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Citations de Isabelle Stibbe (60)


Les parents, quand ils faisaient la grève, c'était pour des augmentations de salaire. Les fils, aujourd'hui, ils font la grève pour continuer à travailler. Chacun sent bien qu'ils sont au cœur de la contradiction : le travail à l'usine est toujours vécu comme une aliénation. Or ce travail, c'est ce qui les rend dignes.
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Ce que j'aime chez B., c'est cette espèce d'innocence - et non de naïveté - qui fait qu'elle s'indigne de ce qu'elle trouve injuste. Que ne sont-ils tous comme elle ? Le monde marcherait sur ses deux jambes au lieu de marcher sur la tête.
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Une seule personne osait se démarquer, par conviction, dérision ou plus sûrement par goût de jouer les esprits forts : " Heureusement que vous ne l'avez pas appelée Sapho, elle aurait été lesbienne", ironisait sa grand-mère Mathilde, qui avait des lettres et la plaisanterie facile, introduisant parfois une variante : " Vous croyez que si vous l'aviez appelée Isabelle, elle serait devenue catholique ?".
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Ce que voit le sculpteur : non pas des trucs, des bidules, un grand fatras, mais une cité de fer, quelque chose qui ressemblerait aux fabuleuses cités incas.
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Enfin, elle allait reparaître sur scène, enfin elle allait revivre, oublier dans le décor du salon Grand Siècle les ignominies du XXe.
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Moi, jalouse ! Comme si un diamant pouvait jalouser un zircon !
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"Que leur vie eût été infime ou grandiose, peu importe, elle aurait été et on n'avait pas le droit de la leur prendre."
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Il ne faut jamais sous-estimer l'ethnocentrisme des caciques : s'ils oublient si facilement le peuple, c'est qu'ils n'en sont pas.
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Ils préfèrent croire que demain ils ne seront pas l’arbre face à la cognée, mais l’arbre qui reverdit.
Ils préfèrent croire qu’ils ne connaîtront pas le parjure, mais le respect de la parole donnée.
Ils préfèrent croire à la bonne nouvelle, celle qu’ils veulent entendre, et ils baptiseront ce jour Thanksgiving Day, jour d’actions de grâce, dû à leur seul courage, à leur détermination collective.
Encore une nuit à attendre, quelques heures, ce n’est rien.
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Savoir où on veut arriver ne dit pas comment faire pour y parvenir.
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Ils ne comprennent toujours pas, ils avaient signé pour un emploi qui leur permettait d'accéder à la permanence, le haut-fourneau avait la solidité des choses qui durent ; la pierre, l'Etat. Consistance. Durabilité. Résistance. L'acier représentait une tradition autant qu'une fierté. Qu'en reste-t-il ? Leur ancienne vie a fondu comme le métal qu'ils s'employaient à couler. Ils font connaissance avec la caducité, mais qui voudrait trinquer avec cette piquette-là ? On peut bien leur expliquer qu'ils sont dans l'ère postmoderne, qu'aujourd'hui le temps de travail moyen d'un employé de la Silicon Valley équivaut à huit mois, on peut bien leur dérouler année par année la chronique des plans sociaux, c'est pas ça qui va remplir leur frigo.
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Ce qui m’a fasciné c’est à quel point le feu semblait savoir où il allait, … j’en aurais chialé.
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Il faut voir ça au déboulé, le feu qui arrive sans crier gare de son trou de coulée. Ça déferle d’un coup, ça fait peur tant on le sait dévastateur ce feu qui surgit – grand barouf, fumées et poussières –, inquiétant, anarchique, méchant même, et parfois c’est tout son contraire, c’est une petite chose qui pointe comme apeurée, repliée sur elle-même mais brusquement vous en percevez nettement les potentialités et là, peu à peu, l’étincelle grandit, d’autres s’ajoutent et ensemble elles forment un grand feu qui se met à crépiter et qui danse follement, libre, bouillonnant, heureux, traçant son chemin comme s’il le connaissait déjà. Un feu de joie uniquement dominé par les rigoles dont les contours deviennent les règles du jeu : comme un pilote dans son bobsleigh, le feu fait de la luge.
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Les lois françaises étaient certes dictées par l'envahisseur, mais fallait-il les subir avec autant de résignation ?
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Parfois dans la vie il y a des moments parfaits. Ce sont généralement des moments très fugaces, ils durent une seconde à peine mais ils sont vécus si fortement qu'ils s'impriment pour toujours dans une existence. Peut-être sont-ils aussi intenses parce qu'ils apparaissent à l'improviste, sans que rien ne les prépare ni n'annonce leur venue. Il ne s'agit pas de moments heureux, de périodes fastes comme en connaît toute vie, mais d'instantanés très courts où tout à coup vous savez avec certitude que tout est bien.
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Sur le plancher de coulée, c’est encore plus beau qu’à la coulée continue. Tu as l’impression d’arriver sur une autre planète, rien qu’avec les fondeurs et leurs combinaisons spéciales gris métallisé pour éviter les éclaboussures de la fonte en fusion, t’as jamais vu ça ni rien qui y ressemble. Le bruit, les poussières d’acier, le feu, le danger, là c’était grand, c’était à ma hauteur.
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Une vie théâtrale normale en somme, où la guerre était loin, dans la Sarre par exemple ou en Moselle, où les villes du front ne constituaient que des dessins cartographiques désincarnés à la une des journaux, où les morts au champ d'honneur n'étaient qu'une liste de noms abstraits en troisième page.
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Le soleil s'y levait à l'ouest, c'est du moins ce que croyaient les gamins qui de leur chambre observaient la coulée rougir le ciel, chaque matin, à travers les volets. Heures fascinantes passées à la fenêtre, yeux écarquillés sur l'aube incandescente nimbant cette masse puissante et bruyante : l'usine tournant à plein régime. Les hauts-fourneaux étaient leur cosmogonie. C'était Orion et les Pléiades, Sirius et Andromède. C'était les astres et les globes, les feux et les cieux, les comètes, les volcans, les éclairs convulsifs. Le monde battait au rythme de ce Titan, géant vorace avalant à grandes goulées minerai de fer et charbon qu'il régurgitait en flots de fonte et de laitier. Quel festin, quelle fournaise, quel fracas !
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Notre vieille Europe a perdu le sens du sacré en même temps que l’esprit de sacrifice. Cependant, au milieu du fracas du monde, de ses désordres, il y aurait donc une place pour le courage. L’engagement de ces types m’a ébranlé.
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C’est dégueulasse de vieillir.
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