AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de James Purdy (13)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Je suis vivant dans ma tombe

Voici un texte difficile , rugueux et âpre. Un vétéran revient psychologiquement Naufragé de la Guerre du Pacifique . Il est très gravement défiguré aussi. Sa personnalité difficile et son visage empêche autrui de le regarder sereinement. Il entretient , une correspondance amoureuse qui le rattache salutairement et douloureusement à son passé, et à son futur sans avenir.

Cette correspondance ,sa maison avec les quelques visiteurs de toutes sortes et son voisinage, sont sources de bien-être ambiguë et d'exutoire.

Le texte est très solide et les personnages sont palpables , de même pour l'univers qui se livre avec une présence fabuleuse.

Il n'y a aucun lieux communs ou clichés à déplorer dans ces pages aussi touchantes que dérangeantes . Je suis arrivé à la fin en me demandant où se trouvait l'intérêt profond de ce roman assez court ? Car cette lecture de qualité m'a conduit paradoxalement , à un : Et Alors ? (finalement et malgré tout les qualités du texte).

En fait la puissance évocatrice de ces pages oblige le lecteur à se confronter aux calvaires de ce vétéran cynique, souffrant et touchant (de loin) , si on creuse.

Sa laideur extrême est tangible et impactante, on ne peut la banaliser et c'est un filtre finalement .

Le lecteur se prend à compatir ,être peiné sérieusement, ou encore à vouloir fuir.

A ce titre ce texte est une confrontation rude avec soi-même et cela surgit dans l'intimité avec la confession pudique mais violente de cette souffrance continuelle lancinante et banalisée par le quotidien et par la répétition. Tout cela fait la tonalité de cette lecture triste.

Commenter  J’apprécie          522
Ce que raconta Jeremy

Je vais tenter d’écrire un billet au sujet de ce livre « Ce que raconta Jérémy ». Je dis bien « tenter » étant donné que j’ai eu quelques difficultés à pénétrer le cœur du roman. Pour imager, je dirais que je suis restée sur le palier avec un pied dedans et un dehors.



Sur les conseils de mon compagnon qui a lu deux fois ce roman, je me suis aventurée dans le Middle West au cours des années 1920, à Boutflour exactement, « posée dans le sud profond de cet état yankee ».



Un soir sous une pluie battante, glaciale, le jeune Jeremy, orphelin, qui distribue des journaux, se voit offrir l’hospitalité par Matt Lacey, vieil acteur devenu alcoolique, vivant dans une grande demeure encombrée d’objets disparates. De solitude en rencontres, Jeremy et Matt vont prendre l’habitude de se retrouver dans cette grande maison jusqu’au jour où Matt va proposer à Jeremy de devenir son secrétaire dans le but d’écrire ses confidences et tout particulièrement l’histoire des familles Fergus et Summerlad dont il a été le témoin privilégié.



Deux familles, d’un statut social très élevé, vont s’entre-déchirer, se haïr et aboutir à une guerre déclarée entre deux femmes, de forte personnalité, ennemies pour toujours : Elvira Summerlad et Winifred Fergus.



La première, Elvira, épouse du frère de l’autre, Winifred. Le frère, Wilders Fergus qui d’affaires douteuses en affaires douteuses ruine la famille Summerlad. Elvira connaît alors la déchéance et se retrouve à la tête d’une pension de famille sous l’œil accusateur de la petite ville tandis que Wilders qui la laisse sans scrupule et sans ressource avec leurs trois fils, parcourt les Etats Unis à la recherche d’une affaire juteuse qui pourrait lui redonner son faste d’antan.



Ce roman est particulièrement bien écrit, les personnages ont de l’épaisseur et des caractères bien trempés. Les fils aussi ont des individualités tourmentées. L’aîné, très fusionnel avec sa mère du genre castratrice, très beau, est prêt à tout pour faire du cinéma et le second, handicapé, jaloux, espionne et consigne ses observations dans un cahier. C’est une photographie sans concession de l’Amérique profonde presbytérienne des années 20 où chacun épie l’autre, où les commérages vont bon train, où une femme qui fume est immédiatement associée à une femme de petite vertu. Il y a une violence et une tension qui irradie tout le roman. On sent bien peser cette morale presbytérienne qui asphyxie les individus et c’est tous ces interdits qui pèsent sur la sexualité, suscitant des fantasmes qui créent cette violence dans les rapports humains : violence qui ira très loin dans la perversion.



Mais voilà, je n’ai pas réussi à analyser toutes les réactions, à en comprendre le fondement, je ferai surement une très mauvaise sociologue. Les années 1920, la morale, ont rendu certaines réactions hermétiques à ma compréhension à moins que ce soit le côté équivoque de la narration qui m’a perdue.



J’ai voulu lire ce roman jusqu’au bout sentant bien la tragédie arrivée derrière cette atmosphère de sauvagerie et aussi pour l’écriture sophistiquée et raffinée du romancier.



James Purdy, reconnu comme un auteur très important de langue anglaise, admiré de ses confrères, est souvent comparé à William Faulkner bien qu’au fur et à mesure de l’avancement de la narration, les personnages sont facilement identifiables, je n’ai ressenti aucune confusion.



James Purdy, homosexuel, a du se battre pour affirmer son homosexualité dans une Amérique puritaine. Il aimait bien mettre en scène des rapports psychologiques audacieux dans ses romans. Je vous laisse, à présent, le soin de découvrir cet auteur et espère, un jour, voir passer un billet qui peut-être me donnera certaines clefs pour mieux pénétrer l'œuvre de cet écrivain.

Commenter  J’apprécie          4611
Je suis vivant dans ma tombe

Garnet Montrose est un rescapé de la Guerre du Pacifique qui n'en revint malheureusement pas indemne. Outre les blessures psychiques, il en revint affreusement mutilé, avec la face à moitié déchirée, provoquant le dégoût d'autrui sur son passage. Alors qu'il devrait provoquer la pitié et être considéré en tant que héros, les gens le méprisent et ne peuvent qu'être pris de nausée sur son passage. Seul le maintient en vie son amour pour la veuve Nance. N'osant pas se présenter à elle par pudeur, il engage donc deux jeunes personnes qui seront chargées de lui porter ses lettres d'amour.



Roman extrêmement bien écrit, à l'écriture fluide mais dont, tout comme le héros du roman, on ne peut pas ressortir indemne tant les sujets dont il traite sont durs et très, voire même trop détaillés. Roman qui passe de la tendresse à des passages relativement violents et c'est ce qui fait que, même si je ne peux que vous conseiller cette lecture pour la prose de l'auteur, je n'en garderais pas un très bon souvenir étant donné qu'il s'agit d'une lecture assez traumatisante pour toute âme sensible, ce qui est mon cas !
Commenter  J’apprécie          51
Dans le creux de sa main

A son retour de la Première Guerre mondiale, l'indien Decatur revendique comme étant son fils le jeune Chad, enfant d'une "bonne" famille d'une petite ville du Middlewest où règne le respect des convenances. C'est el scandale. Le père officiel engage la bataille avec le "vrai" père. Le roman gravit les degrés de la crise morale et sociale, avec un mélange de loufoquerie et de gravité. Le thème de la paternité incarnée dans la figure d'un Indien "primitif" resurgi dans une société au matérialisme déshumanisant.
Commenter  J’apprécie          30
Gertrude de Stony Island

Très beau roman sur la découverte de soi.
Commenter  J’apprécie          20
Les oeuvres d'Eustace

James Purdy trace un tableau de jeunes gens sans repères qui se fréquentent au sein d'un lieu géographique assez proche. Ils vivent de façon autonome, se racontent leurs vies et aventures, sans morale ni contraintes.

Mais, la liberté a un prix.

L'expérience de la vie aussi.

Et c'est plus amusant que de s'enfermer dans une vie provinciale, avec des visites hebdomadaires à l'église (voir la planche de salut adressée par sa mère en citation)

Je n'ai pas l'impression que cette promiscuité (cf ci-dessus) que l'on a pu connaître par le passé pourrait avoir lieu aujourd'hui avec le développement des "amis " sur les réseaux sociaux et l'ultra individualisme. Un morceau d'anthologie: l'avortement de Maureen dans un repaire. Comme dans "le Satyre", et pareillement à Michel Houellebecq, James Purdy que l'on a qualifié "d'écrivain maudit" monte crescendo dans le génie mais, il a comme l'écrivain français cette propension à tout mettre par terre vers la fin de son récit. Par peur de la joie? Par peur de plaire et d'être aimé? Par volonté d'être désagréable envers le lecteur? C'est dommage d'avoir de l'or dans les mains et d'en faire de la bouillie. Si vous trouvez ce livre, comme "Le satyre", "le neveu" ou "couleurs de ténèbres", ils sont à garder car, épuisés, ils ne seront sans doute jamais réédités et témoignent d'une époque et d'une manière de construire la trame du roman (""couleurs de ténèbres " est un recueil de nouvelles) à comparer avec d'autres auteurs.
Commenter  J’apprécie          20
Les inconsolés

Peut-être le meilleur roman de James Purdy.

Comme toujours, tout en finesse, il déroule le fil de son histoire et enrichit les traits de ses personnages.

Commenter  J’apprécie          20
Chambres étroites

Comme dit Voltaire dans "Candide", on s'accroche à la vie même si on en veut plus. Car on attend toujours quelque chose (voir "Le désert des Tartares" de Dino Buzzati )
Commenter  J’apprécie          20
L'oiseau de paradis

Encore une histoire magique contée par le délicat James Purdy
Commenter  J’apprécie          20
Malcolm

Très belle histoire contée en douceur par James Purdy dont c'est un des meilleurs romans.
Commenter  J’apprécie          20
Satyre

Le satyre est une farce dans laquelle l'auteur des "inconsolés", du "neveu" et de "couleurs de ténèbres" dénonce à la fois le fonctionnement du monde de l'édition, la société de consommation et la veulerie humaine.

La chute n'est pas à la hauteur de la qualité littéraire et du plaisir procuré (un peu comme chez houellebecq)
Commenter  J’apprécie          20
Je suis vivant dans ma tombe

A l’issue de la guerre du pacifique, Garnet Montrose, véritable « gueule cassée », revient s’installer en Virginie. Son corps est une plaie, son aspect provoque la nausée. Seul le rattache à la vie son amour pour la veuve Nance dont on ne sait si elle l’aime ou le hait. Déterminé à la convaincre de ses sentiments, il engage des jeunes gens dont la mission est de lui porter quotidiennement des lettres l’assurant de son amour. Parmi ces hommes, seuls deux d'entre eux vont s’attacher à lui. Ils lui permettront de renouer d'une façon inattendue avec des émotions dont la guerre l’avait privé. Dans une langue parfois poétique, parfois brute, un récit émouvant mettant en scène des êtres abîmés par la vie.
Commenter  J’apprécie          20
Malcolm

non,non,et non.
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de James Purdy (51)Voir plus

Quiz Voir plus

Mémoire et souvenirs dans les titres

Complétez le titre du roman d'Edmonde Charles-Roux qui a obtenu le Prix Goncourt en 1966 : Oublier ...

Florence
Palerme
Venise
Naples

10 questions
166 lecteurs ont répondu
Thèmes : mémoire , souvenirs , oubliCréer un quiz sur cet auteur

{* *}