Jay Haley

Aider un patient à se comprendre, à prendre davantage conscience de lui-même, n'a rien à voir avec le fait de changer. Un grand nombre de psychiatres amènent les gens à avoir davantage conscience d'eux-mêmes, mais ils ne parviennent jamais, ces patients, à prendre conscience de ce qu'ils sont capables de faire. Cela ne sert à rien de savoir pourquoi quelqu'un agit comme il le fait. Voyez les gens heureux et bien insérés dans leur environnement : ils ne se sont jamais souciés d'analyser leur enfance ou leurs relations parentales. Ils ne l'ont pas fait et ne le feront pas.

De cette façon, il est possible de restreindre la communication entre les membres d'une famille, et cela les incite à communiquer davantage.

"Autrement dit, il faut une structure qui définisse la relation comme une relation conçue pour amener du changement, et, à l'intérieur de cette structure, aucune demande directe de changement ne doit être faite, il faut seulement accepter de patient tel qu'il est."

Lorsque ce vieux monsieur demanda si je pouvais l'aider à surmonter la peur qu'il avait des ascenseurs, je lui répondis que je pourrais probablement lui flanquer la frousse d'une façon différente.

Une procédure appliquée ordinairement par Erickson lorsqu'il utilise l'hypnose consiste à faire une suggestion posthypnotique qui empêchera le patient de penser à la peur qu'il éprouve en ascenseur. Il suggèrera par exemple à quelqu'un une extrême préoccupation à propos de ce qu'il ressent au niveau de la plante des pieds en se rendant à une certaine adresse, qui est celle d'un bureau situé dans un immeuble élevé ; pour arriver à ce bureau, il faut emprunter un ascenseur ; mais comme, pendant la montée de l'ascenseur, il est absorbé par ce qu'il éprouve dans la plante de ses pieds, il ne fait pas attention et n'a pas peur ; après avoir réussi une fois à monter en ascenseur, il sera désormais capable de renouveler cet acte.

Une procédure appliquée ordinairement par Erickson lorsqu'il utilise l'hypnose consiste à faire une suggestion posthypnotique qui empêchera le patient de penser à la peur qu'il éprouve en ascenseur. Il suggèrera par exemple à quelqu'un une extrême préoccupation à propos de ce qu'il ressent au niveau de la plante des pieds en se rendant à une certaine adresse, qui est celle d'un bureau situé dans un immeuble élevé ; pour arriver à ce bureau, il faut emprunter un ascenseur ; mais comme, pendant la montée de l'ascenseur, il est absorbé par ce qu'il éprouve dans la plante de ses pieds, il ne fait pas attention et n'a pas peur ; après avoir réussi une fois à monter en ascenseur, il sera désormais capable de renouveler cet acte.

Il considère ce problème de sevrage entre parents et enfants non pas seulement comme un processus de désengagement, mais aussi comme l'amorce d'un réengagement selon des nouvelles normes.

Il considère ce problème de sevrage entre parents et enfants non pas seulement comme un processus de désengagement, mais aussi comme l'amorce d'un réengagement selon des nouvelles normes.

Lorsqu'on se penche sur les méthodes qu'utilise Erickson pour résoudre les problèmes qui se posent lorsqu'il s'agit d'apprendre aux parents et aux enfants à se passer les uns des autres, il semblerait qu'il considère la thérapie à ce stade comme une "cérémonie initiatique". Il existe de telles cérémonies dans la plupart des sociétés, et leur fonction consiste non seulement à permettre au jeune de parvenir au statut d'adulte, mais encore d'exiger de ses parents qu'ils le considèrent comme un adulte. La société procure aux familles des moyens qui les aident à franchir cette étape. Si une société ne comporte pas ce genre de cérémonie - et il semble bien que ce soit le cas de l'Amérique -, l'intervention d'un thérapeute peut alors tenir lieu du rite qui permet le désengagement des parents et des enfants. La tactique utilisée par Erickson pour faire face aux difficultés qui apparaissent à ce stade de la vie familiale n'est pas un schéma simple. Il considère ce problème de sevrage entre parents et enfants non pas seulement comme un processus de désengagement, mais aussi comme l'amorce d'un réengagement selon des nouvelles normes.

Avec ce genre de directives, vous indiquez au patient une catégorie générale de choses à faire, mettons par exemple la catégorie "prendre de l'exercice" Ensuite, au sein de cet ensemble, vous spécifiez un élément (par exemple faire de la marche à pied dans la chaleur du désert) qui soit quelque chose qu'il n'avait pas grande envie de choisir. Ce que vous cherchez, c'est qu'il aille, lui, "spontanément", choisir un autre élément du même ensemble. En général, les patients ne sont pas des gens qui font des choses qui soient bonnes pour eux, où ils puissent trouver des satisfactions ainsi qu'une chance de réussir. Ils luttent contre ce genre de choses, et vous devez donc inciter les patients à les faire.

... au Wayne County General Hospital and Infirmary, Erickson mit au point un certain nombre d'approches originales destinées aux "malades mentaux". Parfois, son objectif était de faire en sorte qu'un patient, tout en restant hospitalisé, devienne plus productif, et d'autres fois, il essayait de le faire sortir de l'hôpital et de le réinsérer dans le monde extérieur.

Lorsqu'une situation familiale s'est détériorée, un membre de la famille se trouve souvent relégué dans un hôpital psychiatrique. Parfois, il s'agit d'une hospitalisation temporaire souvent, il y a un premier séjour, assez bref, puis un autre plus long, et ce processus se répète jusqu'à ce que le statut de malade mental chronique soit acquis par cette personne et devienne un fait avéré.

Le père et la mère ont tous deux de l'affection pour un enfant, mais l'enfant a aussi une fonction dans leur relation de couple. Par conséquent, si l'enfant se libère pour mener une existence indépendante, la relation des parents est forcément modifiée. en général, les parents exposent le problème de l'enfant comme s'il n'avait rien à voir avec eux ou avec leur couple. Tout va bien, si ce n'est que le jeune garçon se comporte de façon bizarre. "Nous serions tellement heureux si Sam n'était pas malade." souvent, ils parlent de l'enfant comme de la seule pomme de discorde de leur couple et du seul sujet de déception qu'ils aient dans l'existence. En faisant front commun à propos de cette question, les parents trouvent là une bonne excuse à toutes leurs difficultés. Erickson déplace souvent le problème pour le placer sur le terrain du couple. Un des moyens de réaliser cela consiste à modifier la pseudo-alliance des parents.

Erickson estime que se contenter de faire remarquer aux gens qu'ils ne devraient pas se comporter comme ils le font est rarement efficace : aussi, en général, il ne donne pas aux parents de bons conseils pour qu'ils modifient leur comportement, mais il fait en sorte qu'ils le modifient effectivement. Parfois, il obtient ce résultat en déplaçant le conflit et en choisissant un autre terrain d'affrontement. [...] la façon dont in fait évoluer un conflit parental : il passe de la question de savoir si les gens ont été de bons parents à celle de se demander s'ils seront de bons grands-parents.

Dans d'autres cas où il s'agit d'amorcer la séparation entre un jeune et ses parents, Erickson travaille parfois en agissant sur les parents et en ayant très peu affaire à l'enfant. Voici un exemple où l'on trouve des parents tolérants à l'excès qui surprotègent un enfant.

Souvent, Erickson agit directement sur l'enfant et réussit à le dégager de l'emprise des liens familiaux. Parfois, l'approche qu'il utilise consiste à pousser le jeune adulte à porter un jugement critique sur ses parents et à réfléchir seul à l'orientation qu'il souhaite donner à son existence. Les parents ne sont pas tenus pour quantité négligeable, mais leur rôle en ce qui concerne les questions réellement importantes pour l'enfant est considéré comme accessoire.

Je dis : "Et bien ! tes parents voudraient que je m'occupe de toi. Je ne suis ni ton père ni ta mère. Physiquement, je ne veux pas non plus me mesurer à toi. Mais tu vas découvrir une chose, c'est que j'ai davantage de cervelle que toi et que je sais m'en servir beaucoup plus vite que toi. A présent, si tu veux devenir mon patient, mettons-nous d'accord sur un certain nombre de points. Je n'ai pas du tout l'intention de me montrer aussi gentil que tes parents.

Les parents les plus néfastes ne sont pas ceux qui maltraitent un enfant, mais ceux qui font preuve envers lui d'une indulgence exagérée et le protègent tellement qu'ils ne lui laissent aucune possibilité de devenir indépendant. Plus les parents se montrent compréhensifs et tolérants à cette période de l'existence, plus difficile est la tâche du thérapeute lorsqu'il s'agit d'opérer le sevrage réciproque des parents et des enfants.

Parfois Erickson voit toute la famille ensemble et s'arrange pour modifier les rapports qui existent entre l'enfant et ses parents , toutefois, la plupart du temps, il préfère les voir séparément et les réunir seulement de temps à autres.

En 1958, au cours d'une conversation, il s'élevait contre cette idée du maintien de l'enfant au sein de sa famille afin qu'il puisse trouver peu à peu comment s'y prendre autrement avec ses parents". Voici ce qu'il disait : "Est-il possible qu'un jeune qui vit dans une famille comme celle-là puisse trouver peu ) peu comment s'y prendre autrement avec ses parents ? Pendant toute la durée de son existence, il a appris à ne pas réussir à avoir une relation satisfaisante avec eux. Il a appris une telle profusion de moyens, tant de petites astuces pour provoquer une mauvaise entente avec ses parents ! Je fais généralement en sorte d'éloigner l'enfant pendant que je m'occupe des parents."