Citations de Hugues Barthe (17)
glou glou glou glou glou glou (bruit du vin qui coule dans un verre)
Il n'y a pas de mots pour dire le mal que ce bruit me faisait.
J'ai retrouvé mes livres. Ma chambre. Rien n'avait changé. Ce que je redoutais le plus était arrivé. J'ai repensé au rire de ma mère tout à l'heure, à sa nouvelle coiffure, et à ses chaussures. ..
C'était évident, elle n'avait jamais voulu divorcer. Jamais elle ne divorcerait. Elle avait seulement voulu faire peur à mon père.
Je m'étais fait berner.
Puis Dominique m'a fait découvrir la ville... Bien différente de celle que j'avais si longtemps revée depuis ma campagne. Dans mon village, les gens s'habillaient tous pareil. Ici chacun avait son style. Tout me paraissait possible! S'habiller comme on voulait mais aussi faire toutes sortes de rencontres. Cette liberté me faisait peur autant qu'elle m'attirait.
- Une fois, ta mère m'a dit, il y a un Dieu pour les alcooliques...
– C'est incroyable ! De toute ta vie, tu n'as jamais révélé à personne que tu étais homo !!!
– D'abord, à mon époque, on ne disait pas homo. On disait : un tel est "comme ça", ou on ne disait rien et on ricanait sur son passage. Moi, c'était différent, j'étais marié et très discret.
Il existait donc des couples amoureux. Des familles normales où les enfants peuvent être heureux. Avais-je déjà vu mes parents se taquiner si gentiment ? Avions-nous déjà eu un repas de famille gai et détendu ?
Avec un crayon et une feuille, je peux voyager partout !
Je vais retrouver Akiko après six mois de séparation. J'aimerais faire ma vie avec elle à Saïgon.
Enfin, c'est un rêve difficile à réaliser puisque, pour autant, je ne veux pas renoncer à ma liberté.
Elle non plus d'ailleurs, ou du moins, ça m'arrange de le croire.
- Il est temps que je te récupère ! Tu prends ton homophilie pour une orientation naturelle, comme voudrait le faire croire le discours dominant... Mais enfin, deux hommes ne peuvent pas se compléter. Ouvre-toi à la différence !
- Je suis ouvert... A MA différence...
[p59]
Dans ton entourage, il y a une personne à qui tu peux poser toutes tes questions, tu sais qu'elle a réponse à tout.
— Mamie, c'est quoi, un gay ?
Un quotidien affreux me semblait préférable à un inconnu effrayant .
Chez nous, on ne divorce pas.
Je continuais à consacrer la plupart de mon temps au dessin. Dans ces moments-là, je me sentais le roi du monde. Ou presque. Mais le plus souvent, je me voyais en Gregor Samsa, ce personnage que Kafka avait métamorphosé en monstrueux insecte.
Je ne me souvenais plus à quel point Akiko était petite. Je suis en train de faire l'amour avec une femme miniature de 26 ans... quasi inconnue. La fatigue aidant, j'oublie tout.
En 2003, Maxime découvre le Vietnam mais aussi Akiko, une petite et séduisante japonaise. Il en reviendra avec un carnet de voyage sensible qui deviendra, 10 ans plus tard, Big Bang Saïgon.
- Et un pastis pour le grand.
Thierry, on voyait qu’il était fier de boire son coup.
- Et pour le petit ?
- Ah oui, le petit c’est le plus petit et pourtant c’est le plus âgé. Mais il boit pas.
- Eh bien alors, c’est triste ! Il veut quand même pas du sirop, comme les bébés ? Il veut quoi alors, une bière ? Du pinard ? Un coup de gnôle ?
- Bon, décide-toi ! Il doit pas être de moi, celui-là…
- Oh, c’est pas gentil pour votre dame !