AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-François Elslander (5)


Le ciel fuyait devant la fureur rageuse de l’ouragan.
D’un côté de l’horizon invisible montait sans cesse, avec une lenteur menaçante, une immense nappe funèbre qui se déployait, s’élargissait, se mouvait silencieusement, courbait au-dessus de la terre mille bras tordus, comme si elle s’apprêtait à l’étreindre, à l’étouffer, à l’ensevelir dans ses replis humides et froids.
Commenter  J’apprécie          60
L’épouvantable certitude de l’événement attendu, le péril qui sature l’atmosphère, augmentent sans cesse son inquiétude et son malaise. Elle voudrait voir le danger, se sachant le courage de le braver ; elle voudrait pouvoir lui courir sus, pour le vaincre ou être vaincue par lui. L’impassible solitude qui l’entoure est plus angoissante, mille fois, que l’attaque la plus terrible ; il lui semble que tout s’est ligué contre elle, que les choses mêmes la conduisent, la poussent en avant, préparent l’agression qui se trame là, quelque part : elle devine partout une hostilité sourde, une haine cachée.
Commenter  J’apprécie          30
La bataille est longue, longue, sans merci, muette maintenant et plus hideuse.
L'armature de la capote, arrachée, s'écroule sur le devant du véhicule, couvrant la croupe du cheval, et apparaît alors un emmêlement confus, désordonné, de membres qui s'étreignent, étroitement noués autour de deux corps collés l'un à l'autre, agités de bonds formidables qui les lancent de côté, les retournent, toujours enlacés.
Et, dans cette masse informe, douloureuse, éclatent, par places, des taches claires de chair nue, sur laquelle s'aplatit une main noire, velue, pareille à une serre.
Tout à coup, un dernier spasme la secoue, plus désespéré, plus redoutable, et un cri rauque monte, où se mêlent un hoquet de jouissance et un râle de mort...
Commenter  J’apprécie          20
Une bande l'entoure, une bande furieuse qui se met à danser, à courir, bousculée, tombant, sautant, et qui braille un chant de haine, dont les notes aiguës lui entrent dans la tête comme des pointes de flèches.
Ce sont des hommes et des femmes, ou des diables et des diablesses, au visage effrayant : les uns rouges, suants, convulsés en une grimace horrible, toujours la même, avec des globes blancs, immobiles, une bouche édentée, tuméfiée ; les autres, verts, solennels, macabres, fixant au loin des regards vides ; les autres noirs, énormes, troués des points lumineux d'yeux phosphorescents ; les autres riant d'un rire féroce, et grinçant des dents.
C'est une horde de monstres hideux vomis par l'enfer, vêtus d'accoutrements les plus disparates, les plus bizarres, aux couleurs voyantes, aux formes incohérentes : des chapeaux immenses qui couvrent jusqu'au cou ; des habits étriqués qui enserrent étroitement un corps de squelette, où s'accrochent des bras démesurés, articulés comme des pattes d'insectes ; des manches trop courtes, d'où sortent de grandes mains sèches, voraces ; des pantalons collants, moulant des jambes maigres, osseuses, qui ploient et se redressent, avec des détentes brèves de ressorts ; des robes fripées, parsemées de paillettes, secouées de trémoussements continuels, comme des choses vivantes.
Et tout cela tournoie, bondit, pirouette, grandit, disparaît, se cabre, se rapproche, s'éloigne, se lâche, se reprend, se baisse, s'allonge, en proie à une agitation incessante, épileptique, formant une ronde infernale, où les bras battent le vide, flasques, brisés, où les jambes s'élancent comme séparées des troncs, où les corps se balancent, se disloquent, se tordent, où les têtes remuent, hideuses, hallucinantes, diaboliques, au milieu d'un charivari assourdissant de vociférations sauvages, de rires démoniaques, de chants obscènes, de hurlements de colère, de ricanements atroces, de menaces terribles, de grincements de dents, de clameurs de détresse, dominés par l'épouvantable raclement d'un instrument invisible, dont la cruelle musique déchire l'oreille, irrite et affole les nerfs.
Commenter  J’apprécie          10
Le Marou est la pétrification hideuse de l’imbécillité bestiale par l'épouvante : son corps tout entier, desséché par les désirs, déchiqueté par la souffrance, n'est qu'une ruine lamentable, qu'un dernier coup va abattre...
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-François Elslander (24)Voir plus

Quiz Voir plus

Les arbres ...

C'est l'un des plus grands arbres de France, pouvant atteindre 35m. Son fruit, dont on fait des crèmes et des confiseries, est enfermé dans une bogue épineuse, son bois peut être utilisé pour les charpentes et les parquets

JACAOU
NEECH
LAUSE
AAOBBB
RCHEIATNGAI
CAPIEE
DREEC
YOOCMRES
AQUESIO
ANPLTAE

10 questions
53 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , arbres , mots , mélangesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}