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Critiques de Isabelle Desesquelles (314)
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Les hommes meurent, les femmes vieillissent

Capable du meilleur avec « Je voudrais que la nuit me prenne » comme du pire avec ce livre là ...
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UnPur

J'ai lu UnPur, de Isabelle Desesquelles, qui m'a permis de couper un peu avec la fantasy.



Nous allons écouter les souvenirs de Benjamin, enlevé vers l'âge de 6 ans, à destination de son jumeau. Nous allons voir comment il a vécu et survécu, comment il a évolué et quels choix il a fait tout au long de sa vie.



De mon coté, j'ai apprécié ma lecture mais je n'ai pas été touché comme j'aurai dû l'être je pense. Et ça s'explique par le fait que je lis des romans biographiques relativement forts et durs. Et je trouve que c'est bien plus dur à encaisser quand il s'agit d'une histoire vécue. Pour autant, c'était une bonne lecture, sombre et cruel. Pour les non-initiés, ce peut être éprouvant donc prudence est de mise pour les âmes sensibles.
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Je voudrais que la nuit me prenne

Poétique et cru comme la vie souvent l’est, un bel éloge à la vie et à l’absence, profonde restée en nous, par ceux que nous aimions, aimons.
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UnPur

«  Que veux - tu m'avouer aujourd'hui que tu as enfoui si longtemps ?



La vérité , on en fait ce que l'on veut , ce que l'on peut .On fait avec.

Elle est une guimauve que l'on étire .

On la tord, et elle prend toutes les formes , revêt l'apparence qu'on lui donne » ...



«  Il est l'ogre,le loup , le féroce , le cruel , un bloc de mal . »



Deux extraits de cet ouvrage lu d'une traite.

Des pages bouleversantes , une réalité sordide et noire, dérangeante, l'histoire de deux jumeaux brutalement séparés par un ravisseur, alias Gargouilleur , Étrangleur, zigouilleur, terreur , bourreau , monstre, une hideuserie innommable !!



Le puzzle est dévoilé par bribes : Benjamin, jumeau de Julien sera abusé et violé sauvagement pendant cinq longues années.



Il vivra l'innommable,l'insoutenable selon le bon vouloir du Gargouilleur.



Une enfance lumineuse arrachée, brisée net où l'auteure dont j'avais lu : «  Je voudrais que la nuit me prenne » , décortique à sa façon, à l'aide de mots graves, entre fracture du réel et imaginaire , les mécanismes minutieux, sordides, des pédophiles : tromperie , chantage, manipulation, sadisme.



Mais comment survivre à l'arrachement après tant d'années d'accoutumance à l'épouvante?

Quand l'enfance nous est arrachée , quel humain cela fait- il de nous?



Comment ne pas perdre la raison ?



Quel adulte devient - on ?





Le récit coupe le souffle: doté de détails glaçants, crus.

L'écriture est incisive , sans concession, le style imagé et poétique , lumineux, grandiose.

Un texte sombre dont personne ne peut sortir indemne.

Une audace qui révèle l'inavouable , bouscule et éclaire l'indicible, à la frontière floue entre onirisme et réel : voler une enfance est terrible.



Ce roman implacable soulève aussi la question de la trahison et du pardon.



Et je ne parle pas de la fêlure irréversible d'une mère ...une blessure à vie !

Une oeuvre choc , à la noirceur absolue !
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UnPur

Julien et Benjamin sont jumeaux. Auprès d’une mère légèrement fantasque mais débordante d’amour ils vivent heureux jusqu’à ce qu’un prédateur fasse exploser ce trio solaire.

1976, alors qu’ils sont en vacances en Italie, Benjamin est enlevé. Il a huit ans. Il vivra cinq ans d’enfer avant d’échapper au monstre qui lui a volé son enfance.

Quarante ans après l’enlèvement, un procès s’ouvre, mais ce n’est pas celui du ravisseur. Celui qui est sur le banc des accusés, c’est Benjamin.



Âme sensible s’abstenir ! Ce roman est une plongée au plus profond de la noirceur humaine, une exploration incisive du mal. Il faut avoir le cœur bien accroché pour venir à bout de ce livre et pas seulement sur les cinq années que dure la captivité de Benjamin. Car ces années seront évidemment lourdes de conséquences pour l’enfant devenu adulte.



Les scènes s’enchaînent retraçant les quarante ans de vie de Benjamin, ses souffrances, les séquelles inévitables et son impossibilité à renouer avec sa vie passée.



Mais aucune trace chez Isabelle Desquelles d’une démonstration en force ou d’une quelconque provocation, tout dans l’écriture est fait avec sensibilité et une certaine retenue. Difficile en effet de ne pas s’embourber dans un sujet aussi puissant que celui-ci, et l’auteur y met ce qu’il faut de questionnements et d’humanité pour ne pas sombrer dans le sordide.



La lecture demeure éprouvante et rude, heureusement, pourrais-je dire, le livre ne fait qu’un peu plus de 220 pages. Mais quelle intensité !

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UnPur

Un roman sombre, mais lumineux à la fois…

Sombre par le sujet qu’il traite, l’enlèvement, la séquestration et le viol d’un gamin… Lumineux, par le message d’espoir, par la lutte que ce petit bout d’homme va mener contre « le gargouilleur » et contre lui-même…

Unpur renvoie à impur, mauvais, immoral, mais il renvoie aussi à pur, qui n’est pas souillé… Et c’est surtout ce sens-là qui se dégage. La souillure de l’homme, peut-elle contaminer cet enfant ? Peut-elle modifier sa pureté ? Plusieurs questions sont posées : comment peut-on survivre en subissant l’horreur ? Quel impact, notre éducation et notre enfance, peuvent avoir sur notre capacité à faire face aux pires horreurs ? L’amour, peut-il nous sauver ?

Chaque être humain a une capacité à encaisser les aléas de la vie. Le malheur n’est pas une destinée. 

C’est ce qu’on nomme résilience… Cette capacité qu’ont certains enfants à triompher des différents traumatismes subis.

Avec gravité, mélancolie et détachement, l’auteure expose les faits, mais prête sa voix à Benjamin, Benjamin qui ne cessera de penser aux jours heureux, pour adoucir ses journées et subir. Il subit, se détache, se déconnecte, pour rejoindre Julienquejetaime et sa mère…

Le temps du bonheur est terminé, le temps de l’amour est fini, l’insouciance a laissé place à la peur, la honte…

En quelques pages, Isabelle Desquelles, use d’une plume concise, grave, mais sublime, pour décrire l’horreur. Une plume poétique, tout en sensibilité, pour dépeindre le tragique. Elle est d’une pudeur, qui rend hommage aux enfants, aux familles qui s’interrogent et ne font qu’attendre, avec le fol espoir d’un possible retour… Mais le retour n’est parfois pas possible…

C’est un témoignage rarement livré sur l’innocence perdue, sur la culpabilité d’avoir accepté de subir l’horreur ! Mais comment peut-il en être autrement, petit bout d’homme, du haut de ses 8 ans, ne peut que se résigner à subir… Pourtant, 50 ans plus tard, la honte est toujours présente, elle dévore, au point d’avoir détruit le peu d’innocence qu’il restait…

Comment accepter de vivre après l’horreur, comment accepter de voir du beau, alors que l’horreur colle à la peau…

Disons-le, clairement, peut-on vraiment garder son innocence, quand on a perdu cette petite flamme qui maintient notre innocence au creux de nos entrailles…

Benjaminquejetaime écorché vif, a pour seule compagnie la culpabilité, qui parfois fait plus de dégâts… Pourtant, il refuse son rôle de victime passive, et transforme sa souffrance en rage de vivre… Mais le passé le rattrape…

Le tragique côtoie la beauté avec une fulgurance déconcertante !

C’est le premier livre d’Isabelle Desquelle que je lis et ce ne sera certainement pas le dernier, tellement j’ai été bouleversée !

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Les âmes et les enfants d'abord

Un court récit qui nous fait réfléchir sur notre habitude de croiser la misère sans plus nous apercevoir. La narratrice en comme hantée, non pas par la première personne sans-abri qu'elle a croisée, mais par cette femme croisée sur le parvis d'une église lors d'un séjour touristique à Venise. Notre vision de ces personnes dans le besoin, mais aussi ce qu'en comprennent les enfants fait réfléchir...
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UnPur

Benjamin est enlevé à Venise par un pédophile alors qu'il avait huit ans; il est arraché à son frère jumeau Julien et à sa mère, Clarisse, qui les aime follement. Il s'échappera à 13 ans mais n'essaiera pas de retourner vers sa famille; il parcourt le monde de l'Italie à l'Amérique du Sud pour tenter d'échapper au traumatisme de l'enfance violée et à ses séquelles intimes.

Les thèmes évoqués par ce roman sont nombreux : la pédophilie, l'arrachement violent à l'enfance, la gémellité, la culpabilité, la résilience. De victime devient-on soi-même bourreau? Se venger, tuer son bourreau efface-t-il la souillure, la honte, l'enfance fracassée?

Le roman est écrit à la 1ère personne, celle de Benjamin; l'horreur subie est décrite à hauteur d'enfant, avec les mots, les images et les sensations d'un enfant; puis c'est l'adulte qui évoque ses pulsions qui le porte vers les petites filles avec des mots plus crus, un style plus violent pour décrire sa lutte pour ne pas passer à l'acte.

C'est dur, saisissant, écœurant, sans complaisance, sans compassion, au plus près des pulsions. Dans cette horreur, le style d'Isabelle Desesquelles arrive à dégager une certaine poésie même si elle est bien sombre.

Je ne suis jamais vraiment rentrée dans le roman; la compréhension est parfois ardue par les sauts temporels et géographiques qui ne sont pas explicités, par les faits suggérés de façon peu claire. On ne sait pas si le récit de Benjamin adulte est une création de son esprit pour se protéger ou la réalité. Mais je ne regrette cependant pas d'avoir découvert, à cette occasion, un nouvel auteur français.
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Je voudrais que la nuit me prenne

Clémence, petite fille qui grandit. Elle a quoi ? 8 ans à peine, peut-être. 8 + 16 à tout casser. Un tourbillon d'enfance au milieu de ce couple merveilleux. Mais peu à peu, les coins de la jolie photo jaunissent, se cornent, vieillissent. Il y a quelque chose n'est ce pas ? Dans la voix. Oui, je crois. Il y a quelque chose, quelque chose qui ne va pas. Et pourtant il est beau cet ombilicœur, ce cordon inaltérable qui les tisse. De la mère à la fille, de la femme au mari, de la fille aux parents, de l'homme à la femme, du père à l'enfant. Oui, elle est belle cette famille-là, douce et folle quelquefois. Oui, il est beau cet amour-là, doux et fort à la fois. Mais cette voix... quelque chose ne va pas.



Je ferme tout juste ce livre. Je le pose à peine. A grand peine. Je laisse mes yeux se noyer, dans l'eau salée, l'eau de mère, de père. Mon cœur gonflé du triste, gorgé du beau, bat encore, trop fort. J'ai bu la tasse je crois. Pourtant, dès l'aube du roman, j'ai pris le temps. Je me suis mouillée la nuque. J'y suis entrée doucement. Parce que vous savez, si on ne se méfie pas, 206 pages, ça s'engloutit. Un claquement de doigts et tout est lu. Mais pas avec Isabelle Desesquelles. Non, avec ses mots à elle, on s'attarde, on relit, on s'imprègne, on écoute. Tout doux. Prend le temps, lecteur. Regarde-les, effleure-les, prends-en soin. Des phrases comme ça c'est fragile, ça ne se cueille pas, ce sont elles qui vous cueillent. Des edelweiss. Voilà ce qu'elle écrit. Des edelweiss. Accrochées aux pages. Alors, si vous y allez, tournez-les doucement. Ça prend du temps de regarder, de toucher avec les yeux. Ça prend du temps de s'attarder, de déguster. Ça prend, tout. Les yeux, l'esprit, le cœur. Et puis ça nous laisse, à genoux. Parce que devant la puissance du talent, on s'incline, évidemment. Et on attend. Que la nuit nous laisse, peut-être.

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Les hommes meurent, les femmes vieillissent

Ici point d’interminables séances de soins, de massages ou d’épilations. Ce salon de beauté est un trait d’union original entre toutes ces femmes ou futures femmes qui sont de la même famille. C’est aussi un lieu où elles se racontent. Ces femmes se mettent à nu devant l’esthéticienne et devant nous sans aucune pudeur. Elles n’hésitent pas à livrer des choses intimes ou des propos politiquement très incorrects mais tellement humains. C’est le temps qui passe avec les événements de la vie, avec les changements du corps. Tous les sentiments sont présents : joie, tristesse, mélancolie, émotion.

J’ai aimé la construction du livre et les liens avec Eve la disparue et Jeanne la doyenne. Une bien belle découverte et une jolie écriture. Une auteure que j’ai envie de découvrir.
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UnPur

💙 Coup de cœur 💙



Un roman fracassant et sidérant !



Une lecture hors du commun dont on ne ressort pas indemnes.



Je vous explique pourquoi ?



Isabelle Desesquelles aborde un sujet terrible : la pédophilie.



Ce qui est remarquable dans cet ouvrage, c'est la manière dont l'auteure arrive à nous faire comprendre avec discernement et pudeur, l'état psychologique d'un enfant abusé.



Le lecteur se prend en pleine face, toute l'approche d'un prédateur sexuel sur sa victime et toute la manipulation qu'il peut instaurer à l'enfant.

Sa capacité terrifiante d'enlever un enfant, d'abuser de lui et de le garder à sa merci.



C'est horrifiant et absolument effroyable.



↜↝↜↝↜



Clarisse, maman de jumeaux de 8 ans, Benjamin et Julien, partent en vacances à Venise.

Un jour d’août 1976, Benjamin disparaît ! Un prédateur sexuel vient de l'enlever.

Il sera séquestré pendant 5 ans.





Nous suivons alors Benjamin dans son parcours de vie terrible.

A 8 ans, à 13 ans, à 20 ans, à 40 ans, à 50 ans....

Et tant d'autres moments de sa longue agonie.



On ressent tant sa détresse si forte et si inavouable, tourmenté sans cesse par ses démons qui ne le quitteront jamais.



Et puis il y a son frère Julien et sa maman qui ne s'en remettront jamais.



Une famille brisée à jamais.



Des décisions prises aux répercussions dramatiques.

Des vérités qui feront mal et des non-dits qui ne seront jamais révélés !



Des vies gâchées.



Alors quand après 40 ans, nous retrouvons Benjamin sur le banc des accusés ?!

C'est la stupéfaction....



Et c'est à partir de là, que nous allons remonter toute son histoire jusqu'à ce jour en 1976 où sa vie bascula !



↜↝↜↝↜



Vous dire combien ce roman est réussi, formidablement bien traité et d'une grande intensité.





Il ne faut pas craindre de suivre Benjamin car l'auteure ne tombe à aucun moment dans le sordide, bien au contraire, son style est noble et écrit avec beaucoup de retenue.



Ce qui m'aura impressionnée dans cette histoire, c'est tout le mécanisme tragique s’emboîtant parfaitement bien jusqu'à la dernière page.

Si bien ficelée que j'en reste sonnée.



Un texte parfois éprouvant, saisissant mais essentiel.



Une lecture qui ne s'oublie pas.



Un roman coup de poing !



A LIRE DE CETTE RENTRÉE LITTÉRAIRE.


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Je voudrais que la nuit me prenne

Ce que j’ai ressenti:





✨Je voudrais que le vœu ne soit pas malheureux…Et pour toujours.



Clémence, c’est cette petite fille émerveillée par les beautés du jour et sensible aux étincelles de la nuit. Elle a cette capacité à nous conter les souvenirs de sa vie entre poésie et fantaisie. Elle a en elle, ce pouvoir de nous émouvoir au bord des larmes. Une sorte de tendresse qu’elle fait naître dans son néant. Pour jamais. Je voudrais que le voeu me prenne moi aussi.



✨Je voudrais que le jour lui donne…



Encore un peu de lumière pour son Edelweiss. Qu’il éclaire encore son « ombilicoeur » et fasse éclore son « Passionnaliter » dans tous les dictionnaires du monde. Qu’il éblouisse encore les recoins de sa vie et éclater de paillettes toute la fantaisie de son innocence d’enfant. Qu’il traverse l’éternité. Pour jamais. Je voudrais que le jour me prenne moi aussi.



✨Je voudrais que le bonheur s’emmêle…



Dans ses cheveux, dans ses yeux, dans ses désirs, dans les petits riens qui font tout. Qu’il lui remplisse encore plus ses bras de souvenirs, tous plus heureux, les uns que les autres. Qu’il pousse encore et encore, le bonheur, parce qu’on l’aura planté avec une belle graine, et beaucoup d’attentions. Qu’il la porte jusqu’au rivage, ou rien n’est impossible. Pour jamais. Je voudrais que le bonheur me prenne moi aussi.



✨Je voudrais que l’amour l’inonde…



Qu’il lui fasse pousser des nageoires ou une queue de sirène. Qu’il lui ouvre tellement grand les yeux, que son cœur se remplirait de passions qu’elle devine dans les gestes de Lise et Just ou dans les chants de sa maman folle. Que chaque partage resplendisse dans le creux de ses mains. Qu’il l’a guide dans toutes les vagues de l’enfance vers des plages paisibles. Pour jamais. Je voudrais que l’amour me prenne moi aussi.



✨Je voudrais que le ciel l’illumine…



De mille feux. Qu’il lui montre un chemin d’étoiles pour revenir sur la plage. Qu’il éloigne les orages, et fasse ressortir toute la signification de la beauté de son prénom. Qu’il scintille de mille espoirs et implose en lueurs d’éternité. Qu’il fasse éclore tous les vœux que tous, ont accrochés candidement, dans le noir. Pour Jamais. Je voudrais que le ciel me prenne moi aussi.



✨Je voudrais que la littérature lui parle…



Encore avec cette immense douceur. Qu’elle lui dise les mots qui apaisent et qu’elle s’amuse avec elle, sur des parterres d’expressions. Qu’elle l’inspire pour chercher toujours à aller plus loin, plus vite et plus confiante encore quand les silences lui viennent. Pour jamais. Je voudrais que la littérature me prenne moi aussi.



✨J’ai fait des vœux, en vain. Des vœux heureux à l’éternité. Parce qu’à attraper la mort, à la soustraire de nos vies, elle nous revient encore plus fort. Je voudrais que la nuit me prenne moi aussi, pour ne jamais avoir à vivre un tel drame. Je voudrais que la nuit s’éloigne maintenant. Pour ne voir plus que la vie. Je veux un edelweiss à mes doigts.







Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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UnPur

LE roman dérangeant de la rentrée. Qui parle d’un jeune garçon enlevé par un prédateur sexuel. Comment il vit après s’être enfui.



Rassurez-vous, rien d’insoutenable dans ces pages, les actes scabreux sont esquissés.



Mais à lire les critiques ici où là, je m’attendais à une lecture vraiment difficile psychologiquement. Mais cela vient sans doute de ma lecture qui m’a tenu à distance du personnage principal.



Un roman sur l’impossible séparation : avec son frère jumeau, avec les mots de sa mère, avec la dévastation du Monstre.



Un roman dérangeant sur la victime devenue aide de son bourreau.



L’image que je retiendrai :



Celle du jumeau resté avec la mère qui passe sa vie à trier les grains de sable.
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UnPur

Une mère en vacances en Italie avec ses deux jumeaux Benjamin et Julien. Les deux gamins jouent sur la place, s’interpelant par leur prénom tandis qu’un pervers surveille à la recherche d’une proie. Il repère très vite le jumeau qui est un peu plus fragile et qu’il peut attirer à l’écart.



L’auteure décortique tous les processus caractérisant les pédophiles : perversion, perversité, manipulation, chantage de toutes sortes, allant jusqu’à faire de lui un complice pour les futures proies.



Elle évoque aussi le voyage dans l’imaginaire : est-il vraiment aller à l’autre bout du monde ? Se reconstruire après avoir été à ce point déstructurer ?



Un roman choc ! qui montre que Isabelle Desesquelles a bien étudié tout le mécanisme qui fait la force de ces pervers monstrueux et leur permettent d’avoir une telle emprise sur leurs victimes.



Il y a des détails glaçants qui perturbent cette lecture, à la limite de la suffocation (on n’est pas du tout dans l’apnée qu’on peut éprouver avec un bon polar) et qui ont eu du mal à passer. Je suis arrivée au bout et cela valait vraiment le coup.



Le choix de la gémellité n’est pas une lubie de l’auteure.



#Rentreelitteraire2019 #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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UnPur

J’aurais aimé rejoindre les avis enchanté de mes collègues de blogueurs, Lord Amnezik et Yvan, mais ce sera celui de Nathalie : la forme de la narration a tout foutu en l’air et m’a empêché de m’accrocher tout à fait à l’histoire.



Déjà, nous abordions deux sujets que je n’affectionne pas trop : l’enlèvement d’un enfant et la pédophilie.



Pourquoi le lire, alors, me direz-vous ? Parce que les retours étaient excellents et qu’il faut de temps en temps affronter les sujets que l’on évite en littérature.



Jamais facile de trouver le ton juste pour parler de ces horreurs et là, il faut souligner que l’auteure a su trouver les mots justes en utilisant des métaphores qui étaient encore plus percutantes que les mots réels. Là, mes tripes se sont serrées.



L’auteure n’épargne pas ses personnages, notamment notre jeune garçon enlevé qui semble souffrir du syndrome de Stockholm pour son ravisseur et j’avoue que c’est toujours dérangeant de lire ce genre de chose.



Oui, le livre est dérangeant, glauque aussi, la violence est présente, normal, vu les sujets traités, nous ne sommes pas au pays de Petzi.



Là où le bât a blessé, c’est dans la manière de narrer cette histoire.



L’utilisation d’une confession faite par Benjamin était une bonne idée, mais j’ai trouvé que le ton de la narration était froid, distant, sorte de mélange d’imagination débordante, de flou artistique, de sujet atteint psychologiquement (il serait difficile d’en ressortir sans séquelles psychiques) et inventant une réalité alternée, le tout baignant dans une réalité sordide.



Anybref, jamais je n’ai réussi à accrocher au récit tout à fait et ma compassion en a pris un coup puisqu’il me manquait des émotions brutes.



Sans les émotions au rendez-vous, hormis celle du dégoût des pédophiles et des enlèvements, cela a rendu ma lecture encore plus difficile puisque ce ton distant, comme si Benjamin racontait un récit onirique sur ce que fut sa vie après son évasion, a foutu toute ma lecture en l’air.



De plus, il me reste des interrogations à la fin de ma lecture et entre nous, j’aime mieux ne pas avoir la réponse car si elle était positive, ça retirait le crédit que j’ai encore pour Benjamin.



Mon seul autre point positif sera pour le final qui est horrible, brutal, violent et qui clôt le roman d’une manière magistrale.


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UnPur

J’ai eu la possibilité de lire UnPur d’Isabelle Desesquelles grâce au comité de lecture Cultura. En découvrant le résumé, je me suis dit qu’il y avait de grandes chances que ce roman me plaise.



Vous le savez, si vous passez souvent par ici, je ne peux pas résister à une histoire de jumeaux – c’est même devenu une rubrique du blog. Je ne peux pas résister, et cela même si je suis souvent déçue. Mais là, j’avais bon espoir avec UnPur. Une histoire d’enlèvement et une autrice récompensée par le prix Femina des lycéens 2018 pour Je voudrais que la nuit me prenne, cela me semblait être plutôt bien pour que je passe un bon moment de lecture.



Benjamin et Julien sont jumeaux. Ils se ressemblent tant qu’à part leur mère, qui n’a jamais aucune hésitation, tout le monde les confond. Lors de vacances en Italie, l’un des jumeaux est enlevé par un prédateur sexuel qu’il appelle « Le Gargouilleur ». Et quarante ans plus tard, on le retrouve le jumeau sur le banc des accusés lors du procès de son bourreau… Qu’es s’est-il passé ? Et qu’a fait Benjaminquejetaime ?



UnPur est une sorte de longue lettre d’un frère à l’autre. Une lettre de Benjaminquejetaime à Julienquejetaime. Un frère qui raconte ce qu’il a vécu, ce qu’il a manqué, ce que la vie a fait de lui, ce qui fait qu’aujourd’hui il refuse de revoir son frère, ce qui fait qu’aujourd’hui il lutte contre ce qu’il est devenu.



Ce roman est une plongée dans l’esprit d’une victime devenue coupable, d’un homme qui se bat contre ses démons. Un récit qui mêle réalité et fantasmes. Et qui donne au lecteur le sentiment d’être un voyeur.



Si UnPur donne envie d’aller jusqu’au bout de l’histoire, de comprendre, je n’ai pas été séduite par la plume d’Isabelle Desesquelles. Très poétique et très belle – je sais qu’elle séduira plus d’un lecteur – elle m’a empêchée de me plonger totalement dans le roman. Je suis passée à côté de cette lecture et je le regrette. Je sais que c’est tout à fait le genre de livres qui m’aurait intriguée, que j’aurais eu envie de lire. Et maintenant que c’est fait, je suis un peu déçue de ne pas l’avoir aimé autant que je l’aurais voulu. Parce qu’il s’agit d’un roman particulier, que certains n’oublieront pas, j’en suis sûre. Mais malheureusement, moi je n’ai pas été happée…
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UnPur

Je referme ce livre littéralement en apnée ; je suis émue, touchée, submergée, bluffée. Difficile pour moi de mettre des mots après une telle émotion.



Je vais néanmoins tenter.



Des jumeaux inséparables, Benjamin et Julien, une mère fantasque et aimante, un voyage à Venise et puis….. Une vie d’enfant qui bascule dans l’horreur. Benjamin est enlevé par un prédateur sexuel et séquestré pendant 8 ans entre les mains de celui qu’il nomme Le Gargouilleur.



C’est une vie brisée, l’innocence volée à tout jamais que déroule Benjamin dans une longue confession adressée à son frère.



J'ai fait le plein de désastre. La vie manquée. La répétition de l'effroi mois après mois. Je ne suis pas cet enfant mort au fond de mes tripes, je ne suis que sa dépouille, elle n'a pas de coeur, rien qui pourrait me sauver.



40 ans plus tard, Benjamin se retrouve au tribunal sur le banc des accusés.



Que s’est-il passé ? Pourquoi refuse-t-il de revoir son jumeau ?



Le calvaire de Benjamin est éprouvant pour le lecteur, voire insoutenable ; je suis passée par la colère, la tristesse, la stupeur, l’effroi.

Tout le talent de l’auteure consiste à narrer l’inénarrable, sans complaisance, avec un style bien à elle, l’indicible auréolé de poésie. Ce sont de simples mots qui claquent, qui résonnent de manière insupportable, la boucle du ceinturon, le short trop court…



La confession de Benjamin se prolonge après sa fuite, une fois atteint l’âge adulte.

Il s’interroge sur ses pulsions, ses doutes, gommant la frontière entre le rêve et la réalité, un procédé très habile qui laisse le lecteur dans le doute et donne une autre dimension au récit.

Que s’est-il passé réellement au Mexique ?



La fin est bouleversante, c’est beau, terrible et inoubliable, un immense gâchis, une famille brisée.

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UnPur

« UnPur » est un roman difficile. Au sens propre comme au figuré.



Difficile à aborder, à lire, à comprendre. Difficile à s’approprier aussi.



Parce que le sujet éprouvant traite d’un des crimes les plus abject qui soit et qu’il faut avoir le cœur et l’âme bien accrochés pour le supporter.



Parce que l’auteure met des mots sur l’indicible mais qu’elle reste dans la suggestion. Après, tout est affaire d’imagination et c’est là que cela devient le plus douloureux car l’esprit refuse ne serait-ce que de poser des images sur des phrases insupportables.



Parce qu’Isabelle Desesquelles ne se refuse rien et qu’elle aborde l’épineux sujet du syndrome de Stockholm sans oublier de laisser une part d’ombre plus qu’inquiétante.



Parce que ses mots sont doux et cruels, qu’il y a de la poésie mais qu’elle est impitoyable.



Ce roman laisse un goût plus qu’amer. Le fond est nécessaire et la forme est contrôlée. Isabelle Desesquelles remue la boue et traite des cicatrices de l’enfance, des traces indélébiles. Une vie d’adulte gâchée pour quelques instants d’inattention.



Beau et laid à la fois, dérangeant et malsain, « UnPur » fait partie de ces récits difficiles à oublier mais, j’y ai déploré un sujet qui force l’empathie au détriment des personnages. Sentiment paradoxal de consommer un livre déchirant et de pourtant ne pas s’attacher aux individus, aussi bouleversants soient-ils.



Étrange de pleurer sur le sort d’une créature de papier et pourtant de la sentir si éloignée. Surprenant de ressentir autant de scrupules de ne pas l’aimer plus.



La faute à la forme peut-être, que je n’ai su apprécier à sa juste valeur. Un style très personnel, une écriture singulière qui aura pris le pas sur ma compassion. Peut-être…



Un cas de conscience qui me laisse perplexe pour un aussi beau roman et un avis nuancé qui invitera, je l’espère, à découvrir un récit aussi maîtrisé que celui-là.
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UnPur

Je suis vide, vidée. Epuisée. L'impression que ce livre m'a tout pris.



Ne plus pouvoir lire. S'arrêter. Reprendre. Aimer. Adorer. Se demander si c'est normal de tant accrocher. Oui. Au point que mon cœur est gros au moment où je referme ces pages, si gros que je le sens battre au fond de ma gorge. Il a souffert. Ne savait plus comment battre.



J'en ai lu des histoires difficiles, des livres éprouvants. Mais là, par moment... la bile pas loin des dents. Et le malaise. Et la rage. Et les poings. Et puis, de l'autre côté, l'admiration pour cette écriture folle.



Lire l'enfant qui disparaît, et l'enfance qui le suit. L'homme qui n'en a que le nom. L'horreur qui suit. Et l'abîme, profond, qui engloutit.



Lire les chocolats chauds, l'amour maternel, le fraternel, l'insouciance. Puis le rapt et l'horreur. Le monstre. La souffrance. L'ensuite. L'enfant mort resté au fond du corps d'adulte. L'adulte brisé qui cherche comment vivre encore. Comment vivre après. J'ai lu tout ça. Lu à ne plus en pouvoir, de la place San Marco jusqu'au fond du pire.

Mais j'ai surtout lu une merveille d'écriture, de celles qui vous emmènent, vous prennent la main et ne vous la lâchent que bien plus loin. Ne vous la lâchent plus.



Parfois on entre dans un livre comme dans un moulin, et parfois non. Il est des livres qui nous font nous arrêter sur leur pas, ne pas le presser. Cette fois-là, j'ai essuyé mes pieds, pris le temps, regardé. Je m'étais doutée. Et à peine ma tête passée, je l'ai vu, le tapis persan d'encre, et les mots travaillés, et les phrases ajustées. On n'est pas chez n'importe ici. Madame Desesquelles on dit. Celle qui a écrit beau le laid. Celle qui a poétisé l'immonde. Celle qui a écrit le cœur abîmé et l'esprit mutilé. Celle qui vous prend à la gorge et vous coupe le souffle du bout de sa plume.



J'ai fini ce livre un soir, tôt, mais pas moyen pourtant d'en ouvrir un autre. Il me collait et m'empêchait d'y voir clair. Au matin, presque une gueule de bois, l'ivresse de la veille restait encore. J'avais bu trop de ses mots pour rester sobre. Mais je ne m'arrêterai pas là, je vous lirai à nouveau Mme Desesquelles, et ma tête tournera encore. Et encore. Et encore.
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Je voudrais que la nuit me prenne

Aussi dense en émotion que court et acéré, ce roman touche à l’intime des relations père-mère-enfant. Clémence semble avoir arrêté de grandir à huit ans. C’est son récit pétri de mystère et de poésie enfantine que l’auteure nous invite à partager.

Les parents forment un couple solaire, sans cesse à la recherche du plaisir et du bonheur partagé. La naissance de Clémence va consolider ces liens et c’est à trois qu’ils traversent l’existence, éclaboussés par un bonheur trop parfait. La fillette nous conte ce merveilleux voyage dans sa prime jeunesse avec des parents aimants.

La veille des huit ans de Clémence, tout semble s’arrêter. Les nuages se sont subitement amoncelés. Le discours s’écrit au passé, Clémence semble restée plantée là sans jamais parvenir à grandir alors que les années passent.

Les parents eux-mêmes sont comme anesthésiés et avoir perdu ce bonheur qui paraissait éternel.

Des questions lourdes pointent. La joie se transforme en tristesse ou en désespoir, la vie se fige et prend des allures de mort, les parfums enivrants deviennent nauséabonds… Comme si le malheur avait frappé à la porte et qu’on l’ait laissé entrer.

Isabelle Desesquelles utilise les périphrases, les ellipses, les esquives poétiques pour amener son propos qui vacille entre réminiscences joyeuses et souvenirs douloureux ou réflexions terribles ou simplement troubles.

Jamais l’auteure ne tombe dans le pathétique ou le voyeurisme indécent. Elle nous révèle avec les mots d’une enfant la difficulté de surmonter une disparition brusque autant qu’insoutenable émotionnellement.

Le charme et la finesse de Clémence va finir par amener ses parents vers une résilience non pas souhaitée mais bénéfique pour leur couple. En toute chose la vie doit continuer et l’on doit pouvoir faire le deuil de tout, même du pire.

La force bouleversante des souvenirs ne doit pas empêcher le nécessaire regard qu’on doit porter à ceux qui restent et au futur qui se construit, quoi qu’il arrive.

Ce roman a reçu le Prix Femina des lycéens. Il me semble logique que ce soient des jeunes qui aient récompensé un livre sur les liens familiaux.

Il me semble également logique que la qualité d’écriture de Isabelle Desesquelles soit également récompensé par un beau prix littéraire.



Michelangelo 11/11/2019


Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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