Citations de Jean-Marc Bloch (96)
Le ciel était bleu foncé, la glacière aussi, et une fois la grand-voile hissée, le bateau glissait gentiment en s’éloignant de la côte. Soudain, vers 12 h 15, l’un des deux plaisanciers aperçut un objet qui flottait à une quinzaine de mètres à l’avant de l’étrave.
L’histoire commence le mercredi 13 juillet 2011 à Lorient. Dans la matinée, deux amis quittaient le port du Morbihan à bord de leur petit voilier, le Rainbow II. Cela faisait quelques jours qu’ils cabotaient le long de la côte. Ils avaient dormi à Lorient et mettaient le cap sur l’île de Groix, où ils prévoyaient de passer la nuit après avoir assisté au feu d’artifice du 14 Juillet. À bord, ils avaient embarqué l’avitaillement nécessaire pour la journée : sauciflard et blanc sec.
Comme je le dis souvent : « Pour un flic, le manque de chance, c’est une faute professionnelle ! »
Dans ces cas-là, les flics n’ont pas seulement besoin de mener une enquête sans faille : il leur faut aussi une chance inouïe.
C’est exactement ce qu’il s’est passé dans cette histoire. Pendant des mois et des mois, les enquêteurs – en l’occurrence la brigade de gendarmerie maritime de Lorient : une autre singularité de cette affaire – ont fait preuve d’une ténacité inébranlable et d’une méticulosité exemplaire dans leur boulot d’investigation, mais jamais ils n’auraient fini par confondre l’assassin sans un coup de pouce du destin.
Cette affaire est fascinante, aussi, parce qu’elle fait partie de ces très rares histoires où le meurtrier est un baltringue qui fait n’importe quoi, qui improvise, qui bricole, mais qui parvient quand même à frôler le crime parfait. À un poil près, son crime aurait pu rester non élucidé ad mortem æternam.
Mais l’histoire vraie qui suit illustre à quel point la réalité peut se montrer beaucoup plus inventive que la fiction. Si un scénariste avait imaginé ça, tout le monde l’aurait accusé d’avoir poussé le bouchon du whisky un peu trop loin.
Certes, un homicide est, par essence, toujours extraordinaire. Car l’idée qu’un être humain puisse décider de tuer un autre être humain est un truc qui sort indéniablement de l’ordinaire… On sait ça depuis longtemps, depuis une baston fratricide mémorable entre deux individus fichés à tout jamais : Caïn et Abel.
En cinquante ans, j’en ai vu passer, des belles affaires, mais celle que je vais vous raconter là est un modèle du genre, parce qu’elle est à la fois extraordinaire et exemplaire.
Chez les flics, on a l’habitude d’utiliser l’expression de « belle affaire ». C’est un peu comme chez le médecin : si vous débarquez chez un dermato, par exemple, avec un boutonus vulgaris, le toubib va vous le soigner, mais ça ne l’intéressera pas plus que ça. Ce qu’il aime, c’est tomber sur un truc compliqué, un truc rare, un truc bien pourri qui lui permettra de faire état de tout son art.
Après beaucoup d’efforts, les deux hommes comprirent qu’ils ne parviendraient jamais à hisser la valise sur le pont tellement elle était lourde. Ils parvinrent tout de même à l’arrimer au bastingage et à la soulever d’une trentaine de centimètres hors de l’eau. Ils découvrirent alors que des disques d’haltères étaient attachés aux cordages qui encerclaient le mystérieux bagage.
Depuis quelques années, les médias raffolent des affaires criminelles qui le rassure des succès d'audience.
J'ai beaucoup fréquenté le côté obscur de l'âme humaine en 40 ans de carrière de flic, et j'ai parlé avec les pires tueurs, mais je reste intimement persuadé que la plupart des gens sont honnêtes, au sens judiciaire comme au sens moral.
Mais ne vous méprenez pas ! Certes, je n'ignore pas que nous avons tous une part d'ombre, ce qui est bien naturel. Je sais aussi, que selon les individus, cette face cachée est plus ou moins importante et plus ou moins sordide. Mais loin de moi l'idée que tu mes congénères sont des diables déguisé en ange
Je profiterai de cette histoire pour vous donner quelques exemples de tordus que j'ai croisés dans ma carrière et qui trompaient bien leur monde.
En fouillant dans un innocent chou à la crème, il arrive qu'on tombe sur de vieux rognons moisis.
Enfin, dans cette enquête on découvre également à quel point la vie des gens et parfois une pure façade qui cache les pires turpitudes
Qu'est-ce qu'il faisait là ? Qu'il a exécuté et pourquoi ? Mystère et boule de coco.
Mais quand un pâtissier sans histoire se fait exécuter de 3 balles dans la tête, en pleine nuit, dans une forêt de la banlieue parisienne loin de chez lui, il y a un truc qui ne colle pas !
Quand vous tombez sur un gros dealer abattu dans sa zone de trafic, il y a une certaine cohérence. Idem avec un bijoutier tué dans son magasin pendant un braquage. Et si vous trouvez un bon père de famille poignardée dans son garage, vous découvrirez vite qu'il était volage où que l'amant de sa femme a craqué.
Ensuite, cette affaire fait partie de ces rares histoire ou le profil de la victime - ici un pâtissier à succès - ne s'accordent pas avec sa mort.