Jean-Christophe Camus

Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.

Tu es une descendante d'esclaves, ma chérie, et bien que l'esclavage soit aboli depuis 65 ans, crois-moi, il vaut mieux être blanc que noir... à moins d'être musicien ou footballeur...

"Le principe est toujours le même : on nie l'humanité de celui qui semble différent. Ainsi, on se met toujours au-dessus de lui." (p. 120)
"Le racisme n'est pas quelque chose de naturel, Lico. On ne naît pas raciste, on le devient." (p. 121)

Les intérêts de l'empereur prévalent sur tout, mon cher. Dans ce cas précis, les vies n'ont aucunes valeur. C'est ce qu'on appelle la raison d'état.

Nous n'avons pas besoin de fraternités communautaires mais d'une fraternité universelle.

En ce monde, quoi que tu fasses, c'est la destinée qui l'emporte.

-C'est un mauvais souvenir d'enfance dont je ne veux pas parler.
-Vous avez tort. Il faut parler de ces choses, cela peut aider à les cicatriser de manière durable. C'est comme les larmes, laissez sortir les mots.

Il y a beaucoup de choses pas justes dans la vie. Il faut apprendre à vivre avec.

- Les femmes sont très souvent victimes de préjugés, comme le sont les Noirs, les homosexuels, les Juifs, les musulmans...
- C'est quoi, les préjugés, c'est une maladie ?
- Non, Lucas, mais ça peut rendre malade ! Les préjugés ce sont des idées que l'on se fait sur des gens ou des choses sans les connaître.

Pourquoi tu comptes toujours en marchant ? Je compte mes pas jusqu'à l'école comme ça je sais si je grandis. (p. 79)

- Le principe est toujours le même : on nie l'humanité de celui qui semble différent. Ainsi, on se met toujours au-dessus de lui. (p.120)

-Même dans notre pays, une femme gagne moins d'argent qu'un homme pour le même travail. Et dans d'autres, les filles n'ont même pas le droit d'aller à l'école.
-Elles ont trop de chance, elles peuvent jouer tout le temps !
-Non, Doria, car on les oblige à travailler. Alors qu'apprendre à lire et à écrire te permet de penser librement, de comprendre le monde dans lequel tu vis pour mieux choisir ta vie.

Isaac devenait vieux, et ses yeux s'étaient affaiblis au point qu'il ne voyait plus, alors il appela Esa, son fils aîné.
- Esaü, mon fils, es-tu là?
- Oui, père, me voici
- Je suis devenu un vieil homme. Je dois te bénir devant l’Éternel avant de mourir...
Mais pour cela, tu dois chasser du gibier pour me préparer le plat que j'aime et que je mangerai
- Bien père.

-Jacob, ton père souhaite bénir ton frère avant de mourir, mais je veux que ce soit toi qu'il bénisse.
- Mère! mais c'est impossible!!

- La dame qui est venue te chercher est ta tante?
- Bah, oui! C'est la sœur de ma mère.
- Eh ben, ta tante, c'est la cousine de mon oncle qui est marié avec la demi-sœur de la première femme de mon père. Tu m'suis?
- Presque... tu veux dire qu'on est de la même famille?
- Bah ouais!

Quem me vê sorrindo pensa que estou alegre
O meu sorriso é por consolação
Porque sei conter para ninguém ver
O pranto do meu coração

O que eu sofri por esse amor, talvez
Não compreendeste e se eu disser não crês
Depois de derramado, ainda soluçando
Tornei-me alegre, estou cantando
Quem me vê sorrindo...

Compreendi o erro de toda humanidade
Uns choram por prazer e outros com saudade
Jurei e a minha jura jamais eu quebrarei
Todo pranto esconderei
Quem me vê sorrindo...


Paroles de "Quem me vê sorrindo" de Cartola, dont il est fait
mention dans la BD.

- Je voudrais te poser une question. D'après toi, il y a combien de races différentes qui existent ?
- Euh... Quatre ? Les Blancs, les Jaunes, les Noirs et les Rouges !
- Les Rouges ?
- Bah oui, les Indiens comme dans les films de cow-boys !
- Ah, d'accord ! Tu parles des Peaux-Rouges dans les westerns !
Mais tu te trompes, mon garçon. Il n'y a qu'une seule race : l'espèce humaine !
- Une seule ?
- Si tu affirmes aussi naturellement qu'il y en a quatre, c'est que cela t'a été dit et répété, ainsi qu'à tes parents et à tes ancêtres.
- ?
- Sache que ce sont des hommes blancs qui ont imaginé ces prétendues races. Des scientifiques, qui ont divisé l'espèce humaine et inventé des hiérarchies selon la couleur de la peau.
Pendant des siècles, les personnes de couleur blanche ont été placées comme en haut d'une échelle, et les personnes de couleur noire tout en bas. Le Noir a même été considéré comme le chaînon manquant entre l'homme et le singe ! (p.108-109)

- Sais-tu pourquoi la grande majorité des Gouadeloupéens est de couleur marron foncé ?
- Euh... non, aucune idée...
Pour être franc, monsieur Neddo, je ne m'en étais même pas rendu compte avant de venir en France.
- C'est normal. Ici aussi il y a une couleur dominante, mais ce n'est pas la même.
- Aux Antilles, ce sont des Africains, hommes, femmes et enfants mis en esclavage, qui ont donné cette couleur aux tiens.
- ?!!!
- Oui, mon garçon, tu es un descendant d'Africains !
- D'Africains ?
- Eh oui ! En 1635, la Gouadeloupe est devenue une colonie française. Six années plus tard, des Africains y ont été amenés en grand nombre pour être exploités dans des conditions inhumaines. (p.78-79)

La couleur de peau, la religion, la forme des pieds ou des oreilles n'expliquent en rien les qualités et les défauts d'une personne.

Je n'aime pas les règles de ce royaume : c'est pas drôle qu'on n'ait pas tous les mêmes droits.

- Soit, partez avec votre frère. Mais avant, préparez un peu de miel, de baume, des aromates, de la myrrhe, des pistaches et des amandes à offrir à cet homme. Prenez de l'argent et rapportez celui qui vous a été rendu. Il peut s'agir d'une erreur.
-Merci père!