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Critiques de Irvine Welsh (120)
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Trainspotting

Très très gros roman a avoir lu même si ce n’est pas un « tout publique ».



On est dans l’authentique, c’est creusé et dense, on habite pleinement ces personnages qui sont pourtant des toxicomanes et on ressent leurs désirs, passions, souffrances et même manques!



Vraiment un super roman, un très grand auteur ce Irvine Welsh.



Mention spéciale à l’excellente traduction de Jean-René Etienne
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Le coup du siècle

Ouf, sur le fil, je viens enfin de terminer cette lecture disons un peu particulière, reçue dans le cadre de la MC de septembre. Enfin « tu l'as voulue, tu l'as eue » comme disait ma grand-mère quand je chouinais parce que quelque chose ne correspondait pas exactement à mon attente. Et pour ça, aye, j'en ai eu plus que je ne l'imaginais. Mais bien barry, aye !



Je préfère prévenir tout de suite : je sais que certain(e)s parmi vous détestent la grossièreté et la violence. Ce livre en est rempli, et ma critique se doit d'en refléter l'esprit, elle ne sera donc pas forcément très policée. Imaginez un cocktail comprenant une bonne dose de Bukowski, un zeste de San-Antonio, surmonté d'une tranche d'Aydan Truhen (« Allez tous vous faire foutre », titre d'un de ses romans), et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend si vous décidez de tomber dans ce traquenard. Autre précision qui parlera à certains d'entre vous : Irvine Welsh est l'auteur de « Trainspotting »( d'ailleurs l'un des personnages principaux de celui-ci y apparaissait déjà). Je craignais d'ailleurs beaucoup de retrouver une scène aussi traumatisante que celle du bébé de Trainspotting...heureusement on m'aura épargné ça !



Bref, comme je le confiais sous une récente critique de @musemania, j'ai eu le plus grand mal à entrer dans ce roman, notamment parce que chacun de ses héros tordus s'exprime à son tour, avec son vocabulaire et ses tournures de phrases bien à lui. C'est d'ailleurs grâce à ce vocabulaire qu'on finit par comprendre qui parle, parce que ce n'est pas vraiment précisé ! Et certains des personnages ont un langage pour le moins fleuri et imagé, mais aussi très elliptique. Nombre de mots font l'économie des voyelles, qu'il faut deviner. Exemple quand Terry « Juice » fait la causette à son client, un promoteur immobilier et star de télé-réalité aux States (ça vous rappelle quelqu'un?) : « Alors ça, pour les dégotter et leur mettre une bonne cartouche comme i faut, jamais eu dproblème, fredonne-t-il triomphalement. — Ma fidèle Excalibur, là, fait-il en se tapotant l’entrejambe, l’a pas souvent pris djours dcongé, c’est moi qui te ldis ! En même temps quand faut assurer, faut assurer, aye ? Le sourire de Terry s’étire, tandis que Checker presse son dos contre le dossier rigide, un vrai délice comparé à tous ces fauteuils de jets privés et de limousines qui font son quotidien. — Par contre, pour les garder... tsais c’que c’est, hein ! Lpire qui peut arriver, c’est dtomber amoureux. On sment à soi-même quand on sdit qu’on va plus staper qu’cette nana-là et pas une aut pour lrestant dses jours. On est juste pas câblé pour. Au bout d’une poignée dmois, même pas, vlà qu’le serpent borgne a dnouveau envie dsortir jouer ! Garanti ! »



Excalibur, vous l'aurez compris, c'est le petit surnom affectueux dont Terry gratifie son appendice viril, plus essentiel pour lui que n'importe lequel de ses autres membres. Car Terry, chauffeur de taxi, acteur occasionnel de porno (parce qu'il faut bien rentabiliser les cadeaux de la nature) et dealer de coke (mais seulement pour rendre service!), est sans conteste le Coup du Siècle, si l'on en juge par ses innombrables conquêtes, bien souvent besognées à même le siège arrière de son taxi.



Parmi celles qui ont succombé à ses jolies bouclettes (gardons quand même un soupçon de romantisme...), il y a Jinty, une gentille fille obligée de bosser dans un « salon de massage » sous la coupe de Victor, affectueusement surnommé « le pédé » et de son neveu Kelvin, un pervers sadique.

Un boulot qu'elle cache soigneusement à son petit ami Jonty, qui croit qu'elle fait des ménages. Mais ça lui frait trop d' peine à Jonty, ce gars un peu simple de Penicuik (un bled de la cambrousse, pas très loin d'Edimbourg), lui qui attend sagement sa Jinty en lui préparant des pizzas surgelées quand il ne s'instruit pas sur internet. Jinty et Jonty ont régulièrement voix au chapitre, ce dernier s'exprimant avec un vocabulaire à base de « Aye » et de « sûr » ou « barry », répétés à l'envie.



On va croiser Suicide Sal un peu plus loin, ainsi surnommée par Terry parce qu'elle s'apprêtait à sauter d'un pont lorsque, tel un Chevalier Blanc, il a surgi dans la nuit et l'a sauvée, aidé bien sûr par la fidèle Excalibur. Sara-Ann Lamont de son vrai nom est auteure de théâtre et ne résistera pas longtemps aux « arguments » solides de Terry. Elle fera également la connaissance de Ronald Checker, dit « Ronnie », le client croisé plus haut qui entre-temps a embauché Terry pour lui servir de chauffeur particulier le temps de son séjour en Ecosse.



Le temps est à l'ouragan à Edimbourg, un ouragan nommé Bawbag qui va conduire toute la population à se terrer qui chez soi, qui dans les pubs pour les soiffards. Mais certains vont continuer à circuler malgré la menace, entre autre Jonty qui cherche sa belle Jinty et va passer au Pub sans Nom pour l'y retrouver...C'est le rendez-vous attitré de tout le petit monde qui gravite dans cette histoire, des rencontres s'y font, des drames s'y nouent, en particulier ce soir-là.



Si vous m'avez suivi jusqu'ici, vous avez certainement compris que j'ai fini par me laisser prendre dans les rêts non pas de Terry (qui de toute façon a eu quelques petits problème avec sa virilité hors norme) mais de ce roman qu'au départ je pensais abandonner comme une vieille chaussette. Ben oui, de temps en temps j'aime me vautrer dans une histoire bien glauque, truffée de politiquement incorrect, de grossièreté outrancière et d'irrespect total de la bienséance. Croyez-moi, ça fait du bien, et je me suis fendue la poire plus d'une fois. Et pourtant il y a du sentiment et de la tragédie aussi dans le bouquin, et bien d'autres ingrédients, pêle-mêle : des arnaques, du whisky scandaleusement cher, de la consanguinité, des morts plus ou moins naturelles, du golf, et du cul, du cul et encore du cul.



Je le déconseille formellement à toute personne sensible à la crudité (des mots, pas des carottes), féministe intransigeante ou allergique au second degré. Certaines scènes sont très explicitement décrites, cela peut choquer ; pareil si vous êtes attaché à une écriture littéraire et léchée, ce titre n'est pas pour vous.

Mais si vous avez envie de passer un bon moment d'éclate sans vous soucier de coller aux standards de la bienséance, foncez !



Merci à Babelio et aux éditions "Au diable vauvert" pour ce monument de tru"cul"ence !



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Porno

On est ici dans la suite du grand Trainspotting : Trainspotting 2 ou Porno pour les intimes. Deuxième opus écrit 9 ans après le premier.



On y retrouve d'entrée notre bande de marginaux déjantés et toujours la même écriture extrêmement percutante et agréable à lire d'Irvine Welsh.



Cette "suite" est un peu plus cadrée niveau personnages, c'est vrai que l'on pouvait parfois se perdre un peu dans Trainspotting, et le roman est bien moins axé sur la drogue que le premier. On parle ici de sexe mais de manière très simple comme sait si bien le faire Irvine Welsh sans tabous mais sans rentrer dans la transgression comme le fait Chuck palahniuk. Le format n'est pas le même mais on est assez proche du grand Charles Bukowski.



Au final cela reste une lecture destinée à un public amateur des excès en tous genres et on a bien là à faire à un très grand écrivain.

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Le coup du siècle

Entre deux lignes (de coke), un grand bol d'air (de liberté) !





Merci à vous Mr Irvine Welsch pour cet ouragan qui décoiffe. J'en suis encore tout ébouriffé à cavaler après ma casquette pour vous saluer bien bas. Ah ! Génial ce taximan érotomane qui m'a embarqué (sur le siège avant, la banquette arrière étant trop souvent dévolue aux ébats échevelés du dit Terry "Juice" Lawson) faire des tours et détours des bas-fonds d'Edimbourg à toucher le fond des bas pour d'autres ébats. Quel courage ! A contre-courant de toute cette énorme vague d'hypocrite bienséance, de non-pensée formatée, de fausses excuses à la moindre saillie qui déplait, votre héro n'hésite point à sortir sa fidèle Excalibur, encore, encore et encore. C'est trop ! Oh oui ! Oh oui ! OH ! OH ! OH ouuuuiiiiiii ! Jouissif !



"Un des trucs qu'j'ai appris dans, la vie, c'est que quand ldestin tdonne une teub grosse comme un chval, pas comme la bite d'un chval hein, comme le chval tout entier, ben faut s'en servir autant qu'possible. Et si en plus t'as une langue aussi longue qu'lécharpe du docteur Who, faut la mettre à profit aussi." p.131 Putain, j'ai carrément raté ma vie, moi !





Belmondo : l'as des as ! Irvine Welsch : le magnifique !





C'est noir ! C'est cruel ! C'est cru !

C'est immonde ! C'est excessif ! C'est exceptionnel !

Accrochez vos ceintures : rien ne vous sera épargné dans ce psycho-drame familial haut en couleurs.

Un attendrissant marginal, un peu taxi, un peu entremetteur, un peu dealer, un peu accro, un peu acteur porno, mais peu footeux, cumule la recherche de ses origines familiales et celle d'une bouteille de whisky à 200,000 usd pour un multimillionnaire américain magna dans l'immobilier, bâtisseur de terrains de golfes, gaffeur et golfeur lui-même, animateur d'une émission de téléréalité, signe distinctif une coiffure atypique. Celui-là il va en prendre pour son grade, ça s'est sûr. Ca s'est sûr.





Embarqué dans "A decent ride" (le titre en anglais), à l'avant de son taxi pour la raison mentionnée plus haut, je me suis fugacement demandé comme depuis toutes ces décennies des gars comme Terry risquent tous les jours leur vie faute d'un petit vaccin contre le sida. Curieux quand même la science comme elle progresse par à-coups, elle aussi.





Alors quand Terry sur ordre médical, doit s'en remettre au golf comme ultime thérapie pour calmer sa libido, le bouquin atteint un sommet et je suis obligé de plussoyer à sa propre analyse. "Putain dmerde, lpère Freud aurait payé cher pour bosser sur un sujet comme moi !" p.446





Celles et ceux qui aiment San Antonio devraient adorer la verve rabelaisienne d'Irvine Welsch. Touches et douches écossaises assurées. C'est bien simple, je sors de cette lecture sur le cul.





Ce bouquin là il fallait aller le chercher au diable vauvert, merci à eux et merci à Babelio pour cette revigorante masse critique.



https://www.youtube.com/watch?v=ADPm5rH5dGg

https://www.youtube.com/watch?v=EGIxihIHPEk



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DMT

Quasiment 30 ans après la lecture de Trainspotting, j’attaque la lecture de ce volume sans avoir de souvenirs très clairs des personnages !



Nous retrouvons Renton, Begbie, Sick Boy et Spud à Edimbourg. Dès les premiers mots j’ai été totalement accrochée à l’histoire et à son écriture spécifique que je n’ai eu aucun mal à “entendre” comme étant leur accent !



Il n’y a pas que les bas-fonds d’Edimbourg que nous visitons au gré des contrats des Dj de Renton, des expos de Begbie et des malencontreuses idées de Sick Boy ! Spud est la victime toute désignée de ce qui va mal tourner !



Les termes crus et la violence, ne m’ont pas gênée car la plume de Welsh est très descriptive des personnages, des environnements et des pensées et l’humour très présent ! Certaines situations dramatiques m’ont amenée à sourire malgré tout !



Une fois plongée dans la vie de ces 4 hommes il m’a été très difficile de poser le livre alors qu’en parallèle j’ai éprouvé la sensation de baigner dans une crasse moite et puante ! Une histoire irrespectueuse, grossière et violente mais souvent touchante fait que cette lecture n’est pas destinée à tout le monde !



#dmt #massecritiquebabelio



Challenge Multi-Défis 2023

Challenge Pavés 2023

Masse Critique janvier 2023
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La vie sexuelle des soeurs siamoises

Punk is definitively not dead !

C'est un roman que l'on pourrait vite qualifier de "trash", mais qui se révèle plus fin qu'il n'y paraît : soit la rencontre improbable d'une coach sportive psycho-rigide et nymphomane, et d'une artiste obèse et névrosée. Toutes deux fuient quelque chose, mais quoi ? Laquelle sauvera l'autre ?

Irvine Welsh quitte la grisaille d'Edimbourg pour le chaud soleil de Miami, et il en profite pour dresser au décapeur le portrait d'une Amérique contemporaine abrutie de TV-réalité, obsédée par le culte de soi, embourbée dans la religion, asphyxiée par l'ambition, réfractaire à toute altérité, et incapable de s'aimer (forcément). Pour ce faire, il se glisse avec brio dans la peau des deux narratrices, l'Amazone qui jure comme un charretier et fait gicler tout ce qui se trouve sur son chemin, et la mo-molle qui crée des sculptures avec des os d'animaux entre une part de pizza et une autre de key-lime pie.

J'ai bien aimé suivre leurs folles aventures ; ce n'est pas si souvent que l'on croise des personnages féminins aussi couillus dans la littérature. Sans être renversante, l'intrigue est plaisante, et le style est bien travaillé ; de quoi passer un moment réjouissant.



Par contre, l'accumulation éhontée des fautes d'accord, d'orthographe et de conjugaison, sans compter les multiples erreurs de traduction, est une calamité ! Il est incroyable qu'une maison d'édition (Points) laisse passer autant de fautes, contribuant ainsi à la dégradation de la Langue -et des conditions de lecture. C'est un manque de respect total envers l'auteur et les lecteurs.
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Porno

[Lu en mars 2010]



Porno est la suite de Trainspotting, roman qui racontait les tribulations entre vols, défonce et arnaques, d'amis d'Edimbourg, Renton, Sick Boy, Spud et Begbie. Nous retrouvons ces personnages dix ans après, lancés dans la production d'un film porno. Leur "star" est Nikki, une jeune étudiante anglaise expatriée en Ecosse qui passe ses journées entre cours à la fac et boulot dans un sauna-bordel...



Le sujet du roman lui-même, le porno, m'attirait beaucoup moins que Trainspotting, mais ayant beaucoup apprécié le style et les personnages du premier volume, j'ai voulu lire le deuxième. Et je ne regrette pas du tout ma lecture : toujours le même style fluide, une intrigue bien menée, à la fois drôle et cynique sur l'industrie de la pornographie, et des personnages tout autant pathétiques qu'attachants. le plus intéressant étant cette capacité d'Irvine Welsh de donner à chacun de ses personnages un langage personnel, immédiatement reconnaissable dès le début d'un nouveau chapitre (au contraire de Trainspotting, où tous ces langages étaient mêlés dans des mêmes phrases, ce qui rendait au début la compréhension hasardeuse). Car ce sont 5 personnages qui prennent la parole au fil du roman, alternativement, soit pour raconter la même scène avec un point de vue différent, soit pour évoquer des évènements qu'un seul personnage a pu vivre : Renton, Spud, Sick Boy, Begbie et Nikki. On se plaît rapidement à reconnaître qui parle, et encore plus quand on a lu le premier volume : dès les premières pages, on sait qui parle, et on se remet très vite dans le bain.



Ayant peu de temps à consacrer à la lecture en ce moment, j'ai tout de même dévoré les quasi 700 pages, et je compte bien me mettre à lire d'autres ouvrages de cet écrivain écossais digne de Bukowski, voire de Céline, que j'apprécie énormément. Et parce que ça fait du bien de lire des bouquins qui rentrent dans le lard sans fioritures parfois !
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Trainspotting

Edimbourg, ville malade, décennie 90. Alors que la crise industrielle et de l’emploi sévit dans ces années post tatchériennes, un groupe d'amis paumés survit. Ce monde gravite autour de la dope : héroïne, cocaïne, herbe, alcool, H, barbituriques, amas d'astéroïdes en perdition, attirés par l’orbite fatale de la poudre qui n’a rien d’une poussière d’étoile. Fixes qu’on se prodigue dans des simulacres d’étreintes convulsées de plaisir, supplications humiliantes chez le dealer du coin pour obtenir une marchandise frelatée, tentatives calamiteuses de sevrage, de réhabilitations vouées à l'échec, dilemme de junky, overdoses, bad trips, morts prématurées, spectre du sida, démêlés avec la justice suite à des larcins misérables aux détriment des petits commerçants du coin, bagarres dans les pubs, derbys de foot qui tournent aux règlements de compte, la vie sans perspective de ces garçons est périlleuse.



Sur une bande son de musique brit-pop, ce roman polyphonique, alternant histoires à la première personne émanant des différents acolytes de cette bande d'attachants inadaptés chroniques, et récits distanciés à la troisième personne du singulier, dans une langue argotique et ordurière très imagée et suggestive, frappante et efficace comme un coup de boule en pleine face, alternant différence de tons, humour désabusé et auto dérision mérite amplement sa réputation de livre culte des années 90.
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La vie sexuelle des soeurs siamoises

Une cure de trash assez hilarante.



La rencontre entre Lucy, coach sportif de Miami dictatoriale dans sa chasse au gras et de Lena, artiste contemporaine molle et dépressive en surpoids. Tout cela paraîtrait inoffensif au premier abord (inoffensif, la pire des critiques selon la plume de Welsh), mais ajoutez-y des médias cyniques, des pedophiles, des pervers narcissiques, des lesbiennes enragées, des sculptures à base d'os réagencés de manière contre-nature, des tonnes de fast food et cookies ingurgités en loucedé, un kidnapping et des parents forcement coupables, sans oublier des siamoises encombrées quand arrive la première possibilité de rapport sexuel et des mecs à moitié emasculés par des barracudas...



Le fond et la forme ont des similitudes avec Palahniuk, en moins désespéré. Je m' attendais à une fin tordue et dérangeante, mais j ai peut être un important seuil de tolérance au trash qui me fait voir cette fin comme un happy end romantique, tordu certes.



Le personnage principal, Lucy, est détestable et jubilatoire, elle rue dans les brancards, a l' insulte toujours au bord des lèvres, devient par moments véritablement inquietante tout en démontant au godemiché le politiquement correct.

A ce sujet, je ne suis pas sûr que les quelques descriptions sexuelles soient du plus grand realisme et démontrent une acuité et une finesse exceptionnelles dans l'approche de la psyché lesbienne, mais après tout, je ne suis pas le mieux placé pour m aventurer sur le sujet.



Gros point noir, les quelques fautes disséminées tout au long du roman qui gâchent la lecture et qui pourraient me faire jeter un bouquin a travers la pièce en me faisant douter sur le sérieux du travail éditorial et le but strictement mercantile de la chose (mais l'editeur étant Au Diable Vauvert que j adore, je lui garde donc tout mon respect). Heureusement, grâce à un vrai sens romanesque et un rythme de plus en plus tendu, on est accroché, les pages défilent, on ne lâche pas le roman.
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One city

Voila un livre qui trainait depuis une éternité dans ma PAL et grâce au challenge Variétés je l'ai enfin lu (après l'avoir dépoussiéré un peu :-D ).

Ce livre je l'avais acheté car les 3 nouvelles avaient en commun la ville d’Édimbourg qui est juste "la" ville de mes rêves, où j'ai eu la chance de vivre un petit moment et où je rêve de retourner !

De plus les 3 auteurs promettaient de passer un bon moment : Ian Rankin, Irvine Welsh et Alexander McCall Smith.



Malheureusement j'ai trouvé les nouvelles sans grand intérêt, la ville d’Édimbourg n'était finalement pas si présente que ça...

Bon ça se lit très vite, et on passe aussitôt à autre chose. Dommage car l'idée de départ était vraiment intéressante ...



CHALLENGE VARIETES 2015 - Un recueil de nouvelles

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Skagboys

« Jsuis pas un putain djunky. Jsuis trop malin, trop perspicace pour tomber dans ce genre de piège. Cette saloperie, c’est rien du tout pour moi. Jsais qu’tout le monde dit pareil : c’est pour sdonner un genre, carrément, mais dans mon cas c’est vrai. Jpeux le faire si j’en ai envie, et encore, les doigts dans le nez. Jpeux arrêter à n’importe quel putain dmoment, juste par la force de ma seule volonté. Arrêter, juste comme ça. Mais pas tout se suite. »



Sous les années Thatcher, la brutale déchéance sociale de la famille Renton entraîne Mark, le fils, dans l’héroïne. Quand je lis ce genre de résumé qui circule sur Skagboys, je me marre. Ho, le pauvre petit jeune tellement mal dans sa peau et tellement préoccupé par son avenir qu’il se drogue… Haha, vous avez lu l’extrait que j’ai copié en intro ? Vous avez pas rigolé ?



Réduire Skagboys à une descente aux enfers relève de la malhonnêteté intellectuelle ! Welsh n’est pas Zola ! On se fend la poire, comme on l’avait fait à la lecture de Trainspotting et de Porno ! Et s’ils plongent dans l’héro, c’est moins par désœuvrement ou angoisse que parce qu’elle est à portée de main, et qu’ils veulent vivre plus.



C’est en cela que l’auteur a du génie, dans ce mélange sordidement hilarant.



Bien sûr qu’il décrit les conditions d’existence de plus en plus difficiles des prolétaires, qu’il y a des scènes d’une extrême violence, que les filles en prennent plein la gueule, que le chômage augmente autant que baissent les allocs, que le sida commence à décimer les toxicos, qu’Edimbourg n’a rien d’une carte postale….



Bien sûr que ses personnages souffrent, que les plus faibles morflent, que certains passages vous laissent au bord des larmes.



Mais ce qui pousse à tourner les pages, c’est tout sauf de l’apitoiement. C’est de l’excitation.

La suite ici :
Lien : https://blackrosesforme.word..
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Recettes intimes de grands chefs

Irvine Welsh c'est l'écrivain de Trainspotting, ce livre sur la jeunesse gâchée de l'Angleterre des années 90, les années Thatcher.

Certains n'apprécient pas la débauche de drogues et de conneries des "casuals" et autres filoux d'Edimbourg et de Leeds... (Je peux le comprendre, mais personnellement j'adore ^^)

Là, Irvine Welsh nous revient avec un livre qui change de thème, mais le ton, acerbe et moqueur de l'écossais qu'il est toujours, est bien présent.

Un célèbre cuisinier à qui tout réussi, et un employé de la mairie au service de l'hygiène, timide et mal dans sa peau, entrent dans une espèce de guerre des nerfs. Une histoire assez banale apparemment, mais tout à coup, quelque chose vient donner du piquant à l'affaire ; le "combat" entre les 2 hommes va devenir étrange, car l'un d'eux se révèle posséder un pouvoir étonnant qui va tout changer.

Du bon Irvine Welsh, dans la lignée de "Une ordure". (en moins violent peut-être...)
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Recettes intimes de grands chefs

Moins hilarant que "La vie sexuelle des soeurs siamoises" , plus noir avec ses ricanements glauques mais aussi plus profond, ce roman prend son temps avant d'entrer dans le vif du sujet.



Si je tourne autour d'Irvine Welsh en évitant Trainspotting (et ses suites, prequels, spin_offs...), c'est que je suis peu intéressé d'emblée par le détail des bitures et autres defonces contées par le menu. Et effectivement, ici, cela m'ennuie rapidement, je rame dans ma lecture, freiné par certaines longueurs (ce qui est parfois reproché à l'auteur ailleurs, Welsh ne semblant pas un maître de l'ellipse).



Danny Skinner, jeune inspecteur de l'hygiène, est pris d'une aversion irrationnelle et quasi instantanée pour son nouveau collègue Brian Kibby. Danny est fêtard, charmeur, tombeur. Brian, puceau introverti et maladroit, est son opposé. Danny cherche son père, qui aurait culbuté sa mère une nuit de concert punk il y a vingt-quatre ans. Brian, lui, vient de perdre le sien, des suites d'une dure et longue maladie.

La haine de Danny s'épanouira de manière proprement extra-ordinaire. Mais Brian est peut-être plus rusé qu'il n'y paraît. Et n'oublions pas le proverbe: bon sang ne saurait mentir.



Comme je le disais, l'intrigue s'installe lentement après une centaine de pages et une litanie de beuveries. Néanmoins un petit charme déglingué infuse (sans doute pas étranger à mes souvenirs écossais teintés de Stouts dans les pubs du Royal Mile) et pousse à connaître la suite.

Un Dorian Gray mâtiné de Jekyll et Hyde dans un Edimbourg sombre et froid, avec virée californienne en parenthèse, comme un El Dorado ensoleillé inaccessible.



Le prétexte fantastique fait son office et accroche, dans son mystère peu explicité. Néanmoins, au dernier quart du roman, même si les ficelles sont grosses, entre hérédité naturaliste et retour du refoulé psychanalytique, l'auteur atteint une noirceur et une complexité bienvenues.



Atavismes dont on ne peut se défaire, fautes des pères dont les fils payent le prix, le roman abandonne la farce grimaçante pour la roue écrasante du destin.
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DMT

They are back ! Les quatre écossais déjantés de Trainspotting (1993), écrit par Irvine Welsh, sont de retours. Et ça dépote. Oh bien sûr ils se sont un peu calmés depuis Porno (2002) et leur aparté dans le monde du hard, mais pas tant que ça…

Renton, Sick Boy, Spud et Begbie sont devenus, pour trois d'entre eux en tout cas, un peu plus ancré dans la société adulte contemporaine, à leur façon. Renton est devenu Mark Renton agent pour DJs electro de génie qui lui rapportent une blinde, Sick Boy est monsieur Simon pourvoyeur d'escorts girls à Londres, Spud n'a pas bougé (sigh…), et notre cher psycho de Begbie, tenez-vous bien, est devenu artiste peintre et sculpteur reconnu dans le milieu de l'art californien. Ouai, ils en ont fait du chemin nos quatre de Leath… Et ils vont se retrouver, pour le meilleur et pour le pire. Et je n'en dirais pas plus sur cette histoire de dingue, au risque de spoiler. Rappelez-vous juste qu'à la fin de Porno, Renton refaisait son coup du lapin en se barrant avec tout le pognon du film et en dépouillant encore une fois Begbie…

Merci à Babelio et aux éditions le Diable Vauvert pour leur envoi, je me suis régalée avec ce livre fomenté par Welsh, cet écossais au langage fleuri et féroce, génie du mal littéraire et de la dérision, qui sait faire vivre ses personnages tout au long de ces années, sans se répéter. Ces retrouvailles entre les quatre écossais c'est rock'n'roll à souhait, et ça nous embarque dans des méandres de conneries jubilatoires. Au final, 20 ans après, ont-ils si bien évolué et grandi nos quatre têtes de pioches de la banlieue d'Edimbourg… ? à vous de voir !

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Trainspotting

Plongée dans le sordide : Irvine Welsh racle le fond de la vilenie humaine en relatant les histoires d'une bande d'abrutis parfois traversés de fulgurances philosophiques ou émotionnelles. Il prend plaisir à mettre en exergue ce qu'il y a de plus minable dans leurs comportement et motivations, dans une langue ordurière bien maîtrisée tout au long du roman, mais qui, à force, m'a fait mal aux yeux. Il est donc question de filles, foot, films de karaté, fraude aux allocs, bastons, bitures, drogues et SIDA. C'est un monde lâche, moche, violent, désespérant, qui est décrit. La faute à Thatcher, sauf que la bande à Welsh préfère fuir piteusement plutôt qu'affronter le système ; des zéros plutôt que des héros. Au final, je ne sais pas si c'est le livre qui a mal vieilli, ou si c'est moi.
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La vie sexuelle des soeurs siamoises

On ne présente plus Irvine Welsh, auteur écossais du mythique Trainspotting et qui depuis une vingtaine d'années commet des ouvrages d'une extrême intensité ou la brutalité côtoie une grande finesse intellectuelle et une analyse pointue des travers de la société occidentale.

Parmi ses sujets de prédilection on trouve les addictions, qui comme il le dit dans une interview font partie des causes qui minent la société post-industrielle occidentale.

Dans ce roman Welsh creuse ce sillon, situant son roman dans le Miami contemporain, temple d'un certain culte du corps et de la superficialité mais aussi de la nourriture industrielle et de la malbouffe.

On a donc deux personnages féminins qui vont lier leurs destins autour de ces thématiques.

La première, Lucy Brennan est une coach sportive outrancière, passionnée par les chiffres et la performance, une espèce de Begbie au féminin, exprimée superbement à travers la prose fleurie développée par l'auteur.

La seconde, Lena Sorrenson, est une artiste obèse, tourmentée et issue de l'Amérique profonde qui cherche un réconfort désuet dans les excès alimentaires.

Les personnages vont donc se rencontrer dans des circonstances fortuites et vont réussir à s'apporter mutuellement ce qu'il leur manque.

Tout au long des ces 500 pages, comme dans les romans de Welsh en général on ne s'ennuie pas une seconde, et on est même frustré de devoir s'arrêter lorsque l'intrigue se dénoue et que l'on doit dire au revoir aux personnages.

Ce roman est d'excellente facture, avec ce qu'on aime chez Irvine Welsh, à savoir cette façon de pousser l'acerbité à l'extrême, une intrigue menée tambour battant grâce à des variations de points de vue toujours subtiles et un regard sans concession sur notre société.

Ainsi on passe en revue des sujets aussi divers que les addictions aux chiffres, au culte narcissique, à la malbouffe, mais aussi la vacuité des programme tv amériacins, qu'il s'agisse de téléréalité ou de débats politiciens, les douleurs familiales, les troubles de l'identité sexuelle,etc... le tout avec rythme et humour.

Selon moi c'est un des meilleur roman de Welsh après Trainspotting, une lecture enthousiasmante et enrichissante, mais à ne pas mettre entre toutes les mains !
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Porno



ouais bof, suffit pas de dire putain, bite cul chatte, vomi pour faire un bon bouquin
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Trainspotting

Le film est puissant , le livre vous met ko . Pamphlet contre la drogue , cette histoire dresse un tableau apocalyptique et finalement trés réel de la socièté anglaise brisée par le chomage . Et le tout s'apparente à une décharge électrique tellement c'est brutal , et en mème temps salutaire pour réaliser les dangers de la drogue et de la vie marginale. Au sortir de ce livre l'on est groggy est il faut un certain temps pour attérir. Le roman et le film d'une gènération .
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Skagboys

Skag, skag, skag,

obsédé, obsession.

Skag, skag, skag,

dépravé, dépravation.

Skag, skag, skag;

au cœur d’une Écosse étripée par la férule de sa Dame de fer, où optimisme d’après-guerre et illusions d’une vie meilleure sont partis batifoler sous d’autres drapeaux, sous d’autres yeux envieux, violence, pauvreté et délinquance pavent inéluctablement la voie à l’ire de son héroïne, sa dépendance, sa destruction. C’est donc dans cet univers un brin débridé, parsemé de clous rouillés et teinté d’une touche à souhait de vulgarité qu’Irvine Welsh nous ramène bien avant « Trainspotting », où Mark, Spud et Sick Boy découvrent les hauts et les bas toujours plus bas de la skag pour la toute première fois...qui s’achève être aussitôt, on s’en doute, déjà la fois de trop ! « Skagboys », aux cœurs sensibles aux coincés: à proscrire, à éviter !
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Trainspotting

Trainspotting, le film, a été fondateur pour moi. À une certaine époque, je le regardais en boucle. Je rentrais de l'école, je le lançais, je faisais mes devoirs avec, je le mettais pour me réconforter, je le mettais quand j'étais joyeuse et avais envie de danser sur Blondie. À force, je connaissais les dialogues par coeur, et ça a contribué à l'amour que j'ai pour ce film. J'ai toujours eu l'impression de retrouver de bons copains, de connaître les personnages comme des frères (malgré leurs actes et leur personnalités plus que problématiques). Ensuite, j'ai passé ma crise d'ado, et j'suis passée à d'autres films.



Je me suis intéressée au livre à cause de cette passion développée pour Mark, Sick boy, Spud et les autres. J'ai beaucoup aimé le livre, même s'il a une saveur totalement différente que le film. L'histoire diffère également.



La constante est que ça se passe dans les bas fonds écossais, lieux que j'ai eu le plaisir de parcourir lors d'un Erasmus, qui du coup, avait encore plus de poids dans mon coeur. Non seulement, le séjour a été une des plus belles expériences de ma vie, mais en plus, il a renforcé mon attrait pour l'histoire, le pays et l'auteur, Édimbourgeois.



Je l'ai lu en français, mais également en anglais, en écossais pour être précise, et c'était pas de la tarte. C'est vraiment très différent de l'anglais scolaire et très difficile. Mais quel plaisir c'était. J'entendais leur fabuleux accent dans ma tête en lisant. J'ouvre souvent le livre en passant, juste pour le plaisir de lire une phrase ou deux.
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