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Critiques de Jaime Semprun (9)
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Catastrophisme, administration du désastre et..

« L’extinction finale vers laquelle nous entraîne la perpétuation de la société industrielle est devenue en très peu d’années notre avenir officiel. » René Riesel et Jaime Semprun, intimement convaincus de la « réalité du désastre en cours » fustigent ceux qui prétendent gérer les problèmes en maintenant le système qui les a produit, en « renforçant toutes les coercitions et en asservissant plus profondément les individus à la collectivité ». « Le sort de l’humanité est donc scientifiquement scellé : il ne lui reste plus qu’à optimiser la maintenance de son fragile biotope terrestre. C’était le programme de l’écologie scientifique, c’est en train de devenir celui de tous les États. »

(...)

Ce texte remarquable présente le mérite de formuler les bonnes questions, de mettre à nu les multiples contradictions des discours ambiants, de conduire son lecteur à la racine des « problèmes » et de l'obliger à ne pas se contenter de « solutions » illusoires. Soucieux des questions environnementales, on ne peut faire l’économie d’une telle lecture.



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L'abîme se repeuple

Mobilisant Georges Orwell et Jack London, celui du Talon de fer, Jaime Semprun règle ses comptes avec ses contemporains, refusant pour autant de faire « l’anatomie d’une charogne », ainsi qu’est devenue la société mondiale, tandis que « des foules stupéfaites » sont précipitées dans l’abîme « par la modernisation qu’exige la fuite en avant économique ». « Le système des libertés marchandes se passe maintenant de quelque justification historique que ce soit, y compris par la référence à son ancien repoussoir stalinien. Il repose sur ce qu'ont accompli les totalitarismes de ce siècle et s’appuie sur leurs résultats. »

(...)

Lucide et percutant état des lieux qui ne débouche toutefois pas sur la moindre proposition. Désespéré ?



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Discours préliminaire de l'encyclopédie des nui..

Premier fascicule de l’Encyclopédie des nuisances, rédigé par Jaime Semprun pour servir de base d’accord et de programme à ceux qui s’étaient associés à lui pour entreprendre la publication périodique de ce « Dictionnaire de la déraison dans les sciences, les arts et les métiers ».

(...)

Dans sa préface, rédigée en 2009 à l’occasion de la réédition, Jaime Semprun s’attache à re-situer la publication de ce texte « aux début euphoriques du cycle de prospérité capitaliste dont nous voyons maintenant la fin ». Il s’agissait pour lui, pour eux, d’opposer à « la triomphante vulgarité du mitterrandisme, présenté comme « victoire de Mai 68 » », le seul « héritage » qui justement leur importait : « la négativité, la critique concrète et historique de la production marchande et des conditions de vie qu’elle impose ».



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Andromaque, je pense à vous !



Il y eut donc des rencontres, des actions nocturnes, des sabotages inédits, des nuits de folles discussions, des dérives à ne plus jamais dormir, des textes et encore des textes, des tracts, des banlieues, des livres qui n'étaient jamais payés, et pas que des livres certes, et encore d'autres rencontres, au petit matin, au bord du fleuve aussi.



Parmi nous la jeunesse, et des anciens : on se relaie. Certains ont connu, fréquenté, croisé, approché, correspondu avec des noms connus dans le milieu de la radicalité. Nous n'en citerons qu'un, dont l'élégance non feinte, toute en existentialité – rayonnait : Jaime Semprun.



C'est vrai qu'il était radical, mais vaste et sans oeillères. Nous avons jardiné ensemble, et longuement discuté : de l'emprise technologique, des spiritualités, du rap, de l'écriture… Il était intransigeant et souple en même temps – c'est plus que rare dans ce milieu. Il n'appartenait pas au spectacle de la radicalité, ce qui est encore plus rare. Rien de rigide, de mécanique, pas de facilités, de bassesses, rien d'inquisitorial : noble.



C'est exactement ce qu'il faut.
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L'abîme se repeuple

Un ouvrage incontournable pour tout adepte de l'école de Francfort. Récemment décédé (Aout 2010), l'auteur se veut le continuateur des Adorno, Benjamin et autres Horkeimer. Si vous vous sentez trop optimiste, alors je vous conseille ce livre. Excessif, il l'est sûrement à bien des points de vue, mais sa lucidité est souvent salutaire, même si on ne trouvera aucune solution chez ce pessimiste radical.
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Défense et illustration de la novlangue française

Nous savons hélas tous qu'un fils peut s'éloigner de son père et même éprouver à son endroit une cordiale détestation. Jaime Semprun, qui détestait le sien, de père, nous réconcilie avec ce nom que nous pensions définitivement être le symbole de la gauche la plus bête du monde, d'autant plus stupide qu'elle pouvait s'oindre du saint chrême de la vie en déportation.
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Discours préliminaire de l'encyclopédie des nui..

Comme tous les opus de la maison, à lire et relire pour bien comprendre notre incarcération dans le monde industriel, les mécanismes de la manipulation de masse, et penser notre émancipation.
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Défense et illustration de la novlangue française

Cet essai au titre alléchant est toujours d'actualité près de vingt ans après sa rédaction. Dans un monde qui bouge si rapidement, c'est une qualité que l'on doit lui reconnaître.





La novlangue fait référence à la langue imaginée par Orwell dans "1984" : une langue qui formate la pensée de ses utilisateurs selon le cadre imposé par Big Brother. Jaime Semprun étend l'acception du mot "novlangue" à la refonte linguistique induite par le développement irrémédiable des sciences et techniques et qui introduit, par rapport à l'archéolangue, "une rupture radicale avec le passé". La novlangue est "la langue naturelle d'un monde toujours plus artificiel".





Un des rêves accompagnant l'extension de l'usage des nouvelles technologies serait de permettre "la disparition totale des obstacles à la communication généralisée, en particulier ceux qui résultent de la diversité des langues" bien que l'idée même d'un idiome universel soit incompatible avec des peuples ayant des moeurs, sentiments, références morales et imaginations différentes.





Sans parler de l'évolution de la syntaxe, la formation des néologismes nous éclaire sur la novlangue. Il y a ceux qui traduisent l'apparition d'objets ou de concepts nouveaux (chimiothérapie, téléchargement, scanner, console de jeux, ...), ceux qui précisent des concepts qui n'avaient pas été jusque là identifiés autrement que par des périphrases (biodiversité, convivialité, immuno-déficience, ...) et enfin ceux qui, désignant des réalités anciennes, relèvent du politiquement correct (Diderot n'a pas écrit sa "Lettre sur les aveugles" pour les mal-voyants...) ou expriment autrement une notion ancienne (fracture sociale, devoir de mémoire, tolérance zéro, etc.). Insidieusement, quasi insensiblement, le vigneron est devenu viticulteur, le paysan a laissé sa place à l'exploitant agricole et l'exubérante prodigalité de la nature est devenue la biodiversité.





On suppute qu'à l'origine les langues ont traité des objets et des sentiments car l'homme n'a pas commencé par raisonner, mais par voir, identifier et ressentir. de nos jours, on peut entendre "j'ai bugué" sans se tromper sur le sens : désormais les machines parlent aux hommes.



Je vous laisse découvrir ce que ce riche essai avance sur la traduction, le génie de la (nov)langue française et apprécier (ou non) l'euphorie qui gagne l'auteur lorsqu'il avance que se réalise sous nos yeux le rêve d'Alfred Jarry : "la poésie de l'hypertexte mondial est un fleuve à haut débit, majestueux et fertile".





Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir ; chacun de nous contribue à l'extension de la novlangue, c'est-à-dire à l'évolution du français. Notre dialogue avec les machines, déjà entamé, se terminera-t-il par un dialogue de sourds ou par un enrichissement mutuel ?





PS- Jaime Semprun utilise fort correctement l'archéolangue pour donner son point de vue sur celle qui s'y substitue progressivement.
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Discours préliminaire de l'encyclopédie des nui..

Bouvard et Pécuchet, convaincus par les idées révolutionnaires, ont décidé de mettre plus d'ambition à leur dictionnaire des idées reçues et au bêtisier; sous couver d'anonymat ils se lancent dans une contre aventure encyclopédique.
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