Jean-Philippe Touzeau

On oublie tout. On ne fait pas de vagues. On ne va pas mettre le doigt dans un engrenage qui nous dépasse. Stephany Gartland n’ira pas creuser non plus. Elle n’en parlera à personne. J’ai bien senti sa crainte d’être mêlée à quelque chose qui ne la concerne pas. De nos jours, on ne fouine pas, on tourne la tête de l’autre côté et on fait semblant de ne rien savoir.

Vous savez, ces phéromones de la mort, ça marque. Elles s’accrochent à vous comme des pestes, des moustiques, des sangsues et elles ne vous lâchent pas.

L’immobilier est dans sa pire crise depuis vingt ans. Tout se vend pour une bouchée de pain. C’est maintenant qu’il faut acheter ! En plus, cette baraque est sur le marché, invendue, depuis deux ans. C’est une aubaine.

Les gens parlent pour dire quelque chose, mais ce n’est pas la réalité. Les mots qui sortent de leur bouche sont juste des accessoires pour faire joli.

C’est un petit peu compliqué à expliquer. C’est comme si nous mettions un parfum et que lui seul pourrait le sentir. Ces parfums seraient très spéciaux. Chaque flacon correspondrait à une émotion précise. Joie, tristesse, bonheur, colère, doute, bien-être, tu vois ?

Le soleil, c’est la vie. Sans lui pas de possibilité d’exister.

Nous disons qu’un phénomène est dû au hasard quand ses causes nous sont inconnues et nous paraissent inanalysables.

On a souvent l’impression d’être semblable à une boule de flipper zigzaguant au hasard des circonstances, des chocs reçus et des rebonds, sans savoir exactement où aller, sans but précis.

La marche aléatoire, c’est l’étude du hasard pur et de ses effets. C’est par exemple observer des particules qui s’agitent dans un fluide, sans direction apparente. On appelle d’ailleurs cela un mouvement brownien. C’est aussi suivre les pas qu’effectue un homme saoul qui ne sait plus qui il est et où il va. Une pure marche aléatoire.
Cela peut paraître inutile d’étudier tout cela, mais en fait, le monde fonctionne en grande partie de cette façon. Même Google, le puissant moteur de recherche, utilise une marche aléatoire sophistiquée pour classer ses résultats avec pertinence.

On n’est pas terrassé par les autres, on se détruit soi-même parce qu’on refuse de suivre sa voie, son potentiel, son vrai chemin. On refuse de répondre à l’appel de sa vie, de sa sève, de son énergie.

— La persévérance.
— Ce n’est pas un trait humain ?
— Que sont les Hommes, Trinity ? Nous sommes comme les animaux, les végétaux ou même les minéraux. Notre composition est similaire, tout chimiste pourra te le confirmer. Donc cette persévérance n’est pas l’apanage de l’humain, cela va bien plus loin qu’une simple volonté. C’est comme un élan qui pousse aussi bien cet olivier à s’accrocher sur cette terre aride, que toi à poursuivre tes études malgré le désert de tes relations.

– Oui, bien sûr, répond-il, un peu secoué. Et qui dois-je annoncer ?…

La question prend Trinity par surprise. Annoncer quoi ? Qui ? La femme que tu as abusée ? Trinity, tête de linotte ? La Silverman qui va te mettre une bonne gifle ?

Le jeune employé attend toujours, sourire crispé, le combiné à la main.

– Mademoiselle Bolli-Stoli.

Le jeune homme ne cille même pas. Ils sont bien formés, ces petits jeunes.

C’est facile de créer une relation avec un chien.

Une phrase anodine peut changer beaucoup de choses, même si cette phrase était un petit mensonge.

Rigides dans nos certitudes, nous en oublions les plaisirs simples de la vie.

Dans un couple, il y a toujours une personne qui aime plus que l’autre et elle finit par en souffrir. L’amour n’est jamais égalitaire, à 50 %.

Certaines personnes font des fortunes, mais c’est sur le dos des autres 90 % – les traders du dimanche – qui n’y connaissent rien et qui perdent leurs économies en essayant de jouer sur leur ordinateur.

Contrairement à ce que les gens pensent, plus vous insistez sur une machine à sous et moins vous avez de chance de toucher le jackpot. Elle sont calibrées ainsi.

Maudite perfectionniste ! Elle devait le savoir, pourtant, que la perfection, on ne l’atteint jamais.

Pourquoi les Latinos sont-ils toujours aussi souriants ? Pour la plupart, ils sont originaires des pays défavorisés d’Amérique centrale, travaillant dur sur deux ou trois jobs par jour pour ensuite envoyer de l’argent à leur famille restée « au pays ».