Le dimanche 15 2022, l'émission ISLAM de France Télévision avait invité l'écrivain Jean-Baptiste de Froment (auteur des romans ETAT DE NATURE et BADROULBOUDOUR) à venir parler de son roman et du rôle de passeur qu'a eu l'écrivain et traducteur Antoine Galland (1646-1715), parfois décrit comme "l'inventeur" des MILLE ET UNE NUITS.
Bref extrait.
L'émission entière peut être vue ici :
https://www.france.tv/france-2/islam/3366364-emission-du-dimanche-15-mai-2022.html
Résumé de l'émission présentée par Leili Anvar, Zohra Ben Miloud et Abderrahim Hafidi :
"Certains noms nous évoquent l'épopée de la littérature et la beauté en terre musulmane. « Les mille et Une Nuits » est une oeuvre monumentale qui bouscule encore les imaginaires. Aujourd'hui, on parle d'amour dans les courants de la littérature arabo-musulmane avec Carole Boidin, spécialiste de littérature musulmane et Jean-Baptiste de Froment, écrivain."
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En effet. La situation s’y prête. Le reste du pays, ce qu’on appelle «la France», est à l’image de l’antique momie qui prétend encore la présider: elle n’en a tout simplement plus pour très longtemps. L’insondable médiocrité de ses actuels dirigeants en est la cause immédiate et conjoncturelle. Mais il y a une explication plus profonde. La « civilisation », c’est-à-dire cette prétention de l’homme (et en particulier de l’homme français, soulignons-le au passage) à sortir de' la nature pour se gouverner lui-même, touche à sa fin.
L’Orient, lui avait-il déclaré, est, depuis Madame Bovary au moins, la patrie, au demeurant purement imaginaire, de tous ceux qui s’ennuient. On a vu où cela mène.
Il se pouvait que, aussi haut qu'il fut placé aujourd'hui dans la hiérarchie de l'état, il se révela plus faible que l'enfant qui vient de naitre incapable de venir au bout du moindre avorton, le pion damné par des politicards de troisième division.
On croit, avec les millions d'individus qui composent un pays comme le nôtre, disposer d'un réservoir humain inépuisable.
On s'imagine qu'il suffit de se pencher pour trouver, dans la masse, des hommes d'État, des artistes, des saints.
Cela n'est pas vrai.
La vérité est que de telles individualités sont beaucoup plus rares encore qu'on ne l'imagine.
Aucune nation n'est assez nombreuse pour être sûre d'en disposer en son sein.
Il n’y a de pouvoir que s’il y a des gens pour obéir.
- Mais rien n'est jamais acquit, hélas, reprit Claude. Il faut toujours veiller au grain. C'est à cela que des gens comme nous, chacun à la place qui est la sienne, servons, n'est-ce-pas ? Il faut y veiller en permanence. Un pays comme le nôtre, ça ne se réforme pas, vous et moi le savons bien. Ça ne se réforme pas, mais ça s'entretient. C'est à ce niveau que l'intervention humaine est nécessaire. Il faut sans cesse tailler, il faut élaguer. Il faut replanter, souvent. Aérer la terre, remuer un peu les choses, faire en sorte qu'elles respirent, conservent un certain mouvement. Éviter surtout qu'elles ne s'ankylosent, qu'elles ne s'enkystent. Et se débarrasser des branches mortes.
Il se pouvait que, aussi haut qu'il fut placé aujourd'hui dans la hiérarchie de l'état, il se révelat plus faible que l'enfant qui vient de naître incapable de venir au bout du moindre avorton, le pion damné par des politicards de troisième division.
C'est fini pour les hommes, tu sais. Je veux dire : pour la partie masculine de l'humanité. Ils ne l'ont pas encore compris, mais ils n'y arriveront plus. Plus avant très longtemps.
L'univers était vaste, infiniment, et des communications secrètes, des raccourcis, permettaient à des points forts éloignés en apparence de se rejoindre. On mettait la tête dans un soutien-gorge et, de fil en aiguille, on se retrouvait sur le sable de l'Arabie, à deux pas des appartements de la sultane.
Zéro-trente. Déjà, l'étau de la peur de perdre se refermait sur Antoine. Le tennis était comme la vie. Au début, tout semblait possible, et puis de fil en aiguille, très rapidement à vrai dire, après quelques faux pas et un ou deux coups de déveine, on finissait par s'enfermer dans une prison psychologique dont les parois, pourtant purement imaginaires, devenaient infranchissables. Bientôt, on perdait tous ses moyens.