AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Henry Musnik (107)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Inspecteur Gaspin, tome 4 : Vol en quinze s..

Retrouvons l’inspecteur Gaspin, un personnage créé par Florent Manuel, dans une nouvelle enquête : « Vol en quinze secondes ».



Ce très court roman est paru en 1952 dans la collection de plus de 500 fascicules de 32 pages « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi. Il semble être le 4e mettant en scène ce personnage.



Florent Manuel est un pseudonyme de Henry Musnik, un auteur de la littérature populaire française né à la fin du XIXe siècle au Chili. Sous de très nombreux pseudonymes (Alain Martial, Pierre Olasson, Jean Day, Gérard Dixe, Claude Ascain, Pierre Dennys...) l’auteur a écrit un nombre incalculable de petits textes destinés aux collections fasciculaires, principalement policières, de 32 et 64 pages entre le début des années 1930 et le milieu des années 1950.



Si sa production est immense, elle doit cependant être quelque peu minorée du fait qu’Henry Musnik avait l’habitude de réutiliser des textes sous différents pseudonymes et dans différentes collections en se contentant de changer les noms des personnages. Cette ruse était facilitée par la concision inhérente au format empêchant les auteurs d’étoffer leurs personnages, facilitant ainsi la transposition d’un héros à un autre.



Exemple avec « Vol en quinze secondes » qui se révèle être une « réécriture » du titre « Le mystère des écrins » paru en 1942 dans la collection « Police-Express » des éditions A.B.C.



Des bijoux volés, une riche Brésilienne, un secrétaire et une domestique éventuellement suspects, voici les données de l’affaire du jour pour l’inspecteur Gaspin.



Dans ce très court roman (même pas 7 500 mots), Henry Musnik, caché, à l’époque, sous le pseudonyme de Florent Manuel, se contente de proposer une enquête simple, à travers une narration également simple et une résolution, une nouvelle fois basée sur la chance.



Si on ne peut reprocher des travers qui sont pour beaucoup le fait de la concision exigée par le format, on peut toutefois trouver à redire au fait que le texte manque un peu d’attrait par rapport aux précédents mettant en scène l’inspecteur Gaspin, la faute à un style encore plus passe-partout que d’ordinaire.



Bien évidemment, le style n’a jamais été le fort de Henry Musnik, ni même l’ambition, me semble-t-il, puisque son but était de produire rapidement et en quantité, des textes pour satisfaire la soif d’aventures des lecteurs de l’époque.



Pour autant, on l’a connu quelque peu plus investi dans sa tâche. Tant pis.



Au final, si ce court roman se lit vite et sans déplaisir, il est pourtant en deçà des précédents de la série.
Commenter  J’apprécie          10
Inspecteur Gaspin, tome 3 : Le mystérieux mon..

« Le mystérieux monsieur Garret » est un très court roman issu de la collection de fascicules de 32 pages « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi et publié en 1952.



Le titre, publié sous le nom de Florent Manuel, un des nombreux pseudonymes de l’auteur Henry Musnik, un pilier de la littérature populaire fasciculaires des années 1930-1940-1950.



Henry Musnik, né à la fin du XIXe siècle au Chili, compte à son actif un nombre incalculable de courts romans qui ont inondé les diverses collections fasciculaires (notamment policières) des divers éditeurs de son époque.



Pour ce faire, il usa de nombreux pseudonymes (Jean Daye, Alain Martial, Florent Manuel, Claude Ascain, Gérard Dixe, Pierre Olasso...) et de plusieurs subterfuges comme l’autoplagiat consistant à réutiliser un texte en adoptant un autre pseudonyme et en changeant le nom des personnages, le plagiat de récits traduits de la série « Sexton Blake » et bien d’autres...



Par exemple, « Le mystérieux monsieur Garret » s’avère être une reprise du titre « Le visiteur inconnu » publié dans la collection « Radio Police » des éditions A.B.C. en 1942 sous le pseudonyme de Claude Ascain.



Le personnage principal de « Le mystérieux monsieur Garret » est l’inspecteur Gaspin qui semble intervenir pour la troisième fois avec cette enquête.



Une femme étranglée dans sa chambre d’hôtel pendant l’absence de son mari, un mystérieux visiteur qui doit être le meurtrier... voilà qui compose l’enquête que va devoir mener l’inspecteur Gaspin.



La tâche semble facile, le meurtrier a donné son nom à l’accueil de la pension : Jean Garret.



Mais monsieur Garret est mystérieux, il a loué une chambre dans un autre hôtel sans jamais s’y rendre...



Nouvelle petite enquête pour l’inspecteur Gaspin (pas tout à fait 7800 mots) dans la veine des deux précédentes.



Henry Musnik, sous le pseudonyme de Florent Manuel, nous propose une nouvelle fois, format court oblige, une intrigue assez simple et linéaire, dans laquelle le nombre de personnages est restreint et les descriptions superflues.



Un crime, un suspect, un retournement de situation et une résolution... voilà le menu de l’histoire.



Cependant, on sait bien, en abordant un texte de cette collection ou tout texte issu de collections fasciculaires de 32 pages, à quoi s’attendre.



Pourtant, il faut bien reconnaître que quelques auteurs ont excellé, dans ce même format et dans la même collection. On citera, par exemple, l’énigmatique Charles Richebourg et son personnage de commissaire Odilon Quentin ou bien encore René Thomas, Alias C. Thomas Cervoni, ou Louis C. Thomas, avec son personnage de l’inspecteur Lémoz.



Henry Musnik n’est clairement pas de la veine de ces deux auteurs et je serais même tenté de dire qu’il n’a jamais tenté de l’être. Son but, produire des histoires pour les lecteurs, des petits moments de lecture plutôt agréable, sans chercher pour autant à exceller.



Et l’on peut lui accorder qu’il respecte souvent ses ambitions, certes, avec plus ou moins d’ampleur, mais, généralement, le but recherché est atteint.



Ici, on lui accordera qu’il hausse un peu le niveau en variant légèrement son style. Rien de transcendant, bien évidemment, mais une qualité toute fois notable dans l’écriture.



Après, l’histoire peut sembler quelque peu cousue de fil blanc, l’intrigue se baser sur une erreur stupide de l’assassin et un peu trop sur le hasard, mais là est le secret de la concision exigée par le format.



Au final, un titre qui se lit très vite, mais aussi très agréablement, que demander de plus ?
Commenter  J’apprécie          10
Inspecteur Gaspin, tome 1 : Le danseur mond..

« Le danseur mondain » est un titre publié en 1952 au sein de la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi, une collection regroupant plus de 500 fascicules de 32 pages.



« Le danseur mondain » est attribué à Florent Manuel, un pseudonyme de Henry Musnik (1895-1957), un auteur né au Chili et qui a été un des principaux piliers de la littérature populaire fasciculaire française durant une vingtaine d’années à partir du début des années 1930.



L’auteur utilisa un grand nombre de pseudonymes (Pierre Olasso, Claude Ascain, Jean Daye, Alain Martial, Pierre Dennys...) pour abreuver de nombreuses collections chez divers éditeurs, parfois (souvent ?) en réutilisant de mêmes textes en changeant uniquement le nom des personnages ou bien en s’appropriant des traductions de textes de la série « Sexton Blake ».



Par exemple, « Le danseur mondain » s’avère être une reprise de « L’homme du 7e étage » aux éditions A.B.C. en 1943 signé Claude Ascain, lui-même reprise de « L’énigme de Louqsor » dans la collection « Les meilleurs romans policiers » des éditions Ombre et Lumière signé Pierre Olasso en 1934.



« Le danseur mondain » met en avant, « pour la première fois », il me semble, le personnage de l’inspecteur Gaspin que l’on retrouvera au moins dans six autres titres dans la même collection et un autre dans la collection « Police et Mystère » 2e série, des éditions Ferenczi, un fascicule de 64 pages.



Un meurtre dans un hôtel chic, celui d’une riche étrangère. Des bijoux volés. Deux suspects : un gigolo vivant dans le même établissement et un ouvrier ayant passé la nuit dans la cave à cuver et dont le marteau pourrait bien être l’arme du crime.



L’inspecteur Gaspin est chargé de démêler le mystère...



Voici donc un des très nombreux textes de l’auteur, qui fût publié à l’origine, du moins sous ce titre, en 1952, sous le pseudonyme de Florent Manuel, sous la forme d’un fascicule de 32 pages contenant un récit complet d’à peine plus de 8 000 mots.



S’il est des auteurs qui vous charment dès les premiers mots, même dans un format aussi contraignant que celui-ci (Charles Richebourg, par exemple), il en est d’autre qui vous ont à l’usure... et il faut avouer que Henry Musnik a de la matière pour vous travailler au corps, vu l’immensité de sa production.



Pour être plus sérieux, Henry Musnik est un auteur qu’on apprend à apprécier en apprenant à lire sa production pour ce qu’elle est et pour la façon dont elle a été développée.



En clair, quand on est peu habitué à la concision de ces textes issus de collections fasciculaires de 32 pages, on peut être gêné par les choix stylistiques qu’elle implique : personnages à peine esquissés, intrigue simple, narration linéaire, peu de suspens, peu d’investigations... avec souvent, à la fin, un résumé de la façon dont le héros à résolu l’affaire, afin d’éviter d’avoir à s’étendre sur le sujet.



Si ces « contraintes » peuvent déranger chez les auteurs les plus aguerris au genre, elles le font d’autant plus face à un texte de Henry Musnik.



Pourquoi ? Parce que je soupçonne l’auteur d’avoir joué avec les contraintes pour se faciliter la tâche, d’écriture, bien évidemment, mais plus encore de transposition de ses textes, d’un pseudonyme à l’autre, d’une collection à l’autre.



Entendez par là que, en ne se donnant même pas la peine d’esquisser son héros, non seulement Henry Musnik gagnait de la place donc, gagnait en concision, mais en plus, n’avait aucun effort pour faire passer son personnage pour un autre puisque, sans description physique, sans description psychique ou mentale, et sans lui conférer des aptitudes et des attitudes propres, il lui suffisait d’en changer le nom pour faire passer son récit d’une collection à une autre...



C’est ainsi que l’on retrouve le même texte dans lequel le commissaire Lenormand devient Yves Michelot juste en changeant un nom dans son récit : miracle !



Une fois que l’on saisit cela (les contraintes du format court, les ruses de l’auteur), on est plus à même d’apprécier ses textes.



C’est le cas donc avec cette première aventure de l’inspecteur Gaspin (dont le texte a peut-être servi auparavant pour un autre personnage, dans une autre collection, sous un autre pseudonyme... l’enquête qui consiste à trouver ces correspondances est plus exaltante que celles des récits) qui respecte les codes du genre et du format avec un personnage passe-partout, une enquête simple et une narration linéaire.



Pour autant, Henry Musnik, caché sous le pseudonyme de Florent Manuel, fait son job en proposant un texte qui occupe un sympathique petit moment de lecture. On ne lui demande pas plus.



Avec un style simple, une intrigue simple, un personnage simple, « Le danseur mondain » s’avère être simplement là pour combler ce petit instant sans se prendre la tête.



Au final, quand on cerne l’auteur et son texte, on peut prendre la pleine mesure du récit et le trouver plutôt agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          10
Yves Michelot, détective, tome 11 : Escroc in..

« L’escroc international » est le 11e et probablement le dernier titre mettant en scène le personnage du détective Yves Michelot développé, au départ, par Henry Musnik sous le pseudonyme Florent Manuel pour intégrer la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi au début des années 1950. Cette collection de fascicules de 32 pages (un peu moins de 10 000 mots par récit) comporte plus de 500 titres.



Mais, si l’histoire de la littérature populaire nous a apprit qu’Henry Musnik, bien que né au Chili en 1895 fût l’un des grands pourvoyeurs de la littérature populaire fasciculaire française et ce sous de très nombreux pseudonymes (Florent Manuel, Jean Daye, Pierre Dennys, Pierre Olasso, Alain Martial, Claude Ascain, Gérard Dixe...), dans nombres de collections, chez moult éditeurs en produisant un grand nombre de personnages récurrents (le détective Yves Michelot, le cambrioleur Robert Lacelles, le commissaire Lenormand, le commissaire Benoît, l’agent Daniel Marsant, le voleur Guy Dorian...), cette même histoire nous a révélé que l’auteur était un fieffé filou qui, pour augmenter sa production, n’hésitait pas à réécrire des récits de ses séries passées pour en faire de nouvelles juste en changeant quelques mots et les noms de personnages, ou bien à utiliser de façon probablement frauduleuse des traductions de séries Anglo-saxonnes, ou encore à faire de larges emprunts à ses confrères de langues françaises.



Pour faciliter tous ces « transferts » il ne faut pas s’étonner que, bien souvent, ses personnages ne soient qu’esquissés, une pratique déjà induite par la concision nécessaire au format court de 32 pages.



Yves Michelot est chargé de retrouver un caricaturiste de journal qui a disparu. En se lançant sur sa trace, il apprend que ce dernier avait eu rendez-vous avec l’homme de main d’un escroc international sur lequel l’enquêteur cherche à mettre la main depuis longtemps.



En parallèle, cet escroc s’est rendu maître d’un hôtel de luxe en prenant la place du directeur, afin de piller les clients.



Quand Claudin, le jeune assistant d’Yves Michelot se rend compte de la supercherie, il est trop tard, il est prisonnier de la bande de l’escroc...



Dernier épisode des aventures de Yves Michelot, donc, mais des aventures qui se révèlent toutes issues de réécritures d’épisodes appartenant aux séries « Commissaire Lenormand » ou « Commissaire Benoît », signées du pseudonyme de Gérard Dixe ou bien encore d’un demi-plagiat d’un texte de Jean Petithuguenin.



Pour ce qui est de cet « Escroc international » je n’ai pas encore trouvé s’il s’agissait d’une réécriture (ce qui semble le plus probable) ou d’un emprunt ou d’une traduction, mais il ne fait nul doute que celui-ci n’échappe pas à la règle des précédents.



Texte de presque 7 900 mots qui, comme tous les autres, ne proposera pas une intrigue bouleversante même si celle-ci tente de mêler deux affaires en une et qu’au final, l’ensemble soit un peu chaotique.



Les personnages, comme d’ordinaire, sont peu fouillés (concision oblige) et le style passe-partout.



Mais on commence à être habitué à ce que le plus exaltant, dans la lecture de ces épisodes, soit d’identifier « l’emprunt » du texte plus que le coupable de l’histoire.



Pour autant, si les épisodes précédents offrent un bon moment de lecture malgré les défauts inhérents à la taille du texte et au travail de réécriture, celui-ci est un peu moins agréable à lire, sans que cela soit pour autant excessivement notable.



Au final, pas le meilleur épisode de la série, mais il y en a-t-il vraiment de meilleurs ? Mais ce genre de textes n’est pas là pour rivaliser pour le prix Goncourt, mais pour combler un petit moment de lecture, ce qu’il parvient tout de même à faire.
Commenter  J’apprécie          10
Yves Michelot, détective, tome 10 : Un crime ..

« Un crime de plus ou de moins » est la 10e enquête du détective Yves Michelot, un personnage créé par Henry Musnik sous le pseudonyme de Florent Manuel dont les aventures, au début des années 1950, furent noyées dans les plus de 500 fascicules 32 pages de la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi.



Henry Musnik, pilier incontournable, par sa production, de la littérature populaire fasciculaire française, est né en 1895 au Chili.



Ses récits abreuvèrent de nombreuses collections chez différents éditeurs, partagés entre de nombreux personnages récurrents (Yves Michelot, Daniel Marsant, Commissaire Lenormand, Inspecteur Gaspin, Commissaire Benoît, Robert Lacelles, Guy Dorian...) et développés sous de multiples pseudonymes (Pierre Olasso, Pierre Dennys, Jean Daye, Claude Ascain, Alain Martial, Florent Manuel...)



Mais l’ampleur de la production de l’auteur est moins respectable qu’elle n’y parait étant donné les multiples réécritures de récits pour les passer d’une série à une autre en interchangeant les héros, ou bien en s’appropriant des histoires via des traductions pirates ou de larges emprunts.



Yves Michelot, une nouvelle fois en Angleterre où il a fini par installer une succursale de son agence de détective, aide la police locale à résoudre un drôle de meurtre.



Dans le jardin d’un particulier, un homme est retrouvé troué d’une balle. Le détective détermine que celui-ci, placé en embuscade pour abattre une personne, s’est fait contrer par celle-ci.



En parallèle, Yves Michelot est mandé par un jeune homme pour retrouver son riche oncle tout juste débarqué d’Amérique et qui lui a promis de le prendre sous son aile.



Mais, alors que Claudin, en compagnie du neveu, se lance sur la piste du tonton, ils percutent avec leur voiture, une jeune femme qui a été poussée volontairement sous leurs roues.



Michelot a donc encore du travail avec ces trois enquêtes parallèles qui, bien évidemment, ne formeront qu’une seule et même affaire.



Je dis évidemment, car avec un texte de 7 500 mots, on se doute que l’auteur n’aura pas le loisir de développer trois enquêtes distinctes, déjà qu’il ne peut en étoffer réellement une seule.



Car, avec une telle concision, impossible de proposer une réelle intrigue ni des personnages denses.



Pour les personnages, cela arrange bien Florent Manuel (le pseudonyme sous lequel a été publié le titre à l’origine, même si la réédition numérique est placée sous un autre pseudonyme de l’auteur, Claude Ascain).



Effectivement, on le constate depuis le début de la série, chaque titre mettant en scène Yves Michelot se révèle en fait être une réécriture d’un épisode des enquêtes du Commissaire Lenormand ou, parfois, des enquêtes du Commissaire Benoît.



Du fait du peu de description physique, mentale ou spirituelle de ses personnages, Henry Musnik peut à loisir les intervertir en changeant uniquement les noms, ce qui facilite le travail de réécriture.



Là encore, « Un crime de plus ou de moins » s’avère être une réécriture du titre « La mystérieuse embuscade » mettant en scène le commissaire Lenormand.



Pour le reste, un récit assez classique de la part de l’auteur avec un style un peu passe-partout (qui là également lui facilite la tâche de réécriture), une narration linéaire et une intrigue assez simple et quasi convenue.



Pas de surprise, donc, Henry Musnik, quelque soit son pseudo ou le personnage qu’il développe, demeure sur la même ligne de conduite (ou d’écriture). Pas du grand art, mais, bien souvent, pour peu que le lecteur prenne le texte pour ce qu’il est, un agréable petit moment de lecture est assuré.



Au final, du Henry Musnik pur jus avec une intrigue simple sur des thèmes souvent utilisés à l’époque, un style passe-partout et un personnage suffisamment transparent pour pouvoir endosser les vêtements de n’importe lequel de ses héros de papier.
Commenter  J’apprécie          10
Yves Michelot, détective, tome 9 : Séjour cland..



« Séjour clandestin » est le 9e épisode d’une série de textes consacrés au personnage du détective Yves Michelot créé par Henry Musnik sous le pseudonyme de Florent Manuel pour le compte de la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi au début 1950 sous le format de fascicules de 32 pages contenant des récits d’environ 8 000 mots.



Mais peut-on réellement dire que ce texte, comme les précédents, est un épisode de « Yves Michelot, détective » puisqu’ils sont tous la résultante de réécriture d’épisodes écrits pour les aventures du Commissaire Lenormand ou du Commissaire Benoît, les deux rédigées par le même auteur sous le pseudonyme de Gérard Dixe vers le milieu des années 1940.



Cet auteur : Henry Musnik, un écrivain né au Chili en 1895 et qui est un auteur incontournable de la littérature populaire fasciculaire française de par son immense production même si une part non négligeable de celle-ci est constituée de plagiats, réécritures, traductions pirates et emprunts...



Car Henry Musnik, durant tout le second tiers du XXe siècle abreuve de nombreuses collections de multiples titres publiés sous de très nombreux pseudonymes (Pierre Olasso, Gérard Dixe, Florent Manuel, Pierre Dennys, Jean Daye, Claude Ascain...)



Yves Michelot est chargé de résoudre un drôle de mystère, un facteur abattu chez un particulier par deux personnes débarquées sous les yeux d’un père et d’une fille habitant les lieux et tandis qu’un inconnu, qui se cachait dans la maison, s’enfuyait de son côté.



Récit d’à peine 8 000 mots qui veut proposer un scénario trop complexe pour être efficacement résolu du fait de la concision imposée par le format. De cette volonté naît une impression de texte coupé à la hache afin de rentrer dans le cadre qui nuit au plaisir de lecture.



D’autant que l’auteur s’appesantit un peu trop sur une scène liminaire sur le débarquement de ce fameux passage clandestin au lieu d’expédier ce passage pour utiliser l’espace gagné à meilleur escient.



Le lecteur assiste ainsi à diverses scènes manquant de liant entre elles, ou de développement.



Dommage !



On notera que, comme la plupart, pour ne pas dire tous, les épisodes des aventures de Yves Michelot, celui-ci est issu d’une réécriture d’un récit des aventures du Commissaire Lenormand, écrit sous le pseudonyme de Gérard Dixe : « Le petit paquet de Johannesbourg ».



Au final, un épisode un peu haché qui aurait mérité soit une intrigue plus linéaire, soit de se passer de la scène liminaire qui occupe beaucoup d’espace pour pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          10
Yves Michelot, détective, tome 8 : La double ..

« La double énigme » est la 8e enquête du détective Yves Michelot, un personnage développé par Florent Manuel (un pseudonyme de Henry Musnik, tout comme Claude Ascain, Pierre Olasso, Gérard Dixe, Jean Daye, Alain Martial...) au sein des plus de 500 titres de la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi, au tout début des années 1950.



Henry Musnik est un des grands pourvoyeurs de textes pour la littérature populaire fasciculaire du second tiers du XXe siècle, un auteur prolifique dont le talent était bien inférieur à la roublardise, car le bonhomme n’hésitait pas à reprendre des textes d’une de ses séries pour les adapter à une autre, ou bien à utiliser des traductions de séries anglophones pour les incorporer à ses séries ou, encore, à fortement s’inspirer de textes ou de personnages de la littérature populaire française.



Cette finauderie est telle qu’à la lecture des épisodes de « Yves Michelot », on peut constater que la plupart résultent de réécritures sommaires d’épisodes écrits pour ses séries « Le commissaire Lenormand » et « Le commissaire Benoît ».



Les titres de la série « Yves Michelot » récemment réédités en numérique sous le pseudonyme de Claude Ascain pour faire continuité avec la réédition de la série « Robert Lacelles » du même auteur, résultent de fascicules 32 pages contenant chacun un peu moins de 8 000 mots.



Monsieur Celmot, riche industriel, vient voir le détective Yves Michelot avec une lettre de sa femme postée en Italie où elle lui annonce qu’elle le quitte.



Celle-ci s’est probablement amourachée d’un gigolo de dancing et le détective ne voit pas là une affaire digne d’intérêt d’autant qu’il doit résoudre l’affaire d’un jeune homme ayant mystérieusement disparu du meublé dans lequel son père venait de l’installer, y laissant ses bagages.



Mais, très vite, les deux affaires semblent se rejoindre et le disparu serait l’amant de la bourgeoise envolée.



Cependant, Yves Michelot note plusieurs incohérences qui mettent à mal cette hypothèse pourtant évidente.



Avec à peine plus de 7 500 mots, Henry Musnik, Claude Ascain ou Florent Manuel, appelez l’auteur comme vous voulez, convie le lecteur à une double énigme rapidement résolue par son enquêteur. Pas besoin d’être un grand détective pour deviner qu’un texte de cette concision ne dévoilera pas une intrigue de haute volée et, pour peu que l’on connaisse la plume et le style de l’auteur, il est inutile d’être doué d’une perspicacité hors du commun pour savoir que les personnages seront à peine esquissés (ce qui facilite les copier-coller d’une série à une autre).



Pour autant, à moins que la fatigue ne l’ait emporté sur moi, j’ai bien cru pendant un temps que la fourberie de l’auteur le poussait à utiliser un artifice usé jusqu’à la corde par sa surutilisation autant que par son manque de crédibilité : le coupable qui embauche le super détective pour résoudre l’affaire et qui finit par être confondu par celui qu’il vient d’employer.



Heureusement, ce n’est pas le cas ici et, du coup, la surprise devient agréable.



Dans tous les cas, le texte remplit son office de proposer un tout petit moment d’une lecture suffisamment agréable pour ne pas la regretter, un peu comme tous les autres épisodes de la série, ou de celle de « Robert Lacelles ».



Au final, pas de la grande littérature, donc, mais un petit encas littéraire pour une petite envie de grignoter du papier (ou des octets).



N.B. : Cet épisode est une réécriture de « Le mystère du Papagayo » un épisode écrit sous le pseudonyme de Gérard Dixe pour la série « Les enquêtes du commissaire Benoît ».
Commenter  J’apprécie          10
Yves Michelot, détective, tome 7 : On a pillé u..

Poursuivons les enquêtes du détective Yves Michelot, un personnage développé par Henry Musnik, un des piliers de la littérature populaire fasciculaire du second tiers du XXe siècle (plus quantitativement que qualitativement).



« On a pillé un dossier » est le 7e épisode, dans le sens chronologique de première édition au sein de la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi au début des années 1950, une collection de fascicules de 32 pages contenant des récits de 8 000 à 10 000 mots.



Henry Musnik est un auteur né au Chili en 1895 qui œuvra énormément pour la littérature populaire, notamment à travers des fascicules policiers et aventures. Il développa plusieurs personnages récurrents (Commissaire Benoît, Commissaire Lenormand, détective Yves Michelot, Inspecteur Gaspin, le cambrioleur Robert Lacelles, l’espion Daniel Marsant...) sous de nombreux pseudonymes (Claude Ascain, Pierre Olasso, Alain Martial, Pierre Dennys, Jean Daye, Gérard Dixe, Florent Manuel...)



Mais, comme l’auteur était un roublard, certains de ses textes écrits pour une série étaient utilisés, en changeant les noms (parfois, en réécrivant un peu), afin d’intégrer une autre série.



Mais, comme l’auteur était décidément un roublard, certains de ses textes se révèlent être des traductions de titres anglo-saxons adaptés pour une de ses séries ou bien des emprunts à d’autres textes de compère français.



Bref, avec Henry Musnik, identifier la provenance d’un de ses textes lus assure une enquête encore plus exaltante que celle contenue dans le fameux texte.



L’étude de Maître Champloux a été cambriolée, l’assistant agressé et ligoté, un document a disparu. Il s’agit d’une lettre scellée confiée par M. Vanapert.



Dans le même temps, M. Vanapert a disparu, son logement fouillé, le taxi de son beau-frère retrouvé devant chez lui vide. Le conducteur a disparu également.



Pour l’inspecteur Rodier, l’affaire est simple, le beauf est le coupable.



Pour le détective Michelot, les choses sont plus compliquées... ou, au final, plus simples.



Petit texte, pas tout à fait 7 800 mots, petite histoire, intrigue simple, narration plus ou moins linéaire, personnages survolés... pas de doute, on est bien dans un récit paru sous la forme de fascicule de 32 pages dans lequel, de par la concision exigée, aucun auteur ne peut s’épanouir dans des détails superflus et dans des rebondissements permanents.



Non, la seule solution pour un auteur, dans un tel cas, c’est de proposer une plume alerte et d’étoffer ses personnages d’épisode en épisode, ou bien de proposer un clone d’un personnage littéraire existant déjà dans l’esprit des lecteurs.



Charles Richebourg (quel que soit l’auteur se cachant derrière ce pseudonyme) est parvenu avec maestria à se sortir de ces écueils grâce à sa plume et à son personnage d’Odilon Quentin très inspiré du commissaire Maigret.



Henry Musnik (sous le pseudonyme de Claude Ascain) a limité les dégâts malgré une plume plus terne, en proposant un clone de Arsène Lupin avec les aventures de Robert Lacelles.



Ici, Henry Musnik, qui à l’origine œuvre sous le pseudonyme de Florent Manuel, use d’une même plume passe-partout et n’a guère le loisir de s’appuyer sur une figure littéraire connue de tous puisque son but est de proposer un personnage suffisamment flou pour pouvoir passer les textes d’une série à une autre en changeant uniquement le nom.



Pour autant, quand on se lance dans la lecture de ces petits récits et qu’on les prend pour ce qu’ils sont réellement, des petits instants de lecture, force est de constater que cela se lit assez agréablement et a l’avantage de ne pas être indigeste et, surtout, de proposer une histoire qui se lit ultra rapidement.



Certes, les personnages demeurent dans un brouillard propice à l’interchangeabilité. Bien évidemment, les intrigues sont basiques. Clairement, la plume ne vole pas haut. Mais, le but est atteint, satisfaire un lecteur qui sait à quoi s’attendre.



Au final, quand on s’habitue à ce genre de petits romans, on finit très vite par les apprécier même quand l’ensemble manque d’ambition.
Commenter  J’apprécie          10
Yves Michelot, détective, tome 6 : L'homme de..

« L’homme de Madagascar » est le 6e épisode des enquêtes du détective Yves Michelot, un personnage développé, à l’origine, par Henry Musnik, un pilier de la littérature populaire fasciculaire du second tiers du XXe siècle, sous le pseudonyme de Florent Manuel.



Chaque titre, publié au format fascicule 32 pages (environ 8 000 mots), au sein de la collection « Mon Roman Policier » (plus de 500 titres) au tout début des années 1950.



Henry Musnik, né au chili en 1895, produisit énormément de courts titres pour les diverses collections policières et aventures de nombreux éditeurs de son époque.



Écrivant sous de nombreux pseudonymes (Jean Daye, Alain Martial, Gérard Dixe, Pierre Olasso, Pierre Dennys, Claude Ascain...), l’auteur, bien souvent, développait un même personnage récurrent pour chaque pseudonyme dans une même collection.



S’il n’a jamais brillé par les qualités de sa plume, l’enquête consistant à établir les emprunts, les plagiats ou les réécritures auxquels il s’adonnait régulièrement devient souvent plus exaltantes que celles couchées sur le papier.



Un homme est mort, la tête écrabouillée, sur les quais de la scène. Si, au départ, tout laisse à penser à un accident, le fait que tout ait été fait pour que le corps ne soit pas identifiable, ne laisse aucun doute sur le crime.



Alors que l’inspecteur Rodier demande au détective Yves Michelot de l’aider sur l’enquête, ce dernier reçoit un courrier d’une ancienne cliente pour le prévenir de sa visite.



Mais la femme est assassinée.



Deux morts, deux affaires à mener en parallèle, cela n’effraie pas Yves Michelot.



Cependant, un troisième corps est rapidement retrouvé une balle dans la tête et Yves Michelot et là encore mandé.



Trois corps, trois enquêtes... mais si, finalement, tout cela ne formait qu’une seule et même affaire.



On retrouve donc Yves Michelot dans une très courte enquête (à peine plus de 7 300 mots).



Une telle concision, bien évidemment, interdit toute intrigue développée et empêche d’étoffer les personnages.



Pour autant, l’auteur parvient à glisser trois affaires qui vont rapidement se rejoindre, et propose une histoire qui se lit vite et bien.



Le lecteur y trouve donc son compte pour peu qu’il ait eu conscience, dès le départ, des limites d’un tel format.



On sait que l’auteur avait l’habitude de réécrire des titres qu’il avait développés pour une série afin de l’intégrer dans une autre, ou bien de traduire des titres anglais pour les utiliser à son compte ou, encore, de fortement s’inspirer d’autres titres de ses homologues français.



Parfois, un détail dans le texte original indique la source de l’emprunt. Ainsi, quand l’auteur réutilise un texte écrit pour la série « Commissaire Lenormand » signé Gérard Dixe pour en faire un « Yves Michelot », il lui arrive d’oublier de remplacer un « commissaire » par détective, ou le nom de Séguin, l’aide du commissaire, par Claudin, l’assistant du détective.



Ici, l’indice peut-être probant est que Michelot est appelé, à un moment, « Benoît ».



Mais difficile à préciser s’il s’agit d’une simple erreur (difficile à imaginer tout de même) ou, encore, de savoir d’où vient l’emprunt si emprunt il y a.



Il existe bien des « enquêtes du Commissaire Benoît » écrites par Géo Duvic, au milieu des années 1940, mais est-ce là une piste à suivre ???



Difficile à dire sans posséder et lire tous les titres de la série.



Affaire à suivre, donc.



Au final, une petite enquête sympathique qui se lit agréablement, mais dont l’enquête parallèle consistant à savoir si celle-ci est née d’un emprunt, d’un plagiat, d’une réécriture et de quel titre est bien plus exaltante... pour peu que l’on s’intéresse à des choses aussi insignifiantes pour la majorité des lecteurs.
Commenter  J’apprécie          10
Yves Michelot, détective, tome 4 : Le secret ..

Henry Musnik, alias Florent Manuel, alias Jean Daye, alias Pierre Olasso, alias Pierre Dennys, alias Alain Martial, alias Claude Ascain, alias Gérard Dixe est, par sa production, un pilier de la littérature populaire française malgré sa naissance au Chili en 1895.



« Le secret du laboratoire » initialement publié au début des années 1950 et signé Florent Manuel, dans la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi est probablement une réécriture d’un titre de la collection « Les aventures du commissaire Lenormand » écrite sous le pseudonyme de Gérard Dixe, comme le laisse entendre dans l’édition originale, la confusion entre le nom du collaborateur de Yves Michelot, le détective héros de l’histoire et d’une dizaine d’autres, le jeune Claudin et celui de Lenormand, le jeune Séguin.



De plus, il est fort probable que l’auteur se soit inspiré de l’intrigue de « Crime et sorcellerie » de Jean Petithuguenin, dont la première édition date de 1920 dans la cultissime collection « Le Roman Policier » des mêmes éditions Ferenczi.

Yves Michelot décide de donner un coup de main à l’inspecteur Dumoulin qui piétine dans son enquête sur l’enlèvement de deux jeunes femmes de 20 ans.



Alors que le détective inspecte les lieux d’un des enlèvements et qu’il repère d’étranges traces, son instinct le guide vers la demeure du professeur Richard, un étrange savant menant des expériences sur les transfusions sanguines.



Chez le professeur Richard, Michelot rencontre Bimbo, un immense orang-outan.



Afin de piéger le kidnappeur, le détective, mais en place un piège avec, pour appât, sa jeune collaboratrice qu’il fait passer pour la sœur de 20 ans de Claudin, son assistant...



Les aventures de Yves Michelot peinent souvent à atteindre les 8 000 mots. C’est une nouvelle fois le cas avec cette 4e enquête.



Prenant probablement pour point de départ l’intrigue du titre « Crime et sorcellerie » de Jean Petithuguenin (l’histoire d’enlèvements de jeunes femmes par un savant qui enlève des femmes afin de faire des transfusions sanguines à sa fille malade du sang et qui utilise, pour les enlèvements, un orang-outan dressé), Henry Musnik, alias Florent Manuel dans la version d’origine, Claude Ascain dans la récente réédition numérique, fait varier l’histoire pour en varier les tenants et les aboutissants tout en conservant une finalité un peu extravagante (probablement plus, même, que le texte inspirateur).



Avec une intrigue de toute façon minimaliste et des personnages toujours aussi peu développés (du fait de la concision du texte) Claude Ascain (conservons-lui ce pseudonyme), propose au lecteur une histoire dans la même veine que les précédentes aventures de son personnage (et de la plupart de ses titres) malgré une fin un peu grand-guignolesque.



Pas de style particulier de l’auteur à attendre, on sait qu’il se complaisait dans un style relativement plat, mais un ensemble qui se lit plutôt avec plaisir et qui offre, à ceux qui avaient déjà lu le titre de Petithuguenin, et sachant que l’auteur n’hésitait pas à plagier ses propres textes et ceux des autres, une bonne surprise en offrant une variante à l’histoire originale.



Au final, un sympathique moment de lecture inspiré de l’œuvre d’un des pairs de l’auteur et offrant une fin un peu grotesque qui s’inscrirait mieux dans la littérature des années 20-30 que dans celle des années 50, mais avec Henry Musnik, impossible, du fait de ses emprunts, plagiats, multiples rééditions, d’identifier la date exacte de l’écriture de ses textes.
Commenter  J’apprécie          10
Yves Michelot, détective, tome 3 : La mystérieu..

Henry Musnik fut un grand pourvoyeur de la littérature populaire française bien qu’il soit né au Chili en 1895.



Il écrivit un nombre considérable de petits récits dont il inonda les nombreuses collections de divers dans le second tiers du XXe siècle, sous de nombreux pseudonymes (Gérard Dixe, Claude Ascain, Pierre Olasso, Pierre Dennys, Jean Daye, Florent Manuel, Alain Martial...)



Si Henry Musnik ne peut pas être reconnu comme un auteur de talent, il est tout de même loué pour son immense production et les nombreux personnages récurrents qu’il développa.



Mais Henry Musnik peut également être vanté (ou pas) pour sa roublardise, car, s’il a effectivement énormément écrit, il a aussi beaucoup emprunté, à d’autres auteurs, via, par exemple, des traductions autorisées ou non des aventures de Sexton Blake, mais également à lui-même en réécrivant certains de ses textes pour les adapter d’un de ses personnages à un autre.



C’est ainsi le cas de « La mystérieuse pensionnaire », épisode dévolu à son personnage de détective Yves Michelot en 1950, développé, à l’origine, sous le pseudonyme de Florent Manuel, qui se révèle être une version à peine allongée d’un épisode de la série « Les enquêtes du commissaire Lenormand » datant, probablement, de 1946 et écrite sous le pseudonyme de Gérard Dixe (on s’y perdrait).



Yves Michelot est un personnage qui vécut au moins 11 aventures disséminées au sein de la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi, au début des années 1950.



Le détective a pour élève le jeune Claudin.



Mme Nairod, une pensionnaire des « Coquillages » a disparu. Elle avait l’habitude, depuis son installation dans la pension, de sortir le dimanche matin pour retrouver son beau-frère, mais c’est un mercredi matin qu’elle disparaît sans laisser de trace.



Mais, trois jours plus tard, des enfants trouvent son corps sur la plage. Elle a été étranglée et jetée à l’eau.



La police patauge, mais, heureusement, le détective Yves Michelot va entrer en action.



Mme Nairod ne s’appelait pas Mme Nairod et semblait vouloir cacher quelque chose.



L’adresse qu’elle a laissée à l’inscription dans la pension est fausse.



Le beau-frère est introuvable.



Court récit, donc, à peine plus de 8000 mots, pour lequel je pourrais, tout comme l’auteur, paraphraser ma chronique sur « L’énigmatique Madame Sarton », dont il est une version à peine allongée (Madame Sarton occupe à peine plus de 5 600 mots).



La réédition numérique de « La mystérieuse pensionnaire » et de toute la série des Yves Michelot, est publiée sous le pseudonyme de Claude Ascain, sûrement par commodité et pour permettre aux lecteurs d’aujourd’hui de retrouver plus facilement les textes de l’auteur puisqu’une précédente série de Henry Musnik, « Robert Lacelles, détective cambrioleur », avait déjà été rééditée sous ce pseudonyme.



Inutile de préciser à nouveau qu’un récit de 10 000 mots et moins (le contenu usuel d’un fascicule classique de 32 pages) ne peut proposer, de par la concision requise, une intrigue digne de ce nom et peut, rarement, sauf dans les séries, au fil des épisodes, proposer des personnages étoffés.



Ce n’est donc pas ce qu’il faut rechercher dans ce genre de texte. Non, le lecteur, en abordant un tel récit, recherche avant tout à combler un petit moment de lecture en pouvant lire une histoire entière en un court laps de temps.



Le but, alors, est de proposer une lecture, si ce n’est exaltante, du moins, agréable.



Henry Musnik, quel que soit son pseudonyme, parvient souvent à ce résultat, mais jamais plus (manque de talent, de temps, d’envie, d’ambition ??? je ne sais pas) contrairement à certains auteurs qui se font tout de même rares.



Ce sera une nouvelle fois le cas ici avec une intrigue basique, une narration linéaire, des rebondissements et des avancées dues uniquement à la chance et des personnages peu esquissés (ce qui permet de réutiliser plus facilement leurs aventures d’un héros à un autre).



Yves Michelot, comme pour les précédents épisodes, n’est quasiment dépeint qu’à travers son statut de détective réputé.



Pas grand-chose d’autre à dire si ce n’est un petit reproche, celui de proposer une version allongée par rapport à celle du commissaire Lenormand, mais en la purgeant du meilleur passage, celui ou le héros (et l’auteur, à travers lui), avouait et assumait le fait que son enquête n’ait avancé et abouti que grâce à des hasards fortuits.



Au final, rien de révolutionnaire dans ce texte, juste un petit moment de lecture agréable. La recherche des « emprunts » de Musnik à travers ses pseudonymes est une aventure plus exaltante que cela.
Commenter  J’apprécie          10
Mort au téléphone

Claude Ascain, de son vrai nom Henry Musnik, bien que né au Chili en 1895, fut un des principaux piliers de la littérature populaire fasciculaire policière (tout en « R ») du début des années 1930 jusqu’à la fin des années 1950.



Si l’auteur a principalement produit des séries autour de personnages récurrents dont, bien souvent, les titres étaient disséminés au milieu d’autres au sein de collections policières, il a également, mais plus rarement, écrit des textes indépendants comme « Mort au téléphone ».



S’il est difficile d’identifier les séries de l’auteur, du fait que les titres étaient bien souvent mélangés à d’autres, Henry Musnik avait pourtant une habitude qui facilitait cette identification : il utilisait un même pseudonyme, dans une même collection pour écrire des textes autour d’un même personnage.



Ainsi, identifiez un pseudo de l’auteur dans une collection généraliste, et vous avez toutes les chances que tous ses textes tournent autour du même personnage.



Et, c’est le fait que ce n’est pas toujours le cas (l’exception qui confirme la règle) qui rend les textes indépendants encore plus difficilement identifiables, à moins d’une lecture.



Ainsi « Mort au téléphone » présente toutes les caractéristiques de la série « Robert Lacelles, gentleman-cambrioleur » puisque le titre apparaît signé par Claude Ascain dans la collection « Le Petit Roman Policier » en 1939-1940 et que tous les autres titres écrits sous ce pseudonyme dans la collection mettent en scène Robert Lacelles... sauf celui-ci.



Pour rappel, Henry Musnik écrivit sous de nombreux pseudonymes dont : Pierre Olasso, Florent Manuel, Jean Daye, Pierre Dennys, Alain Martial...



L’inspecteur Lacaze est chargé de l’enquête sur la mort d’un homme dans la cabine téléphonique d’un restaurant. La conclusion du légiste est rapide : empoisonnement à l’acide prussique.



La question à laquelle doit désormais répondre le policier est de savoir s’il s’agit d’un suicide ou d’un meurtre. Le défunt, possesseur d’une petite fortune, n’avait, en apparence, aucune raison de se suicider. Mais l’enquête détermine que celui-ci avait une relation secrète avec la veuve d’un ami depuis de longues années et que cette dernière venait de rompre.



Alors que Lacaze pense à boucler son enquête, le suicide se devenant de plus en plus évident, la femme reçoit un appel téléphonique qui va tout changer.



Je ne le dirais jamais assez, mais le format fasciculaire 32 pages (moins de 10 000 mots) n’est pas propice au développement d’une réelle intrigue. C’est encore moins le cas ici puisque l’auteur n’use que de 7600 mots pour son récit.



Les auteurs, dans ce format, se contentent alors souvent de proposer un petit récit dont le but n’est autre que d’occuper sans ennui un petit moment de lecture. Il n’y a guère qu’au cours de séries que celui-ci pourra compter sur un petit plus à travers un personnage qu’il aura pu rendre intéressant, voire, attachant, au fil des épisodes. Le fait de n’avoir plus à présenter son héros libère alors un peu d’espace pour dérouler son récit.



Ce n’est donc pas le cas dans des textes indépendants et ceux-ci souffrent encore plus que les autres d’intrigues faiblardes.



Dans de tels cas, pour vraiment sortir du lot il faudrait posséder une plume altière, originale, drôle.



Ceux qui ont souvent lu les textes de Henry Musnik (sous quelque pseudonyme que cela soit) savent que ce n’est pas la plume n’est pas la qualité première de l’auteur. Non pas qu’il ne savait pas écrire, mais, disons, qu’il faisait plus figure de « bon faiseur » de la littérature plutôt que d’écrivain de talent.



Bien sûr, si le terme « bon faiseur » peut sembler péjoratif, notamment au sein de littérature populaire (qui, déjà, subit les affres d’un certain dédain d’une partie du monde de la littérature), dans ma bouche, ou, plutôt, sous mes doigts, ce qualificatif n’est pas aussi injurieux qu’il puisse paraître.



Dans tout milieu artistique et principalement dans ceux de l’imaginaire, il existe toujours cette catégorie d’artistes qui, à défaut d’avoir du génie, savent suffisamment bien maîtriser leur art, pour s’assurer procurer du plaisir aux autres, même s’ils savent qu’après dégustation, leur œuvre ne demeurera pas dans les esprits.



C’était le cas de Claude Ascain dont la plume, bien que rarement rébarbative, n’était jamais exaltante. Cependant, ses textes assuraient toujours un certain plaisir de lecture.



C’est une nouvelle fois le cas avec cette histoire, certes, simple, sans épice, mais sans aspérité dont le dénouement ne surprendra pas autant le lecteur que le collègue de Lacaze.



Au final, un petit texte vite et bien lu, mais presque aussitôt oublié.
Commenter  J’apprécie          10
Robert Lacelles, tome 12 : L'homme au colli..

« L’homme au collier de barbe » est un épisode de la série « Robert Lacelles, gentleman-cambrioleur » dont la première édition, au sein de la collection « Le Petit Roman Policier » aux éditions Ferenczi, en 1939, compte 17 épisodes, tous signés Claude Ascain. 16 des 17 épisodes ont été réédités, au début des années 1950, dans la collection « Mon Roman Policier » chez le même éditeur.



Claude Ascain, de son vrai nom Henry Musnik, est un des piliers de la littérature populaire française, bien que né au Chili en 1895. Il alimenta de son immense production principalement des collections de fascicules 32 pages (voire 48 ou 64 pages). Il écrivit principalement des textes policiers, mais pas que et créa de multiples personnages récurrents, bien souvent inspirés de figures mythiques de la littérature. C’est le cas avec Robert Lacelles qui est un clone d’Arsène Lupin.



Claude Ascain usa de nombreux pseudonymes, dont chacun, au sein d’une même collection, était bien souvent utilisé pour écrire les aventures d’un même personnage. On compte parmi les pseudo les plus utilisés : Pierre Olasso, Alain Martial, Claude Ascain, Pierre Dennys, Jean Daye, Florant Manuel, Gérard Dixe...



Il fut également journaliste sportif, ce qui lui inspira plusieurs titres policiers baignant dans le milieu du sport (généralement des titres signés Jean Daye).



Pour rappel, les titres originaux de la série étaient façonnés en fascicules 32 pages ce qui équivalait, bien souvent à des textes d’environ 10 000 mots. Mais les épisodes de « Robert Lacelles » sont un peu plus, à peine plus de 8 500 mots en général. Cette remarque est importante, notamment pour expliquer que ces courts récits ne valent pas pour leur intrigue, souvent très simple, ni pour le développement des personnages, bien succinct. C’est probablement la raison pour laquelle Henry Musnik aimait créer des personnages proches des figures emblématiques de la littérature populaire afin de n’avoir pas à les développer, l’imaginaire du lecteur faisant le reste.



Robert Lacelles n’est donc qu’un ersatz d’Arsène Lupin, bien moins complexe, car l’auteur n’a pas le temps de s’appesantir sur les sentiments, les scrupules... de son personnage.



À me lire, on pourrait croire que j’ai un quelconque ressentiment contre l’auteur puisque je ne cesse de clamer qu’il n’était point un génie, à peine un correct faiseur de textes, que ses personnages étaient pompés sur d’autres, que les intrigues étaient faibles... Et vous auriez raison !



Effectivement, même si j’aime la littérature populaire aussi pour ce qu’elle a de plus simple, il m’arrive, parfois, de me laisser aller à un certain snobisme déplacé. Privilégiant, dans mon esprit, des auteurs plus créateurs, novateurs à la plume plus identifiable, plus étoffée, dont la maîtrise et du genre et du format flirtait avec l’excellence, j’en arrive à dénigrer ceux qui officiaient sans chercher à performer à sortir du lot, mais qui cherchaient juste à faire leur boulot : offrir un agréable moment de lecture.



« Agréable moment de lecture » ne voulant pas forcément dire « Inoubliable moment de lecture ».



Ce serait un peu comme pour un journaliste sportif, dénigrer Christophe Dugarry en comparant son jeu à celui de Zinedine Zidane. (oui, je sais, beaucoup l’ont fait, mais ce n’est pas une raison).



Peut-on... doit-on, comparer le travail de chacun avec l’excellence de certains ? La réponse est bien évidemment « NON ! », mais on a facilement tendance à oublier cette évidence.



Et c’est ce que je fis avec Claude Ascain.



Peut-être parce que j’ai entamé sa production par un personnage fade (Yves Michelot développé sous le pseudonyme Florent Manuel). Peut-être parce qu’il m’arrive, également, d’être intransigeant, intolérant, stupide, tout simplement.



Allez savoir !



Toujours est-il que je tiens à faire un mea culpa à Henry Musnik (dont il ne profitera pas puisqu’il est mort depuis belle lurette).



Car, oui, malgré ma réticence première envers les textes de Musnik que, pour ne pas les descendre en flammes, et, bien que les enchaînant, que je dénigrais régulièrement, sans concession, je dois avouer que mon retour sur la série « Robert Lacelles... » me fait changer d’avis envers l’auteur.



Alors, n’attendez pas de moi que je crie désormais « Au génie ! » Non ! Le statut de l’auteur n’a pas changé. Il était un correct faiseur, il demeure un correct faiseur. C’est juste ma vision du « correct faiseur » qui change.



Pourquoi ? Pour la simple raison qui tient dans la réponse à la question suivante : « Qu’attend-on d’un texte de la littérature populaire ? » : qu’il nous donne du plaisir de lecture. Et si ce plaisir de lecture est présent, même à petite ou moyenne dose, cela suffit pour dire que l’auteur a rempli son office.



J’avais déjà cette démarche envers les films de série B et les « bons faiseurs » du cinéma... pourquoi ne l’avais-je pas envers la littérature ? Pourquoi ne l’avais-je plus ? Une exigence croissante ? Un niveau rehaussé par la découverte d’auteurs aux qualités scripturales plus élevées ?



Je ne sais.



Bon, je ne m’étendrais pas plus sur mon honteux, bien que léger, dédain envers certains auteurs dont Henry Musnik.



Revenons-en à l’épisode :



Robert Lacelles a loué une chambre dans un hôtel de luxe, dans le but de subtiliser les bijoux d’une riche roumaine. Malheureusement, un Américain se plaint que sa chambre ait été fouillée par un voleur.



Il n’en faut pas plus pour l’inspecteur Joliver, l’ennemi juré de Robert Lacelles, pour débarquer. Quand il s’intéresse à la liste des locataires, il remarque le nom de Lacelles. Un vol ! Un voleur ! L’association est vite faite dans la tête du policier. Mais pourquoi, alors, Robert Lacelles serait-il descendu dans l’hôtel sous sa véritable identité ? Lui le roi du grimage ???



La chose est d’autant plus curieuse que très vite un mort est découvert dans les bois et que là, Robert Lacelles n’y est évidemment pour rien (il répugne à la violence).



Et les deux hommes, Lacelles et Jolivet, vont former une sorte d’équipe pour trouver le meurtrier.



Certes, l’intrigue de l’épisode est légère et le style ne sort pas de l’ordinaire (non, non, je ne replonge pas dans mes travers), mais Claude Ascain (puisque c’est sous ce nom que la série est publiée) a le mérite d’user d’humour et d’ironie, notamment dans le jeu du chat et de la souris auquel se livrent les deux personnages. Bien sûr, Robert Lacelles a toujours une longueur d’avance et la plaisanterie est toujours au détriment de Jolivet, mais il faut bien avouer que cette légèreté et ces traits sympathiques font mouche et assurent un bon moment de lecture.



Car, sur un format si court, il n’est vraiment pas évident d’assurer cette tâche et Claude Ascain le fait aisément.



Il me faudra revenir en arrière, sur les premiers textes que j’ai lus de l’auteur, pour voir si mon avis change sur toute sa production ou seulement sur une part.



Au final, les épisodes s’enchaînent et le plaisir est toujours présent, voire, croissant, ce qui est déjà une belle réussite dans ce format.
Commenter  J’apprécie          10
Robert Lacelles, tome 14 : L'étrange panne

« L’étrange panne » est le 15e épisode de la série « Robert Lacelles, gentleman-cambrioleur » écrite par Claude Ascain...



Claude Ascain, de son vrai nom Henry Musnik, bien que né au Chili en 1895, fut un des principaux piliers de la littérature populaire française, en général, et policière, en particulier.



Depuis la fin des années 1930 jusqu’au milieu des années 50, il écrivit des centaines et des centaines de titres pour des dizaines et des dizaines de collections, créant, pour cela, de nombreux personnages récurrents dont le fameux Robert Lacelles, un ersatz d’Arsène Lupin.



La plupart de la production de l’auteur fut éditée au format fasciculaire (32, 48 ou 64 pages, pour la plupart), sous divers pseudonymes dont les plus prolifiques furent (Jean Daye, Claude Ascain, Pierre Olasson, Florent Manuel, Gérard Dixe ou encore Alain Martial ou Pierre Dennys).



Bien qu’écrivant au sein de collections dédiées à son personnage (« Le commissaire Lenormand », « Guy Daurian »...), bien souvent ses textes étaient disséminés au sein d’une collection générique (« Mon Roman Policier », « Police et Mystère », « Police »...)



Claude Ascain, alias Henry Musnik, nous livre là un court roman de la taille du précédent (8 600 mots) dans lequel le lecteur sait par avance ne pas trouver une intrigue évoluée. Effectivement, les fascicules de 32 pages de l’époque (mais ce serait la même chose de nos jours si des auteurs s’essayaient encore à ce format) ne peuvent pas proposer une histoire rocambolesque et des personnages complexes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les auteurs, et notamment Henry Musnik, proposaient souvent des clones de personnages que tout le monde connaît (Sherlock Holmes, Nick Carter, Fantomas, Arsène Lupin), ce qui permet de les esquisser a minima laissant les souvenirs et l’imaginaire faire le reste. Une manière comme une autre de gagner de l’espace.



Mais, une autre manière de rendre ses textes plus concis consiste également à faire intervenir la chance, ou à user d’ellipses de temps. Ici, Claude Ascain préfère la première solution, plus simple à mettre en place et nécessitant moins de maîtrise. Car, je le répète, si Claude Ascain ou quelques soient ses pseudonymes, a énormément écrit, il s’est toujours contenté (à moins qu’il y ait quelques pépites dans sa production que je n’ai pas encore lue) de produire des textes sans génie. D’autres que lui n’y sont pas parvenus non plus, mais beaucoup ont essayé, Musnik, lui, ne semblait pas avoir cette ambition.



Ainsi, quand la chance sourit au héros, l’histoire peut avancer plus vite, car, en tombant, par hasard, sur un indice important, le héros fait un grand pas en avant à moindres mots...



C’est le cas ici, par deux fois voire même trois fois. Certes, le procédé, dans un roman de facture classique, serait rédhibitoire, mais il est bien excusable dans le cas du format très court.



D’autant plus excusable que le texte est très agréable à lire et, contrairement à bien souvent chez Musnik, il est totalement maîtrisé, dans sa forme (puisque dans le fond... concision).



Robert Lacelles s’avère plutôt amusant, notamment dans sa confrontation avec son ennemi juré l’inspecteur Jolivet.



Si le style n’atteint pas des sommets, il est là aussi plutôt plus agréable que d’ordinaire chez l’auteur ce qui rend cet épisode bon, probablement l’un des meilleurs de la série jusqu’à présent (il en reste encore 4 à découvrir).



Alors, Claude Ascain s’améliorerait-il au fil de la série ? C’est ce que je découvrirais dans le prochain épisode.



Au final, « L’étrange panne » s’avère être un épisode classique, mais plutôt bon, tout du moins l’un des meilleurs de la série.
Commenter  J’apprécie          10
Robert Lacelles, tome 10 : Le voleur du Rad..

Dans tous les arts, les pourvoyeurs peuvent être classés dans différentes strates. Depuis les génies, jusqu’aux obscurs tâcherons en passant par les talentueux, les bons faiseurs, les honnêtes créateurs...



Henry Musnik, sous quelque pseudo qu’il puisse s’être caché, est à ranger, au mieux, dans les bons faiseurs. De ceux qu’au cinéma on nommerait un réalisateur honnête, mais sans génie.



Henry Musnik, auteur de langue française né au Chili en 1895 fût pourtant l’un des principaux piliers de la littérature populaire dans le second quart du XXe siècle.



Usant de très nombreux pseudonymes, Claude Ascain, Paul Braydunes, Pierre Braydunes, Paul Braydusses, Henri Bussières, Jean Daye, Christian Dee, Pierre Dennys, Gérard Dixe, Alain Martial, Pierre Olasso, Florent Manuel, Florent-Manuel, Manuel Florent, Claude Guilaine, Pierre de Queyrac, Henri d’Alzon, Christian d’Axel... il écrivit un nombre incalculable de textes pour les diverses collections policières et aventures des éditeurs de l’époque.



Il créa de tout aussi nombreux personnages (généralement, un pseudonyme, dans une collection, était dédié à un même personnage), pour la plupart inspirés de figures illustres de la littérature populaire passée. Daniel Marsant en lutte contre le Grand Maître ne sont pas sans rappeler Fantomas et Juvert... Quant à Robert Lacelles, qui nous intéresse aujourd’hui, il n’est autre qu’un clone d’Arsène Lupin, comme il y en eut tant d’autres avant ou après.



Robert Lacelles est donc un monte-en-l’air qui a horreur de l’injustice et qui, souvent, lutte contre celle-ci.



Il est pourchassé, pour ses méfaits, par l’inspecteur Jolivet qui, bien que persuadé que les vols sont commis par son ennemi est toujours incapable de le démontrer.



Les épisodes des aventures de Robert Lacelles furent publiés au sein de l’immense collection « Mon Roman Policier » de la cultissime maison d’édition Ferenczi, dans les années 1950.



Les 17 épisodes sont donc à chercher au milieu des plus de 100 titres de la collection « Le Petit Roman Policier » des éditions Ferenczi, à la fin des années 1930, ou, pour les rééditions, au sein des plus de 500 titres de la collection « Mon Roman Policier ». Les deux éditions sont façonnées en fascicules 32 pages (moins de 10 000 mots) dont la couverture est illustrée par le génial Georges Sogny (en couleur, pour la première édition et, malheureusement, en monochrome, pour la seconde).



Dans « Le voleur du radjah », Robert Lacelles cherche à mettre la main sur les magnifiques bijoux d’un radjah d’Inde. L’inspecteur Jolivet, sachant que son ennemi ne résistera pas à la tentation, lui tend un piège en plaçant un de ses hommes, maquillé à la place du fameux radjah quand ce dernier doit se rendre sur un paquebot en partance pour New York.



Mais, si le trajet s’est passé sans encombre, une fois sur le paquebot, le radjah constate que son trésor a mystérieusement disparu...



Dans un texte très court (même pour la collection), d’un peu moins de 8 500 mots, Henry Musnik, alias Claude Ascain pour l’occasion, nous démontre une fois encore, qu’il n’est pas mû par le génie, du moins, que, s’il en possédait, il ne le laissait pas facilement échappé.



Difficile de savoir si ce manque d’ambition est dû à un déficit de talent de l’auteur, à des contraintes de taille ou de temps qui ne lui permettaient pas de développer toutes ses capacités, ou juste parce que l’auteur se contentait de fournir ce qu’on lui demandait, sans plus, toujours est-il que si, souvent, Musnik a su livrer des textes plaisants et si, parfois, ceux-ci pouvaient s’avérer fades, il n’a jamais (du moins dans la production que j’ai lue) navigué dans les hautes sphères de la littérature. Ce n’est certes pas ce que l’on était en droit de s’attendre de la part d’un auteur chargé d’approvisionner ce genre de littérature, mais certains de ses confrères sont, eux, parvenus à montrer plus de style et de panache dans ce domaine (Jean Ray, Charles Richebourg, J.A. Flanigham, René Byzance...).



Cependant, il ne faut pas pour autant bouder la production de Musnik qui, à elle seule, représente un immense pan de la littérature populaire de son époque. De plus, on lui accordera l’avantage d’avoir été un des rares auteurs de cette littérature populaire policière fasciculaire à avoir osé développer des intrigues dans le milieu du sport (il faut dire qu’il fut journaliste sportif), avec des titres généralement publiés sous le pseudonyme de Jean Daye (« Le gardien de but de l’Étoile verte », « Le mort sur le ring », « La souricière », « N° 9 voiture verte », « Sardanapale le favori », « Un meurtre aux six jours »...)...



En ce qui concerne « Le voleur du radjah », on pourrait résumer l’intrigue à « L’arroseur arrosé » et en dire que, sur une taille aussi courte, il semblait évident que l’auteur ne nous proposerait pas une histoire rocambolesque, et c’est d’ailleurs ce qu’il fit.



Une histoire simple, donc, narrée de façon simple, avec des personnages qui n’ont rien d’original.



Cependant, le texte offre un moment de lecture pas désagréable et c’est déjà pas si mal (on a connu pire de la part de Musnik).



Au final, un épisode dans la lignée des précédents et des productions habituelles de l’auteur, sans génie, mais plaisant tout de même.
Commenter  J’apprécie          10
Le gardien de but de L'Étoile Verte - La mor..

Henry Musnik, est-il besoin de le rappeler, a été l’un des piliers de la littérature populaire française des années 1940 - 1950.



Sous de nombreux pseudonymes (Claude Ascain, Pierre Olasson, Gérard Dixe, Alain Martial, Florent Manuel, Pierre Dennys... et Jean Daye), l’auteur a grandement alimenté moult collections policières et aventures de son époque.



Pour ce faire, il a créé une multitude de personnages récurrents dont j’ai déjà évoqué quelques représentants.



Mais ce que l’on oublie un peu trop facilement, pour peu qu’on l’ait déjà su, ce qui est fort improbable, étant donné que Henry Musnik demeure inconnu des lecteurs d’aujourd’hui (excepté ceux qui se penchent sur les rééditions d’OXYMORON Éditions), c’est qu’Henry Musnik fut également journaliste sportif, aux magazines « L’Auto » ou « L’Équipe », par exemple.



Aussi, peut-on s’étonner que l’auteur ait combiné ses deux passions de la littérature policière et du sport en créant des petits romans policiers sportifs ? Bien sûr que non et c’est ce que nous permet de constater le nouveau titre de la collection « Bi-Polar » d’OXYMORON Éditions (1 livre, 1 auteur : 2 histoires policières) consacrée à Jean Daye (un des pseudo de Henry Musnik).



Grâce à ce double titre, « Le gardien de but de l’Étoile Verte » – « Le mort sur le ring », Henry Musnik amène le polar dans le monde du football puis de la boxe, comme il le fît également dans celui du cyclisme, de la course automobile, l’hippisme...



Le gardien de but de l'étoile verte :

Le gardien de but de l’Étoile Verte a disparu, accusé de vol et d’agression sur le président du club de Lutèce, le rival absolu puisque les deux clubs doivent prochainement s’affronter lors d’un match déterminant pour le succès de la saison.



Mais l’ailier du club ne croit pas en la culpabilité de son ami et décide de prouver son innocence. Pour se faire, il va se lancer dans la quête de la vérité, à ses risques et périls.



Si, évidemment, le récit se déroule dans le milieu du football, celui-ci n’est que prétexte à proposer une intrigue policière et l’auteur ne va pas s’attarder sur les pratiques de ce sport, que ce soit en externe ou en interne.



D’ailleurs, l’aurait-il voulu que le format d’origine, fascicule 32 pages (pas tout à fait 9 000 mots) ne le permet de toute façon pas.



Fascicule 32 pages, je ne vais pas me répéter, mais ce format, très courant dans la première moitié du XXe siècle et si délaissé de nos jours, n’offre aucune possibilité (ou presque) de proposer des intrigues de haute volée ni des personnages approfondis. Tout juste permet-il d’offrir de l’action et de l’aventure et, en tout cas, un petit moment de lecture qui permet en une seule bouchée (à condition d’avoir une petite heure de lecture consécutive), de dévorer le début, le développement et la conclusion d’une histoire.



Henry Musnik, que ce soit sous ce pseudonyme ou les autres, n’est pas réputé (du moins, par moi) pour proposer un style ambitieux. Certes, le format n’incite pas à un exercice de style, mais certains auteurs s’y sont pourtant essayés avec succès (J.A. Flanigham, Charles Richebourg, René Byzance...), mais ce n’est pas le cas de Musnik.



L’auteur est un correct faiseur qui, à défaut d’offrir une plus-value sur un texte aussi court, se contente de ne pas être indigent, ce qui est déjà pas mal et pas donné à tous.



Aussi, à part le fait de se situer dans le milieu sportif, ce récit n’apportera pas de « petit plus » particulier. Encore une fois, le thème n’est que prétexte.



On suivra donc les pérégrinations d’un footballeur cherchant à prouver l’innocence de son capitaine et ami... Rien de plus.



Pour autant, ne boudons pas ce court récit qui, à défaut d’être original, remplit son office : offrir un bon petit moment de lecture.



La mort sur le ring :

Le deuxième texte est issu de la collection « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi, mais se trouve être, en fait, une réédition du titre éponyme de la collection « Le Petit Roman Policier » chez le même éditeur, en 1938. L’information est importante, car l’histoire se déroule en 1938, ce qui implique que le texte a été écrit pour cette collection et publié dans la foulée.



Notons que cette information est également valable pour le premier titre qui a été également publié et republié dans les deux mêmes collections.



Si je notais, pour le premier titre, que l’auteur avait utilisé le thème du football uniquement comme prétexte, il n’en est pas tout à fait le cas ici puisque Jean Daye (Henry Musnik) profite de son récit pour parler un peu des us et coutumes du monde de la boxe. Certes, ce n’est pas là une thèse sur ce sport, loin de là, mais on sent bien que la Boxe l’inspirait probablement plus que le Football.



Un champion du monde s’apprête à défendre son titre, mais son entraîneur est fébrile, voilà quatre jours qu’il reçoit des lettres menaçant son poulain s’il monte sur le ring. Il en parle à un ami journaliste qui le rassure en lui disant que les lettres n’ont d’autres buts que de l’inquiéter.



Le soir du match, alors que le champion s’apprête à monter sur le ring, il s’écroule. Quelques minutes plus tard, il meurt dans les vestiaires sans que le médecin puisse trouver la cause du décès.



Le journaliste, persuadé qu’il s’agit d’un crime, bien que l’autopsie n’a rien trouvé, va mener son enquête de son côté.



Petit roman policier d’à peine plus de 9000 mots, comme le précédent, dont, encore une fois, le principal atout ne sera pas l’intrigue.



L’auteur tente de bien de nous livrer des fausses pistes, mais celles-ci, de par la concision du texte, ne vont pas mener bien loin.



Également du fait de la courte taille, le hasard (la chance ???) va prendre une part belle dans l’enquête pour permettre au journaliste de trouver le meurtrier.



Deux textes, deux sports, un même thème policier et un même auteur, pourtant, deux façons d’aborder le genre et de narrer le récit.



Le premier était plus porté sur l’aventure, celui-ci se penchera plus volontiers sur la mise en place du crime, en s’intéressant plus au sport et à ce qui gravite autour.



Dans le premier cas, l’enquêteur agissait. Ici, il réfléchit.



Cependant, peut-être du fait d’une meilleure immersion dans le domaine sportif, ce second texte s’avère plus agréable à lire que le premier (non pas que le premier soit indigeste) et si, de toute façon, aucun des deux ne demeurera dans les esprits (ce qui n’est pas l’ambition de ces courts récits, je le rappelle), ma préférence ira plus volontiers vers celui gravitant autour du monde de la boxe alors que je suis de loin plus supporter de football...



Au final, un livre, un auteur, deux textes policiers, deux sports et deux narrations différentes, mais un bon double moment de lecture dans un univers (le sport) qui est rarement utilisé dans le monde du polar.
Commenter  J’apprécie          10
Le suicide de M. Boitard - Une affaire manquée

Henry Musnik est un auteur chilien qui fut l’un des principaux piliers de la littérature fasciculaire policière du milieu du XXe siècle.



Sous différents pseudonymes (Claude Ascain, Alain Martial, Pierre Olasso, Florent Manuel, Gérard Dixe, Jean Daye), il a alimenté de très nombreuses collections de fascicules policiers de 32, 48, 64, voire 128 pages, principalement au sein des éditions cultes Ferenczi, mais pas que.



Henry Musnik avait pour particularité de bien souvent, au sein d’une même collection et sous un même pseudo, de réutiliser un même personnage. Ce qui fait que les personnages récurrents nés de la plume de cet auteur sont nombreux : Le commissaire Lenormand, le cambrioleur Robert Lacelles, l’inspecteur Gaspin, Max Berton, le cambrioleur Guy Daurian, le voleur Jacques Desly, Daniel Desmond, Daniel Marsant, le détective Yves Michelot, le détective Robert Navarre, Michel Vaudreuil...



Mais Henry Musnik ne s’est pas toujours appuyé sur des personnages récurrents pour écrire des textes, la preuve avec « Le suicide de M. Boitard » écrit sous le pseudonyme de Claude Ascain et édité, à l’époque, au sein de la cultissime collection « Mon Roman Policier » aux éditions Ferenczi.



Le suicide de M. Boitard :

Si Henry Musnik est réputé pour son immense production et ses nombreux personnages, il l’est beaucoup moins pour la qualité de sa plume et ce n’est pas dans ses textes que le lecteur cherchera un style particulier, des effets littéraires ou autre démonstration de plume alerte.



Non, Henry Musnik était ce que l’on appelle un « faiseur », comme il y en a également au cinéma, des personnes qui produisent des œuvres sans génie, peut-être même sans talent, mais qui ne sont pas destinées à émerveiller, juste à donner du plaisir immédiat qui ne demeurera pas, par la suite, dans les esprits.



Ainsi, limités par le format court, par les impératifs de la littérature populaire (produire beaucoup, vite, à moindre coût), ces genres d’auteurs, par manque d’ambition, de temps, de volonté, ou juste de talent, se contentaient de produire et de produire encore, privilégiant la quantité à la qualité.



Dans le même temps, d’autres auteurs, confrontés aux mêmes impératifs, aux mêmes contraintes, faisaient de cette faiblesse une force pour élever leur niveau.



Ce n’était pas le cas de Henry Musnik. Mais ce n’est pas une raison pour bouder l’auteur et sa production, car, même sans génie, une bonne partie de ses textes sont malgré tout très agréables à lire et remplissent leur office : offrir un petit moment agréable de lecture.



C’est le cas de « Le suicide de M. Boitard » où en même pas 7 500 mots (un tout petit 32 pages, donc), Claude Ascain nous livre une petite histoire autour du suicide d’un employé. Suicide qui sera remis en cause par un jeune journaliste...



Ceux qui sont habitués au format 32 pages savent qu’en si peu de mots il est difficile, voire impossible, de livrer une intrigue de haute volée ni de cerner un personnage complexe. Aussi, dans ce cas-là, seuls un réel style et une parfaite maîtrise de la narration (Charles Richebourg, J.A. Flanigham...), peuvent vous permettre de proposer un texte rivalisant de qualités avec des romans de taille standard.



Ici, l’intrigue est donc très succincte. Quant au style, quasiment absent. Reste un texte qui, sans épice, n’en demeure pas moins très digeste même si le lecteur aguerri devinera très rapidement qui est le meurtrier (puisqu’en fait, meurtre il y a) et ce bien avant le journaliste.



Une affaire manquée :

Deuxième titre de cette collection numérique qui regroupe deux courts romans policiers d’un même auteur : Bi-Polar.



Pour ce qui est de l’auteur, celui-ci étant le même (c’est le concept de la collection), je ne m’étalerai pas davantage.



Le roman, lui, est à l’origine publié dans la même collection que le premier, c’est-à-dire « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi. Publiés à quelques numéros d’écart, on comprendra qu’ils regroupent, pour points communs, le style et la taille (ici, un petit peu plus de 7 500 mots).



Même taille, donc, même faiblesse d’intrigues, personnages aussi inconsistants.



Là aussi le texte n’a guère d’autre intérêt que d’offrir un petit moment de lecture qui, sans être d’une exquisité exceptionnelle, se doit de ne pas être indigent.



Là encore, le texte remplit son office et, tout comme le précédent, ne laissera pas de souvenirs impérissables par la suite.



Henry Musnik, toujours sous le pseudonyme de Claude Ascain, propose aux lecteurs de suivre les mésaventures d’un chauffeur de Maître qui, pour avoir accepté contre un belle somme, de conduire un inconnu qui présentait bien, se retrouve enfermé dans une pièce sans en connaître la raison. Son Geôlier lui promet qu’il ne lui sera fait aucun mal, mais l’homme se demande tout de même ce qu’on lui veut.



En fait, l’auteur nous livre une partie de l’intrigue dans le titre : une affaire manquée, et le lecteur se doute donc que tout cela fait partie d’un plan qui va tourner court.



On peut faire les mêmes critiques que pour le premier texte. En fait, les deux sont très homogènes au point qu’ils se côtoient parfaitement au sein d’un même recueil.



Au final, deux très courts romans (oui, je parle toujours de romans, jamais de nouvelles, car, pour moi, ce n’est pas la taille qui compte, mais la narration et la finalité) qui se lisent sans déplaisir, mais qui n’occuperont pas votre esprit par la suite.
Commenter  J’apprécie          10
Robert Lacelles, tome 3 : L'homme nocturne

Petit résumé des épisodes précédents :



Claude Ascain, de son vrai nom Henry Musnik, d’origine chilienne, mais écrivain de langue française, est un des piliers de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle.



Son immense production l’a amenée à réutiliser souvent les mêmes personnages, ce que l’on appellera « personnages récurrents » et parmi ceux-ci : Robert Lacelles, le gentleman-cambrioleur, clone un peu plus moderne (il date du début des années 50, 1949 pour le premier épisode) d’Arsène Lupin.



Robert Lacelles est donc un monte-en-l’air, qui fréquente la haute société et qui en profite pour repérer les pigeons qu’il va par la suite dévaliser.



Mais Robert Lacelles a surtout deux traits de caractère qui influent sur son comportement : il a horreur des injustices et il a un grand cœur.



C’est à cause de ces deux particularités que, bien souvent, plus que de voler son prochain, Robert Lacelles l’aide ou le pourchasse, selon du côté de sa morale où celui-ci se trouve.



« L’homme nocturne » est le 8e épisode d’une série qui, au départ, n’en était pas vraiment une puisque les aventures de Robert Lacelles ont été disséminées sans repaires, au sein d’une immense collection policière des années 1950, « Mon Roman Policier » des éditions Ferenczi, collection regroupant plus de 500 titres d’un format fasciculaire de 32 pages.



Ce sont donc de très courts romans policiers que proposait cette collection, format depuis délaissé par les éditeurs et, du coup, par les lecteurs, et qui est remis au goût du jour par les rééditions numériques d’OXYMORON Éditions, entre autres.

Robert Lacelles l’a en travers ! Quelqu’un a délesté son flirt des bijoux qu’il convoitait juste avant qu’il ait eu le temps de mettre la main dessus.



Le vol ayant eu lieu lors d’un séjour dans un château normand, Robert Lacelles décide de s’y rendre incognito afin d’enquêter sur les vols (car il y en a eu plusieurs), dans l’espoir de s’accaparer du trésor de son rival.



C’est donc a un petit jeu du « voleur volé » auquel on va assisté, avec un Robert Lacelles qui, pendant un temps, va un peu nager dans le potage, pédaler dans la semoule ou toute autre expression culinaire de votre choix.



Petit jeu puisque le format fascicule de 32 pages ne permet guère qu’une dizaine de milliers de mots d’exposition pour l’histoire et que les aventures de Robert Lacelles peinent à atteindre les 9 000 mots.



Mais, de toute façon, quand on décide de lire ce genre d’ouvrage on sait à quoi s’en tenir, du moins, n’attendons-nous pas à se retrouver face à une intrigue virevoltante et des personnages ciselés.



Non, le but du format fasciculaire est d’offrir un bon petit moment de lecture, le « petit moment » étant toujours assuré alors que le « bon » dépend de l’auteur.



Car, c’est un format très contraignant qui oblige d’avoir des qualités autres que celles que nécessitent le roman-fleuve. En plus d’un talent de plume et de narration, il faut avoir un talent de concision, savoir mettre en place une intrigue très rapidement, esquisser ses personnages suffisamment pour les rendre intéressants, mais pas trop pour ne pas prendre trop d’espace et savoir limiter ses ambitions.



Si le maître en la matière, à mes yeux, demeure Charles Richebourg et sa série « Odilon Quentin », d’autres auteurs s’en sont sortis honorablement (René Thomas et son inspecteur Lémoz, L. Frachet et son Père Leboeuf...) et beaucoup s’y sont cassé les dents.



Avec Robert Lacelles, Claude Ascain parvient à remplir son contrat en proposant des aventures agréables et rapidement lues.



Sans utiliser un style flamboyant que le format ne permet guère, en s’appuyant sur un personnage connu de tous (Arsène Lupin), il offre une série d’intrigues dans lesquelles Robert Lacelles alterne les rôles, une fois voleur, une fois détective, tout en ayant toujours soif de justice.



Au final, pas de la grande littérature, certes non, le format ne s’y prête pas, mais un très petit roman qui offre un petit moment agréable de lecture et c’est tout ce qu’on lui demande.
Commenter  J’apprécie          10
Robert Lacelles, tome 2 : Le secret de la n..

enry Musnik est l’un des piliers de la littérature populaire française de la première moitié du XXe siècle, bien que né au Chili. Sous son nom ou sous divers pseudonymes (Claude Ascain, Pierre Olasson, Alain Martial, Jean Daye, Gérard Dixe, Florent Manuel), il a écrit un nombre incalculable de textes, principalement policiers, qui ont abreuvés les diverses collections des éditeurs de l’époque, notamment Ferenczi & fils.



Dans cette production, des personnages reviennent régulièrement, c’est le cas de Robert Lacelles, un gentleman-cambrioleur très inspiré de son homologue Arsène Lupin.

Une fois n’est pas coutume, c’est alors qu’il s’apprête à commettre un cambriolage que Robert Lacelles surprend une scène qui va bouleverser ses projets et le pousser à aider son prochain.



Ici, le prochain a figure d’un anglais dont on cherche à se débarrasser à cause de certains documents.



Robert Lacelles, qui déteste les injustices et les fourbes, se prend alors de sympathie pour cet homme trahi et à qui on a versé un narcotique dans son verre à son insu.



Sa droiture et sa curiosité vont le pousser à aider cet homme et à découvrir les raisons pour lesquelles on veut s’en débarrasser.



Encore une fois l’intrigue est légère, la faute au format (fascicule 32 pages de 8600 mots), mais le lecteur sait à quoi s’attendre en lisant un titre de la collection d’origine (Mon Roman Policier, 2e série, des éditions Ferenczi & fils).



Quand on a en main un de ces fascicules, ou une réédition numérique grâce au travail d’OXYMORON Éditions, ce n’est pas pour dévorer une intrigue échevelée qui s’étire sur des heures et des heures de lecture, mais pour déguster un roman très court, vite lu, afin de combler un petit moment de lecture.



Alors, la seule question qui vaille est de savoir si l’auteur va réussir à se dépêtrer des contraintes inhérentes au format, sachant que tous, malgré leurs talents, leurs métiers, leurs expériences, ne sont pas toujours parvenu à surmonter les écueils du fascicule 32 pages, n’étant pas capable de faire cohabiter concision et fluidité (ce fût d’ailleurs le cas de l’auteur, sous le pseudonyme de Florent Manuel, avec une autre série). D’autres, au contraire, ont franchi l’obstacle avec brio (Charles Richebourg avec la série des « Odilon Quentin », Léo Frachet avec la courte série « Père Le bœuf » ou, encore, René Thomas et la série des « Inspecteur Lémoz », toutes trois éditées, à l’origine, pêle-mêle, dans la collection « Mon Roman Policier », 2e série, des éditions Ferenczi & fils.



La réponse est oui ! Oui, avec ce titre, tout comme les précédents mettant en scène Robert Lacelles, Claude Ascain [les aventures sont signées de ce pseudonyme de l’auteur] parvient à proposer aux lecteurs de très courts romans agréables à lire avec, en son centre, un personnage bien sympathique, quoique pas très original.



Les aventures sont concises, fluides, dénuées de temps morts, de circonvolutions littéraires ou de scènes qui s’étirent. Elles vont droit à l’essentiel et assure un petit moment de lecture idéal pour ceux qui n’aiment pas attendre des heures avant de connaître la fin de l’histoire ou bien pour dévorer un titre en une seule fois avant de s’endormir ou lors de moments d’attentes, dans les transports ou autres.



Au final, encore une aventure de Robert Lacelles plaisante à lire. Que demander de plus ?
Commenter  J’apprécie          10
Robert Lacelles, tome 5 : La chambre au cla..

Henry Musnik, auteur d’origine chilienne de langue française est un des piliers de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle. Effectivement, sous son nom ou sous de nombreux pseudonymes (Claude Ascain, Alain Martial, Pierre Olasson, Jean Daye, Gérard Dixe...) il a écrit de très nombreux titres qui ont abreuvé les diverses collections de l’époque des éditions Ferenczi & fils, mais aussi de leurs confrères.



Dans cette immense production, des personnages reviennent fréquemment, ce que l’on appellera donc des personnages récurrents. Robert Lacelles, un gentleman cambrioleur, est l’un d’eux. Hommage ou inspiration, le personnage est indéniablement un clone de Arsène Lupin (mais la littérature populaire pullulent de personnages très fortement inspirés de leurs confrères plus connus.

La voiture de Robert Lacelles tombe en panne alors qu’il se rend à la Baule pour raisons « professionnelles ».







On est vendredi en fin de journée, le mécano du village proche ne peut rien faire avant le lundi après-midi. Robert est obligé de passer le week-end dans le village et va trouver refuge à « La Tanche Royale ». Le restaurant étant plein pour cette fin de semaine, il est contraint à dîner à la même table qu’une jeune femme et son père. Il se lie très rapidement d’amitié avec la jeune femme et, comme le père est parti précipitamment pour affaires, il se retrouve à passer ses journées à la fille.



Mais, Robert Lacelles apprend l’existence d’un château inhabité proche et sent qu’il y a de quoi l’intéresser dedans.



Alors qu’il se rend sur place pour envisager les moyens de pénétrer les lieux, il remarque que la fille l’a suivi...



On ne se refait pas, Claude Ascain ne refait pas son personnage non plus. Robert Lacelles a trois principaux défauts : il est curieux, c’est un voleur et il a un grand cœur.



L’un ou l’autre de ses travers le perdra un jour, mais, en attendant, ils font tout le charme et la sympathie du héros.



Quand il a face à lui deux énigmes, un mystérieux château inhabité que la rumeur prétend piéger à la dynamite pour dissuader les « visiteurs » et le comportement étrange de la jeune femme qui semble surveiller ses agissements, Robert Lacelles va tenter de les résoudre tous les deux sans se douter qu’il va être confronté à un troisième, bien plus important.



Dans une forme tout aussi concise que les autres épisodes [un peu moins de 9 000 mots], Henry Musnik, sous le pseudonyme de Claude Ascain, nous propose une petite aventure de son cambrioleur préféré qui demeure dans la veine des autres. Effectivement Robert Lacelles y fait preuve de curiosité, de générosité et d’humanité et va une nouvelle fois apporter son aide sans rien demander en retour.



Si l’intrigue est réduite du fait de la concision du texte, l’ensemble demeure fluide [ce qui n’est pas toujours le cas dans ce format contraignant du fascicule 32 pages], agréable à lire sans dénoter ni par le sujet ni par l’attitude de son héros avec les autres titres de la série.



Au final, les épisodes de Robert Lacelles s’enchaînent et se révèlent homogènes dans leurs qualités. Courts, agréables à lire, avec un personnage, certes, pas très original, puisque très inspiré d’Arsène Lupin [avec un côté un tout petit peu moins guindé], mais suffisamment attachant pour que le lecteur ait envie de passer à l’épisode suivant.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Henry Musnik (13)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Odyssée

Comment s'appelle l'île sur laquelle vit Ulysse?

Calypso
Ithaque
Ilion
Péloponnèse

10 questions
2561 lecteurs ont répondu
Thème : L'Odyssée de HomèreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}