Citations de Jean-Philippe Touzeau (69)
On change tous et toutes. Nos expériences nous sculptent, nous modifient, nous permettent d’avancer, ou de reculer. C’est comme ça que je vois les choses maintenant : si, dans un couple, l’un avance plus vite que l’autre ou dans une direction différente, ça ne va pas tenir, c’est sûr.
Il a bien réussi sa vie, lui. Il laissera sa marque. Ce n’est pas comme moi qui n’ai rien vraiment commencé et qui, déjà, s’en va.
la vie, ce ne sont que ces ombres. Si on détache l’un d’entre eux et qu’on le sort pour l’amener dehors, face au soleil, il ne va pas pouvoir croire ce qu’il voit. Son monde à lui, ce sont les ombres en bas, dans la caverne.
Une ordonnance médicale plus un achat dans une pharmacie nous prédisposent psychologiquement…
Ce n’est pas l’argent le coupable. Mais bien les hommes qui se l’approprient et en font leur idole personnelle, la seule en laquelle ils croient vraiment.
Regarder l’argent comme ce qu’il est. Juste des colonnes de chiffres, des bouts de papier ou du métal fondu. Quelque chose que les Hommes ont créé pour avoir un moyen simple d’échanger des biens.
Je suis seule avec les chiffres, qui eux ne mentent pas. Ils ne se cachent pas sous des prétextes, derrière des lunettes noires ou de fausses identités.
Si, à cet instant exact, quelqu’un, quelque part dans le monde, avait embrassé avec douceur son ou sa partenaire en le ou la serrant très fort dans ses bras…
Si quelqu’un avait dit un grand merci du fond du cœur à une action désintéressée dont il avait été l’heureux destinataire…
Si quelqu’un avait pardonné une petite faute commise par un ami ou une amie…
… Oui, à ce moment précis, le pôle négatif serait repassé sous la barre des 50 %.
On est loin des grands classiques radiophoniques tels les Radioscopie de Jacques Chancel ou les Là-bas si j’y suis de Daniel Mermet. Maintenant, on veut en trente secondes ce qui avant prenait une heure.
« Tous les journalistes sont des faux jetons ! Ils veulent juste vous tirer les vers du nez. Ils veulent uniquement avoir la nouvelle croustillante, l’info exclusive, le détail à mettre en une. Ils se foutent bien de savoir qu’il y a une personne au bout de leur micro. Une personne qui vit et qui éprouve aussi des sentiments. »
Le regard de l’acteur est impressionnant. Pas méchant mais vraiment pénétrant. Ses yeux verts vous fixent d’une manière si directe qu’on a l’impression qu’il pourrait driller dans votre esprit et lire toutes vos pensées.
Le jeune journaliste est nerveux parce que là, c’est du sérieux !
Voilà cinq mois qu’il a commencé son stage radio, il n’est d’ailleurs pas encore un vrai journaliste. Pour l’instant, il a juste décroché un diplôme dans une école et obtenu cette opportunité de pigiste.
Depuis le début, il se contente de rédiger la rubrique des chats écrasés, des lapins stressés et des vaches mélancoliques. Rien d’intéressant. Même plutôt ennuyeux. On ne lui fait pas encore confiance. Ce n’est jamais lui qu’on envoie sur les grosses interviews, les exclusivités.
Les traités de paix avec soi-mêmesont les plus difficiles à conclure. »
– Romain Gary
Il reste un autre symbole, celui qui me fascine le plus et devant lequel on tremble souvent. Il demeure le seul sur lequel on se voudrait d’appuyer par mégarde ou par inadvertance, celui qui pourtant est l’unique créateur parmi tous ces symboles. Il est actif, alors que les autres sont passifs. Il est le seul à adopter la forme d’un cercle (de vie). Il est tellement craint que généralement on le colorie d’un rouge vif, d’un rouge sang similaire à celui qui coule dans nos veines. Car il est le seul qui permette de créer, d’inventer, d’enregistrer en toute liberté.
On appuie sur le bouton Record et soudain, on existe.
On vit.
Vous savez, un suicide, ça va très vite. Si on réfléchit trop, on ne peut pas s’ôter la vie. Il y a peut-être eu un mot ou une phrase que vous avez prononcé et qui a déclenché le processus dans sa tête. Mais ne vous tracassez pas, ce n’est pas de votre faute. Il devait déjà y avoir pensé et être très faible mentalement. Une personne saine et en bonne santé ne se suicide pas sur un coup de tête.
— Je généralise. Bref, on sait tous les deux que c’est pas facile, la vie, et on est mieux armés pour affronter les imprévus. On est mieux équipés pour grimper les échelons de la société. On aurait pu verser dans le glauque et la criminalité, mais on ne l’a pas fait. Pourquoi ?
— Je sais pas.
— Parce qu’on a su se créer des thérapies, comme ils disent, ou des traitements personnels pour nous soigner.
...toutes les écoles privées ne sont pas regroupées en association. Certaines, les plus richement dotées, font cavalier seul et généralement, ce sont les meilleures.
Cet homme est une vraie épave qui aurait aussi besoin d’une thérapie. Je laisse de côté d’autres molécules qui m’arrivent sur ses autres petites turpitudes.
On respire, on se sent libre, on est prêt à démarrer une nouvelle existence entre ces murs !
Le net est comme un iceberg. Les moteurs n’explorent que sa partie émergée. Soixante-quinze pour cent restent dans une sorte de no man’s land. Il y aurait un trilliard de pages qui disparaissent dans une sorte de vide, peu ou pas consultées, mais pas effacées et qui ne peuvent apparaître lors d’une recherche parce que justement, elles ne sont pas lues. Pourtant, elles existent.