, mais également d’aventures signées de nombreux pseudonymes tels que Claude Ascain, donc, mais aussi Pierre Olasso, Alain Martial, Gérard Dixe, Pierre Dennys, Jean Daye et bien d’autres…



« Hors de combat », paru en 1940, est la 16e aventure de Daniel Marsant et, donc, l’avant-dernière, l’ultime étant titrée « La capture du Grand Maître », laissant présager de la fin de la série.



Le millionnaire américain William Drake subit les menaces et le chantage du Grand Maître. Pour se protéger, il décide de fuir en France et de se cacher dans une propriété isolée au bord du Cher.



Mais, une nuit, sa fille, Lisbeth, entend du bruit dans sa chambre et a l’impression que quelque chose est tombé sur son lit. Bien que personne ne trouve rien son inquiétude suffit à son père pour suivre les conseils de son ami Spencer Dillwood et de contacter Daniel Marsant, l’ennemi juré du Grand Maître.



Arrivé sur place, Daniel Marsant, aidé par Bill Morfing, le détective embauché par Drake pour le protéger, tente de comprendre ce qui a pu se passer et décide de prendre la place de Lisbeth, dans sa chambre, pour la nuit.



Heureusement pour lui, Daniel Marsant est demeuré éveillé, car une chose horrible va arriver…



On retrouve donc Daniel Marsant dans son avant-dernière aventure.



On note immédiatement que l’auteur change un peu son système narratif pour cet épisode.



Effectivement, généralement, les épisodes débutent par un premier chapitre contant un méfait (meurtre, vol, incendie…) d’aspect ordinaire, mais que Daniel Marsant, qui débarque dans la foulée, impute irrémédiablement au Grand Maître.



Ici, point de crime avant l’arrivée de Daniel Marsant, juste un évènement relativement anodin, avec la frayeur nocturne de la jeune femme.



Pour le reste, Claude Ascain reprend son schéma préférentiel à coups de suspects, de tentatives de meurtre sur la personne de Marsant, d’enquête, d’action, de réflexion, de compréhension et d’explications de toute l’affaire dans un ultime chapitre, la plupart du temps par Marsant lui-même.



S’en suit la fuite du Grand Maître dans les dernières lignes.



Ici, donc, l’auteur reprend peu ou proue la même structure à ceci près que Daniel Marsant et le Grand Maître ne se retrouveront pas une seule seconde face à face…



Rien de bien innovant, donc, dans cet épisode, pas plus que dans la série, pourtant j’ai tendance à penser que cet avant-dernier épisode est d’un peu meilleure facture que les précédents et se lit plus plaisamment sans parvenir à en déterminer les raisons. Est-ce parce que je suis de bonne humeur ? Sûrement pas, je ne suis jamais de bonne humeur, paraît-il.



Au final, un agréable avant-dernier épisode, probablement la dernière fois que le Grand Maître échappe à Daniel Marsant.
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Mandragore, tome 4 : Rapaces dans l'ombre

Henry Musnik (1895 - 1957) fut un des incontournables piliers de la littérature populaire fasciculaire française (bien que né au Chili) de par son immense production dont il est assez difficile d’établir une liste exhaustive, la faute aux nombreux pseudonymes utilisés par l’auteur.



Entre le début des années 1930 jusqu’à sa mort, Musnik destina ses récits principalement à des collections de fascicules 32 ou 64 pages et dans les genres policier et aventures (mais pas que).



Pour multiplier les contrats, Musnik gonfla artificiellement sa production en recyclant certains de ses textes, souvent en se contentant de changer les noms des personnages et de prendre un autre pseudonyme pour les proposer à un autre éditeur (sans compter des rééditions chez un même éditeur).



Mais, en épluchant son œuvre, on découvre, au tout début des années 1950 une série de 4 romans de plus de 80 000 mots développée pour la « Bibliothèque Mystère » des éditions Ferenczi : « Mandragore », qu’il signe de son vrai nom…



« Rapaces dans l’ombre » est la 3e aventure de Mandragore, un gentleman cambrioleur qui se nomme Gérard Nattier et qui a pour comparse son serviteur et ami Joseph Bloque.



On a cambriolé la bijouterie Dormier et Treslin en pénétrant par l’appartement d’un général à la retraite se situant juste au-dessus et dans le plancher duquel on a fait un grand trou.



Fallait-il que les cambrioleurs soient bien renseignés.



Pour l’inspecteur Silot, chargé de l’enquête, il ne fait nul doute que l’instigateur de ce coup-là ne soit son ennemi de toujours, l’insaisissable Mandragore. Mandragore qui, il le sait, n’est autre que Gérard Nattier, tennisman reconnu, homme de société, journaliste à ses heures.



Mais jamais il n’a obtenu la moindre preuve contre lui. Et ce n’est pas dans cette affaire qu’il y parviendra, car, finalement, ce n’est point Mandragore, mais Le Vautour, le chef d’une nouvelle bande de criminels, qui a monté le coup. La preuve, les voleurs ont laissé un mot signé.



Mais qu’importe, Silot est persuadé que Le Vautour est Mandragore et que Mandragore est Gérard Nattier, donc que Le Vautour est Gérard Nattier.



Mais il ne se doute pas que Gérard Nattier s’est pris d’amitié pour le fils Dormier et que, quand son père sera lâchement assassiné par Le Vautour, Mandragore entrera alors dans une lutte acharnée contre son « confrère ».



Henry Musnik, que je pensais cantonné à la littérature fasciculaire, et que j’imaginais incapable de performer sur de longs formats, démontre, avec cette série, qu’il pouvait proposer de vrais bons longs romans policiers.



Cependant, quand on se penche plus sur l’entièreté de sa production (tâche quasi impossible à faire, d’ailleurs), on se rend compte alors de la façon dont il mit en œuvre la série « Mandragore ».



Tout d’abord, impossible de ne pas constater que les personnages sont très inspirés d’une autre série de l’auteur : « Jack Desly ».



Cette série de fascicules de 64 pages développée pour la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, vers la fin des années 1930 et signée Claude Ascain, met en scène un gentleman cambrioleur, Jack Desly et de son fidèle serviteur annamite, Nan Dhuoc. Jack Desly a pour ennemi juré l’inspecteur Arthème Ladon, un policier qui sait que Jack Desly est un voleur, mais n’arrive jamais à le prouver.



On retrouve exactement le même schéma dans « Mandragore ».



Exit Jack Desly, bienvenue Gérard Nattier. Nan-Dhuoc, l’Annamite, est remplacé par Joseph Bloque. Pourtant, les deux personnages sont les sources de la pointe d’humour des récits, l’un de par son français approximatif et ses réactions pragmatiques, l’autre par sa gouaille et ses expressions loufoques du genre : « Nom d’un chausse-pied en jujube ! » ou encore, « Nom d’un parallélépipède ovoïde !... » et bien d’autres.



Quant à l’inspecteur Arthème Ladon, il trouve son substitut dans l’inspecteur Silot avec lequel il partage un long appendice nasal (en plus de ses erreurs successives).



Rien de très innovant, donc, dans les personnages (qui sont déjà des succédanés d’un Robert Lacelles, autre personnage de l’auteur et, tous, d’Arsène Lupin, le héros de Maurice Leblanc.).



Par contre, on peut se dire que, pour passer de textes de 10 ou 18 000 mots à un roman de plus de 80 000 mots, l’intrigue, elle, doit être bien différente de celles usuelles utilisées par l’auteur.



Oui… mais non… enfin, pas vraiment.



Effectivement. Si on lit un épisode de « Mandragore » sans connaître la production de l’auteur, on se dit que Musnik livre là un bon roman plein d’actions, d’humour et, au final, très agréable à lire.



Oui.



Mais si on a lu beaucoup de récits policiers de l’auteur, alors, à la lecture de « Mandragore » on se rend compte que l’auteur, pour écrire plus vite, n’a pas hésité, ici aussi, à faire du recyclage.



Recyclage de personnages, donc, comme précisé plus haut, mais également de bouts d’intrigues ou de textes d’autres de ses récits.



Ainsi, dans le premier épisode, on peut reconnaître certains passages d’épisodes de la série de Jack Desly. Je pense, par exemple, à la scène de la plage, avec le prof de gym de « Rendez-vous sur la plage », une aventure de Jack Desly.



Dans l’épisode du jour, l’intrigue autour de la mort par empoisonnement du père Dormier est puisée dans le fascicule « Potion N° 18 099 », paru en 1941 dans la collection « Police Express ».



Nul doute qu’en fouillant un peu plus la production de l’auteur on ne découvre d’autres passages ou bout d’histoire piochés ici ou là pour composer tel ou tel épisode de « Mandragore ».



Et, quand on constate cela, on se rend alors compte que les épisodes semblent fonctionner comme des puzzles construits à partir de bouts d’histoires et de textes, mais de façon très intelligente et sans que cela ne nuise au plaisir de lecture.



Incontestablement, Henry Musnik était à la fois malin, malicieux et intelligent.



Bref.



Revenons à l’épisode du jour.



Comme souvent dans les aventures d’un gentleman cambrioleur, celui-ci va avoir affaire à un confrère-ennemi (on retrouve le même principe dans la série « Jack Desly » de l’auteur, mais aussi dans « Mister Nobody » d’Edward Brooker, tout comme on avait pu le constater avec Arsène Lupin).



Cette lutte entre deux esprits éclairés va s’étirer sur plus de 80 000 mots à travers plusieurs scènettes dont l’enchaînement laisse penser que l’auteur a recyclé des passages de plusieurs de ses titres et nuit un peu à la fluidité de l’ensemble.



Si Silot et, peut-être, Gérard Nattier peinent à deviner qui se cache derrière le fameux Vautour, le lecteur ne tarde par à identifier le coupable tout en espérant, jusqu’à la révélation finale, que l’auteur l’aura finalement piégé pour lui livrer un autre nom.



Est-ce le cas ? Il vous faudra lire les 80 000 mots pour le savoir, je ne suis pas une balance.



On retrouve avec plaisir les personnages des épisodes précédents (Nattier, Bloque, Frintot, d’un côté, Silot, de l’autre) et on peut imaginer que la bande à Mandragore va adopter un nouveau membre (réponse dans le prochain épisode qui se trouve être également le dernier).



Bien évidemment, c’est Joseph Bloque qui apporte la touche d’humour avec ses expressions loufoques et on se prend à en redemander tant elles sont aussi savoureuses qu’abstraites.



Au final, un récit manquant un peu de fluidité du fait de l’impression d’un canevas de morceaux d’autres textes, mais qui s’avère tout de même très plaisant à lire, notamment grâce aux jurons de Joseph Bloque.
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Jack Desly, tome 15 : Le secret du ''Coin T..

Difficile de trouver de nouvelles choses à dire ou d’autres façons de formuler les mêmes informations à propos d’un auteur que j’ai déjà tant de fois abordé : Henry Musnik.



Car Henry Musnik, bien que né au Chili en 1895, fut l’un des grands pourvoyeurs de la littérature populaire fasciculaire française.



Sous son nom ou plus souvent sous divers pseudonymes (Alain Martial, Jean Daye, Pierre Dennys, Gérard Dixe, Pierre Olasso, Claude Ascain… et bien d’autres), il signa un nombre impressionnant de récits dont la plupart furent publiés sous la forme de fascicules pour intégrer des collections d’aventures, jeunesse, policière…



Mais c’est avant tout et surtout dans ce dernier genre que l’auteur, ancien journaliste sportif, se distingua.



En la matière, difficile d’établir une liste exhaustive parfois artificiellement gonflée à coups de rééditions ou de réécritures (même histoire, noms de personnages différents, signature avec un autre pseudonyme, publié dans une autre collection, chez un autre éditeur)…



Dans ce lot impressionnant de titres et d’histoire, on retrouve souvent des personnages récurrents, mais des personnages, dont les aventures sont noyées parmi celles d’une collection policière quelconque.



Ainsi, dans la collection de plus de 400 titres, « Police et Mystère », des éditions Ferenczi, à la fin des années 1930, on peut déceler 25 titres mettant en scène Jack Desly, un gentleman cambrioleur (l’auteur en a fait vivre plusieurs) assisté par son fidèle serviteur annamite, Nan-Dhuoc.



« Le secret du Coin Tranquille » est la 15e aventure de Jack Desly.



Décidément, Jack Desly en a marre de l’exiguïté de son appartement parisien, de la surveillance incessante d’hommes de l’inspecteur Arthème Ladon, son ennemi juré, de devoir ranger sa voiture dans un garage éloigné… aussi a-t-il décidé de louer la villa Coin Tranquille, dans le village de La Varenne.



Mais à peine installé, l’agent immobilier vient le voir pour lui proposer une autre villa, car un client très généreux désire ardemment louer le Coin Tranquille. Mais Jack Desly refuse la proposition.



Un soir, alors qu’il s’apprête à partir avec Nan-Dhuoc en « mission », une panne de voiture l’oblige à rentrer à la villa plus tôt que prévu. Il y surprend un cambrioleur qui parvient à s’échapper non sans avoir assommé Nan-Dhuoc.



Aucune trace d’effraction, le voleur devait avoir des doubles. Aussi, Jack Desly décide de rendre visite à son propriétaire pour demander l’autorisation de changer les serrures. Mais celui-ci est absent et sa femme semble très soucieuse. Jack Desly parvient à apprendre que son mari a disparu…



Aucun doute, le cambriolage et la disparition sont liés et Jack Desly va tout faire pour trouver le secret du Coin Tranquille.



En lisant en parallèle deux séries de l’auteur, « Daniel Marsant contre le Grand Maître » et « Jack Desly, gentleman cambrioleur », je constate combien mon plaisir de lecture est bien différent de l’une à l’autre alors que les formats sont les mêmes (fascicules de 64 pages, des récits d’environ 18 000 mots).



Mais le genre, lui, est différent. La première s’inspire des aventures de Fantômas, la seconde, plutôt de celles d’Arsène Lupin.



Puis, les personnages aussi diffèrent. Dans un cas, un agent secret, de l’autre, plutôt un duo, Jack Desly et Nan-Dhuoc.



Et si le héros est Jack Desly, il faut bien avouer que c’est le personnage de Nan-Dhuoc qui apporte cette petite touche d’humour qui fait la différence et également la sympathie du lecteur.



Alors, bien sûr, étant donné la concision inhérente au format, on se doute que l’intrigue sera simple et elle l’est. Mais peu importe, ce n’est pas cela qui compte.



Pour le reste, on apprécie que Nan-Dhuoc soit plus présent que dans certains autres épisodes. On retrouve également l’inspecteur Arthème Ladon, toujours le dindon de la farce.



Comme toujours, Jack Desly s’avère perspicace.



Au final, un épisode dans la lignée des précédents, agréable à lire avec un petit peu plus de Nan-Dhuoc que d’ordinaire.
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Daniel Marsant contre le Grand Maître, tome 1..

Passionné de littérature populaire policière, plus encore de la littérature fasciculaire du même genre, ainsi que des personnages récurrents, il m’était bien difficile de ne jamais croiser le chemin de l’auteur Henry Musnik, un spécialiste en la matière.



Car l’écrivain, né au Chili en 1895 et qui fut également journaliste, a été très prolifique et pas seulement dans le sous-genre évoqué.



Effectivement, s’il a énormément participé, sous divers pseudonymes (Pierre Olasson, Alain Martial, Gérard Dixe, Jean Daye, Claude Ascain… et j’en passe), à abreuver de nombreuses collections fasciculaires policières entre 1930 et la fin des années 1950, il a également énormément écrit dans d’autres genres à la mode à l’époque.



Mais revenons-en à sa production policière, la plus intéressante (selon moi).



Pour écrire autant, l’auteur avait ses petites habitudes. Si on retire les rééditions officielles (les éditeurs, notamment Ferenczi, n’hésitaient pas, quelques années après, à rééditer certains titres de collections précédentes), on peut noter que Henry Musnik avait coutume de réutiliser certains de ses textes en changeant les noms des protagonistes, en les signant avec un autre pseudonyme pour les proposer à un autre éditeur.



Je n’évoquerai pas l’hypothèse de traductions pirates d’épisodes de séries anglo-saxonnes que mon manque de connaissance de la langue de Conan Doyle m’empêche de vérifier.



Mais, en ce qui concerne l’écriture pure, pour avancer plus vite, l’auteur n’hésitait pas à reprendre un personnage déjà apparu dans un récit précédent.



Bien souvent, il le faisait au sein d’une même collection policière.



Ainsi, on découvre, par exemple, dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, à la fin des années 1930 et sous le pseudonyme de Claude Ascain, deux duos de personnages dont l’un prend la suite de l’autre après de nombreuses aventures. L’un est composé de Daniel Marsant et le Grand Maître ; l’autre, de Jack Desly et Arthème Ladon.



Le cas qui m’intéresse aujourd’hui concerne la lutte entre Daniel Marsant, agent du Deuxième Bureau et du Grand Maître, le génie du crime aux cent noms et aux mille visages.



Les deux hommes se sont mené une lutte acharnée sur 17 épisodes disséminés à partir de 1939 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi, une collection contenant plus de 400 titres



Ces 17 fascicules de 64 pages contiennent des récits indépendants d’environ 18 000 mots.



« L’énigme de la tête masquée » est la 12e confrontation entre les deux ennemis.



Dans le cadre de sa lutte contre le Grand Maître, Daniel Marsant se trouve en Angleterre et s’est adjoint son ami le détective Armstrong.



Alors qu’ils rentrent à Londres, en voiture, au petit matin, ils remarquent de la fumée noire dans le ciel en plein bois.



Curieux, ils s’approchent et découvrent des paysans tentant d’éteindre un corps enflammé.



Marsant parvient à éteindre le brasier grâce à l’extincteur de la voiture et découvre alors un cadavre dont la tête est encore intacte, mais recouverte d’un masque collé sur le visage pour empêcher l’identification. En découpant le tissu à hauteur de la bouche, où il a repéré un renflement, il découvre du coton emplissant la gorge et la bouche de la victime.



Pourquoi cette macabre mise en scène ???



Bientôt, un cambriolage et un meurtre dans une banque vont occuper les autorités. Mais Daniel Marsant est convaincu que les deux affaires sont liées et que derrière se cache… le Grand Maître.



Qui a déjà lu une aventure de Daniel Marsant ne sera pas surpris à la lecture de cet épisode.



Effectivement, depuis le début, l’auteur reprend un identique schéma d’épisode en épisode. Schéma dans son intrigue, mais également dans sa narration.



Ainsi, comme chaque épisode, celui-ci débute par un crime mystérieux et sordide. Marsant va être soit présent dès le départ, soit arriver en cours de route. Il va immédiatement lier l’affaire au Grand Maître, chercher à le repérer. Il le cernera, mettra en place une souricière, de laquelle le Grand Maître parviendra à s’échapper au dernier moment. Le dernier chapitre sera dévolu aux explications de Daniel Marsant (ou plus rarement d’une tierce personne) afin d’expliquer tous les dessous de l’affaire.



C’est donc encore le cas ici. Donc, pas de surprise.



Si le premier meurtre est suffisamment mystérieux pour intriguer le lecteur, malheureusement, l’auteur n’en fait pas la base de son récit, celui-ci étant vite relégué au second plan. Dommage, il y avait matière à faire.



Le reste de l’histoire est d’un intérêt moindre. On sait que le Grand Maître est derrière tous les crimes comme l’ont été, avant lui, Fantômas ou le Professeur Moriarty. Un grand héros a besoin d’un grand ennemi pour briller.



Si la lecture est loin d’être déplaisante, l’enchaînement des épisodes peut vite devenir rébarbatif à cause de ce schéma répétitif.



Il faut cependant se souvenir que les lecteurs de l’époque, pour lire chaque aventure de Daniel Marsant, devait, auparavant, lire les histoires écrites par d’autres auteurs et qui étaient publiées entre chaque titre signé Claude Ascain, ce qui permettait d’alterner un peu les récits et les intrigues.



Pour autant, cette série n’est pas ma préférée de l’auteur. Si j’ai longtemps considéré Henry Musnik comme une sorte d’honnête tâcheron de l’écriture (mon Dieu que le terme est péjoratif et je m’en excuse, mais cela reflétait un peu mon état d’esprit), j’ai, depuis, révisé mon avis sur l’auteur, qui ne s’appuyait que sur la lecture de fascicules de 32 pages, format dans lequel l’auteur n’était pas le plus à l’aise de sa génération. Mais, après avoir lu des récits de 64 pages et, surtout, des épisodes de « Mandragore », contenant des récits de 80 000 mots, ce qui correspond à un gros roman, force m’a été de constater que l’auteur pouvait s’avérer être un écrivain correct voire même un bon écrivain (notamment pour Mandragore).



Mais, dans un format similaire et dans la même collection (« Police et Mystère », je préfère de loin les aventures de Jack Desly, un gentleman cambrioleur.



D’ailleurs, après avoir lu également un épisode des aventures de « Miche Vaudreuil » du même auteur [sous le pseudonyme d’Alain Martial] un autre espion Musnikien, je constate qu’il n’était pas très à l’aise avec le genre « espionnage » et bien plus avec un genre plus « policier ».



Au final, un épisode dans la veine des précédents, depuis le genre, jusqu’au style d’intrigue et à la narration.
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