Les mythes "partagent tous une structure commune : ils décrivent un ordre ancien du monde et racontent un bouleversement qui survint ; ce qui explique l'état actuel des choses", nous dit Jean-Loïc le Quellec dans "Avant nous le déluge ! - L'humanité et ses mythes", (Editions du Détour, novembre 2021).
Parcourant l'histoire des mythes, depuis les récits cosmogoniques qu'on peut faire remonter au dernier maximum glaciaire jusqu'aux mythes plus récents émergés autour de l'épidémie de Covid-19, Jean-Loïc le Quellec s'intéresse aussi à leur transmission, leurs migrations, et tout ce qu'ils peuvent nous dire des communications entre groupes humains en des temps très reculés. Propre à l'homme, le mythe est donc à l'origine une histoire explicative.
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En mythologie comme en archéologie, la question de l'origine ultime relève de l'énigme, et il est vain d'espérer retrouver "le" premier mythe.
"Pour une science des mythes"
Entretien pour Sciences Humaines n°300, février 2018
Avant l’Internet, les fausses nouvelles archéologiques se diffusaient essentiellement par le biais de livres qu’il fallait acheter en librairie ou consulter en bibliothèque. Or les réseaux sociaux ont entièrement modifié les processus de diffusion, grâce aux blogs et surtout aux vidéos, qui peuvent accumuler des dizaines de milliers de vues en très peu de temps, et grâce aux médias sociaux qui leur donnent un écho sans précédent.
Il est impossible de s’intéresser à l’art et à la préhistoire, donc à la préhistoire de l’art, sans rencontrer un jour ou l’autre la notion d’archétype.
Mais les garous s'étaient déjà modernisés au milieu du siècle dernier, au moint de s'en prendre même aux locomotives à vapeur. Evoquant une personne de la commune, condamnée à la lourde pénitence de garouage, l'abbé Baudry raconte qu'un jour où elle se trouvait dans une ferme pendant les battages, la locomotive vint à s'arrêter soudainement. "On crut la machine ensorcelée, car il fut impossible, pendant plusieurs heures, de la faire marcher ; mais voici que, de guerre lasse, le chauffeur impatienté s'écrie soudain : Si ça continue, il faudra aller chercher de l'eau bénite chez M. le Curé. A ce mot d'eau bénite, la vapeur se dégage, siffle et gronde, et tout se remet en mouvement comme de plus belle."
Une procession nocturne apparaissait parfois dans le chemin conduisant du cimetière à l'église. Au début du siècle, "une femme demeurant près du cimetière entendit des bruits de pas. Elle ouvrit la fenêtre et vit des morts en procession. L'un d'entre eux lui jeta sa tête. Bien embarrassée de cette tête, elle alla en parler au curé, qui lui dit : 'Voilà à quoi vous conduit votre curiosité. C'étaient sans doute des personnes qui avaient quelque chose à expier, et qui s'en allaient à l'église. Ce soir à la même heure, quand vous entendrez les mêmes pas, vous ouvrirez votre fenêtre et jetterez la tête en disant : Tiens, mort, voilà ta tête'"
Qu'il s'agisse de Dravidien, ou plus souvent d' Égyptiens, de Crétois ou de Phéniciens - voire de Chinois !-, la démarche est toujours la même : on croit reconnaître des traits culturels étrangers dans tel point de vocabulaire, dans telle vague analogie architecturale ou dans tel détail de deux ou trois peintures, et tout le débat porte ensuite sur lesdits étrangers, sur leur origine, sur la route qu'ils auraient bien pu suivre, sur leurs échanges ou conflits avec les populations locales, sur leur disposition...sans plus qu'il soit question d'examiner la validité des postulats de départ.
[...] Y avait des sorciers qui allaient en réunion là. Puis alors ils mettaient un tas de terre sur leur tête, et avec ce tas de terre, ils étaient pas vus. Ils étaient pas connus, oui. "Un homme entre deux terres", ça faisait ; il était entre deux terres. Il était sur la terre, puis il avait la terre sur la tête, alors il était entre deux terres ; il était pas vu. [...]
À propos de Jake Angeli (l’activiste de l’assaut du Capitole en 2021) : « Parmi ses tatouages, on reconnait le marteau de Thor, appelé Mjölnir dans la mythologie nordique et adopté comme signe de reconnaissance par les partisans du suprématisme blanc. Sur sa poitrine, un autre tatouage représente l’Yggdrasil, l’immense frêne « arbre du monde » qui, dans la mythologie nordique, porte à son sommet l’aigle Vidofnir (tout comme le Turul est posé au sommet de du Vilagfa, l’arbre du monde de la mythologie hongroise). Cette image de l’Yggdrasil est reprise aujourd’hui comme marqueur identitaire par les païens d’extrême droite. Au-dessus de ce tatouage, Angeli en porte un autre : le valknut, qui confirme, précise et renforce les symboles précédents. Un symbole pris isolément, risque toujours d’être mal interprété, mais l’association de trois d’entre eux permet de délivrer un message beaucoup plus clair, à savoir l’appartenance au wotanisme, dont le valknut est la marque. »
Une garache citée sur Aizenay par le Dr Baudouin était en réalité une demoiselle métamorphosée, qui courait ainsi le garou. C'est probablement la même que mentionnait l'abbé Baudry en 1873 : "Un soir, un prétendant, blotti sous le lit, vit sa fiancée partir pour Lavignon, après s'être ointe d'une graisse magique, et avoir répété trois fois :
Par dessus les haies et les buissons !
Pour aller joindre Lavignon !
Désireux de la suivre, il s'oignit de la même manière ; seulement, ayant oublié la formule : Par dessus... et l'ayant remplacée par les mots :
A travers les haies et les buissons...
Il arriva à Lavignon le corps tout ensanglanté par les épines contre lesquelles il avait dû se heurter." De plus, au retour, voyant sa fiancée franchir la rivière d'un bond, il se serait écrié, admiratif : "Jésus !", ce qui eut pour effet de lui faire perdre tout pouvoir ; et du coup, il fut obligé de rentrer à pied.
On appelle localement faux-monnayeurs des gens qui ont vendu leur âme et leurs enfants au Diable, pour de l'argent. Ils vivent dans des souterrains où, la nuit, on les entend travailler.