La disparue de Saint-Maur de
Jean-Christophe Portes aux éditions City Poche
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Brillant comme une larme de
Jessica L. Nelson aux éditions Albin Michel
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A Dieu vat de
Jean-Michel Guenassia aux éditions Albin Michel
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Au fil des bords de Marne: D'hier à aujourd'hui de
Jean-François Tifiou aux éditions Feed Back
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J'ai un problème avec la logique. Je n'ai jamais compris comment on pouvait dire une chose et son contraire. Jurer qu'on aime quelqu'un et le blesser, avoir un ami et l'oublier,se dire de la même famill et s'ignorer comme des étrangers, revendiquer des grands principes et ne pas les pratiquer, affirmer qu'on croit en Dieu et agir comme s'il n'existait pas, se prendre pour un héros quand on se comporte comme un salaud.
C'est Staline, un matin, il se lève. Il fait très beau. Il s'adresse au soleil : Soleil, dis-moi qui est le plus beau, le plus intelligent, le plus fort? Le soleil n'hésite pas une seconde : C'est toi ô Staline, lumière de l'univers! A midi, Staline remet ça : Dis-moi Soleil, qui est le plus brillant, le plus génial, le plus remarquable homme de tous les temps? Le soleil confirme : C'est toi ô immense Staline. Avant le dîner, Staline ne peut résiter au plaisir de redemander au soleil qui est le meilleur communiste du monde. Le soleil lui répond : T'es qu'un malade, Staline, un psychopathe, un fou furieux et je t'emmerde, maintenant je suis passé à l'Ouest!
J'étais un lecteur compulsif. (...) Je lisais en marchant. Il me fallait quinze minutes pour aller au lycée. C'était un quart d'heure de lecture qui s'étirait en une demi-heure ou plus. J'arrivais souvent en retard. (...)
J'ai fini par classer les écrivains en deux catégories : ceux qui vous laissaient arriver à temps et ceux qui vous mettaient en retard. Les auteurs russes m'ont valu une ribambelle de colles. La période Tolstoï a été un mois noir. La bataille de Borodino a entraîné trois heures de colle. Quand, quelques jours plus tard, j'ai expliqué à l'appariteur que mon retard était dû au suicide d'Anna Karénine, il a cru que je me foutais de lui. J'ai aggravé mon cas en avouant que je n'avais pas compris pour quel motif elle se suicidait. J'avais été obligé de revenir en arrière par peur d'en avoir manqué la raison. Il m'a collé pour deux jeudis : un pour ce énième retard, l'autre parce que c'était une emmerdeuse qui ne méritait pas autant d'attention.
Il y a des livres qu'il devrait être interdit de lire trop tôt. On passe à côté ou à travers. Et des films aussi. On devrait mettre dessus une étiquette : Ne pas voir ou ne pas lire avant d'avoir vécu. (p.229)
Longtemps, j’ai vécu dans l’ignorance la plus totale de l’histoire de ma famille. Tout était parfait ou presque dans le meilleur des mondes. On ne raconte pas aux enfants ce qui s’est passé avant eux ? D’abord ils sont trop petits pour comprendre, ensuite ils sont trop grands pour écouter, puis ils n’ont plus le temps, après c’est trop tard. C’est le propre de la vie de famille. On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tous des uns et des autres. On espère des miracles de notre consanguinité : des harmonies impossibles, des confidences absolues, des fusions viscérales. On se contente des mensonges rassurants de notre parenté.
Il y a dans la lecture quelque chose qui relève de l'irrationnel. Avant d'avoir lu, on devine tout de suite si on va aimer ou pas. On hume, on flaire le livre, on se demande si ça vaut la peine de passer du temps en sa compagnie. C'est l'alchimie invisible des signes tracés sur une feuille qui s'impriment dans notre cerveau.
C'est l'inconvénient majeur des familles unies.
La présence de tous est requise comme preuve du bonheur collectif.
Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.
Je n'ai pas envie de serrer la main d'Hergé mais j'aime Tintin.
Et puis, es-tu toi même irréprochable?
Quand un homme accomplit son rêve, il n'y a ni raison ni échec ni victoire. Le plus important dans la Terre promise, ce n'est pas la terre, c'est la promesse.
C'est le propre de la vie de famille. On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres.
On espère des miracles de notre consanguinité: des harmonies impossibles, des confidences absolues, des fusions viscérales.
On se contente du mensonge rassurant de notre parenté.