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Critiques de Jane Urquhart (11)
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Le peintre du lac

Jane Urquhart peint d’abord un univers un peu glauque, où les couleurs sont effacées par le temps, mais peu à peu les émotions apparaissent :



Tristesse, le vieil homme d’abord, un peintre qui s’est toujours « tenu à distance de sa propre vie », existant à travers son art ou s’appropriant les souvenirs de ses amis.



Beauté, comme les paysages de l’Amérique du Nord, les bords de l’immense lac Supérieur à la frontière entre les États-Unis et le Canada (un lieu réel, mais est qui devenu un village fantôme au bord du Parc National Sleeping Giant)



Profondeur aussi, comme le grand lac, comme l’âme humaine dont on n’aperçoit que la surface.



Fragilité, comme une porcelaine « Blue Willow », une collection invraisemblable, l’art de l’artisan qui y met tout son cœur.



Brutalité de la guerre, la Première Guerre mondiale, insupportable comme les obus qui déchiquettent les corps et émiettent les âmes.



Froideur de la neige, mais aussi dureté de glace d’un cœur qui refuse l’amour.



Un très beau roman, qui marie l’art, l’histoire et la nature.

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Les Amants de pierre

Un roman aux thèmes multiples, un roman de mémoire et d’oubli, d’art et de liberté, d’amour et de rêves impossibles qui deviennent des obsessions.



Dans ces chapitres en alternance, Jane Urquhart raconte l’histoire de Klara, de sa famille et celle du village ontarien où elle a grandi au début du vingtième siècle, un milieu d’immigrants dans une nature belle et sauvage…



Les souvenirs de Klara, les histoires de Grand-père, mais aussi la Première Guerre mondiale qui hantera la mémoire des jeunes Canadiens qui y ont participé, la bataille de la crête de Vimy et plus tard, la construction mémorial aux victimes disparues.



Le rêve, c’est l’histoire d’un prêtre allemand, envoyé au Canada par un roi un peu fou, un abbé qui rêve de cathédrales et de cloches, d’autels richement ornés pour lesquels il requerra le talent de sculpteur de Joseph, qui deviendra le grand-père de Klara. C’est aussi l’obsession d’Allward, le créateur qui consacre sa vie au mémorial, l’amour de la pierre monumentale.



La liberté, c’est le jeune frère de Klara qui ne peut supporter d’être enfermé et s’enfuit de la maison, mais c’est aussi la liberté de Klara, devenue une « vieille fille ». C’est la beauté, l’art de la sculpture sur bois et le talent pour la couture hérité de sa grand-mère qui lui permettront de survivre et d’aller au bout de ses propres obsessions.



Il y aura aussi des histoires d’amour et une question qui demeure, que reste-t-il après ? Qui se souviendra du créateur des monuments, ne sont-ils pas destinés à devenir des ruines ?



Et qui se rappellera de nous et des choses que nous trouvons importantes aujourd’hui, les livres lus, les mots écrits… Qui se recueillera sur les ruines de notre existence ?

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Le peintre du lac

Austin Fraser, peintre américain de renom fait le bilan de sa vie à l'aube de la vieillesse. Fils d'un capitaliste qui s'est enrichi en exploitant les mines au détriment des ouvriers et de la beauté des paysages, devenu orphelin très tôt de sa mère, morte de la scarlatine, Fraser a tout fait pour réussir sa vie professionnelle.

Le héros pourtant n'est pas insensible à l'amitié d'un artisan peintre sur porcelaine: Georges qui lui léguera sa collection ni à la beauté de sa modèle Sara, fille de mineur qui sera son égérie pendant quinze étés.

Le roman a pour cadre le merveilleux lac supérieur au Canada où le peintre aura plaisir à travailler les étés. L'histoire se déroule entre les deux guerres: période où les artistes américains, contrairement à notre héros formaient des groupes où ils pouvaient échanger sur leur pratiques et organiser des expositions.

Mais quand on a fait le choix de la solitude...

La première guerre mondiale est évoquée à travers le personnage d'Augusta qui deviendra la compagne de George, meilleur ami de notre peintre. Seule fille parmi une fratrie de huit enfants, fille d'un anglais de Cornouailles émigré au Canada: elle partira sur le front dans le nord de la France en tant qu'infirmière: saura-telle ouvrir les yeux d'Austin quant à l'importance du don de soi?

Un roman qui a pour thème la recherche artistique: la construction d'une oeuvre peut-elle se faire au détriment de la vie de l'artiste?

L'écriture est agréable: on a juste envie de tordre le cou au héros tellement ses choix nous paraissent inopportuns: mais ne dévoilons pas tout!

Jane Urquart ,au fil du roman nous aide à comprendre les faiblesses du héros et nous finissons par le regarder avec un peu d'indulgence!
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Les Rescapés du Styx

J'ai bien aimé ce roman même si la lecture était un peu plus ardue que ce que je lis habituellement. Jane Urquhart a une belle écriture, pas toujours facile à cause de l'alternance des narrateurs, des allers-retours dans le temps et dans l'espace. En plus, certains faits ne sont pas clairement énoncés, laissant le lecteur dans le doute.



Les Rescapés du Styx est un roman sur la mémoire, celle des gens et des paysages, celle qui nous hante, nous fait défaut ou nous trahit...
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Les Rescapés du Styx

Difficile de comprendre le choix du titre de cet ouvrage, il me semblerait plus approprié de parler du fleuve Léthé, le fleuve de l’oubli, parce qu’il y est beaucoup question de mémoire dans ce roman. Mais peut-être qu’effectivement les personnages y sont aussi des rescapés du fleuve de l’enfer (Styx), car l’oubli, comme la mémoire, peuvent être un enfer.



Le récit commence par un homme dont la mémoire vacille, qui s’endort sur la neige… Jérôme, en retraite artistique, retrouve son cadavre gelé. Un an plus tard, l’étrange Sylvia décide de rencontrer Jérôme pour « affûter ses souvenirs » du disparu qui a été son amant. Une étrange rencontre entre l’artiste et l’autiste, des personnes dont la vision du monde est particulière.



Dans la deuxième partie, les carnets du défunt relatent l’histoire de ses ancêtres, une œuvre de mémoire qui raconte les amours et les tensions familiales, mais aussi le contexte socio-économique du Canada du XIXe siècle, avec les ravages écologiques de l’industrialisation (forêts détruites, sol épuisé) ainsi les changements dans le mode de vie (fin de la navigation à voile, venue du train, etc.). Un régal pour les amateurs de récits historiques.



La troisième partie revient au présent et récompensera les romantiques d’avoir poursuivi la lecture un peu plus aride de la section précédente. On y retrouve les émotions et les sentiments d’une grande intensité et d’une belle authenticité.



Une auteure découverte par hasard, pour compléter la lettre U d’un challenge ABC, mais dont j’ai vraiment apprécié la profondeur et la qualité d’écriture.

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Les Amants de pierre

Challenge ABC 2013/2014

Alors que je cherchais Upfield dans les rayons de la bibliothèque, je suis tombée sur Urquhart (Jane)comme le château du Loch Ness: c'est assez pour changer ma liste d'ABC et plonger dans ce roman canadien. L'on ne dira jamais assez le plaisir de se perdre devant une étagère de livres!

Revenons à notre histoire: nous sommes au Canada, Klara et Eamon sont amoureux, la première guerre mondiale éclate et Eamon s'engage. Il ne tarde pas à être porté disparu: désespoir de Klara qui se mure dans la solitude et le travail. C'est une couturière renommée et elle tient de son grand-père un talent de sculpteur. Le frère de Klara, Tilman, indomptable, il vit sur les routes et vagabonde. Au gré de son errance, il rencontre des immigrés italiens : voilà sa deuxième famille. Tilman lui aussi fait la guerre en France, il en revient mutilé .

Début des années 30: le Canada bâtit en France un gigantesque mémorial, hommage aux soldats disparu. l'opiniâtreté de Klara lui fera traverser l'océan pour participer au chantier.

Un roman qui se laisse lire, mais une dernière partie trop peu crédible pour s'attacher complètement aux personnages.

Un bon moment néanmoins.

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Les Amants de pierre

Encore un livre prêté.

Je dois dire que la reproduction d'un tableau de Courbet en couverture a tendance à me donner envie d'ouvrir un livre. Mais c'est risqué, car il faut ensuite être à la hauteur.

Le pari est à moitié relevé. J'ai aimé l'histoire dans l'Histoire, surtout que je n'avais aucune idée du renfort canadien lors de la Première Guerre mondiale, à ma grande honte. J'aime quand l'une s'imbrique dans l'autre, qu'elles se répondent et que j'apprends des informations, notamment via l'utilisation de personnages historiques.

En revanche, j'ai vraiment eu du mal à entrer dans ce roman. La première partie, si elle est nécessaire à la compréhension de la suite des aventures de Klara, est longue et inutilement compliquée avec l'enchevêtrement des trois générations de colons d'origine allemande, dans le village canadien de Shoneval.

En revanche, la deuxième partie, consacrée au frère de Klara, un être épris de liberté et la troisième centrée sur la construction du mémorial de Vimy, à Arras, sont bien plus réussies à mon sens.

Ce n'est pas la découverte de l'année, mais j'ai tout de même passé un moment agréable.
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Niagara

1889. A Niagara Falls, côté canadien, Maud Grady, patronne des pompes funèbres locales, est une jeune veuve élevant son fils autiste. À Venise, le poète Robert Browning se meurt dans le palazzo de son fils.



A deux pas, les McDougal vivent la dissolution de leur couple. Lui, historien militaire obnubilé par une femme ayant joué un rôle dans la guerre américano-canadienne. Elle, Fleda, passe une grande partie de son temps dans la forêt. Elle y est épiée par un jeune poète, Patrick.



Pendant que Maud avance pas à pas dans sa reconstruction, les McDougal crée une sorte de ménage à trois où Fleda, en mal de passion amoureuse, fantasme l'amant idéal. Patrick se rend compte que Fleda est loin d'être la femme qu'il voudrait. Alors, elle se noie au sens figuré dans la poésie de Robert Browning, qui se meurt à Venise.



D'autres se noient au sens propre, car les Chutes du Niagara exercent leur pouvoir d'attraction. Maud collectionne les objets perdus par les noyés et organisent les funérailles de ceux qu'aucune famille ne vient rechercher.



Jane Urquhart va loin dans l'analyse des sentiments, de la passion, et des désirs non dits. De manière sobre et pudique, elle dresse le portrait de la société canadienne et de la place des sentiments et de la femme dans cette société. Deux hommes, deux femmes...



Vivre sa vie ou la fantasmer? Quelle part de rêve pouvons-nous mettre dans notre vie? Comme le dit la 4è de couverture: "Trois histoires qui se rejoignent en une vision noire, poétique, saisissante".



L'écriture est fort classique, poétique et lente. J'ai mis du temps avant de m'immerger dans le style de l'auteure et sa façon de nous livrer le récit. Mais une fois que j'ai plongé... si je puis dire, j'ai regretté que le roman se termine aussi vite.
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Les Rescapés du Styx

C'est un livre très richement tissé qui mélange différentes histoires et thèmes. La scène d'ouverture, un homme plutôt confus qui arrive en plein hiver sur une île désolée du Canada, est magnifiquement dépeinte. Il contient également une nuance mystérieuse qui rend les sauts qui suivent acceptables. Le focus se porte brièvement sur un artiste qui s'installe temporairement sur cette île et trouve un cadavre, puis sur une femme "avec une condition" (une forme d'autisme/Asperger) qui avait apparemment une relation avec l'homme décédé et maintenant veut devenir « le gardien de son passé ». Les trois scénarios s'imbriquent parfaitement, mais Urquhart commence alors une très longue chronique familiale dans un style quelque peu épique, voire marquezien, comprenant des éléments magiques. Cette chronique semble également fusionner avec les scénarios précédents. Entre-temps, divers thèmes ont été abordés, tels que la question de la normalité et du traitement des personnes atteintes d'une condition, de l'importance des cadres géographiques, de l'inévitable fugacité de la vie et du pouvoir destructeur de la volonté humaine, de la force éclairante de l'amour, etc. Aussi l'atmosphère très détachée, un peu rêveuse qui entoure Sylvia (la femme autiste) m'a séduite, avec son accent sur l'introspection, sur le fait de regarder sans voir et sur le pouvoir dévorant du temps. Urquhart relie le tout au paysage Canadien, et à une œuvre de Robert Smithson, A Map of Glass (d'où le titre), dans laquelle s'expriment la fragilité et la sublimité de la vie et de la matière, ainsi que la relation destructrice entre l'homme et la nature. En bref, ce livre a pas mal de viande sur l'os, et Urquhart est un styliste qui certainement beaucoup de talent littéraire. Pourtant quelque chose rongeait ma lecture ; il y a quelque chose qui ne va pas dans la structure somptueuse du livre, les différentes intrigues et l'accumulation parfois opaque d'images. Donc, au final, ça ne m'a pas vraiment touché. Peut-être vaut-il la peine d'être relu ?
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La foudre et le sable

Et les mots chantent une ballade irlandaise, ils peignent un paysage bouleversant, ils saignent une nation désespérée, ils rêvent d'un monde merveilleux, ils réinventent les fées. Un superbe roman, dense, dans un style un peu vieillot, plein de poésie et d'introspection, plein de sentiments et de rêves. Une belle histoire, une histoire vraie qui raconte la famine en Irlande et la colonisation au Canada par une nation pauvre, souvent trahie, mélancolique et qui pourtant survivra. De la toute belle littérature...
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La foudre et le sable

Depuis qu'elle a recueilli le dernier souffle d'un marin naufragé sur la côte de Rathlin, son île irlandaise natale, la belle Mary aux yeux verts et aux cheveux roux ne se fait plus appeler par son nom de baptême mais par celui que lui a inspiré le noyé : Moïra. Les villageois la disent possédée par un esprit des eaux.
Lien : http://ocommecolomb.blogspot..
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