Jean-Louis Fournier

Un livre, une déclaration d’amour d’un père à ses deux enfants handicapés. Délicat, grinçant, parfois même choquant, mais jamais larmoyant. Un récit autobiographique où le rire et la dérision ne parviennent pas à masquer un profond sentiment de culpabilité. Un magnifique roman.

Club de lecteurs de la Médiathèque des Chartreux
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J'avais lu "Il a jamais tué personne mon papa". Formidable.



Ce n'est évidemment pas un hasard, ce papa dans les deux titres, plutôt une fatalité. Mais ce n'est pas le même papa puisque cette fois le père c'est lui, alors qu'il était le fils du premier récit. Son papa, le médecin alcoolique qui n'a cependant jamais tué un malade, est donc le grand-père postmortem de deux enfants polyhandicapés (moteur et cérébral).



Double peine, à peine imaginable et racontable. Récit poignant, totalement désespéré, jamais larmoyant. Style coup de poing, écriture au scalpel tranchant dans le vif du chagrin. Humour corrosif, auto-dérision dénuée de tout attendrissement, lucidité. Il ne s'épargne rien.



"J'aurais aimé qu'ils soient fiers de moi. [...] Si les enfants ont besoin d'être fiers de leur père, peut-être que les pères, pour se rassurer, ont besoin de l'admiration de leurs enfants."



Ni comme enfant, ni comme père, Fournier n'aura pu recevoir cette récompense affective vitale. Un écrivain magnifique s'est construit sur ce marasme familial. Résilience.



"Mes enfants ne ressemblent à personne, moi qui voulais toujours ne pas faire comme les autres, je devrais être content."



Fournier a été l'ami proche de Pierre Desproges avec qui il travaillait pour La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède et d'autres choses encore. C'est lui Fournier, qui a composé le texte fameux de la dépêche AFP du 18 avril 1988 : "Pierre Desproges est mort d'un cancer. Etonnant, non ?".



La couverture du livre de Fournier chez Stock est trop noire pour avoir une chance au Goncourt. Dommage





Derniere minutee :

Le prix Femina 2008 récompense Jean-Louis Fournier pour "Où on va papa?", a annoncé le jury à Paris. Le Femina du roman étranger honore "Chaos calme" de l'Italien Sandro Veronesi.

Le jury a en outre attribué le Femina de l'essai au comédien Denis Podalydès pour "Voix off". Le Femina est l'un des grands prix littéraires français. Le Goncourt sera attribué le 10 novembre.

(ats / 03 novembre 2008 15:43)


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Émouvant, mais parfois répétitif...

"Où on va papa" se lit d'une traite,

c'est drôle ( attention : humour noir au rendez-vous ) sincère et brut.

ça fait du bien à lire, même si ça fait mal aussi car c'est violent tout ça , cette injustice de la génétique...

Un grand Salut à Mathieu et Thomas !

... la suite ici : http://blabliblo.canalblog.com/archives/2009/01/03/11953682.html


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"Où on va papa" m'a fait passer du sourire aux larmes. Un hommage à deux fils, mais aussi à tous ces adultes dont la vie et l'humeur est à jamais entièrement rythmée par l'enfant. Ce môme"raté" que l'on aime par dessus tout, et qui loupe le plus beau.



"Avoir un enfant", vouloir lui faire don de la vie pour partager ce qu'on y a vécu de plus beau, c'est ça le rêve d'un homme. Comment se sent on lorsque l'on fait don d'une vie de souffrance? Comment tenir? par la dérision? pas seulement, beaucoup d'amour aussi.



Un roman qui atteindra évidemment plus ceux qui vivent de près ou de loin une situation similaire. Un roman qui appuie là où ça fait mal, avec pour fond cette question insoluble et injuste: pourquoi?
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Si vous n’aimez pas plaisanter avec la religion, passez votre route. Sinon, attardez vous un peu sur cet ouvrage qui pourrait vous apporter une grosse dose de sourires. Ce livre ressemble beaucoup à “Satané Dieu !” mais est un peu plus intéressant car Fournier place ici Dieu dans une situation plus “réaliste” : celle d’un entretien d’embauche. Parcourant son vaste C.V., Dieu parle de ses créations et de ses choix. Bien sûr, le burlesque est présent de la première à la dernière page du livre, avec parfois quelques touches d’humour noir. Le tout, est agréable et drôle pourvu que l’on soit sensible à ce type de plaisanteries.
Lien : http://art.souilleurs.free.f..

Roman

Editions Stock

ISBN 978-2-234-06117-0



Dans ce très bon roman très bien écrit, alain fournier raconte un chemin de croix: celui de parent de non pas un mais deux enfants handicapés moteurs et mentaux. En effet, l'écrivain et son épouse d'alors ont eu un premier enfant, mathieu, puis un second, thomas, tous deux atteint d'un terrible handicap. Comment faire face à ce drame, au regard des autres, comment fait un couple pour survivre?



Mauvais numéro à la loterie génétique. La faute à pas de chance. De grandes lassitudes aux petites bêtises, comment ses enfants "à la tête pleine de paille" traverse le monde, brièvement.



Je redoutais un peu la lecture, j'avais peur que celà tombe dans une complainte larmoyante.



He bien en fait, non. Au contraire c'est plein de pudeur et d'humour noir, mordant par endroit, tendre à d'autre. L'auteur a pris le parti d'essayer d'en rire, car ça fait partie de "son privilège de père" et qu'on ne doit pas priver ces enfants "du luxe de nous faire rire".



C'est écrit comme de tres brefs chapitres, se lit tres rapidement, et au fond c'est tres touchant. Personnellement j'ai beaucoup pensé à mon oncle et ma tante et du coup j'ai trouvé le ton très juste.



A essayer, donc.

Un père s'adresse à ses deux fils handicapés... et aux lecteurs. Anecdotes et épisodes poignants se succèdent en de courts chapitres. L'auteur a recours à de l'humour plutôt grinçant pour faire passer certaines réalités trop dures. J'ai été très touché par ce récit marqué par une grande culpabilité.