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Citations de Jean Berthier (III) (72)


Les livres nous révèlent ce paradoxe que l'existence est une chose si grande qu'elle ne se suffit jamais à elle même (...)Comment faire mesure de la vie incommensurable ? La littérature s'y essaie. Aussi faut-il imaginer l'homme paradoxal par excellence qui ne peut combler sa curiosité de la vie qu'en s'en détournant. (p.151-152)
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Arpenter la bibliothèque d’un autre, c’est traverser un pays dont on connaît la langue mais dont l’étrangeté grandit à mesure qu’on y pénètre.
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Entre les deux, je pourrais ouvrir le livre que j'avais emporté. Mais tandis que je m'apprêtais à le faire, le visage d'une jeune fille assise en face de moi me retint. Elle aussi lisait. IL s'exprimait d'elle cette force de retrait que les non-lecteurs n'apprécient pas toujours chez les lecteurs pour le privilège de liberté qu'ils y décèlent. (...) Avait-elle, comme moi à son âge, saisi qu'au-delà de toutes les séductions que la modernité exerçait sur nous , (...)il y avait une part de son âme et de l'âme du monde que seuls le livre et la littérature étaient à même d'éclairer ? (p. 33)
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Nous devrions lire pour nous quitter autant que pour nous retrouver. Dis-moi ce que tu lis et je ne te dirai rien de de que tu es ou crois être. - Connais-toi toi-même - : parole de sage. Le lecteur, lui, est d'une autre nature. -Déprends-toi de toi-même-, telle devrait être sa maxime. (p. 90)
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Pourquoi souhaiter à l'enfant la consolation de la lecture sinon pour accompagner déjà quelque précoce malheur ? L'enfant parfaitement heureux ne lit pas. Il parle à ses semblables, recherche leur compagnie et comme chien ou chat, la caresse de la vie primitive. Plus un enfant est proche de la bête, plus proche il est du dieu. Divin génie de l'enfance qui se rit de la page et du signe. Avez-vous déjà vu un enfant dévaler une prairie sous le galop des fleurs ? Il fuit une bibliothèque. Laissons-lui le temps de passer de l'insouciance au malheur ou à. la terrible espérance d'être né. Nul n'entre dans une bibliothèque s'il n'a déjà été saisi d'effroi ; nul n'y demeure s'il n'a laissé au dehors les illusions du monde ; mais nul n'en sort car elle émet plus de lumière que les ténèbre extérieures.
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Je repensais à Suzanne Martinon. - "Repenser"- (...)
Que pouvais-je réellement savoir d'elle puisqu'elle n'était rien que ce nom et ce livre oubliés. (...)
On fait des livres le sanctuaire de la mémoire; mais ils sont tout autant le puits sans fond de l'oubli. (p. 81)
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Demain, après-demain, et toute ma vie, je viendrais vers elle en ouvrant un de ses livres, non pour la chercher, car elle ne s'y trouverait pas, ni pour la deviner, car elle ne s'y révèlerait pas, mais pour partager les mêmes phrases, m'éveiller aux mêmes pensées, traverser les territoires où elle m'avait précédé. Ces livres qui l'avaient nourrie me nourriraient à leur tour et par eux nous serions reliés.
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Comme on a peu lu quand on a beaucoup lu ! Arpenter la bibliothèque d'un autre, c'est traverser un pays dont on connaît la langue mais dont l'étrangeté grandit à mesure qu'on y pénètre.
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Lire ne promet rien, ne protège de rien, ne garantit rien : les barbares aussi ont leurs œuvres préférées et leurs poèmes d'amour ; on connaît de grands imbéciles qui ont beaucoup lu ; on sait des bourreaux adossés à de somptueuses bibliothèques.
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Je suis lecteur pour la télévision. Je lis des scénarios, parfois des romans, et aussi des textes informes et inclassables. Ce sont les plus douloureux à lire. On sait qu'on tirera de ce fatras un avis négatif, mais il faut persévérer, rester dans le sillon quatre cents pages durant, coûte que coûte. Lire dans ces conditions est une école de vie : on s'ennuie au début, on s'ennuie par la suite, et on finit en s'ennuyant. Mais on tient bon. Tant de devoir, de patience et de douleur peut mener à la sagesse.
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« La question revint pour la centième fois à mon esprit de savoir si ma mère avait fait ce legs dans l’ignorance qu’elle était de mon métier ou le connaissant. » (p. 68)
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Comme on a peu lu quand on a beaucoup lu !
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Hélas ! Je n'étais plus le lecteur d'un roman auquel j'étais prêt à souscrire : j'étais le protagoniste d'une histoire à laquelle je ne voulais pas croire.
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L'acquisition de cet ouvrage indiquait combien elle avait été une lectrice sur le qui-vive, prolongeant par la lecture les sollicitations intellectuelles les plus marquantes de son temps. (p. 132)
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Homme-livre, homme immobile, homme de peu de foi dans le mouvement de la vie, tu as toi-même condamné tes jambes, toi-même tu t'es privé de voyages, d'actions, d'éclats, pour cette activité lente, silencieuse, égoïste, exclusive comme aucune autre. (p. 43)
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Parmi les hommes réunis autour des flammes, l'un d'entre eux, repu de viande cuite, momentanément dégagé de l'angoisse de la chasse où il avait failli périr, ne parvenait pas à oublier cette peur, à la digérer doucement ainsi qu'il le faisait de la viande, dans la chaleur du foyer qui portait à l'endormissement. Encore fallait-il qu'il témoigne que cette viande avait un goût et un coût. On ne pouvait plus se satisfaire seulement de la manger en oubliant ce qui s'était passé avant et ce qui adviendrait après. Tu vois, Élisa, la vie a un coût, et la raconter consiste à en fixer la valeur. Le premier qui, au lieu de s'endormir paisiblement, s'est levé et a pris la parole pour décrire la peur qu'il avait eue, mais aussi la joie qu'il avait ressentie à terrasser l'animal, pour expliquer comment il s'y était pris, comment il s'y prendrait la prochaine fois, cet homme hirsute vêtu de peau de bête fut l'auteur du premier récit. Il le fit avec les moyens du bord, avec des semblants de mots, des sons, des gestes surtout, car tout son corps parlait autant que s'il chassait, et dans ses yeux passait le reflet ondulant des femmes qui s'étaient mises à danser.
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J'avais largement le temps de flâner en me dirigeant vers l'école d’Élisa, pour arriver à l'heure de la sortie des classes. C'est toujours un moment fascinant pour un parent. On assiste, patelin, à l'écoulement du troupeau ; les chevelures ondulent comme le dos laineux des moutons ; on reconnaît certains enfants, on en découvre d'autres. On en voit de rieurs, de somnolents, de fatigués ; et le regard n'est pas le même chez ceux qui se savent attendus et cherchent un visage, et chez ceux qui reviennent seuls à la maison. Soudain, dans cette marée tout juste contenue par la porte principale, une expression, une boucle de cheveux, un rictus nous fait saisir le détail avant l'ensemble. Nous sommes alors pris d'un immense soulagement car nous commencions à être impatients et même inquiets tant ce flot d'enfants semblait recouvrir le nôtre ; mais non, il est là, notre enfant est vivant, ils sont cent mais il est le seul.
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Mais lire, lire est sans partage, lire est exclusif ; l'esprit est occupé, les mains sont occupées ; aucune parcelle de notre être ne peut s'évader pour porter son attention ailleurs. Il n'y a pas plus contraignant que cette activité à laquelle rien n'oblige.
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Les lecteurs ne forment pas une communauté soudée par quelque Souverain Bien de la lecture. Lire ne promet rien, ne protège de rien, ne garantit rien: les barbares aussi ont leurs œuvres préférées et leurs poèmes d'amour; on connait de grands imbéciles qui ont beaucoup lu; on sait des bourreaux adossés à de somptueuses bibliothèques.
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Comme on a peu lu quand on a beaucoup lu.
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