On ne ment pas par omission sans avoir une idée derrière la tête, c’est-à-dire sans cacher sciemment une chose qu’on aurait dû révéler.
Je sais, le sang de l’océan coule dans tes veines.
Moi, je crois qu’il ne faut pas courir après ses rêves, parce que une fois qu’on les a rattrapés, on ne rêve plus.
— Mais si, il suffit de les remplacer par d’autres rêves.
Il vivait pour et par la mer. On le surnommait la frégate.
— Pourquoi la frégate ?
— Parce que la frégate est un oiseau marin qui ne nage pas, qui à terre marche plutôt mal, mais qui peut voler très longtemps. Il est capable de survoler l’océan plusieurs mois sans se poser ni se fatiguer.
Lui, il avait cru tout ça, parce qu’il n’avait pas le choix, et puis c’est tellement confortable de laisser les autres penser pour soi.
Les génies et les fous nagent dans le même océan
Ne commence pas avec tes foutues citations! Tu étais déjà allumée! C'est possible! Mais quand il y a drame, on se fiche de la présumée fragilité mentale de la victime. Tu as souffert et je refuse d'accepter ça!
En cette frileuse fin d’après-midi d’hiver, l’aire de repos « du logis neuf », située sur l’autoroute A7 à quelques kilomètres du village de la Coucourde, est plus dépeuplée qu’une plage de Normandie un soir de tempête. La neige mouillée, qui tombe en abondance sur le parking détrempé, ne parvient pas encore à blanchir le bitume. Pourtant, les nombreux sapins, concédant au site un aspect forestier, se couvrent peu à peu d’une pellicule lourde et blanchâtre digne d’une carte de Noël.
Titouan, 22 ans, assis dans un fauteuil dans un angle de la pièce commune, est plongé dans son journal. C'est un jeune étudiant en sciences politiques. Il est roux, frisé comme un mouton, avec une tête de poupon. Calme en apparence, il passe ses journées à lire la presse. Le reste du temps, il cherche un moyen de s'enfuir. Il paraît tout à fait normal. Il a été enfermé voici quelques semaines suite à une altercation plutôt musclée avec des policiers. Dans les rues piétonnes de la ville, seul, entièrement nu et recouvert de sauce tomate, il manifestait pour l’interdiction de la corrida. Afin d’illustrer son slogan : « Corrida, assassinat, une loi contre ça ! », de ses bombes aérosols de grand format, il taguait en rouge sang la plupart des personnes qu’il croisait. Alertés, des membres des forces de l'ordre ont tenté de le raisonner. Lui, estimant que ses droits de citoyen libre avaient été bafoués, a riposté à grand renfort de peinture rouge. Les flics, surtout lorsque l’on repeint sans autorisation leur uniforme, manquent d’humour. La situation a rapidement dégénéré.
De sa voix de robot nippon, l'accent en moins, madame GPS nous prévient : « Vous / êtes arrivés / à destination !»
Regard balayant de l’équipe… Voici le théâtre de nos futurs exploits… Tout y est !
- Les cohortes de jeunes gens regroupés en meutes et franchissant sans conviction un portail digne de fort Knox. Ça s’interpelle, ça chahute, ça clope, ça s’embrasse à pleine bouche, ça pianote sur son Smartphone.
- Les préfabriqués en forme de blockhaus, les bâtiments défraîchis, la cour goudronnée hérissée de panneaux de basket-ball sans filets et de cages de football tordues.
- Le tas coloré de sacs dispersés sous les préaux
- Enfin, informant le visiteur qu’il pénètre dans un lieu républicain, l’indispensable drapeau bleu/blanc/rouge qui ne flotte pas au vent, avec à ses côtés le visage aseptisé d’une Marianne éteinte accolée au logo du conseil régional local…
Pas de doute, nous sommes bien arrivés à destination ! C’est glauque comme un lycée de Province !
Sans un mot, Didier s’extirpe du véhicule… Il va fumer sa clope quelque part sur le trottoir… Depuis déjà de nombreuses années, interdiction de fumer à bord !
Gabrielle lance un : « Bon, j'y vais ! » résigné. Feuille de route à la main, elle sort à son tour du minibus et s’éloigne. Chaque comédien, en plus de son travail scénique, se voit souvent confier une tâche complémentaire. Auprès de nos clients, Gabrielle joue le rôle d’ambassadrice. Elle part se mettre en quête de notre contact au sein de l’établissement. Cette démarche peut se révéler rapide, mais elle peut aussi se transformer en « Plan galère », tout dépend de la structure d'accueil, de ses qualités d'organisation, de ses capacités à communiquer, du sérieux et de la motivation dont elle fait preuve.
Et aujourd'hui ce n'est pas gagné !