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Citations de Jean de La Fontaine (678)


Désormais que ma Muse, aussi bien que mes jours,
Touche de son déclin l'inévitable cours,
Et que de ma raison le flambeau va s'éteindre,
Irai-je en consumer les restes à me plaindre,
Et, prodigue d'un temps par la Parque attendu,
Le perdre à regretter celui que j'ai perdu ?
Si le Ciel me réserve encor quelque étincelle
Du feu dont je brillais en ma saison nouvelle,
Je la dois employer, suffisamment instruit
Que le plus beau couchant est voisin de la nuit.
Le temps marche toujours ; ni force, ni prière,
Sacrifices ni vœux, n'allongent la carrière :
Il faudrait ménager ce qu'on va nous ravir.
Mais qui vois-je que vous sagement s'en servir ?
Si quelques-uns l'ont fait, je ne suis pas du nombre ;
Des solides plaisirs je n'ai suivi que l'ombre :
J'ai toujours abusé du plus cher de nos biens ;
Les pensers amusants, les vagues entretiens,
Vains enfants du loisir, délices chimériques ;
Les romans, et le jeu, peste des républiques,
Par qui sont dévoyés les esprits les plus droits,
Ridicule fureur qui se moque des lois ;
Cent autres passions, des sages condamnées,
Ont pris comme à l'envi la fleur de mes années.
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Propos, conseil, enseignement, Rien ne change un tempérament.

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En toute chose il faut considérer la fin.

LE RENARD ET LE BOUC, livre troisième, fable V.
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Jean de La Fontaine
Tout l'univers obéit à l'Amour; aimez, aimez, tout le reste n'est rien.
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Un Tiens vaut, se dit-on, mieux que deux Tu l'auras : L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.
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Le Loup et le Chien

Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
"Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
"Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
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Adresse, force, et ruse, et tromperie,
Tout est permis en matière d'amour.
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Jean de La Fontaine
Nécessité lui suggéra ce tour :

Il dit tout bas qu’on battît le tambour,
Ce qui fut fait ; de quoi l’Esprit immonde
Un peu surpris au Manant demanda :
Pourquoi ce bruit ? coquin, qu’entends-je là ?
L’autre répond : C’est Madame Honnesta
Qui vous réclame, et va par tout le Monde
Cherchant l’Époux que le Ciel lui donna.
Incontinent le Diable décampa,
S’enfuit au fond des Enfers, et conta
Tout le succès qu’avait eu son voyage.
Sire, dit-il, le nœud du Mariage
Damne aussi dru qu’aucuns autres états.
Votre Grandeur voit tomber ici-bas,
Non par flocons, mais menu comme pluie,
Ceux que l’Hymen fait de sa Confrérie,

J’ai par moi-même examiné le cas.
Non que de soi la chose ne soit bonne ;
Elle eut jadis un plus heureux destin ;
Mais comme tout se corrompt à la fin,
Plus beau fleuron n’est en votre Couronne.
Satan le crut : il fut récompensé,
Encor qu’il eût son retour avancé ;
Car qu’eût-il fait ? Ce n’était pas merveilles
Qu’ayant sans cesse un Diable à ses oreilles,
Toujours le même, et toujours sur un ton,
Il fut contraint d’enfiler la venelle ;
Dans les Enfers, encore en change-t-on ;
L’autre peine est à mon sens plus cruelle.
Je voudrais voir quelques gens y durer.
Elle eût à Job fait tourner la cervelle.
De tout ceci que prétends-je inférer ?

Premièrement je ne sais pire chose
Que de changer son logis en prison :
En second lieu, si par quelque raison
Votre ascendant à l’Hymen vous expose,
N’épousez point d’Honnesta s’il se peut ;
N’a pas pourtant une Honnesta qui veut.
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Jean de La Fontaine
"Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire."
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Jean de la Fontaine resta peu de temps au noviciat de l'Oratoire. Plus tard il avouait à son ami Boileau qu'il s'occupait plus volontiers à lire des poètes que Rodriguez (un théologien espagnol).
Au bout de dix-huit mois, il revint de son erreur et fit sans doute des études de droit, car on le voit en 1649 muni du titre d'avocat au Parlement de Paris. Il est vrai que ce titre s'obtenait à bon marché et que, moyennant vingt écus une fois versés, on était en règle avec les études préliminaires et avec les examens terminaux.

(Introduction).
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Viens m'aider à sortir du piège où l'ignorance
M'a fait tomber.
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C'est double plaisir de tromper le trompeur.
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...Rien de trop est un point
Dont on parle sans cesse et qu'on n'observe point .
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La jeune Veuve.


La perte d’un époux ne va point sans soupirs.
On fait beaucoup de bruit, et puis on se console.
Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole ;
Le temps ramène les plaisirs.
Entre la Veuve d’une année,
Et la Veuve d’une journée,
La différence est grande. On ne croirait jamais
Que ce fût la même personne.
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Ah ! Si mon cœur osait encor se renflammer !
Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ?
Ai-je passé le temps d'aimer ?
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On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
(Le Héron)
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L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits

Un Astrologue un jour se laissa choir
Au fond d’un puits. On lui dit : « Pauvre bête,
Tandis qu’à peine à tes pieds tu peux voir,
Penses-tu lire au-dessus de ta tête ? «
Cette aventure en soi, sans aller plus avant,
Peut servir de leçon à la plupart des hommes.
Parmi ce que de gens sur la terre nous sommes,
Il en est peu qui fort souvent
Ne se plaisent d’entendre dire
Qu’au livre du Destin les mortels peuvent lire.
Mais ce livre, qu’Homère et les siens ont chanté,
Qu’est-ce, que le Hasard parmi l’Antiquité,
Et parmi nous la Providence ?
Or du Hasard il n’est point de science :
S’il en était, on aurait tort
De l’appeler hasard, ni fortune, ni sort,
Toutes choses très incertaines.
Quant aux volontés souveraines
De Celui qui fait tout, et rien qu’avec dessein,
Qui les sait, que lui seul ? Comment lire en son sein ?
Aurait-il imprimé sur le front des étoiles
Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles ?
A quelle utilité ? Pour exercer l’esprit
De ceux qui de la Sphère et du Globe ont écrit ?
Pour nous faire éviter des maux inévitables ?
Nous rendre, dans les biens, de plaisir incapables ?
Et causant du dégoût pour ces biens prévenus,
Les convertir en maux devant qu’ils soient venus ?
C’est erreur, ou plutôt c’est crime de le croire.
Le Firmament se meut ; les Astres font leur cours,
Le Soleil nous luit tous les jours,
Tous les jours sa clarté succède à l’ombre noire,
Sans que nous en puissions autre chose inférer
Que la nécessité de luire et d’éclairer,
D’amener les saisons, de mûrir les semences,
De verser sur les corps certaines influences.
Du reste, en quoi répond au sort toujours divers
Ce train toujours égal dont marche l’Univers ?
Charlatans, faiseurs d’horoscope,
Quittez les cours des Princes de l’Europe ;
Emmenez avec vous les souffleurs tout d’un temps :
Vous ne méritez pas plus de foi que ces gens.
Je m’emporte un peu trop : revenons à l’histoire
De ce Spéculateur qui fut contraint de boire.
Outre la vanité de son art mensonger,
C’est l’image de ceux qui bâillent aux chimères,
Cependant qu’ils sont en danger,
Soit pour eux, soit pour leurs affaires.
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«  L’oiseau blessé d’une Flèche » .


Mortellement atteint
d’une flèche empennée ,
Un oiseau déplorait
sa triste destinée ,
Et disait , en souffrant
un surcroît de douleur :
Faut- il contribuer
à son propre malheur!
Cruels humains !
vous tirez de nos ailes


De quoi faire voler
ces machines mortelles ,
Mais ne vous moquez point,
engeance sans pitié :
Souvent il vous arrive
un sort comme le nôtre .
Des enfants de Japet
toujours une moitié
Fournira des armes à l’Autre » ,
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Jean de La Fontaine
/ Fables / La Pochothèque LdP 2000
« L’homme est ainsi bâti : quand un sujet l’enflamme,
L’impossibilité disparaît à son âme.
Combien fait-il de voeux, combien perd-il de pas?
S’outrant pour acquérir des biens ou de la gloire?
"Si j’arrondissais mes États !
Si je pouvais remplir mes coffres de ducats !
Si j’apprenais l’hébreu, les sciences, l’histoire !"
Tout cela, c’est la mer à boire ;
Mais rien à l’homme ne suffit :
Pour fournir aux projets que forme un seul esprit
Il faudrait quatre corps ; encor, loin de suffire,
À mi-chemin je crois que tous demeureraient :
Quatre Mathusalems bout à bout ne pourraient
Mettre à fin ce qu’un seul désire. »
< Livre huitième, XXV Les deux chiens et l’âne mort p.508 >
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On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter .
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