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Critiques de Hideki Arai (64)
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Irene, tome 1

La mission est très bien remplie par ce premier volume où Hideki Arai, avant d'entrer dans le vif à partir du prochain tome, dépeint avec une minutie d'orfèvre le cadre rural où se déroulera l'oeuvre, et avec lui ses tares, sa misère et ses habitants. Un début particulièrement juste, immersif, réussi, pour une série qui ne fera que monter en puissance par la suite.


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Irene, tome 1

Le plus gueulard des mangakas nous revient en français avec l'impudique Irène, chef-d'oeuvre qui confronte tristesse contemporaine et élans solaires.
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Irene, tome 1

BlackBox signe avec Irène, le retour d'un auteur phare d'Akata et Casterman mais qui était resté confidentiel de part ses critiques sociales assez âpres et borderlines. Ici l'éditeur aux livres confidentiels, entendez par là qu'on les trouve surtout à la vente sur leur site internet, nous offre de le retrouver avec un titre du milieu des années 90 qui semble encore furieusement d'actualité.



Sur un ton à nouveau entre amertume et causticité, l'auteur nous plonge en plein coeur du Japon, loin des grandes villes et des personnages un peu lisses qu'on connaît. Nous sommes en pleine campagne avec un héros de 40 ans, qui vit encore avec ses parents et bosse dans un pachinko. Célibataire, c'est un peu la misère pour lui même s'il semble se contenter de son sort au début, mais tout va changer quand il va enfin réaliser ses désirs.



J'ai aimé d'emblée le côté très âpre de ce récit. L'auteur n'hésite pas à aller à fond pour traiter de la misère sexuelle de son héros. Il montre la difficulté pour quelqu'un de brut comme lui de trouver quelqu'un à cet âge, dans la campagne japonaise, alors qu'il a à charge des parents sur le déclin. C'est sombre et parfois limite scabreux. Les blagues sur le sexe vont bon train, mais c'est un vulgaire qui correspond très bien à la rusticité du décor, au point d'en être même un peu émouvant, car on se sent en pleine observation d'un milieu social qu'on connaît peut-être trop peu.



Ainsi, l'auteur aborde des sujets peu vus d'habitude. Outre la misère sexuelle évoquée plus haut, il est aussi question du travail dans un pachinko, des relations avec ses collègues, d'être mère célibataire dans une petite ville, d'avoir des parents âgés dont l'un perd la tête tandis que l'autre est hyper intrusif. C'est vraiment riche et toujours doux-amer mais avec beaucoup beaucoup d'amertume.



J'ai aimé grâce à cela suivre un héros qui détonne. Pas d'ado ou de jeune adulte en proie à ses désirs, place à un homme mur, seul, avec ses désirs d'homme qu'il satisfait via la pornographie ou les rencontres d'un soir. C'est brutal, un peu scabreux, mais assez réaliste et on sent bien toute la pauvreté et la misère de cet homme dans le regard à la fois bienveillant et sans concession de l'auteur. C'est émouvant de le voir prendre ainsi soin de ses parents, tout comme c'est touchant de voir cette mère, âgée, supporter son mari qui perd complètement la tête.



Le titre se veut donc également fort émouvant dans la description de ces portraits d'adultes peu habituels. du héros et de sa détresse liée à sa solitude, à la jeune mère célibataire pour qui ce n'est pas simple d'élever son fils et qui en plus reçoit des propositions douteuses, à ce couple de personnes âgées sur le déclin où malgré l'amour une forme de violence rythme leur quotidien. C'est la misère sociale mais portée par beaucoup d'humanité dans le propos qu'on sent fort doux de la part de l'auteur derrière les propos brutaux et parfois un peu scabreux.



Ainsi, ce premier tome m'a fait redécouvrir un auteur un peu tombé dans l'oubli dont l'univers rude me plaît. Il a un dessin qui correspond bien à la rudesse de cette société populaire et miséreuse qu'il décrit. Il a un ton qui invoque beaucoup de douceur et de sentiments pour mettre en scène ces pauvres hères. C'est vraiment beau, touchant et émouvant sous le vernis âpre, rude et un peu vulgaire dont il se dote.
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Irène, tome 2

La lecture est terrible, prend aux tripes... mais l'intelligence de Hideki Arai, c'est sûrement de garder des nuances, grâce à ce portrait quasiment naturaliste installé dans le tome 1 et qui, plus que d'accuser des personnages en particulier, pointe le doigt sur les dérives de la société de manière générale
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Irène, tome 2

Après un premier tome très rural, critiquant âprement la misère sexuelle de son héros et sa pauvre vie de célibataire vivant chez ses parents sur le déclin, l'auteur creuse un peu plus le filon de la critique sociale, nous entraînant cette fois dans les mariages arrangés entre Japonais et Philippines.



Dans les mangas, on est habitués aux mariages arrangés, mais d'habitude entre Japonais. Cette fois, c'est la question plus sordide des mariages où un des conjoints achète l'autre à l'étranger dont il est question. Avec la même verbe satirique qu'on lui a connu précédemment Hideki Arai décortique le phénomène et ne nous épargne pas.



Ce tome est donc l'occasion de découvrir l'horreur d'un système bien rodé mais avec un humour grinçant. On suit pas à pas tout le processus qui va conduire Iwao à épouser et ramener sa femme Irène chez lui. C'est rude, c'est sordide, c'est horrible et pourtant il y a toujours quelque chose de drôle pour faire passer la pilule. L'auteur insiste sur le décalage entre les deux cultures : japonaise et philippine, entre les deux héros : le timide Iwao et l'extravertie Irène. Il nous présente dans le détail comment cela se déroule du point de vue d'un Japonais, toutes les étapes où l'homme est aidé par une agence peu scrupuleuse pour rencontrer et choisir sa future femme, les papiers à faire, la rencontre avec la famille, etc. Mais il y a également une vue de la misère de cet archipel, de leurs conditions de vie, de la façon dont est vécu cette nouvelle forme de traite négrière et c'est glaçant !



A la lecture, on se sent emporté par le flux, tout comme le héros. C'est saisissant. L'auteur joue énormément sur l'humour pour cela, mais également sur la langue et la puissance des mots. J'ai beaucoup aimé le travail fait là-dessus et l'évolution conduite par le personnage d'Irène, du début où on ne voit qu'un charabia informe, à la suite où on la voit apprendre bêtement la langue, à la fin où on nous traduit enfin sa langue à elle. C'est hyper impactant et cela participe à ce sentiment que le Japon est quand même un pays bien raciste, qui a du mal à considérer l'autre sur un pied d'égalité. La critique est rude. L'auteur ne nous épargne pas et son héros non plus. Tout le travail qu'il avait fait pour montrer quel pauvre bougre il était est quand même bien contrebalancer par la violence de ce qu'il fait subir à Irène parce que monsieur estime qu'il a le droit de lui imposer son désir. La question de la misère sexuelle est d'ailleurs remise une fois de plus sur le tapis par une nouvelle critique particulièrement rude où l'auteur aborde la méconnaissance des jeunes Japonais, la grande place du porno et ses déviances, ou encore la prostitution. Et on sent que malgré ses traits d'humour, c'est plutôt une dénonciation en règle qu'il fait, ce qui est libératoire pour le lecteur !



Ainsi, partie comme une satirique sociétale tragico-comique sur la vie à la campagne et la misère sexuelle, Irène s'élargit en critique plus vaste sur le racisme des Japonais, leur méconnaissance du sexe et l'exploitation sexuelle. C'est dur, c'est âpre, c'est violent mais que c'est émouvant et bien raconté.
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Irène, tome 3

La plongée dans les affres de l'âme japonaise se poursuit avec ce noir et grinçant vaudeville sur fond de mariage arrangé entre un Japonais et une Philippine. Le ton d'Hideki Arai est toujours aussi rude. La violence est toujours aussi palpable. Mais au milieu de tout cela peu à peu naît une petite lumière rendant la lecture moins insoutenable.



Pourtant, cela commence très mal avec un Iwao totalement égocentrique qui cherche à imposer son désir sans écouter son épouse. Mais peu à peu, il réalise l’impossibilité de cela et comprend que c'est en échangeant, en parlant avec elle, que peut-être il obtiendra ce qu'il souhaite : le bonheur.



Irène, cette pauvre Philippine qu'on a vendue, souhaite la même chose, mais elle aura un parcours encore plus chaotique. Le terrible portrait qui est fait de ce Japon raciste et refermé sur lui-même qui peine à accepter les étrangers vivant sur son sol et encore plus les mariages mixtes fait mal. L'auteur y va franchement et n'hésite pas à dénoncer les travers de son peuple.



On assiste ainsi à une flambée de haine, de soupçons de la pire espèce, de violence et de méchants ragots sur Irène et un peu Iwao, que ce soit de gens qu'ils croisent, des collègues de ce dernière ou de sa mère. Le dessin de l'auteur renforce d'ailleurs ce sentiment par un trait volontiers excessif qui met en exergue toute la fureur de cette vieille femme si exclusive. Ainsi, l'auteur dénonce également les relations quasi œdipienne des Japonais à leur mère et leur étrange rapport à l'autre sexe qui en découle, ce qui en fait une œuvre sociologique fort intéressante.



Cependant comme je le disais plus haut, au fil des chapitres, l’œuvre se veut plus lumineuse. Iwao et Irène trouve une sorte de terrain d'entente grâce à un dictionnaire leur permettant de communiquer et Iwao sentant qu'il est allé trop loin se contient. Irène, elle, a compris les sacrifices qu'elle a fait en choisissant cette relation mais elle a toujours espoir de trouver un jour le bonheur à son tour. Et nous lecteurs, nous nous disons que peut-être en dépit de ces circonstances sordides quelque chose peut naître de cette relation entre ce garçon si naïf et cette jeune fille si pure. On a envie d'y croire malgré tout.



Irène avec ces trois tomes sur six que vient de sortir BlackBox permet au lecteur de retrouver les écrits engagés et dérangeant d'Hideki Arai. Il n'est pas question de petit garçon luttant face aux injustices comme dans son grand Ki-Itchi. Il n'est pas question d'un vieillard sur le déclin et de son aide à domicile qui vit difficilement comme dans La vie devant toi. Non, cette fois il parle de détresse humaine dans ce qu'elle a de plus profond, de l'envie de trouver le bonheur et quelqu'un qui nous comprend même quand on ne correspond pas à la norme. Le chemin emprunté est brut, rude et violent mais l'espoir reste toujours de mise avec ces personnages tantôt attachants, tantôt lumineux. On a envie d'y croire !
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Irène, tome 3

Le récit reste donc toujours aussi brut ici, Hideki Arai ne mâchant pas ses mots (ni ses visuels) pour dépeindre certaines dérives et folies de la société humaine, le tout en cherchant pourtant à offrir une part d'humanité à ses personnages [...].
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Irene, tome 5

L'auteur, sans concessions, n'aurait pas touché si fortement, à son époque, s'il n'avait pas asséné toutes ces visions, toute cette brutalité verbales et visuelles, comme autant de coups de poing voués à chambouler le lecteur. Un côté extrême qui, plus de 25 ans après la publication japonaise initiale, fait toujours son effet.
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Irene, tome 6

Un violent et incroyable portrait de misère sociale face à la folie du monde, à la fois tragique et dépourvu de la moindre concession.
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Ki-Itchi !!, tome 1

Les visites de Babelio ne font qu'accroître ma PAL, ou devrais-je dire mes PAL au grand dam de ma famille.

En fait ce sont des messages subliminaux pour les inciter à taper dedans et me gratifier d'un petit plaisir quand cette occasion survient.

Quant à moi, pas besoin de messages subliminaux, lire une super critique comme celle de jovidalens sur le tome 2 de Ki-Itchi me captive et me séduit au point de partir à la recherche de cette série.

Alors comme je suis une jeune fille sage (quoi on peut toujours rêver, je l'ai été.....un jour.....jeune !) je commence par le tome 1.

Comment ne pas s'attacher à Ki-Itchi, petit bonhomme de 3 ans au regard déterminé, aux oreilles surdimensionnées et au caractère bien trempé.

Euphémisme dirons-nous, en effet il est toujours prêt à en découdre et à en mettre une bonne (raclée!) à toute personne contrariant ses dispositions ou ses valeurs, qui, faut l'avouer, n'obéissent qu'à ses propres critères, petits ou grands n'ayant pas de préférence à son égard.

Ce petit garçon intrépide, qui ne verse jamais une larme, est l'antagonisme même du monde qui l'entoure, parents désabusés ou trop permissifs dans son éducation, mamans cancanières, système éducatif incapable de gérer un tel comportement, vacarme incessant de la vie citadine japonaise, constance dans les traditions et coutumes et j'en oublie.

Les traits sont nets, expressifs, détaillés et marquent bien la diversité.

Vous l'aurez compris, ce manga m'a conquis, une belle découverte, merci Jovidalens.
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Ki-Itchi !!, tome 1

Comme j’avais bien aimé "The World Is Mine", j’ai décidé de m’attaquer à cette autre saga de Hideki Arai.



Le personnage central de ce premier volet est Ki-itchi, un petit garçon violent et lunaire d’à peine trois ans. La forte personnalité de ce garçon animé par un sens de la justice fort prononcé et au comportement bizarre, constitue l’attrait principal du récit. Incompris des autres et incapable d’exprimer ses sentiments autrement que par la violence, ce gosse à problèmes a finalement un côté attachant.



Le regard qu’il porte sur le monde qui l’entoure est assez intéressant et permet à l’auteur de livrer une critique acerbe de la société nippone. La manière dont il perçoit et interprète les relations humaines est d’ailleurs assez pertinente.



L’auteur accentue également le caractère détrempé de son personnage au niveau du graphisme. Pourvu d’énormes oreilles de Mickey, d’un visage allongé et d’un regard meurtrier, le gamin intrigue dès la couverture. A défaut d’être esthétique, le dessin noir et blanc dégage cependant énormément de puissance, tout comme le poing levé de cet étrange enfant !
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Ki-Itchi !!, tome 1

Re-lecture de la quatrième de couverture : euh, l'adjectif "discret" ne convient pas, mais absolument pas à Ki-Itchi !

Là où il passe, avec son petit nez en trompette et ses grands yeux en amande, il laisse (pas tout le temps, mais, très souvent) ...un champ de bataille avec des adultes épuisés pour ne pas dire débordés !



C'est un "bébé" pour ses parents aimants, mais l'école maternelle, le fast-food et les policiers le connaissent très bien (faut avouer que les parents commencent à hésiter à les alerter à chaque fugue!)



Rien d'un p'tit dur : c'est un indépendant et un taiseux, qui prononcent peu de mots, mais ceux-la sont essentiels :"La mer" quand il arrive au bout de son voyage en train et qu'il est émerveillé, "Maman" quand il se sent tout perdu. Taiseux qui se fait souvent attribuer la responsabilité de la brutalité de ses condisciples, taiseux qui a le geste réparateur, conciliateur.



Indépendant qui suit SA route, et SON jugement ; et côté jugement, il en a , et du bon, dans sa caboche.



Et l'auteur nous trace à travers le portrait de cet enfant un portrait acerbe du Japon, et de ses concitoyens : les mères "caqueteuses", les institutrices attentives, mais un peu dépassées, les rapports culturels et sociaux entre les différentes ethnies qui cohabitent, les rues bruyantes et les messages politiques tonitruants.



La vie est bruyante et agitée et on suit Ki-Itchi comme un indien plein de sagesse et de bon sens qui trace sa route entre horions et isolations rêveuses.



Le graphisme est sombre et zébré d'onomatopées, de phrases envahissantes. Un petit peu rebutée par cette noirceure graphique, j'ai vite été captivée par ce récit si drôle, si acide et si tendre.



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Ki-Itchi !!, tome 2

La première surprise de ce deuxième tome est d’y voir Ki-Itchi en larmes sur la couverture. Qu’est-il donc arrivé à ce petit garçon de trois ans qui ne pleure jamais et arborait encore fièrement son poing rageur sur la couverture du tome précédent ?



La deuxième surprise a lieu dès les premières pages de ce second volet. L’auteur y balaie les derniers repères de ce gosse incompris, qui avait déjà beaucoup de mal à s’y retrouver dans notre monde. Car ce garçon violent et lunaire n’incarne pas seulement l’innocence des enfants, mais a également un côté primitif, une sorte d’instinct rebelle qui l’empêche de se formater aux règles et aux codes d’une société qu’il a tendance à rejeter au lieu de s’y adapter. Grâce à une force de caractère hors du commun et un sens de la justice fort prononcé, il parvient à se positionner de façon immuable au centre d’une société qui ne semble pas avoir d’impact sur lui. Le regard qu’il porte sur le monde qui l’entoure et la manière dont il perçoit et interprète les relations humaines est du coup assez intéressant et permet à l’auteur de livrer une critique acerbe de la société nippone.



En fin d’album, il rejoint des SDF et semble d’ailleurs se sentir beaucoup plus à l’aise au sein de ce groupe d’exclus de la société. Ces nouveaux compagnons ne sont cependant pas exempts de défauts et de vices. La liste des déceptions s’annonce donc encore longue pour Ki-Itchi.



L’auteur accentue également le caractère détrempé de son personnage au niveau du graphisme. Pourvu d’énormes oreilles de Mickey, d’un visage allongé et d’un regard perçant, le gamin intrigue. A défaut d’être esthétique, le dessin noir et blanc dégage cependant énormément de puissance, tout comme cet étrange enfant !
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Ki-Itchi !!, tome 2

Ki-Itchi, petit garçon taiseux de trois ans, représenté bien campé sur ses jambes un poing fermé tendu vers le ciel, des oreilles larges et rondes comme des récepteurs d'ondes, de grands yeux en amande pleins de volutes, volutes qui représentent toutes les images, les pensées du monde ...

Sauf que dans ce tome, les premières pages s'ouvrent sur une promenade en ville avec ses parents ; comme d'habitude Papa le filme complétement agité dans les bras de sa Maman souriante et heureuse. Un fou les poignarde et se fait écrasé par un camion ! Tandis qu'un avion d'un président américain se crash. Au milieu de ces catastrophes, les adultes sont complètement dépassés et ne savent pas comment réagir, comment lui expliquer, si tant est que l'on puisse expliquer à un enfant comme Ki-Itchi. Quand enfin les mots sont prononcés, il plonge dans une période où aux trois jours sans pouvoir dormir, succéderont trois jours de sommeil puis trois jours de larmes.

Ce torrent de larmes emporte de ses yeux tout ce qui représentait son enfance. Ses yeux sont maintenant dessinés simplement : plus ces circonvolutions qui évoquaient si poétiquement des nébuleuses.

N'est ce pas cela le pasage à l'âge adulte ? La capacité de voir, regarder, affronter, la réalité du monde qui nous entoure ? La décision de choisir où l'on veut vivre et avec qui ?

C'est ce qu'il fait ! Cette fois-ci, il ne fugue pas : il part, plantant là ses grands parents, ses copains d'école et toutes ces mamans génées, éplorées et jacassantes. Il va par les rues jusqu'à trouver un couple de SDF auprès desquels il se fait accepter et desquels il accepte leurs règles de vie.



Véritable douche froide ce tome deux !

Scénario sans faille, dont la mise en image explose de violence et de douleur. Superbes pages quand Ki-Itchi éclate en sanglots : c'est une explosion, un soleil qui s'immerge dans un océan, un flot de larmes qui semble liquéfier physiquement ce tout petit garçon en pyjama qui hurle son chagrin.

Et puis, c'est l'errance dans le froid de la ville et puis, un peu de séreinité auprès d'un adulte aussi éploré que lui. Peut-être qu'il est plus facile de se reconstruire loin de sa famille et familiers...

Surtout quand ces adultes survivant à la marge de la société, l'acceptent tel qu'il est avec sa colère et sa rage. Ce qui était jugé inconvenant, inadapté devient une caractéristique de sa personnalité qu'il doit discipliner, maîtriser.

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Ki-Itchi !!, tome 2

Nouveau tome, nouvelle couverture !

Et des plus surprenante, ki-Itchi en larmes, lui qui n'en versait pas une dans le tome 1.

Ki-Itchi est plongé dans un monde sans scrupules, violent et sectaire, comment grandir dans une société qui ne vous comprend pas d'autant plus lorsque l'on a que trois ans ?

Des événements dramatiques vont perturber le cours de la vie de Ki-itchi, de sa famille et plus généralement de la population mondiale. Sombre on vous dit ce manga...

Comment réagir face à la perte de ses parents pour un petit garçon tel que lui, combatif et direct. La réaction est certes étonnante, 3 jours en éveil, 3 jours de sommeil, 3 jours de larmes pour finir à errer dans les rues de la ville.

Il est recueilli par un couple de SDF à la dérive et au passé trouble, il se sentira peut-être compris car il semble aller mieux, mais il apprendra aussi d'autres leçons, pas toujours facile de grandir au sein d'une société qui à ses propres règles.

Un manga puissant aussi bien dans le caractère de Ki-Itchi et son apprentissage, que dans le dessin.

A découvrir !
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Ki-Itchi !!, tome 3

Comme il est difficile pour un petit garçon ayant perdu ses parents d'affronter toutes ces émotions, de grandir dans un environnement pénible, inadapté à sa nature vraie et simple.

Émouvant et fort.
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Ki-Itchi !!, tome 3

Le troisième volet de cette saga pas comme les autres, permet de retrouver le quotidien de ce gosse incompris, qui avait déjà beaucoup de mal à s’y retrouver dans notre monde, et qui avait vu ses derniers repères balayés lors du tome précédent.



On retrouve un Ki-Itchi toujours aussi déboussolé suite à la perte de ses parents, ayant du mal à comprendre la finalité de la mort et espérant voir réapparaitre ses parents. L’auteur joue clairement sur l’innocence innée des enfants et sur le manque ressenti par ce gamin de trois ans, livrant au passage quelques scènes assez touchantes.



Ki-Itchi se retrouve également en compagnie des SDF et semble d’ailleurs se sentir beaucoup plus à l’aise au sein de ce groupe d’exclus de la société. Car ce gamin a également un côté primitif, une sorte d’instinct rebelle qui l’empêche de se formater aux règles et aux codes d’une société qu’il a tendance à rejeter au lieu de s’y adapter. Grâce à une force de caractère hors du commun et un sens de la justice fort prononcé, il parvient à se positionner de façon immuable au centre d’une société qui ne semble pas avoir d’impact sur lui. Le regard qu’il porte sur le monde qui l’entoure et la manière dont il perçoit et interprète les relations humaines est du coup assez intéressant et permet à l’auteur de livrer une critique acerbe de la société nippone. Ici, c’est surtout l’aspect de la pauvreté et de l’argent qui est abordé par l’auteur, toujours à travers le regard très original de Ki-Itchi.
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Ki-Itchi !!, tome 3

Ki-Itchi a quatre ans, vit avec Tetso et Momo les deux marginaux auprès de qui il a choisit de vivre. Il n'est plus en colère et ne brandit plus le poing en l'air. Cette vie semble lui convenir ; ses grands-parents le recherchent désespèremment : la police, les médias s'associent pour tenter de retrouver "l'enfant du couple assassiné dans la rue". Mais tout ce bruit fait partie du fond sonore de la ville.

Ki-Itchi apprend et ses nouveaux éducateurs ne font pas dans la niaiserie. Ce qu'ils ne peuvent pas lui enseigner, c'est comment faire son deuil. C'est auprès de Momo qu'il se blottit, c'est à ses seins qu'il s'accroche comme il le faisait avec sa maman dans le bain après ses bêtises pour retrouver le calme.

Certain lui embrouille la tête avec cette histoire qu'il retrouvera ses parents avec la mort, et qu'alors ils viendront le chercher...

Et de nouveau il va être témoin d'un double meurtre, et là, il perd tous ses repères. Les yeux deviennet hallucinés, et le doigt se réfugie dans sa bouche, il redevient un bébé, le petit de l'école maternelle qui suce son pouce pour se rassurer quand ses parents n'arrivent pas à l'heure pour venir le chercher ! Et c'est d'autant plus fort, que l'on n'a jamais vu Ki-Itchi suçant son pouce, avec ce regard perdu.



Très grande force de ce manga. Le graphisme est sombre, les images chargées pour décrire la ville, sa promiscuité et sa violence. Et puis des fenêtres où en quelques traits tout est raconté. Momo à genoux, enlaçant Ki-itchi réfugié contre elle : rien à ajouter pour dépeindre le chagrin, l'effondrement ! Les trois visages, les trois regards de Momo, Tetsu et Ki-Itchi quand leurs routes se séparent.



Emouvant, saisissant d'humanité et sans pathos.
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Ki-Itchi !!, tome 4

Le quatrième volet de cette saga pas comme les autres, permet de retrouver le quotidien de ce gosse incompris, qui avait déjà beaucoup de mal à s’y retrouver dans notre monde, et qui avait vu ses derniers repères balayés suite à la perte de ses parents.



Obligé de quitter l’univers des SDF, Ki-itchi se réfugie maintenant chez Akipon, une serveuse qui se prostitue pour subvenir à ses besoins. Bref, vous l’aurez compris, ce nouvel environnement n’est toujours pas vraiment idéal pour un enfant de quatre ans. Mais ces nouvelles rencontres vont permettre à Ki-Itchi d’élargir son regard sur le monde.



Après avoir découvert la pauvreté et l'importance de l'argent au sein des SDF, il va maintenant découvrir le beurre de cacahuètes et le fait que beaucoup de gens vivent seuls, replier sur eux-mêmes. La manière dont ce petit garçon qui a perdu ses parents interprète et gère cette solitude lors de ce quatrième tome est finalement assez touchante. Le regard qu’il porte sur le monde qui l’entoure et la manière dont il perçoit et interprète les relations humaines est du coup assez intéressant et permet à l’auteur de livrer une critique acerbe de la société nippone. Ici, c’est surtout l’individualisme de la société qui est abordé par l’auteur, toujours à travers le regard très original de Ki-Itchi.

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Ki-Itchi !!, tome 4

Il capte, le môme ! Et sacrément bien !

On comprend mieux pourquoi il est nanti d’yeux immenses, d'oreilles rondes et larges comme des paraboles ! D'ailleurs, ce sont des paraboles !

Et puis il s'exprime et ne s'embarrasse pas de figures de style, et ce qu'il dit ça vaut son pesant de...cacahuètes !

En cavale. Momojiri trouve refuge pour quelques semaines auprès d'une copine. Pas d'école, pas de copains, de la discrétion : changer de nom (une fois de plus) changer de look : une coloration en blond et le tour est joué, mais que d'apprentissages et des forts ! De ceux qui sont essentiels à la survie : le sexe, l'amour et la pêche, la cueillette de champignons, les insectes-nourriture appâts des poissons. Les conversations avec ces adultes paumés, un peu à la dérive qui parlent de leur abandon, du deuil, de l'absence mais aussi du plaisir et de la joie de vivre, parce qu'il y a aussi du bonheur à vivre et cette terrible lucidité : on vit seul et ça peut aussi être un bonheur ...

De nouveau son poing fermé est dressé vers le ciel (défi ? se faire plus grand ?) ou il s'en sert pour dire la vérité : un coup de poing c'est oui, deux coups de poings c'est non ! La vérité, pour s’exprimer, a-t-elle besoin de plus ?

Quand il revient vers ses grands parents, parce qu'on le ramène à ses grands parents, c'est bien parce qu'il ne pouvait plus rien pécher dans la montagne. Et c’est reparti : le blabla des médias, des psys, les atermoiements des grands parents. ..Mais non, ce monde moderne hyper technologique si efficace n’est pas dépassé : il est complètement à côté de la plaque !

Ou aplati sur le sol, comme en mode « recharge » ou debout, tendu vers le firmament et ses étoiles, Ki-Itchi est !

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