Isabelle Lagarrigue

Je viens rarement ici parce que je n'ai pas envie de créer de nouveaux souvenirs sans elle, qui engloutiraient les autres. Chaque fois que je pénètre dans cette maison, des moments du passé surgissent et me font autant de mal que de bien.

Quand une fille obèse mange une glace ou un hamburger, on la juge. - Page 35

Je veux revenir en arrière, quand il était 10h09 et que ma vie était normale.
Je veux revenir en arrière et enlever ce passage-là.
Je veux revenir en arrière. Je promets que je serai sage tout le reste de ma vie.

Il y a des gens qui sont fait pour rester dans ton cœur, mais pas dans ta vie.

Il y a un moment où tu dois arrêter de traverser des océans pour des personnes qui ne sauteraient même pas par-dessus une flaque pour toi - Page 118

Les phrases blessantes s'infiltrent en nous comme des échardes sous la peau. Parfois elles s'en vont seules, le corps s'en débarrasse, réaction immunitaire salvatrice, mais souvent elles s'accrochent, s'enfoncent un peu plus profondément chaque jour, deviennent douloureuses.
Alors, on s'échine à les déloger quitte à garder des cicatrices et à en laisser un bout à l'intérieur. Un tout petit bout de rien du tout dont on se dit qu'il finira bien par se dissoudre si on n'y pense plus. Mais ça ne fonctionne pas toujours... On se croit guéri, pendant des jours, des mois, des années, et puis soudain la douleur revient, lancinante, impossible à ignorer.

On ne choisi pas sa famille, mais on peut se choisir comme famille.

La vie ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie - Page 46

Aucun sourire ne vient éclairer son visage impassible. C'est peut-être pour cette raison que ses yeux ne s'éclairent pas. Nos yeux sont le reflet de nos émotions. Alors sans émotions, comment pourraient-ils héberger des reflets ?

Chaque humain mène un combat intérieur dont le reste du monde ignore l'intensité.

Doan a été mère trois fois.... Aussi, elle sait exactement que depuis quelques jours, Romie cache quelque chose et qu'elle ne se confiera pas. Romie intègre, digère, assimile ses émotions. C'est comme ça qu'on est éduqué dans la famille Miller, on maîtrise les sentiments.

On ne choisit pas sa famille mais on peut se choisir comme famille.

[…] je m'empare de ma perforatrice. Alors que j'appuie dessus, je me dis que c'est exactement ce que j'ai ressenti lorsque ma mère est morte quand j'avais vingt ans. On a pris mon cœur pour faire un trou dedans. Un trou béant dont le diamètre ne rétrécira jamais. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut plus vivre avec, qu'il ne sait plus pomper le sang, mais qu'on est irrémédiablement changé. C'est irréversible.
Quoi qu'il se passe, le trou, le vide, l'absence seront toujours là.

- Tu veux que je partage avec toi ma théorie sur les liens du sang ? demande-t-il.
l'acquiesce.
_ Stendhal disait : Malgré les liens du sang, on peut appeler étrangère une personne qui ne sait rien de nos intérêts les plus chers et que l'on ne voit qu'une fois par an.

Les non-dits dans les familles causent des dommages irréversibles - Page 64

J’ai mal... dit le Cœur. Tu vas oublier... dit le Temps. Mais je vais toujours revenir... dit la Mémoire.

Quand elle ne va pas bien, elle s’habille en sombre, et quand elle est heureuse, elle met de la couleur ou des imprimés. C’est la seule fille que je connaisse qui porte des skinny orange et vert ! Son apparence est ainsi en phase avec son intérieur émotionnel. Elle dit que ça complique moins les relations, que c’est plus naturel, que comme ça, tu n’as pas besoin de faire semblant d’être joyeuse si tu ne l’es pas.

On s'est promis de penser aux autres avant de penser à nous. Ne jamais devenir quelqu'un d'égoïste qui ne voit pas à quel point les gens autour de lui sont dévastés.

C'est le propre de la nature humaine, j'imagine. On reste bloqué sur ce qui nous a heurté plutôt que sur ce qui nous a fait avancer.

Le contraire du rire, ce n'est pas le sérieux, c'est la réalité.