Préparez-vous, muses, à danser de nouveau !
Il n'y aura pas de véritable amour dans ce monde
aussi longtemps
qu'on laissera souffrir des petits enfants
"Écoutez la musique avec votre âme. ne sentez-vous pas un être intérieur qui s'éveille au fond de vous, et que c'est par lui que votre tête se redresse, que vos bras se lèvent, que vous marchez lentement vers la lumière ? "
p 93
I was born by the sea, and I have noticed that all the great events of my life have taken place by the sea. My first idea of movement, of the dance, certainly came from the rhythm of the waves.
J'étais très fière d'être admise, avec ma petite tunique blanche, au milieu d'une constellations de personnages si distingués et si brillants.
The only dance masters I could have were Jean-Jacques Rousseau, Walt Whitman and Nietzsche.
The whole world is absolutely brought up on lies. We are fed nothing but lies. It begins with lies and half our lives we live with lies.
Je suis contre le code moderne du mariage et j'estime que l'idée moderne des funérailles est d'une horreur et d'une laideur barbares. Comme j'avais eu le courage de refuser le mariage et de refuser que mes enfants fussent baptisés, ainsi je refusai d'admettre la mascarade de ce qu'on appelle les funérailles chrétiennes. Je n'avais qu'un désir, c'est que cet horrible accident fût transformé en beauté.
Un auteur américain de beaucoup d'ésprit, Graham Phillips, à qui sa maitresse disait un jour: "Que penserait notre enfant si nous n'étions pas mariés? " lui répliqua: " Si notre enfant était si bête, nous nous soucierons peu de ce qu'il pourrait penser"
p232
If I could say it, I would not have to dance it.
What one has not experienced, one will never understand in print.
People don't live nowadays: they get about ten percent out of life.
You were once wild here. Don't let them tame you.
J'avoue que j'éprouvai, quand on me proposa d'écrire ce livre, une véritable terreur.
La danse est le mouvement de l'univers concentré chez un individu.
Il y avait toujours dans notre budget un certain déficit, mais nous traversions pourtant une période de paix. Cette atmosphère pacifique impatientait Raymond. Il partit à Paris et, au printemps, nous bombarda de télégrammes qui nous imploraient de venir le rejoindre, si bien qu'à la fin ma mère et moi nous fîmes nos bagages et prîmes le bateau.
Il me rendit mon baiser avec tendresse. mais il avait un air d'étonnement extrême, comme si c'était la dernière chose qu'il attendît. Alors, quand j'essayai de l'attirer d'avantage vers moi, il se redressa, et, me regardant avec consternation, s'écria: "mais, que ferions-nous de l'enfant? - Quel enfant ? demandai-je. - Mais notre enfant, naturellement? Qu'en ferions-nous? Voyez-vous, continu-t-il d'un air grave, je ne voudrais pas qu'un enfant de moi fût élevé hors de ma direction, et cela serait difficile dans ma maison."
Mon sens de l'humour ne put résister au sérieux extraordinaire qu'il mettait dans ses paroles et j'éclatai de rire, sur quoi il me regarda d'un air misérable, me quitta, s'enfuit le long du couloir de l’hôtel.je ris encore de temps en temps pendant la nuit. Et pourtant, en dépit de mon rire, j'étais exaspérée et irritée. Je comprenais pourquoi des hommes vraiment raffinés peuvent, après certains entretiens avec des femmes intellectuelles, prendre leur chapeau et se rendre en des lieux de réputation douteuse. Étant femme, je n'avais pas cette ressource.
p 212
Deux fois je vis André Beaunier pris d'une émotion profonde. La première fut à la mort d'Oscar Wilde. Il vint me voir blême et tremblant, dans un état d’effondrement terrible. J'avais vaguement entendu parler d'Oscar Wilde, mais je ne savais de lui que peu de chose. J'avais lu quelques vers de lui et ils m'avaient plu, mais André me conta une partie de son histoire. Quand je lui demandai pourquoi Oscar Wilde avait été mis en prison, il rougit jusqu'à la racine des cheveux, et refusa de répondre.