Citations de Jean Guitton (217)
Être dans le vent, c'est avoir le destin des feuilles mortes .
Etre dans le vent, c'est avoir le destin des feuilles mortes.
Il faut accepter la part du fardeau du médiocre quotidien, qui n’est médiocre que dans son apparence et non dans son essence, que ce soit dans la vie en famille ou dans une communauté religieuse. Alors, on est prêt à tous les dépassements, à tous les héroïsmes. C’est là que se forme, dans l’humilité, le pur amour.
Ce genre de miracle [la synchronicité] qui n’offusque pas et qui éclaire intimement, j’en ai connu plusieurs dans mon existence, rencontres silencieuses, ordinaires, explicables et qui pourtant sont comme une parole pour moi seul prononcée.
Nous, "les grandes personnes", nous t'expliquons que tout est plus difficile que tu ne le crois et toi, tu enseignes à nos fronts déjà ridés que tout est plus facile qu'on ne l'aurait cru !
On sait que le jeûne favorise l’émergence des images de l’inconscient : ce qui ne préjuge rien de leur origine, car l’inconscient n’est pas seulement une banque de données à la manière de la mémoire, mais aussi un « ailleurs » hors de l’espace-temps.
L'art de ponctuer est plus précieux à mon sens que l'orthographe car l'orthographe relève, au fond, de la mémoire, mais le sens de la différence entre le « point et virgule » et les « deux points » manifeste la pensée. Et penser vaut mieux que se souvenir.
Un honnête homme armé de tout le savoir à notre portée aujourd'hui se devrait d'affirmer que l'origine de la vie paraît actuellement tenir du miracle, tant il y a de conditions à réunir pour la mettre en oeuvre.
Dans toute vie existent des instants privilégiés, des moments cachés, secrets, singuliers, où nous est donné en un instant récapitulatif ou prophétique ce qui se déroule d’une manière diachronique dans notre histoire.
Selon les spécialistes de la mystique, Görres, et plus près de nous le père Thurston et le Dr H. Larcher, les tendances ascétiques et mystiques semblent régressives, donc négatives, puisque la chasteté ramène à l’état d’enfance, l’inédie au nouveau-né, l’apnée et l’anurie au fœtus, l’arrêt du cœur à l’embryon, la biostasie à l’ovule. Mais c’est là une vue purement humaine, liée à l’idée horizontale du « progrès ». En réalité, cette rétro-évolution récapitule à rebours le développement. Elle superpose au cycle progressif et horizontal de la vie biologique un cycle vertical tout intérieur. Dans l’ordre de l’esprit, il apparaît comme profondément progressif. Toute mortification spirituelle, à condition d’être purifiée du dolorisme d’autrefois, est une vivification. Elle accroît l’indépendance du microcosme par rapport au macrocosme.
Le jeûne modifie à l’évidence les fonctions métaboliques. Tout se passe comme si l’organisme s’adaptait pour la survie. N’est-ce pas le jeûne qui provoque les convulsions (attribuées au démon) et le tétanisme (rigidité cataleptique) par la rétention du calcium, ou hypercalcémie ? Le jeûne déclenche-t-il un métabolisme aberrant entraînant les autres manifestations (paralysie, épilepsie, hallucinations) physiques et mentales ? Le jeûne est-il produit par les lésions de la moelle (ou cérébrales), ou est-ce l’inverse ?
affirmer qu'il existe, telles des images dans un miroir, une myriade d'autres mondes parallèles au nôtre, c'est supposer que non seulement tout ce qui est possible, mais également tout ce qui est imaginable, advient réellement.
(J. Guitton)
Au premier niveau, on peut vivre d’une manière corporelle, matérielle, somatique (soma=corps) et cosmique. Au deuxième niveau, on vit d’une manière psychique, c’est-à-dire en exerçant ses facultés mentales : intelligence, réflexion, mémoire. Enfin au troisième niveau, on peut vivre selon l’esprit (pneuma), d’une vie spirituelle supérieure, « mystique », comme c’est le cas des créateurs dans l’art, l’invention, la poésie, la spiritualité, et alors on se réfère à « l’âme éternelle ».
L’anastase, c’est la survie d’un être qui n’est plus dans l’espace-temps, qui est vivant, mais d’une autre manière ; qui domine le cosmos, au lieu d’être, comme nous, dominé par lui ; une sublimation de toute l’être dans un nouveau mode d’existence divine, inimaginable.
[Jean Guitton] La "substance" du réel n'est qu'un nuage de probabilités, une fumée mathématique.
Selon Patanjali, l’un des fondateurs du yoga, l’homme serait capable de contrôler la matière, donc son corps, grâce aux chakras, sorte de centres nerveux qui correspondent à nos plexus. Le chakra vishuddha, cinquième plexus, ou « centre fluidique » (au niveau de la gorge), contrôle l’akasha, principe unique de la matière, ce qui permettrait à quelques adeptes très avancés de puiser l’élément nutritif directement à la source de toute matière.
L’ascétisme et l’acceptation généreuse de la souffrance n’engendrent pas une régression de la vie. Celle-ci progresse souterrainement, c’est comme un fleuve qui coule sous les sables du désert, pour ressortir dans l’oasis, là où l’on creuse les puits en profondeur.
Si Jésus avait été un quelconque « maître de justice » promoteur d’une secte ordinaire comme il en a toujours existé, il aurait eu leur sort commun. Avec Jésus, l’effet produit est éclatant, permanent, disproportionné avec la petitesse, l’insignifiance des origines, donnant naissance à cette religion universelle qui dure depuis deux mille ans.
La stigmatisation est un phénomène exclusivement catholique. Les spécialistes la définissent ainsi : elle est localisée aux cinq plaies du Christ (plus la couronne d’épines). Elle s’accompagne de très vives souffrances physiques et morales. Elle a lieu en général au jour de la Passion. Les plaies ne suppurent pas, le sang est pur, alors qu’en général une lésion, une blessure, amène la suppuration.
L’hyperthermie corporelle est-elle l’exclusivité des mystiques chrétiens ? La réponse est non.
Alexandra David-Néel a assisté à des expériences de tumo resskiang, exercice physique des yogis pour la maîtrise de la température interne, par concentration mentale. L’adepte est assis nu dans la neige l’hiver et on place sur son dos des draps trempés dans l’eau glacée. Il doit les sécher. Les témoins ont constaté que l’on voit la vapeur d’eau fumer dans l’air glacé ; et le drap sèche.