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Critiques de Isabelle Desesquelles (314)
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UnPur

La couverture de ce livre avec cette ribambelle d'enfants dans un escalier et ce titre un peu bizarre ne me préparait pas au choc que j'ai ressenti à cette lecture. le début est intriguant puisqu'on sait juste que dans un procès,un homme est la victime mais se trouve dans le box des accusés. Ensuite nous faisons connaissance avec deux frères jumeaux qui vivent avec leur mère, une femme qui les eu très jeune et qui les adore.

L'un des jumeaux est enlevé et va devenir le jouet d'un couple pervers (on pense un peu à Fourniret). Sa vie est épargné mais il va être victime de sévices physiques et mentaux.

Tout est vu depuis l'oeil de ce personnage. On ne sait que par bribe l'effet qu'a eu la disparition de l'enfant sur le frère et la mère.

Ce livre est très glauque avec des scènes parfois insoutenables mais très prenant. On voit l'évolution de l'enfant devenu adulte avec ses tourments, ses angoisses, sa culpabilité. Mais bon Ames sensibles s'abstenir.
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Je voudrais que la nuit me prenne

On ne peut pas résumer ce livre, d'ailleurs ce n'est pas clair sur la 4e de couv'.

Malheureusement, je suis passée complètement à côté. Il m'a plutôt mise mal à l'aise. Je n'ai même pas aimé l'écriture, très frustrant.

J'en ai été étonnée vu les nombreux avis positifs que j'avais lus, mais j'ai été un peu rassurée en lisant certaines critiques sur Babelio.
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UnPur

Il suffit de peu de choses pour qu’une vie bascule : celle de Benjamin a radicalement changé à cause d’un petit short bleu trop petit. Benjaminquejetaime et Julienquejetaime sont des frères jumeaux heureux, complices, qui partagent avec leur mère une relation fusionnelle. Ils ont huit ans et les souvenirs ne sont que ceux du bonheur. Oh ! bien sûr, parfois, ils ont un peu honte de cette mère solaire qui peut danser dans la rue sans raison, ou qui s’enfuit d’un bar sans payer, juste pour connaître la sensation que ça fait. Une mère qui fait sans le père, qui fait sans son rêve, celui d’être actrice, mais qui se consacre à ses fils, ses puits d’amour qu’elle crée chaque jour pour eux. Mais le voyage à Venise sonne la fin des heures gaies : Benjamin, mauvaise tête de devoir porter un short trop petit, refuse le cioccalato con pane que sa mère adore et veut partager avec eux. Il sort du café sur la place Saint Marc. Et le voilà soudainement plaqué contre un ceinturon qui lui laissera une marque à vie sur le menton, avec un mouchoir chloroformé sous le nez. Benjaminquejetaime disparaît. Un nouvel horizon s’ouvre à lui : celui du Gargouilleur.



Quarante ans plus tard, Benjamin réapparaît. Il est sur le banc des accusés. Au tribunal, on l’observe comme une bête curieuse. Dégoût, compassion ? comment le regardera-t-on ? Et Julien, comment réagira-t-il à la réapparition de son frère ? Que pensera-t-il de son parcours ? Mais surtout, une question : pourquoi Benjamin ne s’est pas enfui plus tôt ? Et pourquoi n’a-t-il pas refait surface auprès de sa famille chérie ?



Car à Bari, où le Gargouilleur l’a séquestré, Benjamin est devenu son « enfant chéri ». Dans cette maison qui voisinait un chemin de fer, il était parfois laissé seul, en compagnie d’une femme, une « vieille » filiforme aux chevilles graisseuses, qui vit sous la coupe du Gargouilleur, qui s’occupe du foyer en se taisant avec obstination. L’enfant lui refuse toute affection, prend un malin plaisir à ne pas manifester ses émotions, à s’interdire de trouver bon ce qu’elle prépare. Ce n’est pas sa mère, et toute trace d’affection qu’il pourrait lui montrer serait une trahison. Le monde de Benjamin se réduit de manière drastique : une chambre où il a l’ultime privilège de choisir le papier peint, une baignoire dans laquelle il s’immerge totalement, toujours dans la tentation de ne pas reprendre son souffle, dans une eau qui ne sera jamais assez chaude pour le laver. Car Benjamin est plus que sale, il est impur. Une impureté qu’il veut fuir mais dans laquelle il se réfugie aussi, dans ce bain, il aime y pisser, et demeurer dans sa pisse. Comme le porc qu’il est devenu. Avec son bourreau, il découpe et compile des articles de presse sur le cyclisme. Obstinément, il traque tout ce qui concerne le vélo, cherche à satisfaire son kidnappeur, à détourner son attention de lui : les minutes que le Gargouilleur consacre à ses articles sont autant de minutes en moins qu’il passera dans la chambre de Benjamin. Lentement, dans un glissement presque naturel, de victime, il se fait complice. Il part sur les routes avec le Gargouilleur, traverse l’Italie, et l’aide à attirer des jeunes enfants dans les filets du prédateur. Qui se méfie d’un père qui se promène au parc avec son fils ? Même les gendarmes s’y laissent prendre, alors que leur victime est assoupie sur les sièges arrières de la voiture.



Et puis un jour, cinq ans plus tard, la fuite. D’abord Rome, où celui qui a désormais treize ans se débrouille pour vivre : prostitution, cambriolage ? Mais Rome ne le sépare pas assez de l’influence de son kidnappeur. De ce qu’il a implanté en lui. Ce sera le Mexique, où il deviendra le gigolo d’une femme qui a le double de son âge et une enfant de huit ans, Marie. En échange de ses services sexuels et de cours de langue pour sa fille, Benjamin peut vivre à leurs côtés. Il n’est pas question d’amour, de toute façon, Benjamin est bien trop sale pour aimer. Et ses regards sont toujours tournés vers Marie, Marie qu’il aime regarder dormir avant de rejoindre sa mère dans sa chambre. Marie qui devient de plus en plus désirable, et un désir qu’il a de plus en plus de mal à contenir. Alors il faut fuir, encore. Encore plus loin.



Ce sera le Yucatán, une région reculée, peu de monde, peu de tentation. Nature sauvage, comme la sienne. Nature dangereuse, comme lui. Pourtant, même dans ce lieu reculé, il assiste un soir aux ébats d’un couple indien, puis à l’accouchement de la femme. C’est une fille, et le couple l’invite avec eux, comme un parrain. Il nomme l’enfant, Régia. Ensemble, ils monteront un restaurant sur la côte. Il va pêcher des langoustes, c’est le seul mets qu’ils proposent et le restaurant ne désemplit jamais. C’est une sorte de paradis qu’il s’est reconstitué. Une vie sauvage, comme une tentative de retrouver son « état de nature », de retrouver l’homme non corrompu par la société. Mais même au paradis, le temps s’écoule. Et Régia, dont il est un deuxième père, a huit ans. Il remarque que son corps a changé, qu’il s’est allongé, creusé. Quand il la prend dans ses bras, l’innocence des débuts est balayée par le désir naissant pour ce corps qui se forme, qui se presse contre lui, inconscient, en recherche d’affection, pure et innocente. Le monstre en Benjamin a faim. Et le désir une tempête incontrôlable…



UnPur, c’est la longue confession de Benjamin, un aveu et une plongée dans la psyché d’un homme, à présent âgé de cinquante ans, qui se décide enfin à parler à son frère jumeau après quarante ans de silence. Car bien plus que de connaître les raisons qui l’ont mené devant une cour de justice, ce qui tient le lecteur en haleine c’est la raison pour laquelle, alors que sa vie précédente n’était que bonheur, Benjamin n’est pas retourné dans sa famille après sa fuite. Et quand celle-ci nous est enfin dévoilée, elle révèle toute la pureté et la naïveté d’un enfant de huit ans dans le corps d’un homme de cinquante ans dévoré par une culpabilité indépassable. UnPur, un rapprochement entre l’article et le substantif, pour nous faire entendre le déchirement de Benjamin : un pur, l’enfant innocent dont on a volé l’enfance, et un impur, l’être contaminé par le Gargouilleur, aux pulsions malsaines auxquelles il ne résiste que difficilement.



Dans une langue froide et clinique, Benjamin nous raconte le parcours d’un être brisé, d’une enfance qui s’est arrêtée trop tôt, trop violemment. Et de l’adulte que l’on devient, prisonnier entre la culpabilité et le monstre que l’on sent en soi. C’est aussi le récit d’un égoïsme, car dans sa douleur et sa souffrance, Benjamin oublie celle de son frère ; comment même pourrait-il la concevoir, l’imaginer ? Car le Gargouilleur n’a pas seulement détruit un être, mais toute une famille. On en a quelques bribes à travers la confession de Benjamin, des faits qui lui sont parvenus par Julien, qui avait tenté de renouer le contact mais qui s’était cogné à un mur de silence, presque d’indifférence. À la réalité sombre de Benjamin, à l’obscurité qui abrite son âme, succède alors la réalité amère de Julien, une dernière voix déchirante, celle de l’homme à qui l’on a aussi arraché brutalement son enfance, son insouciance, et qui a affronté seul les conséquences de l’enlèvement de son jumeau.



UnPur est le roman de l’indicible. Un texte qui aborde un sujet sensible, et qui évite l’écueil du manichéisme. C’est avec une certaine subtilité qu’Isabelle Desesquelles nous décrit l’âme humaine et ses tourments. La lutte de Benjamin contre lui-même est puissante et épuisante. Jusqu’au bout, le lecteur marche sur un fil et risque de basculer dans le vide : la confession de Benjamin est-elle réelle, les ellipses et les nombreux retours en arrière peuvent nous faire douter. Benjamin assouvit-il les fantasmes malsains qui le traversent ou imagine-t-il son parcours criminel pour mieux matérialiser le monstre qu’il croit être devenu ? Est-il condamné, jusqu’à la fin, à guetter, dans une attente interminable, suppliciante, le moment où il deviendra lui-même un voleur d’enfance ?
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Je voudrais que la nuit me prenne

C’est un avis que j’écris sur le vif, parce que je suis mi figue, mi raisin. Je n’arrive pas à savoir si j’ai aimé ou non ce roman. J’ai été émue oui mais gênée aussi.



Ce livre raconte l’histoire de Clémence, petite fille de 8 ans. Elle nous raconte sa vie, ses parents, l’école avec son père comme instituteur, sa tortue qu’elle décide de nommer trottinette. Ce livre nous parle d’amour, de famille, d’enfance, de découverte, de premier amour mais aussi de perte, de douleur et de deuil.



Certains passages m’ont beaucoup touchée de part leur beauté et leur justesse. Et d’autre ont installé un climat malaisant et encore maintenant je cherche à comprendre leur place dans le texte.



Clémence baigne dans un univers enfantin à la hauteur de ses huit années de vie et en même terriblement adulte. Certains de ses souvenirs ne correspondent pas en mon sens à son âge et pourtant je ne suis pas prude.



Je pense que je suis passée complètement à côté à cause de quelques lignes dont je cherche encore l’utilité.



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UnPur

Avec « UnPur », Isabelle Desesquelles explore l’arrachement d’un gamin à son jumeau et à sa mère par un prédateur pédophile. Impitoyable.
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UnPur

À l'âge de 8 ans, Benjamin, en vacances avec sa mère et son jumeau Julien, est enlevé. Plus de quarante ans plus tard, c'est son procès qui se déroule, mais pour quel crime ?



Benjamin se lance alors dans un long monologue adressé à son frère Julien, lui racontant la fin de son enfance, ses errances durant ces dizaines d'années.

De manière parfois détournée, parfois crue, Benjamin raconte l'horreur, l'indicible, l'inimaginable.

Cependant, malgré le sujet extrêmement poignant, une enfance interrompue de la manière la plus sauvage qui soit, je n'ai pas adhéré au propos de Benjamin, je suis restée complètement à distance. J'étais émue par la détresse de l'enfant mais l'adulte de 50 ans qui nous la livre m'a mise extrêmement mal à l'aise.
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UnPur

Isabelle Desesquelles relate la séquestration d’un enfant enlevé par un prédateur sexuel et suit sa trajectoire pendant quarante ans. C’est un roman qui se lit en apnée, et pourtant plein de souffle. Un roman impossible à lâcher et dont on sait qu’il poursuivra son lecteur une fois ses pages refermées.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Les hommes meurent, les femmes vieillissent

Un livre fin et humain, invitant l'une après l'autre les femmes d'une même famille à nous confier quelques mots très beaux.

Chacune est présentée avec une fantaisie brouillonne et attachante, un pêle-mêle de leurs petits trucs rien qu'à elles, passant du coq à l'âne et les rendant tellement vivantes.

J'avais été bêtement éloignée de ce livre en raison de sa couverture (hideuse à mon goût) et du titre (d'une mélancolie aux semelles de plomb), mais , tout faux, l'intérieur en est l'exact contraire.



Un monde de bienveillance, où l'on se sent bien, chacun est relié aux autres, soit par la chance extrême de l'amour, soit par l'attention, le sens du lien. Les drames d'une vie passent enroulés dans ce courant de mains ouvertes et de bras tendres.

C'est beau. Certains passages m'ont bouleversée.



J'adore définitivement cette auteure !
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UnPur

Le livre est addictif mais trop court et pas assez développé à mon goût, donc dommage...
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UnPur





Il y a longtemps que je désirais lire un roman d'Isabelle Desesquelles, NetGalley et les Editions Belfond m'en ont donné la possibilité et je les en remercie.



Il suffit de 3 minutes pour qu'un enfant disparaisse, c'est ce qui arrive à Benjamin, il est enlevé par celui qui sera nommé le Gargouilleur, lors d'un séjour à Venise avec sa mère et son frère jumeau Julien.

40 ans plus tard nous nous retrouvons au procès de Benjamin, que s'est-il passé pour que la victime devienne coupable?

Benjamin nous raconte son histoire afin que nous découvrions le parcours qui l'a emmené jusqu'à ce tribunal.

C'est une histoire terrible, sordide, poignante qui émeut et fait froid dans le dos.

Si ce livre nous reste en mémoire pour l'intensité de son histoire, j'avoue que je n'ai pas accroché à l'écriture de l'auteure. Elle mêle imaginaire et réalité, rêve et réel sans que l'on sache vraiment ce qu'il en est.

On est aussi perdu par l'absence de repère dans le temps, il m'a fallu quelques fois revenir en arrière pour comprendre qui parlait et à quel moment on se situait.

Ce fut du coup une lecture un peu laborieuse.



Ce roman est à lire c'est sur ne serait-ce que par son sujet douloureux et je ne peux que le recommander même si personnellement l'écriture de l'auteure ne m'a pas accrochée du tout.



#Rentreelitteraire2019 #NetGalleyFrance


Lien : https://delcyfaro.blogspot.c..
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UnPur

Un roman extrêmement glauque, qui relate l’histoire de Benjamin, enlevé à l’occasion de vacances à Venise en compagnie de sa mère et de son jumeau Julien. De 8 ans à 12 ans, il sera sous la coupe d’un monstre surnommé Le Gargouilleur qui, outre les viols et les mauvais traitements en fera son complice pour enlever d’autres enfants destinés à être vendus.L’histoire alterne entre le présent, où Benjamin, 50 ans, est jugé pour un crime dont on découvre la nature en fin de volume, et des flash-backs relatant son parcours depuis l’enlèvement : fuite à l’âge de 13 ans, errance, rencontre de “la veuve blonde”, qui en fait son amant lorsqu’il a 20 ans, attirance combattue pour Marie, fille adolescente de la veuve, puis plus tard, au Yucatàn, la vie avec Naïa et Jaci, ainsi que leur fille Regia dont il a assisté à la naissance. Tout au long du roman on retrouve cette obsession malsaine du héros pour les très jeunes filles, décrite complaisamment, à tel point que je me suis sentie très mal à l’aise pendant la lecture. De plus je n'ai pas du tout aimé le style de la narration, que j'ai trouvé erratique, avec de longues envolées, mais en même temps une froideur glaçante dans la description d'actes criminels. On ne peut pas prendre de la distance, mais on n'a pas envie de "rentrer" dans l'histoire. Ce livre m'a été proposé dans le cadre d'une présélection pour un prix littéraire à destination de lycéens du professionnel, j'ai voté contre, même si l'auteure a été primée pour un autre ouvrage (prix Fémina des lycéens 2018)
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UnPur

Ils sont jumeaux. Ils s'appellent Benjamin et Julien mais leur maman qui les élève seule, les appelle Benjaminquejetaime et Julienquejetaime. Ils ont 8 ans. Ils sont en vacances à Venise.

Ils sont deux pour affronter le monde, deux à côté de leur maman extravagante et solaire qui les dévore d’amour.

Mais en quelques minutes ils ne font plus qu'un. Séparés. Séparés à cause du Gargouilleur, ce monstre pédophile qui a enlevé Benjamin cet été 1976.

40 ans plus tard, on retrouve Benjamin sur les bancs du tribunal.

De victime, il est passé à accusé... de quoi ?

A travers ce livre écrit à la premère personne, Benjamen explique à son frère, Julien, ce qui s’est passé.

J’ai aimé retrouver la plume singulière de Isabelle Desequelles, qui encore une fois se penche sur l’absolue, la pureté de l’enfance et sur ces instants où tout bascule. Comment l’unpur peut être saggagé par l’impur, comment quelques minutes suffisent pour passer de l’âge d’or de l’enfance à celui de l’enfer. Elle s’interroge sur l’impact d’un drame sur nos vie. De ce que l’on fait de ça, de cette horreur que l’on porte en nous, de l’emprise des grands sur les tous petits… comment on survit, la place de la puissance de l’imaginaire et des mots des autres (Rimbaud)…

J’ai lu d’une traite ce livre. En hapnée certes, mais d’une traite tant l’écriture poétique de Isabelle Desequelle est addictive. J’ai rencontré des passages absconds au contours un peu flou, mais ces derniers m’ont soulagée car ils contrebalançaient avec d’autres passages très durs. J’en ai aimé la construction morcellée en puzzle, dont toutes les pièces assemblées à la fin du roman permettent un vision globale de cette histoire tragique. Une lecture qui ne me laisse pas indemne.





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UnPur

J'ai découvert cette auteure il y a quelques semaines avec le livre "Je voudrais que la nuit me prenne", je l'avais déjà adoré ! J'ai pris plaisir à lire à nouveau un livre que j'ai fortement apprécié. C'est un style d'écriture touchant et bouleversant que je conseille fortement!
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UnPur

40 ans après son enlèvement par un homme qui a abusé de lui alors qu'il avait 8 ans, Benjamin raconte à son frère jumeaux, lors de son procès, ce qu’a été sa vie.

Difficile de dire qu’un livre à l’histoire aussi terrifiante, à l'atmosphère aussi malsaine où les enfants sont sexués m’a plu. J’ai été moi-même surprise d’apprécier de sortir de ma zone de confort pour être mise mal à l’aise et ce, grâce au talent de l’écrivain.

Dans un premier temps, Benjamin raconte comment il a subi en tant que victime puis comment il a aidé son ravisseur à enlever d’autres enfants.

On écoute l’adulte qui est resté enfant et dont les propos oscillent entre réalité et imagination.

Le contexte d’un procès amène le questionnement, pourquoi ne s’est -il pas sauvé? dans quelle mesure peut-on lui accorder des circonstances atténuantes pour ses actions en tant qu’adulte ?

On en apprend lentement de plus en plus sur cet enfant qui s’est accroché durant 40 ans aux souvenirs de sa mère et de son frère. J’ai trouvé la plume très juste, très fine pour donner vie à ce discours d’enfant brisé. S’il y a de la tendresse dans les souvenirs d’enfance, elle ne fait que rendre plus abominable de ce que vit cet enfant.

La lecture a été difficile mais non parce que je n’ai pas aimé le livre mais parce que l’auteur réussit à nous embarquer dans ce terrible procès de la victime, à nous angoisser, à nous prendre à la gorge avec toute l’affection de cet enfant pour sa mère, pour son frère, ses espoirs d’être sauvé, sa détresse, son impuissance.

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UnPur

" A huit ans, ce qu'un grand te dit, tu le crois "



Août 1976. Deux vrais jumeaux de huit ans, Benjamin et Julien, sont en vacances avec leur mère à Venise. Benjamin est enlevé sur la place St Marc par un homme qu'il va surnommer le "Gargouilleur" puis séquestré par ce pédophile. Pourquoi lui? Pourquoi pas son frère jumeau?



Bientôt se produit l'inconcevable lors de la première visite du monstre dans sa chambre le soir de Noël " A huit ans, je n'ai pas d'images, pas de mots, mais je sais". Benjamin deviendra la proie de son bourreau qui sera parfois capable de gestes de gentillesse. " Je m'exécute, je suis son pantin désarticulé", " Je n'ai pas pu aller contre la tourmente, m'y opposer. En me mettant dans son courant, en me laissant entraîner, j'avais une chance". Après l'avoir abusé, cet homme va le transformer en appât pour attirer d'autres enfants. Huit ans plus tard Benjamin parvient à s'échapper mais il découvre qu'il a des pulsions sexuelles inquiétantes...



Ne pas avoir essayé de s'enfuir fait-il de lui le complice de son bourreau ? Être une sorte de prisonnier consentant le rend-il responsable des monstruosités que son ravisseur lui fait faire? Quel homme peut-il devenir après avoir eu cette brisure dans son enfance? Sera-t-il contraint toute sa vie de lutter contre ses pulsions, ses obsessions nées de ces années de malheur ? "C'est cela qui me restait, qui m'attendait? Penser systématiquement à mal toute la vie à vivre?"



" Je suis le fantôme d'un pauvre enfant.

Quelle sorte d'homme cela fait ?"



Quarante ans plus tard s'ouvre le procès du ravisseur mais pourtant c'est Benjamin qui est sur le banc des accusés... Comment et pourquoi se retrouve-t-il là ?



Isabelle Desquelles signe ici un grand roman en abordant à nouveau un thème terriblement angoissant pour des parents. La force de cette histoire est qu'elle est racontée par la voix de Benjamin, l'auteure parvient à nous mettre dans la peau de cette victime, à retranscrire son malaise face à ce qu'il est devenu et à disséquer ses émotions ambivalentes. J'ai aimé son économie de mots pour dire l'indicible sans aucune complaisance ni aucun voyeurisme. J'ai aimé la construction très habile du roman qui mène le lecteur de rebondissement en rebondissement entre rêve et réalité. Le sujet est certes dérangeant et la lecture est par moments éprouvante mais l'écriture nous envoûte par une poésie et par une musicalité qui nous bercent.

Un roman qui bouscule où l'auteure explore avec subtilité comme avec son précédent roman "Je voudrais que la nuit me prenne" la question de la perte de l'enfance, de la perte de l'innocence avec infiniment de finesse et de sensibilité. Une perte qui concerne à la fois Benjamin et Julien, deux jumeaux à l'enfance volée. Un roman lu en apnée jusqu'au magistral dénouement. Quel talent !
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UnPur

UnPur.

Un livre dramatique et merveilleux.

L'effroi se mêle à la prose fabuleuse d'Isabelle Desesquelles, et c'est mon cœur de mère qui s'est retrouvé en apnée.

Certains passages sont très durs mais ils sont contrebalancés par la plume merveilleuse de l'autrice, qui décrit l'indicible et l'horreur, de toute beauté.

J'ai peur d'en dire trop, de dévoiler le fond de l'histoire. De révéler pourquoi.

Mais j'ai encore la plume avec Benjamin, ce petit garçon, car finalement, a-t-il vraiment grandi depuis son enlèvement en Italie, alors qu'il n'avait que huit ans ? Et pourquoi lui, et pas son frère jumeau ?

On frôle l'abîme avec lui, qui nous livre son histoire, par le biais de ce livre écrit comme une lettre à son frère, bien des années après le drame.

Je suis émue par tant de délicatesse dans le propos.

Avec l'impression que Benjamin est là, quelque part, peut-être un voisin.

La déchirure est féroce et meurtrière, surtout lorsqu'il ne suffit que de trois minutes pour détruire une famille, un socle. Car qu'y a-t-il de pire que la mort, à part l'absence et l'inconnu... Cette douleur invisible qui ronge l'existence alors que nous ne sommes déjà plus.

On s'accroche aux souvenirs.

On les voit défiler, sur les murs, dans la tête et les écumes. Mais

Le cœur ne répond plus. Alors on les regarde, les mains dans les poches et les yeux baissés. Écartelé, martelé, derrière une vitre infranchissable.

UnPur.

La belle littérature, c'est écrire l'ignominie avec magnificence.

Isabellequejetaime.
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UnPur

Benjamin n’est qu’un jeune garçon, lorsque, lors d’un séjour à Venise auprès de sa mère et de son frère jumeau Julien, il se fait séquestrer par celui qu’il nommera Le Gargouilleur. Il y subira les pires sévices, allant jusqu’aux abus. Quarante ans plus tard, le lecteur retrouve Benjamin assis au tribunal sur le banc des accusés. Que s’est-il passé ?



Voilà l’un des romans les plus éprouvants que j’aie eu à lire récemment. L’histoire de Benjamin m’a tout simplement révoltée et bouleversée. J’ai éprouvé une sensation contante de malaise lors cette lecture. J’ai été mal tant c’est rude à lire.



Et pourtant, j’ai cependant plusieurs bémols à émettre. J’ai eu une réelle difficulté à adhérer à la plume d’Isabelle Desesquelles, que j’ai trouvée trop chirurgicale, laissant peu de place à l’émotion. Certains passages m’ont semblé obscurs, j’ai dû m’y reprendre à plusieurs reprises pour comprendre ce que je lisais, et à quelle époque on se trouvait, tant il manque d’indications temporelles. Il a fallu à chaque fois un temps de réflexion pour que j’intègre bien le moment auquel se déroule l’action.



Si la plume de l’auteure est indiscutablement belle, j’ai eu beaucoup de mal pour ma part. J’y ai retrouvé beaucoup de digressions et le style m’a paru parfois trop onirique. Malgré tout, et c’est incontestable, Isabelle Desesquelles a remarquablement bien construit ses personnages, notamment celui de Benjamin.



J’attendais probablement beaucoup plus de ce roman, mais cela n’en reste pas moins une très bonne lecture. Ce roman coup de poing ne peut pas laisser le lecteur indemne et on ressort éprouvé de ce livre.


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UnPur

Ils sont jumeaux.

Ils s'appellent Benjamin et Julien mais entendez plutôt Benjaminquejetaime et Julienquejetaime quand leur maman les appelle.

Ils ont 8 ans.

Ils sont en vacances en Italie, à Venise.

Ils sont deux pour affronter le monde, deux à côté de leur extravagante maman.

Mais tout à coup, ils ne sont plus qu'un.

Séparés.

Séparés à cause du Gargouilleur, cet homme qui a enlevé Benjamin cet été 1976.

40 ans plus tard, on retrouve Benjamin sur les bancs du tribunal.

De victime, il est passé accusé... de quoi ?

Il nous l'explique, plus exactement, il l'explique à son frère, Julien, qui lui aussi cherche à comprendre...



Un roman addictif, impossible à lâcher.

Un roman qui vient nous interroger : quel homme devient-on quand on a vécu en captivité, sous la coupe d'un Gargouilleur ? Que ferions-nous par amour ?

Jusqu'aux derniers mots de ce roman, on est captivé, subjugué par ce récit de vie, par cette histoire de Benjamin... et de Julien.

Un coup au cœur pour ce roman coup de cœur.



Il y aurait tellement à dire sur ce roman mais il vaut mieux taire ces mots pour laisser aux futurs lecteurs découvrir toute l'ampleur de ce roman...

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Je voudrais que la nuit me prenne

Ce livre me cueille à l'âme. Il souffle et anime exactement ce qui me travaille depuis que je suis mère. Depuis que j'ai mis « au monde la mort », le sujet me pétrifie. Chaque nouveau pas vers le deuil a résonné en moi. Ajouter la responsabilité d'une vie sur terre c'est aussi risquer de la perdre et par là même condamner l'amour incommensurable.

Submerger par une peine immense et impossible à confondre, ce père trouve des parades pour continuer à faire face. Vivre pour que sa fille ne soit pas totalement engloutie par l'oubli. Invoquer l'imaginaire pour refuser l'abîme et ne pas être soi-même, avaler par la nuit.

Isabelle Desesquelles trouve toujours les mots pour conter les sujets sensibles avec élégance et justesse.


Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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UnPur

Après avoir été couronnée du prix Femina des lycéens en 2018 pour son roman Je voudrais que la nuit me prenne, Isabelle Desesquelles revient en librairie avec UnPur, chez Belfond dans la collection Pointillés, en pleine rentrée littéraire 2019. L’occasion pour l’auteure de poursuivre sa quête littéraire dans le monde de l’enfance, sa quête vers les lumières et les ombres de cette période de la vie. Une confirmation ?



# La bande-annonce

Garder ce qui disparaît, c’est l’œuvre d’une vie. C’est notre enfance.

Benjaminquejetaime et Julienquejetaime, c’est ainsi que leur mère les appelle. Tous les trois forment une famille tournesol aux visages orientés vers le bonheur. Le destin en décide autrement quand un inconnu pose les yeux sur les jumeaux, se demandant lequel il va choisir.

Quarante ans plus tard s’ouvre le procès du ravisseur, il n’est pas sur le banc des accusés, et c'est sa victime que l'on juge.

Quand l’enfance nous est arrachée, quel humain cela fait-il de nous ?

De l’Italie – Bari et Venise – au Yucatán et ses rites maya ancestraux se déploie ici l’histoire d’un être dont on ne saura jusqu’au bout s’il a commis l’impardonnable.

À sa manière frontale et poétique, Isabelle Desesquelles joue avec la frontière mouvante entre la fiction et le réel, et éclaire l’indicible.

Roman de l’inavouable, UnPur bouscule, envoûte et tire le fil de ce que l’on redoute le plus.



# L’avis de Lettres it be



Isabelle Desesquelles poursuit son sacerdoce. Celui de sonder l’enfance, d’explorer ces territoires à jamais perdus, ces eaux tantôt lumineuses tantôt ténébreuses. Avec UnPur, l’exploration se poursuit, au plus profond des ombres et des nuages. Cette fois, on fait la connaissance d’un couple de Remus et Romolus promis au bonheur. À moins que tout ne se transforme très vite en enfer pavé de mauvaises intentions… Mais dans quel cœur brûlent les flammes quand tout n’est que cendres autour de soi ?



Le Room d’Emma Donoghue, un En attendant Bojangles qui aurait sombrement forniqué avec le Lolita de Nabokov, le récent Animal de Sandrine Collette la touche polaresque en moins… On a l’impression multiple de croiser bon nombre de livres différents dans cet UnPur que nous propose Isabelle Desesquelles. Au fil des pages, après avoir apprivoisé l’écriture de l’auteure, ce mélange de poésie et de froideur, un constat se fait : le voyage va être chaotique. Qui est qui ? Quoi est quoi ? Quelle sensation est la bonne ? Où sommes-nous dans un livre qui ne se dit jamais vraiment ? Le très agréable regret d’être promené par un livre.



Il y a de l’ombre dans ce roman, beaucoup d’ombre. De l’ombre autour de la question de l’identité, de ce qui contribue à faire ce que nous sommes au début et tout au long de notre vie. Pour son neuvième roman, Isabelle Desesquelles investit de difficiles travées : l’enfance, l’errance, la mort et le pire des crimes. Tout à la fois. À l’heure de la condamnation hâtive et connectée, à l’heure où la nuance n’est qu’un vieux souvenir poussiéreux, UnPur questionne. De quel côté des barreaux sommes-nous les plus libres ?



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