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Citations de Jacques Bouveresse (34)


Qu'est-ce que l'homme ? Cette question relève d'un type d'interrogation périmé, celui du "qu'est-ce que...?" Elle s'est résolue d'avoir perdue toute signification. Les grandes époques religieuses ou métaphysiques ont connu une réalité, elles ont appréhendé et décrit au sein de cette réalité une entité appelée l' "homme". Mais aujourd'hui le "réel" n'est plus qu'un produit fabriqué, conventionnel, utilitaire et transitoire de la science et de la technique, et la réalité de l'homme est celle d'une place vide: "Il n'y a de toute façon plus d'homme, il n'y a plus que ses symptômes."
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On peut constate immédiatement, en lisant ce genre de remarques, que les choses risquent en même temps de se compliquer très vite. Car
il ne suffit sans doute pas qu’un philosophe se soit abstenu d’édifier ce qu’on a l’habitude d’appeler un système philosophique pour qu’il soit impossible de le considérer, malgré tout, comme un penseur systématique.Nietzsche l’est
incontestablement à un degré élevé
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Autrement dit, en philosophie, on ne peut pas exploiter simultanément toutes les possibilités que la classification des systèmes est en mesure de répertorier et d’énumérer. La première obligation que l’on a est de choisir, autant que possible avec de bonnes raisons. Mais les raisons ne sont jamais de l’espèce démonstrative et on peut encore moins compter sur le sens commun pour valider le choix. Il arrive même à Vuillemin de suggérer qu’il n’existe pas de « critère de décision rationnel » entre les systèmes, ce qui soulève évidemment une question redoutable, car s’il n’y a pas de critère de cette sorte, sur quoi s’appuie en fin de compte le choix ? Ce n’est évidemment pas la même chose de constater qu’il n’y a pas de démonstrations ni de réfutations proprement dites en philosophie et de soutenir que la décision pourrait bien être en fin de compte plus ou moins irrationnelle.
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Même si la plupart des problèmes philosophiques ne sont malheureusement que des apparences de problèmes et si les résultats auxquels ils ont conduit sont, à ses yeux, inexistants ou à peu près dépourvu d'intérêt, Valéry n'omet cependant pas de souligner généralement que leur discussion a malgré tout été profitable et qu'elle pourrait même, aujourd'hui encore, conserver une certaine utilité. La raison de cela est, dit-il, que "l'acte me semble plus précieux que le résultat. L'athlète fait des mouvements inutiles, mais ses muscles pourront servir à l'occasion".
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Les tentatives faites par Wittgenstein à différents moments de son existence pour changer de vie, par exemple l'expérience malheureuse d'instituteur de campagne en Autriche entre 1920 et 1926, le travail comme jardinier au monastère de Hùtteldorf, puis comme architecte, l'existence recluse en Norvège et, après l'abandon de sa chaire de Cambridge, à Galway parmi les pêcheurs d'Irlande, constituent en un certain sens autant d'essais épisodiques et infructueux pour se rapprocher de la solution du « problème de la vie », dont le Tractatus dit qu'elle ne peut consister que dans la disparition de ce problème ; et elles montrent bien à quel point cette solution, telle que la conçoit Wittgenstein, peut être à la fois évidente et compliquée. (p. 82)
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Les philosophes sont des violents
qui, faute d’armée à leur disposition, se soumettent le monde en l’enfermant dans un système. Probablement est-ce aussi la raison pour laquelle les époques de tyrannie ont vu naître de grandes figures philosophiques, alors que les
époques de démocratie et de civilisation avancée ne réussissent pas à produire
une seule philosophie convaincante, du moins dans la mesure où l’on peut en juger par les regrets que l’on entend communément exprimer sur ce point.
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Les philosophies naissent en
prenant conscience des incompatibilités auxquelles ces notions [les notions modales, et en particulier la nécessité et la contingence] conduisent quand on les met en rapport et qu’on développe systématiquement leurs conséquences. Il y a donc un usage philosophique des assertions et des modalités fondamentales, qui permet de classer les philosophies en remontant aux principes desquels découlent leur unité, leur limitation et leur affrontement.
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En philosophie, on ne peut pas exploiter simultanément toutes les possibilités que la classification des systèmes est en mesure de répertorier et d’énumérer. La première obligation que l’on a est de choisir, autant que possible avec de bonnes raisons. Mais les raisons ne sont jamais de l’espèce démonstrative et on peut
encore moins compter sur le sens commun pour valider le choix.
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La philosophie est tenue, dans ses assertions, de respecter à la fois le principe de non-contradiction et le principe du tiers exclu ; et il est facile de constater que même les éclectiques choisissent,de toute façon, bel et bien en pratique et, comme le montre l’exemple de Victor Cousin, sont tout à fait capables de pratiquer, eux aussi, de façon plus ou moins arbitraire la condamnation radicale et l’exclusion pure et simple.
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La philosophie du sens commun est, selon lui, la seule qui soit susceptible de posséder une
valeur absolue, et non pas seulement relative ; et elle a été
effectivement capable de résister et de survivre à tous les changements historiques. La position que défend Jouffroy à propos du sens commun implique une conséquence importante et à laquelle il tient beaucoup : stricto sensu, la vérité complète n’est pas réellement à la portée des philosophes considérés individuellement, même s’il est entendu qu’ils doivent faire et font généralement de leur mieux pour
parvenir à elle ; elle n’est, en fait, accessible réellement qu’à la
collectivité dont ils sont les membres. Or le sens commun ne peut, selon Vuillemin, en aucun cas servir de tribunal permettant de juger et de départager
les systèmes, pour la raison suivante :
Si un système philosophique devait sélectionner certains
principes et en rejeter d’autres, le choix serait dépourvu de toute espèce de justification et la sensation de surprise ne serait pas dissipée si on ne montrait pas que l’acceptation antérieure non critique de prémisses qui sont àprésent questionnées exprimait une pure illusion. Tout système, même quand il est réputé pour sa parenté avec le sens commun, est conduit à des conclusions qui s’opposent au sens commun. Ainsi, Diodore (pour résoudre le problème posé
par ce qu’on appelle l’« argument dominateur ») est obligé de refuser toute espèce de rôle aux prédicats de disposition. Il ne fait place à la possibilité qu’en tant que ce qui est ou sera.
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Finalement, la philosophie est comme l’axiomatique
en ce que toutes les deux cherchent la vérité. Mais, à la différence de la
vérité scientifique, sa considération de l’ontologie amène la philosophie à
généraliser une opposition qui est seulement d’une importance locale et mineure
dans la science. Des systèmes philosophiques rivaux luttent pour des frontières
reconnues, sinon fixées, entre apparence et réalité.
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