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Citations de Jean-Loïc Le Quellec (26)


Jean-Loïc Le Quellec
En mythologie comme en archéologie, la question de l'origine ultime relève de l'énigme, et il est vain d'espérer retrouver "le" premier mythe.

"Pour une science des mythes"
Entretien pour Sciences Humaines n°300, février 2018
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Avant l’Internet, les fausses nouvelles archéologiques se diffusaient essentiellement par le biais de livres qu’il fallait acheter en librairie ou consulter en bibliothèque. Or les réseaux sociaux ont entièrement modifié les processus de diffusion, grâce aux blogs et surtout aux vidéos, qui peuvent accumuler des dizaines de milliers de vues en très peu de temps, et grâce aux médias sociaux qui leur donnent un écho sans précédent.
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Il est impossible de s’intéresser à l’art et à la préhistoire, donc à la préhistoire de l’art, sans rencontrer un jour ou l’autre la notion d’archétype.
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Mais les garous s'étaient déjà modernisés au milieu du siècle dernier, au moint de s'en prendre même aux locomotives à vapeur. Evoquant une personne de la commune, condamnée à la lourde pénitence de garouage, l'abbé Baudry raconte qu'un jour où elle se trouvait dans une ferme pendant les battages, la locomotive vint à s'arrêter soudainement. "On crut la machine ensorcelée, car il fut impossible, pendant plusieurs heures, de la faire marcher ; mais voici que, de guerre lasse, le chauffeur impatienté s'écrie soudain : Si ça continue, il faudra aller chercher de l'eau bénite chez M. le Curé. A ce mot d'eau bénite, la vapeur se dégage, siffle et gronde, et tout se remet en mouvement comme de plus belle."
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Une procession nocturne apparaissait parfois dans le chemin conduisant du cimetière à l'église. Au début du siècle, "une femme demeurant près du cimetière entendit des bruits de pas. Elle ouvrit la fenêtre et vit des morts en procession. L'un d'entre eux lui jeta sa tête. Bien embarrassée de cette tête, elle alla en parler au curé, qui lui dit : 'Voilà à quoi vous conduit votre curiosité. C'étaient sans doute des personnes qui avaient quelque chose à expier, et qui s'en allaient à l'église. Ce soir à la même heure, quand vous entendrez les mêmes pas, vous ouvrirez votre fenêtre et jetterez la tête en disant : Tiens, mort, voilà ta tête'"
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Qu'il s'agisse de Dravidien, ou plus souvent d' Égyptiens, de Crétois ou de Phéniciens - voire de Chinois !-, la démarche est toujours la même : on croit reconnaître des traits culturels étrangers dans tel point de vocabulaire, dans telle vague analogie architecturale ou dans tel détail de deux ou trois peintures, et tout le débat porte ensuite sur lesdits étrangers, sur leur origine, sur la route qu'ils auraient bien pu suivre, sur leurs échanges ou conflits avec les populations locales, sur leur disposition...sans plus qu'il soit question d'examiner la validité des postulats de départ.
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On appelle localement faux-monnayeurs des gens qui ont vendu leur âme et leurs enfants au Diable, pour de l'argent. Ils vivent dans des souterrains où, la nuit, on les entend travailler.
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[...] Y avait des sorciers qui allaient en réunion là. Puis alors ils mettaient un tas de terre sur leur tête, et avec ce tas de terre, ils étaient pas vus. Ils étaient pas connus, oui. "Un homme entre deux terres", ça faisait ; il était entre deux terres. Il était sur la terre, puis il avait la terre sur la tête, alors il était entre deux terres ; il était pas vu. [...]
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À propos de Jake Angeli (l’activiste de l’assaut du Capitole en 2021) : « Parmi ses tatouages, on reconnait le marteau de Thor, appelé Mjölnir dans la mythologie nordique et adopté comme signe de reconnaissance par les partisans du suprématisme blanc. Sur sa poitrine, un autre tatouage représente l’Yggdrasil, l’immense frêne « arbre du monde » qui, dans la mythologie nordique, porte à son sommet l’aigle Vidofnir (tout comme le Turul est posé au sommet de du Vilagfa, l’arbre du monde de la mythologie hongroise). Cette image de l’Yggdrasil est reprise aujourd’hui comme marqueur identitaire par les païens d’extrême droite. Au-dessus de ce tatouage, Angeli en porte un autre : le valknut, qui confirme, précise et renforce les symboles précédents. Un symbole pris isolément, risque toujours d’être mal interprété, mais l’association de trois d’entre eux permet de délivrer un message beaucoup plus clair, à savoir l’appartenance au wotanisme, dont le valknut est la marque. »
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Une garache citée sur Aizenay par le Dr Baudouin était en réalité une demoiselle métamorphosée, qui courait ainsi le garou. C'est probablement la même que mentionnait l'abbé Baudry en 1873 : "Un soir, un prétendant, blotti sous le lit, vit sa fiancée partir pour Lavignon, après s'être ointe d'une graisse magique, et avoir répété trois fois :

Par dessus les haies et les buissons !
Pour aller joindre Lavignon !

Désireux de la suivre, il s'oignit de la même manière ; seulement, ayant oublié la formule : Par dessus... et l'ayant remplacée par les mots :

A travers les haies et les buissons...

Il arriva à Lavignon le corps tout ensanglanté par les épines contre lesquelles il avait dû se heurter." De plus, au retour, voyant sa fiancée franchir la rivière d'un bond, il se serait écrié, admiratif : "Jésus !", ce qui eut pour effet de lui faire perdre tout pouvoir ; et du coup, il fut obligé de rentrer à pied.
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...puisque les mythes ne s'identifient bien qu'avec une prise de distance, dans l'espace ou dans le temps. Sans altérité, le récit mythique ne peut être reconnu comme tel. Aussi sommes-nous prompts à reconnaître pour mythes les croyances des peuples éloignés, ou celles des civilisations anciennes, alors que nous ne pouvons pratiquement jamais identifier les nôtres, rendus invisibles par suite de leur double proximité, spatiale et temporelle.
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Quand au soir, après une journée fatigante, les gens commencent à contempler fixement la braise, les fantômes du feu les contraignent à une réflexion si profonde qu'ils sont complètement distraits. Chacun pense pour lui-même. Alors la discussion s'étiole bientôt.

(extrait du Journal de Reinhard Maack)
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Le propre de l’ethnocentrisme étant de se voir soi-même au centre du monde, sur une telle carte, nul ne s’étonne en France de voir ce pays placé tout juste au milieu, alors que cette position est tout-à-fait arbitraire.
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Un savetier demeurant à la Copechagnière reçut un jour un groupe de compagnons de Charette, qui lui demandèrent des sabots. Mais l'autre répondit : "Mes pauvre gens, je ne puis vous arranger et je le regrette infiniment. Ayant fait trente-deux paires du pied gauche pour les Bleus, il ne m'en reste qu'un nombre égal du pied droit"... Et de cela, les Blancs se contentèrent, disant : "Soit, donnez-nous les."
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Une pierre isolée, près de Bazoges-en-Paillers, porterait "témoignage du malheur d'un paysan qui, pour avoir blasphémé, a été avalé par la lune."
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Initiateurs d'une longue tradition de copies d'œuvres égyptiennes, les Romains comptent parmi les premiers pillards de l'Égypte. (5)
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En grec, graphein veut dire inciser, graver, tracer sur la pierre, dessiner, peindre, écrire au sens le plus large. Depuis leur découverte, puis leur authentification par les archéologues, les images ainsi « graphiées » dans les cavernes franco-ibériques ont fait l’objet de nombreuses tentatives d’explication dont aucune n’est pleinement convaincante, mais, au-delà des querelles d’école, tous les herméneutes considèrent que l’art paléolithique s’accompagnait de rites et de paroles sans lesquels il demeure incompréhensible aujourd’hui. Dès lors, les observateurs actuels sont-ils condamnés à dénombrer des « mythogrammes » dont le sens est à jamais perdu ?
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En popularisant, au début des années 1960, la notion de "pensée sauvage", Claude Lévi-Strauss a clairement établi qu'il ne s'agit certainement pas là d'une caractéristique propre aux "sauvages", contrairement à ce que l'Occident avait longtemps imaginé. Non : il s'agit d'un mouvement de l'esprit humain en général. (...) En effet, connaître les causes matérielles et rationnelles d'un événement n'empêche pas de pouvoir leur ajouter un supplément de cause immatérielle, proprement mythique. C'est même ce que font tous les peuples du monde, y compris les Occidentaux.
Les grandes épidémies furent imputées à la colère divine (Deus Irae) et, par exemple, lors de la peste de 1729, à Marseille, l'évêque Henri-François-Xavier de Belsunce déclara en chaire que "Dieu irrité veut punir les péchés du peuple (...)". Suivant une approche encore fréquente, on pourrait comprendre cette explication par le châtiment divin comme relevant tout simplement de l'ignorance, puisque l'épisode se situe bien avant la découverte du bacille responsable de cette maladie (...). Mais que vaut cette explication quand on constate qu'avec l'épidémie de Covid-19 s'est répandue l'idée que "la nature se venge" des excès commis par l'humanité ? Après l'apparition de ce nouveau virus, on a rapidement vu se multiplier les déclarations évoquant la "vengeance de Gaïa" (...). Pourtant, le génome complet de l'agent pathogène fut très rapidement séquencé, ses variants identifiés et pistés, sa façon de se propager reconnue et des vaccins efficaces mis au point en un temps record. L'explication mythique par la "vengeance" de la nature, de Gaïa, des forces vitales ou du pangolin (!) n'est donc pas attribuable à l'ignorance, et cet exemple suffit à montrer que le propre du mythe ne tient pas au fait qu'il serait une pré-science, qu'il donnerait une explication du monde erronée parce qu'en attente de la véritable compréhension scientifique. Non, le mythe n'est pas une explication : il ajoute du sens.
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Peu après les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone, nombre de légendes ont couru à New York, qui faisaient état de « faits » surnaturels : par exemple, une Bible aurait été retrouvée intacte au milieu des cendres du Pentagone, ou bien les flammes jaillissant des deux tours dessinaient le visage de Satan. (21)
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Alfred Rosenberg […] qui, dans Der Mythus des xx. Jahrhunderts (« Le Mythe du vingtième siècle »), développa une théorie aussi simpliste qu'anti-universaliste qu'il dénomma « mythe du sang » et selon laquelle les individus pourraient trouver en leur propre « vérité organique » les mythes ancestraux qui seuls leur permettraient de s'épanouir. […] Hélas, il en est que séduisent toujours de semblables errements, lesquels perdurent en Europe au sein de nombreux groupes et mouvements d'extrême-droite et/ou néo-païens, qui portent aux mythologies une attention loin d'être nourrie de motivations uniquement scientifiques. (27)
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