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Critiques de Isabelle Marrier (41)
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Le silence de Sandy Allen

L'espoir n'est pas pour elle, avec tout ces regards et pas un seul pour l'aimer.



Pour un regard indulgent, l'Américaine Sandy Allen, la plus grande femme du monde (2,32 m) peut quand même compter sur Ma, sa grand-mère qui à la place de sa fille volage a toujours veillé sur elle. Sur Fellini qui la sublimera dans son très controversé et onirique Casanova, ainsi que sur son assistant, Gérald, qui racontera quarante ans après : « Elle me serre le cœur. Une douceur si immense et si passive, que peut-elle devenir ? On aurait envie qu'elle vous prenne dans ses bras, s'y blottir indéfiniment. Elle serait une Sainte Vierge dont le manteau est un abri pour les pécheurs, chaque mortel. » Enfin Sandy peut aussi compter sur Isabelle Pestre qui de son écriture profonde a su magnifiquement lui redonner, au delà de la mort, son émouvante humanité si souvent bafouée.



Merci à Babelio et aux Éditions Flammarion pour cette belle lecture.
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Celle qui n'y était pas

Une écriture délicate et intime pour nous parler d'un deuil et le temps venu de réveiller les ancêtres morts pour trouver l'origine de l'héritage des malheurs. Alice vient de mourir et sa fille décide d'ouvrir l'armoire des secrets dans la maison familiale. Elle va y rester quelques jours avec Louise, sa fille enceinte qui réclame les causes de son histoire.



Une transmission générationnelle sur fond de guerre, d'amours interdites, de ménage à trois et surtout d'une certaine emprise familiale. Trois familles en une où je me suis perdue tout au long de l'histoire. La principale victime est la fille d'Alice, la narratrice, qui a reproduit, ou pas, selon si l'on est sensible à la psychogénéalogie, le malheur. Les souvenirs restent entre le réel et l'imaginaire ancré, le rêve et les récits des différents personnages.



J'ai été plus sensible à la fin de l'histoire.
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Le silence de Sandy Allen

Sandy Allen était une américaine que le Guinness book des records a homologuée comme la femme la plus grande du monde (2 mètres 32), dans les années 1970. Elle a vécu 53 ans, ce qui lui a permis de connaître successivement deux mondes : d'abord un monde où elle a notamment gagné sa vie comme « freak » auprès de qui les visiteurs des chutes du Niagara pouvaient satisfaire leur curiosité en posant toutes leurs questions (regardez la vidéo sur youtube où on la voit expliquer tranquillement qu'on peut tout lui demander car elle a déjà tout entendu, depuis des questions sur sa vie sexuelle jusqu'à la taille de ses brosses à dents) ; puis dans notre monde actuel, où elle a perçu des allocations et récité un texte, « it's OK to be different », devant toutes sortes de publics, notamment des écoliers. Un texte respectueux, politiquement correct, émouvant ; il est reproduit dans le livre.



Au fil des pages, Isabelle Marrier illustre puis propose une lecture contre-intuitive très intéressante de ce texte, et de ce passage d'un monde à l'autre. Elle suggère que Sandy Allen trouvait sa « raison d'être » plutôt dans le premier monde. Freak, certes, mais pouvait-elle choisir autre chose que d'occuper ainsi l'espace et de fasciner celles et ceux qui croisaient son chemin ? Le texte « it's OK to be different » traduisait-il sa pensée, ou celle que nous voudrions qu'elle ait ? Qui est le freak de qui, quand on demande à quelqu'un de dire ce qu'on a envie d'entendre, si possible en nous tirant des larmes, avant de se retirer discrètement de la scène ?



Certes, it's OK to be different. Mais alors, vraiment OK, OK jusqu'au bout, quitte à déranger : OK, le droit d'exprimer sa colère d'être différent ; OK, le droit d'exprimer sa souffrance d'être différent ; OK, le droit de ne pas rester pudiquement dans son coin au prétexte qu'on ne peut pas ne pas fasciner et incommoder par sa différence ; OK, le droit de dire « je » et de ne pas seulement parler la langue de la norme…



Isabelle Marrier part de ces constats politiquement incorrects pour aller à la rencontre des ressentis intimes de Sandy Allen, qui « a toujours fait ce qu'on attendait d'elle », ne s'est jamais exprimée, a quitté la projection du film de Fellini où elle apparaissait parce qu'elle n'avait pas envie d'être exhibée, ou peut-être parce qu'elle n'avait pas envie d'être reconnue pour ce qu'elle n'était pas, ou peut-être encore parce qu'elle aurait voulu avoir le choix d'être dans la norme. Isabelle Marrier précise bien que c'est sa lecture personnelle, et qu'on peut en avoir d'autres : mais elle s'engage, et nous oblige à nous confronter à des questions dérangeantes, mais fondamentales.



Merci au Cercle littéraire de la Fnac, qui m'a fait découvrir ce livre.
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Le reste de sa vie

Ca y est, c’est enfin le dernier jour à la Xenon pour Délia. Elle va pouvoir profiter de son congé parental pour prendre soin de ses filles, partager plus de temps avec elles et chasser cette fatigue extrême qui l’empêche de faire tout ce qu’elle voudrait. Elle va enfin pouvoir être une mère modèle et s’occuper pleinement de sa petite dernière, son bébé, son amour.





Mais ce jour-là, rien ne va se passer comme prévu pour Délia. Les filles sont en retard à l’école, elle a oublié de s’occuper du goûter, Jérôme rechigne à lui laisser la voiture et en profite pour la rabaisser et lui montrer tout le mépris qu’il a pour elle. Le siège auto de la petite a changé de place, elle va être en retard chez la nounou, puis au boulot. Et quelle chaleur, mon dieu, quelle chaleur ! Délia se laisse complètement débordée par ses angoisses, ses contrariétés, sans se rendre compte du drame qui se joue sous ses yeux…





« Le reste de sa vie » est un court roman qui se lit d’une traite et que j’ai refermé les larmes aux yeux tant j’ai été bouleversée ! Isabelle Marrier nous raconte vingt-quatre heures de la vie d’une femme ordinaire, qui doit jongler entre les biberons, les couches, la nounou, les activités des petites, les reproches d’un mari frustré et son boulot. Une journée dans la peau d’une mère épuisée, d’une femme à bout de forces qui tient le coup car elle sait que tout va changer, que la libération est proche. Une femme dont la vie va basculer parce qu’elle n’aura pas vu les signes qui étaient juste sous ses yeux.





Au fur et à mesure que le récit avance, l’auteur sème des indices qui pourraient faire que le drame soit évité mais qui restent sans cesse ignorés. Les chapitres sont courts, le rythme rapide et la tension monte de plus en plus jusqu’à se libérer dans un final qui laisse le lecteur sans voix. Un roman parfaitement maîtrisé, écrit dans une langue riche et percutante, qui heurte, bouleverse et n’épargne personne…
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Le silence de Sandy Allen

Isabelle Marrier nous raconte Sandy Elaine Allen (1955-2008), la plus grande femme du monde (2,32m), la géante exposée dans le Casanova de Fellini. Elle [renverse] ce que je connaissais du féminin et de l'être humain; elle nous donne à voir, à comprendre les souffrances physiques et morales qui ont été les siennes.



« Ses jours se mâchent comme du pain sans sel. Elle brave le monde comme tous les solitaires. Elle n'a pas le choix. Elle ne peut pas se cacher. Elle ne pourra jamais. Toujours, elle rentrera les épaules, fléchira la tête pour franchir les portes et se cogner au chambranle. Elle n'est pas seulement d'une hauteur de colosse mais en possède d'autres attributs, la carrure, la masse, la taille épaisse, la cuisse énorme, la maladresse, la laideur, les mains et les dents larges. Elle est timide et caustique. C'est drôle une géante pour ne pas être triste. »



L'énumération de ce qu'elle savait déjà à vingt ans (pages 100 à 102) est d'une justesse et d'une vérité étourdissante, éblouissante, effrayante.



« [..] Les regards qui ne veulent pas insister. le dessus des portes. [...] Les regards qui insistent et détaillent. le cercle métallique du panier de basket. La vieille dame qui étouffe un cri à son passage. N'être pas attendue pour elle mais pour sa taille. Les affreux éclairs de répugnance à son approche. Son corps décapité dans tous les miroirs en pied. La honte des solitaires. [...] Les larmes, seule. [...] La pitié retenue. [...] L'humiliation. »



Cette lecture enrichit. On y fait l'expérience de la minorité. Et c'est un autre regard que l'on souhaiterait adopter face à la différence, un regard plus sain, moins fuyant, plus tendre, dépourvu de jugement.



« J'écris pour toucher le réel. J'écris pour atteindre l'homme boiteux à travers cette fumée de compassion et de dégoût. [...]Ils ne mendient pas. Ils tendent un miroir à notre intime infirmité, ils nous vendent un retour sur notre pauvreté fondamentale. Autant dire que leurs affaires vont mal. »



À découvrir !
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La onzième heure

Lisbeth, onze ans, vit au milieu d'un monde d'adultes, sans y trouver sa place. Et comment le pourrait-elle sans amour ?

Du coup, Lisbeth se sens obligée de se faire toute petite, discrète, jusqu'à se faire oublier.

Dans sa solitude, elle trouve refuge auprès d'un marginal, et lorsqu’elle disparaît, on sent ses parents plus ennuyés qu'affectés, plus décontenancés que bouleversés.

Sa mère a cette réflexion terrible : "Ce type, quel peut être le genre d'homme qui s'intéresse à une enfant comme Lisbeth ? Elle n'est même pas jolie !" Tout est dit.

J'ai trouvé ce petit livre très touchant, une jolie lecture.
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Le silence de Sandy Allen

Bien après la mort de Sandy Allen, Isabelle Marrier l'a croisée un jour, sur l'écran d'un cinéma (magie du 7ème art !) et l'amplitude de cette femme sur la pellicule de Fellini l'a fascinée.

De la fascination, malsaine, Sandy Allen en a provoqué, bien involontairement. Atteinte d'une tumeur de l'hypophyse générant la libération d'hormones de croissance incontrôlables, cette jeune fille, élevée par une grand-mère bienveillante au fin fond des États-Unis, serait restée anonyme, aurait épousé au mieux un bon gars et fait un ou plusieurs enfants si cette maladie n'avait pas bouleversé sa destinée.

Isabelle Marrier, à son tour fascinée mais sans voyeurisme, avec empathie et douceur, en a fait l'héroïne de son roman. Grâce à la plume bienveillante et sensible de l'auteur, Sandy Allen, ni belle, ni brillante, regagne normalité, profondeur et féminité, elle qui n'a jamais pu connaître l'amour ; quel homme aurait pu serrer dans ses bras cette géante ?.

Merci à la Masse Critique de Babelio et aux Éditions Flammarion de m'avoir permis de découvrir ce roman et cette auteur.
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En cas d'exposition des personnes

Ariane se fait voler son sac à main. Désemparée, elle va dans un bar et prend impulsivement le sac de sa voisine de banquette.

Dans le sac : un bille de train.

Elle décide de l’utiliser. Mais mal lui en prend, elle se retrouve à Mioreira, zone contaminée où des volontaires viennent mettre fin à leur vie.

Une histoire d’anticipation assez complexe très bien écrite.

Le mal de vivre et le sentiment d’inutilité sur terre mènent à des extrêmes et ce programme de fine de vie volontaire organisé par l’état en est une.

Cette zone d’enfouissement de déchets est sordide.

Le sentiment d’inutilité des personnages est déprimant mais correspond à une réalité de notre société où l’on doit absolument être utile, efficace, performant….. sous peine de ne servir à rien.

Je n’ai pas tout à fait saisi le rapport entre le centre d’enfouissement et le programme de fin de vie sur le même site. A approfondir ! !

Une lecture assez dérangeante.

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Le silence de Sandy Allen

Voici mon roman de cette rentré littéraire de janvier.

Dans le roman "Le silence de Sandy Allen", Isabelle Marrier nous narre un roman bien veillant et extrêmement tendre sur la femme la plus grande du monde.

Sandy Allen, née en 1955 comme Bill Gates et Steve Jobs, mesure déjà 1m 87 à 10 ans. Elle subit toutes sortes de brimades, moqueries et autres quolibets de ses camarades. Ils vont même jusqu'à chanter l'hymne du Géant vert, très connus aux Etats-Unis. Mais Sandy Allen ravalera ses larmes et restera bien gentille à ces attaques.

Elle rentrera dans le World Records Book (Le livre des Records) comme femme la plus grande du monde. Maigre consolation pour Sandy mais elle jouera le jeux des interviews et des tournées où elle est exposée comme une bête de foire.

Paradoxalement, elle apprend qu'elle est atteinte de la maladie d’acromégalie : maladie du dérèglement des hormones de croissance

Mais un jour, Fédérico Fellini va la remarquer dans un journal local et va lui composer un rôle pour jouer dans le film qu'il est en train de préparer : "Casanova". Mais va t'elle accepter ? en effet, Sandy n'aime pas se montrer ?

A travers cette histoire vraie, Isabelle Marrier nous conte l'histoire de cette femme marginale mais si humaine. Elle pose le problème des personnes hors normes et leur difficultés à s'insérer dans une société qui n'acceptent pas totalement la différence.

Un roman poignant, lucide et tellement tendre à hauteur de'une femme de 2m32. Une lecture qui fait du bien.



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Le reste de sa vie

Un peu de bla bla pour commencer.

Si vous voyez les livres aux éditions Flammarion, vous savez qu'il y a un important bandeau autour de l'ouvrage qui prend quasi la moitié de la couverture. Je lis le premier paragraphe du résumé et le début du second et je m'arrête là. Au fond j'avais lu ce que je voulais savoir, je n'avais pas besoin de retirer le bandeau pour connaître la suite. Je suis persuadée que ce petit roman va être une très bonne tranche de rigolade. J'imagine déjà l'auteur qui est entrain de lire cette phrase: "une bonne tranche de rigolade."



Platement je n'ai pas du tout rigolé pendant ce roman. J'ai même cru l'abandonner. Je trouve la première partie du roman plate, sans grand intérêt. On ressasse son quotidien, on se plaint un peu tout en gardant le sourire. Delia est fatiguée de sa vie mais elle mord sur sa chique. Ce n'est pas facile dans son couple, ni dans son travail mais allais demain ça ira mieux...

C'est gnan gnan et je n'aime pas.



Et puis il y a ce moment dans le roman. Le temps s'arrête et la seule chose que l'on se dit: "Oh non, pas ça, c'est horrible." Et je dévore le livre. Les phrases niaises prennent un tout autre sens. L'horreur me prend au ventre à chaque mot qu'elle pense ou qu'elle dit. Ses journées, son train train passent sous ses yeux et je commence à crier pour elle: Oh je t'en supplie réagit. Souviens toi! Mais rien jusqu'au tout dernier moment il ne se souvient de rien et puis elle sait, elle se souvient.



Rien qu'en écrivant la critique l'émotion me prend à nouveau à la gorge.

Là je suis excessivement bluffée par l'écriture de l'auteur. Je ne peux rien dire et pourtant je voudrai vous expliquer ce que l'auteur a réussi à faire.
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En cas d'exposition des personnes

Assez dubitative à la lecture du résumé, j'ai été agréablement surprise par ce livre.



Le mal-être et le sentiment d'isolement des personnages sont dépeints avec beaucoup de sensibilité, et tranchent avec la froideur de l'administration qui sacrifie méthodiquement ces "exclus" de la société au nom de l'intérêt général.



Ce livre fait réfléchir à la place de la liberté dans une société (qui pourrait être la nôtre) où tout est sous contrôle et rationalisé, y compris la fin de vie.
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La onzième heure

Comme tous les étés, Lisbeth, 11 ans, va passer ses vacances à Saint-Sernin, en Charentes Maritimes, dans la villa de Tante Irène, au bord de la mer. Ne suscitant qu’indifférence et agacement aux yeux de ses parents, l’enfant se mure dans le silence, la solitude et l’ennui. Jusqu’au jour où sa route croise celle de Micha, un jeune réfugié albanais. Micha n’est pas un adulte comme Lisbeth en a l’habitude : il s’intéresse à elle, l’écoute avec attention. La Onzième Heure serait-elle enfin arrivée ? Aïdée, la vieille femme bossue du village, lui a conté cette parabole, celle de la patience récompensée. Mais Lisbeth le sait aussi, quand l’attente s’incarne enfin, le danger guette, en filigrane. Dans la suspension de l’instant, flamboie déjà la promesse délétère d’un « bonheur rouge »…



« La Onzième Heure » est un roman magnifique et très juste sur le thème de l’enfance. Isabelle Pestre s’attache à une enfant de 11 ans qui se heurte à l’indifférence cruelle des adultes, ses parents en premier lieu. L’auteure vient dire, à l’endroit même où Lisbeth ne le peut, ne le sait, ses souffrances.

« Après le déjeuner, elle revient dans l’embrasure de la porte-fenêtre, au bord du jardin, et secoue la tête pour dissiper son chagrin. Sa vie est hérissée de malheurs minuscules. Lisbeth s’écorche aux paroles de ceux qu’elle aime ; aussi s’exerce-t-elle vaillamment à l’oubli pour vivre malgré tout. Malgré elle. » (p. 14)

En termes simples, emplis d’une poésie douce et nostalgique, elle dépeint magistralement les faiblesses et illusions de Lisbeth mais aussi toute sa force, par-delà sa naïveté déconcertante : celle de puiser des ressources en elle-même, même si elles isolent des autres encore plus, celle de s’attacher à un adulte qui semble lui manifester de l’intérêt. Des forces qui portent en elles-mêmes des dangers.



« La Onzième Heure » est l’heure de l’attente qui soudain éclot en fleurs de chair, l’heure aussi où les belles-de-nuit de la Tante Irène s’épanouissent en corolles de lumière quand le jour commence à abdiquer, s’essoufflant en une obscurité qui ralentit les battements d’un monde trépidant.
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Le reste de sa vie

A la naissance de sa troisième fille, Délia décide de prendre un congé parental. Souffler, se consacrer uniquement à ses enfants. Mais aujourd'hui, elle doit retourner à Xénon, l'entreprise basée à Paris où elle travaille. Son mari Jérôme lui reproche que tout désormais financièrement repose sur ses épaules. Délia souvent maladroite qui s'occupe au mieux et avec amour de ses enfants mais ce n'est jamais assez bien pour Jérôme. Comme pour tout le reste d'ailleurs. Ce matin, Délia doit déposer les deux grandes à l'école et la petite chez la nourrice pour se rendre à Xénon. Jérôme a une réunion importante à son travail. Alors déjà elle s'active, se presse, lutte pour ne pas pleurer et cherche du réconfort dans l'idée que ce soir enfin, elle s'occupera pleinement de ses enfants.



Sauf que cette journée ne va pas se dérouler comme prévu. Bien sûr, ses collègues lui ont acheté un cadeau. Elle les entend sans les écouter : les remarques sur ses vacances, sur ce temps qu'elle va passer hors de ces murs. Elle a rangé son bureau et fait ses cartons. Pendant ce temps, Jérôme ne pense qu'à sa réunion et qu'à épater la galerie de ses supérieurs et de ses collègues. Des vies tristement modernes et un couple dont les chemins se sont séparés au fil des années. Isabelle Marrier esquisse les tensions, les remords avec une écriture belle, sensible qui vrille le cœur. Et ce avec une économie des mots.

On se prend, impuissant, en plein figure la détresse de Délia Et plus on avance dans ce roman, plus on a la gorge qui se serre d'émotions face au drame inéluctable qui se prépare.

Ce livre m'a touchée-coulée…
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Le silence de Sandy Allen

Une biographie romanesque bouleversante de la plus grande femme ayant jamais vécu. Sandy Allen mesurait 2m32, ce qui ne simplifie pas la vie et suscite la moquerie. Pourtant, elle ne s'est jamais plainte et a cherché à vivre de son mieux avec ce corps. Isabelle Marrier engobe l'histoire de Sandy Allen dans une réflexion sur la différence et le rejet de l'autre, sur les canons qu'impose la société.
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La rencontre

Je remercie Libfly et Furet du nord de m’avoir permis de lire cet ouvrage dans le cadre de leur opération « On vous lit tout ! Presque tout ».



Cette lecture m’a profondément ennuyée. À aucun moment je n’ai été intéressée par ce que j’ai lu. Le plus grand avantage de ce roman c’est qu’il est court, du coup, il est vite lu et on peut passer à autre chose. Ce sont des mots durs, c’est vrai. Il ne fait aucun doute que je ne suis pas le bon public pour ce genre de livre.



Marie ne m’a inspiré aucune sympathie particulière et ses questionnements incessants sur elle-même, sur ses actes, sur son (absence d’) avenir ne m’ont pas captivée. Tout au long du récit on suit sa fuite, son vagabondage sans véritable but, si ce n’est de fuir les lieux du crime. Le temps passe, mais elle n’arrive pas à oublier ce qu’elle a fait et ressent le besoin de revenir sur les lieux de l’accident. Elle fait alors la rencontre du père de la victime, à qui elle doit trouver la force de parler si elle veut retrouver une paix intérieure.



Indéniablement, ce livre fait réfléchir. Le premier réflexe du lecteur – horrifié par la lâcheté de Marie – est de la juger. Vient ensuite la réflexion : qui nous dit qu’on n’agirait pas de la même manière qu’elle ? Il est difficile de savoir quel serait son propre comportement face à un tel événement. Alors forcément, on la comprend un peu, sans pour autant approuver ce qu’elle a fait.



Au final, une lecture qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Ni l’histoire, ni les personnages n’ont su retenir mon attention. Le seul intérêt que j’ai trouvé à ce livre, c’est la réflexion en amont que la lecture amène.
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Celle qui n'y était pas

Livre lu dans le cadre du comité de lecture de Rue des Livres à Rennes.



Alice d’Amberville vient de mourir, à 97 ans, et sa fille peine à verser des larmes. Elle décide de rester dans la maison familiale pour ranger les affaires. Mais ce labeur est une étape difficile, au moment où elle allait renoncer, sa fille Louise est revenue pour l’aider. Ensemble, elles se plongent dans l’histoire familiale à travers les photos jaunies et les correspondances.



Un livre sur le temps qui passe.



« Le passé est une histoire qui n’existe pas, racontée par quelqu’un qui n’y était pas » c’est l’épigraphe du livre.

Je ne suis pas parvenue à être complètement dans le livre mais globalement c'est très bien écrit. Je me suis perdue dans les multiples personnages entre vivants et morts...
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Celle qui n'y était pas

Je m'inscris tout juste sur Babelio pour pouvoir laisser un commentaire sur ce très bel ouvrage qui mérite lecture, relecture et plus encore. Tant de finesse dans la plume répond bien à la réflexion délicate de son auteur sur le temps qui passe, empreint de blessures familiales, de drames, de reconstruction, de retournements de situation.



Vous vous y reconnaitrez mais pourrez aussi tout simplement choisir de plonger dans le romanesque d'Isabelle Marrier et vous laisser emporter dans des décors et des époques parfois très lointains.



En somme, un moment riche en émotion et en tout ce qu'on attend d'un roman réussi.



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Celle qui n'y était pas

Une magnifique lecture ! Je connaissais l'auteur par son premier roman La Onzième Heure et je ne suis pas déçu par cette nouvelle découverte. Un beau voyage à travers les générations, des péripéties qui vous tiennent en haleine et des personnages plus qu'attachants. Quel beau parcours, quel auteur, bravo !
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Le silence de Sandy Allen

Comment peut-on vivre discrètement quand on mesure 2,3 mètres? C’est la questions qui sous-tend l’histoire de Sandy Allen, brillamment reconstituée à partir de témoignages et d’informations documentaires. Au-delà de l’histoire de Sandy Allen, Isabelle Marrier traite la question éthique du regard (paroles, gestes, comportements) qu’on porte sur les gens différents, les gens hors norme « sociale ». La mise en exergue de la vie de S. Allen retrace le profond silence ressenti par la personne ayant des caractéristiques particulières. Même si Sandy A. a joué dans le Casanova de Fellini, elle demeurera la personne ignorée malgré sa popularité, ignorée au regard de ses réels besoins et véritables émotions; elle sera devenue malgré elle presque un objet de cirque. L’auteure a su redonner vie à un personnage que la population de Shelbyville, Indiana, risque d’oublier rapidement.
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La onzième heure

Pour un coup d'essai, mon Dieu !, quel coup de maître !

La onzième heure, c'est la réinterprétation violente et douce à la fois - comme seuls peuvent l 'être les embrasements de l'âme humaine dès lors qu’elle s'interroge sur l'au-delà- , la réinterprétation d’une célèbre parabole du Nouveau Testament.

On est touché par la délicatesse de l'écriture, par ces soudaines fulgurances dans les descriptions. L'auteur nous berce d’évocations poétiques, nous endort par la petite chanson douce de son style pour mieux nous secouer lorsque surgira la violence, là où on ne l'attendait pas.

Un roman maîtrisé, à réserver aux amateurs d'un style lyrique et impressionniste à la fois.
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