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Citations de Jean-Marc Bloch (96)


— Et pas de nouvelle rumeur de cadavre, comme hier ?

— Si ! On en a eu une autre, il y a… (il regarda sa montre) environ une demi-heure. Cette fois, ce serait deux teufeuses qui allaient uriner dans un petit bois qui sert de toilettes sauvages, au sud de la zone, et elles auraient trouvé une fille morte, à moitié nue. On a envoyé une unité sur place, mais pas de nouvelles pour l’instant.

Le général avala une autre gorgée de café.

— C’est quand même fou que ces…

Il fut coupé dans sa phrase par un haut-parleur qui crachota un son nasillard.
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— Mmm… C’est certainement faux, mais je suis sûr que ça pourrait arriver un jour, vu l’état dans lequel ces gamins se mettent ! En venant, j’en ai vu un, entièrement nu, qui courait à quatre pattes après les corbeaux, dans un champ, en leur hurlant des trucs en breton ! Sinon, rien d’autre ?

— Non, rien de spécial. On a encore saisi des kilos de dope : cachets d’ecstasy, buvards de LSD, sachets de coke, amphétamines, shit et herbe… Le fourgon des saisies est devenu un véritable labo de chimie ! Apparemment, on a dépassé les 10 000 ecstas !
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— Tout s’est bien passé depuis tout à l’heure ? demanda le général en prenant un gobelet en plastique.

— Oui, mon général, rien de spécial. Juste des rumeurs qui continuent de circuler, comme hier. Il y a notamment des teufeurs qui ont raconté à l’unité 12, côté nord-est, que des chiens avaient été éventrés par des dealers. Un chien aurait bouffé leur stock de cocaïne, et pour la récupérer, ils éventraient tous les clébards qu’ils rencontraient. Mais on n’a pas trouvé quoi que ce soit qui confirmerait ça.
Le général avala une gorgée de café.
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Comme il n’avait pas été réveillé par ses équipes, l’officier supérieur était rassuré : c’était la preuve que rien de grave ne s’était passé pendant sa pause.
— Messieurs, bonjour ! lança-t-il en entrant dans le fourgon PC qui sentait la sueur et le café.
— Mes respects, mon général ! répondirent les quatre gendarmes assis derrière leurs pupitres respectifs.
— On a refait du café, mon général ! ajouta l’un d’eux, un trentenaire au crâne quasi rasé. Vous voulez une tasse ?
— Merci, Philippe, je vais me servir !
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Le général Albanda avait quitté le PC à 6 heures du matin pour aller dormir un peu dans un fourgon voisin. Comme le millier de gendarmes qui participaient à l’opération, il avait droit à une chambre d’hôtel réquisitionnée autour du teknival. Mais la sienne était à Guingamp et il avait eu la flemme de faire les 80 kilomètres aller-retour – même avec son chauffeur – pour quelques heures de repos.
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Et, pendant tout le week-end, de jeunes pandores habillés comme des teufeurs avaient sillonné le teknival pour repérer et coincer les trafiquants, voire pour calmer les bastons qui éclataient çà et là.
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Trois jours avant le lancement des festivités, ils surveillaient déjà les gares des environs, les sorties d’autoroutes, les hôtels…
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Et puis, bien sûr, les gendarmes mobiles étaient là aussi pour saisir le maximum de drogue sur les dealers.
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Encadrer un barnum pareil, ça consistait non seulement à maîtriser les flux incessants de véhicules qui convergeaient vers le festival, à surveiller le déploiement anarchique des milliers de tentes et de caravanes installées par les teufeurs, à aider à l’implantation des antennes médicales, mais aussi à éviter les heurts avec certains agriculteurs alentour, très réticents face à ces hordes d’envahisseurs barbares venus se défoncer en écoutant de la musique de dégénérés.
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Le dimanche matin, vers 11 h 30, le général Robert Albanda entra dans le fourgon bleu marine hérissé d’antennes qui servait de PC de coordination aux pandores. C’est de là que, depuis le jeudi après-midi, il commandait les 1 000 gendarmes mobiles arrivés de tous les coins de France pour encadrer le teknival. En tant que général de gendarmerie de la Région Bretagne, c’est à lui que le préfet des Côtes-d’Armor avait confié la sécurité de cet événement jugé « ultrasensible » par les autorités.
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La journée et la nuit se passèrent sans trop de galères, les secouristes gérant les overdoses, comas éthyliques, malaises et bobos.
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L’après-midi, le ciel était dégagé, l’ambiance du teknival était bonne et, entre les « sons », se baladaient aussi de nombreux locaux : jeunes curieux, familles avec enfants et même personnes âgées. Tous étaient venus en touristes pour découvrir l’événement dont même la presse nationale avait parlé.
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Voilà comment, le samedi 25 juin, un poum-poum incessant de musique binaire bastonnait la région de Carnoët sur près de 20 kilomètres à la ronde.
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Pour vous donner un ordre d’idées, ce premier teknival autorisé par le ministère de l’Intérieur regroupa, en trois jours, autant de monde que la population de Saint-Brieuc, autrement dit la plus grande commune du département. Par comparaison, c’est comme si une rave dans les Bouches-du-Rhône rassemblait soudain plus de 800 000 fêtards !
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Bref, une orgie de décibels, d’alcool et de drogue baptisée « teknival » par contraction de « techno » et de « festival », même si les jeunes Bretons préfèrent le terme « teknoz » pour « techno » et « fest-noz ».
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Ceux-ci sont totalement désinhibés, fortement alcoolisés ou défoncés à coups de drogues synthétiques. Ces raves géantes sont donc encadrées par de nombreuses installations médicales avec pompiers, médecins urgentistes, bataillons de secouristes, et même des stands permettant au public de faire tester chimiquement ses différentes drogues pour éviter les produits de trop mauvaise qualité et potentiellement dangereux.
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ce genre d’événement ne ressemble pas à un concert traditionnel, avec une scène face à un public attentif. Ici, des dizaines de DJ s’éparpillent sur toute la zone et chacun installe, où il veut, sa sono et ses effets de lumière. D’où une foultitude de sources sonores – on appelle ça des « sons » –, chacune tentant d’attirer devant elle le maximum de teufeurs.
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Quelques jours plus tard, effaré, il voyait son village traversé par des milliers de voitures, motos, caravanes, semi-remorques… et fourgons de gendarmerie. Au total, pas moins de 43 000 jeunes « teufeurs » s’installèrent sur une zone de 180 hectares, pour trois jours de musique techno déversée, non-stop, par 80 murs d’enceintes !
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Ben, c’est qu’ils ont intérêt à faire attention, alors !
— Attention à quoi, Robert ?
— À la sapinière ! C’est rien qu’un coupe-gorge, c’t’endroit ! Tu sais c’qu’on raconte… c’est là que le grand-père d’Éric Le Toulec s’est fait égorger, jadis ! Et on n’a jamais su par qui, en plus ! Nous, quand on était p’tits, on n’avait pas l’droit d’aller jouer dans la sapinière ! Trop dang’reux, là-bas ! Coupe-gorge !
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Tellement pris dans ses pensées, l’homme se dirigea vers la porte du magasin sans dire au revoir à la boulangère, mais en grommelant :

— Un dancing chez Loïc ! N’importe quoi ! Et pis, ça va faire peur aux vaches, ce truc !

— Allez, salut, Robert ! cria la jeune femme.

Le vieux Robert ne pouvait pas imaginer la suite…
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