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Citations de Jean-Baptiste de Froment (33)


L’Orient, lui avait-il déclaré, est, depuis Madame Bovary au moins, la patrie, au demeurant purement imaginaire, de tous ceux qui s’ennuient. On a vu où cela mène.
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En effet. La situation s’y prête. Le reste du pays, ce qu’on appelle «la France», est à l’image de l’antique momie qui prétend encore la présider: elle n’en a tout simplement plus pour très longtemps. L’insondable médiocrité de ses actuels dirigeants en est la cause immédiate et conjoncturelle. Mais il y a une explication plus profonde. La « civilisation », c’est-à-dire cette prétention de l’homme (et en particulier de l’homme français, soulignons-le au passage) à sortir de' la nature pour se gouverner lui-même, touche à sa fin.
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Il se pouvait que, aussi haut qu'il fut placé aujourd'hui dans la hiérarchie de l'état, il se révela plus faible que l'enfant qui vient de naitre incapable de venir au bout du moindre avorton, le pion damné par des politicards de troisième division.
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Il n’y a de pouvoir que s’il y a des gens pour obéir.
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On croit, avec les millions d'individus qui composent un pays comme le nôtre, disposer d'un réservoir humain inépuisable.
On s'imagine qu'il suffit de se pencher pour trouver, dans la masse, des hommes d'État, des artistes, des saints.
Cela n'est pas vrai.
La vérité est que de telles individualités sont beaucoup plus rares encore qu'on ne l'imagine.
Aucune nation n'est assez nombreuse pour être sûre d'en disposer en son sein.
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C'est fini pour les hommes, tu sais. Je veux dire : pour la partie masculine de l'humanité. Ils ne l'ont pas encore compris, mais ils n'y arriveront plus. Plus avant très longtemps.
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Il se pouvait que, aussi haut qu'il fut placé aujourd'hui dans la hiérarchie de l'état, il se révelat plus faible que l'enfant qui vient de naître incapable de venir au bout du moindre avorton, le pion damné par des politicards de troisième division.
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- Mais rien n'est jamais acquit, hélas, reprit Claude. Il faut toujours veiller au grain. C'est à cela que des gens comme nous, chacun à la place qui est la sienne, servons, n'est-ce-pas ? Il faut y veiller en permanence. Un pays comme le nôtre, ça ne se réforme pas, vous et moi le savons bien. Ça ne se réforme pas, mais ça s'entretient. C'est à ce niveau que l'intervention humaine est nécessaire. Il faut sans cesse tailler, il faut élaguer. Il faut replanter, souvent. Aérer la terre, remuer un peu les choses, faire en sorte qu'elles respirent, conservent un certain mouvement. Éviter surtout qu'elles ne s'ankylosent, qu'elles ne s'enkystent. Et se débarrasser des branches mortes.
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Ici comme ailleurs les maîtres sont monolingues et les esclaves bilingues. Là n’est pas la moindre supériorité des seconds sur les premiers.
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L'univers était vaste, infiniment, et des communications secrètes, des raccourcis, permettaient à des points forts éloignés en apparence de se rejoindre. On mettait la tête dans un soutien-gorge et, de fil en aiguille, on se retrouvait sur le sable de l'Arabie, à deux pas des appartements de la sultane.
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Zéro-trente. Déjà, l'étau de la peur de perdre se refermait sur Antoine. Le tennis était comme la vie. Au début, tout semblait possible, et puis de fil en aiguille, très rapidement à vrai dire, après quelques faux pas et un ou deux coups de déveine, on finissait par s'enfermer dans une prison psychologique dont les parois, pourtant purement imaginaires, devenaient infranchissables. Bientôt, on perdait tous ses moyens.
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Je vous laisse, au revoir Barbara. Et je vous embrasse, hein, ajouta-t-il par acquit de conscience, et sans doute aussi parce que l'idée n'était pas désagréable.
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Le coup d’État à l’ancienne, donc, a fait long feu. Mais cela ne change rien à l’essentiel. L’essentiel, le voici : de toute éternité, il n’y a de pouvoir que s’il y a des gens pour obéir.
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-S'il y a une chose, décidément, qu'il faut proscrire en politique, ce sont les idées. Le prochain connard qui a une idée, je le fusille, dit Claude.
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"Mille et une" ne désignait pas un nombre précis, une quantité définie, amis une force, un mouvement irrépressible, qui se confondait avec la vie elle-même, qui nous poussait à vouloir, à demander et à obtenir, encore et encore, plus, toujours plus. Du moins jusqu'à ce qu'intervînt, mais ce serait bien plus tard, lorsqu'on serait très vieux, et il ne fallait pas y penser, celle dont Les Mille et Une Nuits disent qu'elle "détruit tout plaisir et sépare ceux qui étaient réunis".
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Il était consternant de voir, compléta Antoine, comment les uns et les autres pouvaient, à des siècles de distance, s'emparer des morts pour leur faire dire et penser ce qu'ils n'avaient jamais dis ou pensé. Ou du moins on n'en savait rien et on ne pourrai jamais le savoir.
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Maîtres et serviteurs l'un de l'autre, ils s'aimèrent dans cette grange autant qu'ils purent, autant qu'il est humainement possible, ils s'aimèrent d'un amour dont la Douvre, ce pays jusqu'alors sans histoire, conserve intacte la mémoire - d'un amour qui fut, et que rien ni personne, jamais, ne pourra faire qu'il n'eût pas été.
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"C'est donc cela, un fils, songea Claude : quelqu'un qui nous contredit ?"
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Ceux qui rendaient encore visite à Claude, retiré dans la province de son enfance, disaient qu'il n'avait pas changé. Simplement, son monde s'était rétréci. Ce n'était plus la France, mais son jardin, qu'il administrait
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Le monde politique est gouverné par la loi du moins hésitant, pensa Claude. Ou du moins, par la loi de celui qui montre le moins qu'il hésite.
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