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Critiques de Jill Alexander Essbaum (51)
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Femme au foyer

C'est l'histoire d'Anna Benz, une jeune Américaine âgée de trente- sept ans.

Elle a perdu ses parents brutalement, dans un accident de voiture à l'âge de vingt et un ans, quinze jours aprés l'obtention de son diplôme à l'université.

Mariée à Bruno, un banquier Suisse, femme au foyer, épouse modèle, elle élève ses trois enfants : Victor, l'aîné, huit ans, Charles, six ans et Polly Jean ,dix mois, dans une banlieue cossue de Zurich.

Coupée de ses racines,mal dans sa peau. " je suis la somme de toutes mes crispations",, enfermée, prise au piège dans cette cage dorée, poussée par son mari: "J'en ai assez de ta foutue déprime, Anna, va te faire soigner", avec lequel elle est incapable de communiquer, elle entreprend une psychanalyse avec le docteur Messali, qui la pousse à s'inscrire à un cours d'allemand pour débutants, cours qu'elle aurait dû suivre à son arrivée en Suisse....il y a huit ans.

Elle y rencontre Archie Sutherland, écossais. Expatrié, étudiant les langues comme elle.Elle se livre avec lui à des jeux érotiques à la limite des envies bestiales....Elle se surprend à chercher un épanouissement sexuel débridé avec d'autres hommes.

Aux côtés de son mari Bruno existe une chape de plomb, ce qu'il appelle " les lubies mélancoliques" d'Anna ou ses" bouderies d'enfant gâtée ". Elle ne prend aucune décision dans le couple, reste passive et désenchantée , souffre d'insomnies.

Seule au pays de la rigueur et de l'exactitude comme la Suisse, qui lui reste étrangère, elle aime le son des cloches, peut- être son unique bonheur Suisse, sauf celui de tenir sa fille chérie dans ses bras....

La passivité imperturbable , la solitude, le mal être, la tristesse incommensurable , le sentiment d'ambivalence d'Anna ,la poussent à céder à ses pulsions sexuelles. Mettre fin à ces relations devient de plus en plus difficile." "Quand elles s'ennuient les femmes cèdent à leurs impulsions". Au moment où la frontière entre moralité et passion s'estompe Anna découvre qu'il n'y a plus de rupture possible.....

Comme elle est passive elle vit ces relations non pas pour se donner l'illusion de de la séduction et de la jeunesse mais pour pimenter sa vie familiale étouffante malgré les amitiés de façade surfaites et superficielles, les fréquentations plates et bourgeoises, le " Statut ", tant envié de privilégiée .....pour s'affranchir aussi du regard extérieur, celui de sa belle- mére, Ursula , attentive à ses petits - enfants, la gardienne du temple de la famille, dont on comprend vite qu'elle a des doutes sur la fidélité de sa bru....

Quelle différence y - a t-il entre un besoin et un désir?

Le désir est incurable, pas l'amour, en collectionnant les amants, Anna se dit qu'elle vit des situations dont toute femme mariée rêve car elle transgresse un interdit, qu'elle se fait peur et souhaite inconsciemment être découverte ou vivre un moment intense , inconnu et fascinant.....

En fait, cet ouvrage riche, profond, enlevé, ciselé, nous dresse le portrait intime et cruel d'une femme prête à la rupture, en quête d'elle même et de son identité qui n'éprouve que rarement paradoxalement de la culpabilité et ignore le sentiment de faute....L'écriture ,sèche, tranchante, réaliste disséque minutieusement, au scalpel .... le mariage, interroge sans fin entre désir féminin et sexualité.

La plongée finale entre deuil et chagrin est bouleversante ....

Un livre remarquable qui montre que les histoires " de bonnes épouses" aprés Madame Bovary sont toujours d'actualité...

Magistral , Vraiment! On ne s'ennuie pas une seconde, j'ai beaucoup aimé ces épreuves " non corrigées " ...Grand merci à Babelio pour l'envoi de cet ouvrage.











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Femme au foyer

Avec « Femme au foyer », nous sommes loin de la série « Desperate housewives », où les rebondissements tous plus invraisemblables les uns que les autres des cinq héroïnes vont bon train (et dont elles ressortent le plus souvent victorieuses). Ici, il s’agit d’un roman introspectif, très psychologique, centré autour de la personnalité d’Anna Benz, l’héroïne principale.



Je tiens à remercie en premier lieu Babélio et les éditions Albin Michel pour ce roman très réussi. Au départ, en lisant le descriptif qui en était fait, je craignais de tomber sur un ouvrage superficiel, et assez cliché (la pauvre femme au foyer malheureuse et qui s’ennuie). Or, pas du tout. La prose de la poétesse Jill Alexander Essbaum est magnifique, très profonde et prenante, avec un rythme magnétique, et qui, rien que pour elle, vaut la peine de lire ce roman.



Pourtant, rien de très nouveau dans l’histoire choisie pour ce roman : Anna Benz est une jeune femme américaine qui vit en Suisse depuis son mariage avec Bruno il y a neuf ans. Étrangère à ce pays qu’elle ne comprend pas (et ne tente pas de comprendre), et en vérité étrangère à sa vie, aux autres, sans volonté, elle vit (ou glisse) dans une déprime et une solitude assez profondes, dont elle ne parvient (encore une fois, si tant est qu’elle essaie) à se défaire, malgré le soutien que lui apporte le docteur Messerli, sa psychiatre, et dont les échanges avec celle-ci viennent structurer l’ouvrage (très profonds et intéressants dialogues, que j’ai trouvés d’une belle solidité psychologique, alors que l’auteur, dans ses remerciements, indique n’être « que des paroles de fiction », même si elle s’est fait aider par une analyste jungienne). Pour combler le vide de son existence, ou plutôt pour éviter de faire face aux raisons de son mal-être, Anna se réfugie dans le sexe en collectionnant les amants. Comme on peut le pressentir, Anna se fait rattraper par ses démons, les aggrave, et le naufrage n’est pas loin…



La quatrième de couverture de l’ouvrage évoque Madame Bovary et Anna Karénine, et pour c’est très juste. Anna Benz est un mélange réussi de ces deux héroïnes, en étant une femme amoureuse de l’amour, le plus souvent illusoire, et pleine de l’aspiration à en vouloir toujours plus pour combler un vide existentiel, pour finir toujours plus déprimée. Et désabusée.



Ce roman mériterait une deuxième lecture, tant il est profond, et qui s’attacherait à la structure narrative. Pour mieux tenter de comprendre Anna et ce qu’elle vit. Car il est très révélateur, et intéressant de se rendre compte en cours de lecture qu’on ne sait pas grand-chose des différents personnages surtout masculins. Qui est Bruno, le mari, Archie ou Karl, les amants ? On ne le sait pas vraiment, puisque tout est vu depuis le point de vue d’Anna. Le personnage de Mary, miroir (positif) de la vie d’Anna est très intéressant : c’est une gentille fille, attentionnée, mais c’est elle qui entraîne, par ses remarques (innocentes, vraiment ? Tant elles sont insistantes) lors des sorties de couples avec Anna, l’effondrement des mensonges de cette dernière.



Un roman magnifique et profond que je conseille vivement.
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Femme au foyer

L’américaine Anna s’ennuie dans la banlieue de Zurich et couche avec les hommes qui le lui demandent, sans culpabilité, sans vraiment de satisfaction, sauf peut-être le plaisir sexuel ; le seul dérivatif qu’elle a trouvé à sa lassitude d'une existence confortable de mère de famille et d’épouse de banquier suisse.



Cela, elle ne le raconte qu’en partie à son analyste, une femme théorisant le problème dans un jargon de spécialiste, tellement éloigné de sa réalité qu’il ne lui est d’aucun secours. Mais qui peut changer Anna, la sortir de sa solitude, de sa passivité destructrice, sinon elle-même ou un évènement grave ? Malheureusement pour elle, sa prise de conscience passera par la perte de ce qu’elle négligeait, une douleur presque insurmontable lui montrant ce qu’elle a gâché et lui donnant sa vraie valeur.



La solitude, le mal de vivre, la dépression des femmes au foyer sont des maux sous-estimés et négligés. Dans ce roman remarquable, surtout dans sa deuxième partie, l’auteur a parfaitement traduit la souffrance, la tristesse, l’isolement de ces femmes auxquels répond l’incompréhension de l’entourage et de la société, une insensibilité majorée si elles sont issues d’un milieu privilégié.



Merci à Babelio et aux Editions Albin Michel pour la découverte de cette auteure et de sa Hausfrau.

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Femme au foyer

Tu es trentenaire, femme au foyer, mère de jeunes enfants, américaine exilée en Suisse, tu t'ennuies quand les petits sont à l'école (et même quand ils sont avec toi, d'ailleurs), ton banquier de mari est un type bien, mais il ne te dorlote plus comme aux premiers jours, ce µ£¨%]°*§ préfère sa TV et son ordi à ta compagnie.

Fais un bébé, comme Mary, ça t'occupera, ou prends des amants, comme Anna, ça comblera le vide de tes après-midis, et tu te sentiras exister. Tu peux aussi suivre des cours de langue locale pour être moins isolée dans ton exil (et rencontrer des hommes) et faire une psychanalyse pour raconter tes rêves, parler linguistique, dire que ça ne va pas, que tu n'aimes pas ta vie, que non, pourtant, tu ne regrettes pas les USA, qu'en fait tu ne sais pas ce qui te manque - mais surtout tu n'aborderas pas les sujets importants avec ta psy, comme avouer que tu trompes ton mari et que tu utilises sans vergogne ta belle-mère comme bonniche et baby-sitter pendant que tu t'envoies en l'air avec le premier venu.



Ah quelle tête à claques, cette Anna "Bovary" ! Et pourtant je ne suis sans doute pas si différente, pauvre petite occidentale nantie et désoeuvrée qui se plaint la bouche pleine... Ce genre de livre introspectif typiquement américain me séduit plutôt, en général, même en version lente et mélancolique comme ici, sans humour. Mais en le commençant, j'étais encore imprégnée d'une terrible histoire ('Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte', Thierry Jonquet) où les personnages sont dans une autre panade. La transition entre les deux lectures a été difficile, et même si cela n'a aucun sens de comparer, j'ai trouvé les problèmes d'Anna futiles, ses comportements immatures et irresponsables (notamment certaines réactions vis à vis de ses enfants) - et donc la jeune dame exaspérante. Je n'ai pas réussi à compatir, ni à l'aimer, pas une seconde, même à la fin, lorsque le poids de ses "erreurs" devient dévastateur...



Lecture poussive où l'ennui a dominé, même si certains échanges entre Anna et la psy m'ont intéressée.

- avis : entre 2 et 3/5 selon les passages.



• Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
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Femme au foyer

Anna, une jeune femme américaine qui pourrait être ordinaire a décidé de suivre son mari en Suiise (son pays natal), et elle y élève leurs enfants. C'est elle la Femme au foyer.

En apparence, tout est lisse, out va bien. Anna prend même des cours d'allemand pour mieux s'immerger dans sa nouvelle vie.

Pas de nuage à l'horizon, et c'est bien là le problème : Anna s'ennuie. Elle n'est pas amoureuse de son mari, et lui n'a rien de l'homme attentionné dont on rêverait, et elle ne s’épanouit pas dans son rôle de mère, sa belle-mère n'a rien d'un bout-en-train, et malgré tout, la Suisse, ce n'est pas chez elle.

Alors pour tromper l'ennuie, elle trompe son mari. Et elle se repasse en boucle les heures torrides qu'elle passe avec d'autres homme que son mari.



Bon... Ce roman n'est certes pas mal écrit. Il m'a semblé que c'est le roman que Gustave Flaubert aurait écrit s'il avait voulu pimenté son fameux roman - Madame Bovary fait des galipettes. Mais bon, l'ennui de la protagoniste était trop contagieux à mon goût et ses évasions désespérées via l'adultère bien tristes dans le fond.



Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel de m'avoir permis de lire ce roman.
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Femme au foyer

C'est très rare que je mette 5 étoiles à un roman.

De tous les ouvrages reçus par l'opération masse critique, celui-ci est sans hésitation, celui qui m'a le plus touchée, remuée, émue, voire bouleversée.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cet envoi.

Il s'agit du premier roman d'une poétesse américaine. Comme le titre l'indique, le roman raconte la vie d'une femme au foyer, elle s'appelle Emma Benz et a 37 ans, américaine vivant en Suisse pour suivre son mari, Bruno, banquier. Le couple a 3 enfants, pas de problèmes d'argent, une vie confortable, quelques amis mais voilà Anna est malheureuse. Anna s'ennuie, Anna est triste, Anna se sent seule, Annna est mal dans sa peau, Anna déprime, alors Anna entame une psychanalyse et se met à apprendre l'allemand.

Au cours d'allemand, elle fait la connaissance d'un écossais, Archie et très vite ils deviendront amants. On comprend que ce n'est pas sa première aventure extra conjugale et qu'au contraire, elle a collectionné les amants, espérant oublier ainsi sa vie pleine de frustrations.

La seconde partie du roman m'a davantage touchée car les événements dramatiques se succèdent.

Un portrait de femme bouleversant et que je n'oublierai pas même si elle m'était antipathique au départ car elle m'a semblé autocentrée, égoïste et faisant souffrir les autres sans aucun scrupule ni remise en cause.

Une femme désespérée, un roman désespérant mais beau et enrichissant.

Maintenant je vais passer à des lectures plus légères !

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Femme au foyer

Anna, 37 ans, est femme au foyer. Mariée à un homme pour qui tout semble acquis. La routine s'est installée, Anna fait partie des meubles. Les années passent et tout semble s'imposer à elle. Elle n'a jamais vraiment choisi le cours de son existence. Tout lui tombe sur le dos et elle accepte sans broncher. Mais intérieurement, les dégâts sont énormes ! Elle se cherche, veut rompre la monotonie, l'ennui...Elle sombre...

Pour cela, elle va enchaîner les aventures...sexuelles ! Point de sentiments...pour eux, en tout cas...

L'auteure nous dresse le portrait d'une femme, à la recherche de son identité, d'une oreille attentive, d'une personne à l'écoute de ses envies, ses désirs, qui saura la comprendre et répondre à ses questions.

A chaque instant, nous ressentons la monotonie de la vie d'Anna.

Une certaine tension pèse... Lourde, malsaine... Elle se glisse et se faufile tout le long.

Nous nous laissons bercer au fil des pages, comme sur une rivière tranquille, au doux courant. Et subitement, tout se déchaîne ! le style change. le vocabulaire poétique et soutenu, vire au très cru ! C'est assez déconcertant ! J'ai franchement eu beaucoup de mal à lire certains de ces passages, ces scènes de sexe. Puis, au fur et à mesure, j'ai compris, en décryptant le message que l'auteure voulait faire passer, j'ai pris plus de plaisir à continuer ma lecture.

J'ai apprécié ce roman, mais une chose me dérange tout de même...

Pourquoi toujours ce cliché de la femme au foyer, ennuyante, ennuyeuse, qui s'ennuie ?

Pourquoi une femme au foyer a obligatoirement des journées longues et sans intérêt ?

Écoutez les ces femmes ! Et vous verrez qu'elles ont plein de choses intéressantes à vous raconter !

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Femme au foyer



Un des tous premiers romans de la rentrée de janvier 2016 lu grâce à Babelio dans le cadre de « Masse critique » et aux éditions Albin Michel mais pas forcément premier coup de coeur malgré les qualités évidentes du roman. On suit les alternoiements et le mal être d'une héroine américaine, Anna, obligée de suivre son mari, un banquier Suisse dans le pays de celui ci, dans la banlieue de Zurich où elle traine son désarroi et son ennui quotidien, qu'elle ne parvient à combler que par un appétit sexuel assez insatiable.



On le voit le fantome de Flaubert n'est pas loin mais cette énième variation de Madame Bovary ne convainc jamais vraiment: malgré une plume évidente, élégante et racée, cette quete sur l'isolement et l'incapacité à etre heureuse ne parvient pas à transcender son sujet et à rendre captivant ce portrait de l'ennui.



Quelques beaux dialogues- notamment lors des séances de psychothérapie ou lors des concours de langue qu'Anna suit ne viennent pas modifier le sentiment d'ensemble de ce roman qu'on lit non sans intéret mais sans hélas beaucoup de passion.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Femme au foyer

Cette lecture fut pénible du début à la fin.



Dès le départ je fais le lien avec Bovary. Je sens qu'on a actualisé cet écrit.



Et aucune surprise en effet.

J'ai l'impression tout au long du livre que l'auteure nous pousse à haïr cette pauvre femme. Elle se met dans une position impossible exprès.





Mais cette lecture m'a réellement exaspérée.
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Femme au foyer

N°996– Décembre 2015



FEMME AU FOYER – Jill Alexander Essbaum – Albin Michel.

Traduit de l'américain par Françoise du Sorbier.



Anna est une jeune zurichoise d'origine américaine, mère de famille de 37 ans un peu déracinée, perdue dans une Suisse adoption, dépressive mais qui s'occupe de ses trois enfants et de Bruno son mari, par ailleurs banquier, bref « une bonne épouse, dans l'ensemble ». Elle passe donc sa vie dans une sorte de cocon confortable même si celui-ci génère pour elle une sorte d'ennui, de solitude, une forme de bovarisme que la psychiatrie peine à guérir et à expliquer à travers l'interprétation de ses rêves et les révélations qu'Anna distille avec parcimonie. Cela c'est pour les apparences qu'on aime, en Suisse comme ailleurs, faire prévaloir surtout si elles cachent quelque turpitude, ni plus ni moins que de l'hypocrisie.



C'est que, quand une femme a ce qu'elle peut espérer de la vie, elle cherche évidemment autre chose et souvent cela prend la forme classique d'un amant, souvent un inconnu qui ne fera qu’un bref passage dans sa vie. Anna n'échappe pas à cela, elle dont la jeunesse était peuplée de fantasmes érotiques, de volonté de séduction et dont le mariage s'est peu à peu enlisé dans la routine, la facilité et la dépendance financière ; Cet épisode sonne donc comme un point de passage obligé, inévitable. Ici on sent bien que tous ces amants n'ont aucun attachement sentimental pour Anna. Ils ne ressentent rien d'autre pour elle que des envies bestiales [il y a dans ce roman des images, des scènes à la limite de la pornographie]. De son coté, Anna est passive et on a l’impression qu'elle vit ces relations, non pour se donner l'illusion de la jeunesse et de la séduction retrouvées, mais pour pimenter une vie familiale étouffante, pour se dire qu'elle a tout simplement des amants, qu'elle vit des situations dont toute femme mariée rêve parce qu'elle transgresse un interdit, qu'elle veut se faire peur, souhaite inconsciemment être découverte ou simplement veut explorer un terrain inconnu et peut-être fascinant. A aucun moment, je n'ai senti Anna vivant ces toquades dans le seul but de changer radicalement de vie et d'épouser ses amants. D'ailleurs le destin de telles liaisons amoureuses est de s'inscrire dans un temps très court, d'être vouées au seul plaisir sexuel mais dans le secret espoir qu'elles ne bouleversent pas par un divorce puis un remariage une vie établie. C'est un peu comme si Anna, ayant tourné la page de ces « moments », souhaitait revenir au bercail, comme si rien ne s'était passé. Il est évident qu'une telle séquence ne peut pas ne pas laisser de traces et qu'il est évidemment tentant de faire porter à son mari la responsabilité de ses propres trahisons, surtout si elle n'a rien de véritablement important à lui reprocher et si elle fait bon marché de sa culpabilité. Dès lors on se perdra en conjectures sur les raisons d'une telle attitude adultère. Est-ce la volonté de tout détruire autour d'elle, de ridiculiser un mari trop amoureux d'elle ou trop confiant au point de ne rien voir de son cocuage, de se singulariser par rapport à la famille traditionnelle, d'hypothéquer l'avenir, de faire dans la provocation, de vivre quelque chose de différent, d'entrer de plain-pied et de s'installer dans une situation délétère qui ne peut, à terme, que se retourner contre elle et saper durablement l'avenir de ses propres enfants ? Il est évidemment préférable de ne rien expliquer et de poursuivre cette attitude nuisible, en se disant que seules comptent sa propre liberté et son envie de jouir de la vie et que le reste n'a aucune importance même si tromper son mari c'est aussi se moquer de ses propres enfants. Cette situation met certes Anna en face de son dégoût d'elle-même, de ses faiblesses, de sa passivité, de sa volonté irrationnelle de sanctionner ses proches et la révèle telle qu'elle est, un nymphomane prête à écarter les cuisses pour le premier venu et à en garder le secret, exactement l'inverse de l'image de la mère de famille qu'elle souhaite donner à voir. Quand, grâce au hasard, le dieu des malchanceux qui finit toujours par se manifester, Bruno ne pourra plus rien ignorer de la vie de gourgandine d'Anna, même s'il s'était fait une autre idée de cette femme, il en sera jaloux, ressentira de la honte pour lui-même mais surtout méprisera celle qu'il a choisie pour être son épouse et la mère de ses enfants et qui l'a si facilement trompé. Il s'en voudra lui-même de ce choix, autant pour lui que pour les autres, souhaitera sauver les apparences en privilégiant l’hypocrisie, demeurer auprès de ses enfants qu'il aime, que sais-je ? Mais sa réaction sera à la hauteur de sa déception. Bien entendu il aura des doutes sur sa paternité, se sentira atteint dans son ego, sortira de cette épreuve meurtri voire détruit, se demandera ce qu'il a bien pu faire pour mériter une telle sentence et en plus devra faire face aux arguties de cette femme qui cherchera par tout moyen à taire, à nier, ou à minimiser ses fautes, jusque et y compris en lui en imputant la responsabilité.



Ce roman qui se déroule sur trois mois mais avec de nombreuses analepses, va plus loin qu'une histoire sentimentale ou qu'un banal adultère. L'auteur y introduit une dimension dramatique qui n'emprunte malheureusement pas son déroulement à la seule imagination, comme si la morale ou une quelconque divinité aveugle réclamait réparation de cette faute répétée sans se soucier de ceux qui, malgré leur naïveté, leur innocence, paieraient également un péché pour lequel ils ne sont pour rien.



Je n'ai pas vraiment adhéré aux considérations de l'analyste dont le discours jungien est plein de nuances et de questions puisque Anna a la volonté de vivre ces passades sans vraiment vouloir les lui révéler ni les expliquer même si la personne de Steve ou plutôt son fantôme, hantait ses séances d'analyse. Je n'ai pas non plus goûté les subtilités grammaticales de la langue allemande que je ne parle malheureusement pas, non plus que les variations sur la mort, l'enfer avec ses flammes et le paradis avec son lénifient et contestable discours religieux qui sont censés y succéder. Elles sont pourtant intimement liées à cet ouvrage et éclairent cette part d'obscurité que chaque être porte en lui. Ce roman au style direct, réaliste et sans fioriture est aussi une longue variation sur l'amour et le désir sexuel, la famille et les passades, les amitiés de façade et la solitude. On ne sait pour autant pas pourquoi le mariage d'Anna et de Bruno est un échec au point qu'elle l'exorcise à travers une telle activité sexuelle de contrebande ni pourquoi elle est à ce point contradictoire et ambivalente. Cela peut s'expliquer par la génétique, la volonté de faire souffrir, de régler des comptes anciens et inavoués ou simplement par l'envie d'être différente ou d'ignorer son entourage. D'autre part, il y a toujours le regard extérieur, celui de sa belle-mère, Ursula, dont on comprend vite qu'elle a des doutes sur la fidélité de sa bru, celui de la psychanalyste aussi qui devine tout, malgré les révélations laconiques d'Anna mais qui finalement ne fera rien pour elle.



Le livre est un univers douloureux et l'écriture est souvent revêtue par l'auteur de fonctions cathartiques, de contrition voire de rédemption. On peut toujours donner une dimension autobiographique à un tel texte qui m'a paru passionnant, pertinent du début à la fin dans l'analyse de personnages, des situations, des sentiments décrits. La lecture des « remerciements » m'a paru révélatrice. Alors ? Anna est-elle vraiment « une bonne épouse, dans l’ensemble » ?



Avant que Babelio dans le cadre de « Masse critique » et les éditions Albin Michel ne me fassent parvenir cet ouvrage, ce dont je les remercie, je ne connaissais pas cette auteure américaine dont c'est le premier roman. Cette lecture passionnante du début à la fin m'incite à explorer son œuvre à venir.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Femme au foyer

Anna est une américaine approchant la quarantaine, mère de 3 enfants et ayant suivi son mari en Suisse. Elle y vit depuis 9 ans, isolée, ne maîtrisant à peine la langue, sans amis, sans horizon et s'enfonce petit à petit dans la dépression.

Son mari, qui l'aime à sa manière mais pas à la manière dont Anna aurait besoin, la contraint à suivre une thérapie à laquelle Anna participe avec plus ou moins de sincérité et d'honnêteté, préférant tromper son mari.



Un livre qui m'a bouleversée, de part le style de l'écriture variant les séances de thérapie d'Anna, ses flashback, son quotidien, et de part d'histoire d'Anna elle même. L'histoire d'une femme qui se perd elle même pour correspondre à l'image qu'elle doit véhiculer, l'image d'une femme qui suit son mari et élève ses enfants en oubliant qui elle est, quels sont ses besoins.

L'image des femmes d'aujourd'hui, femmes ou foyer ou pas, mères ou pas, contraintes par la société de se référer à ce qu'elles pensent devoir être.

L'image de femme contre lesquelles nous devons lutter, pour ne pas oublier qui nous sommes.
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Femme au foyer

Touchant. Bouleversant. Emouvant. Trois adjectifs pour mon ressenti final de ce roman.

Ici nous faisons la connaissance d’Anna américaine de 37 ans qui vit expatriée avec son mari en Suisse (lieu de naissance de son mari banquier). Femme au foyer par excellence (3 enfants, pas d’ami, pas de famille, pas de compte en banque, pas de loisirs). Dans son roman écrit à la 3ème personne et au passé, Jill Alexander Essabaum nous raconte la dépression et la quête d’une femme sans savoir ce qu’elle cherche vraiment. Entre ses cours d’allemand, ses rdv avec son psychiatre et ses amants, nous assistons au mal-être et à la déchéance d’Anna.

Sans jugement, sans prise de partie, ce livre est écrit avec douceur et beaucoup de sincérité. Nous sommes embarqués avec mélancolie sur 2 mois de sa vie. Que cherche-t-elle ? Est-elle heureuse ? Fait-elle des efforts pour s’adapter? Arrivera-t-elle à être heureuse ? Va-t-elle s’adapter ? Pourquoi ce besoin d’amants ? Pourquoi ne parle-t-elle pas ? Pourquoi ce besoin de solitude ? Et tout au long de ma lecture je posais cette question : D’où vient ce mal-être Anna qu’on ressent si profond ?

Dans ce roman, ce n’est pas seulement l’histoire d’une femme qui cherche à passer du bon temps car elle s’ennuie dans sa petite banlieue riche avec un homme riche. Oh non je me suis bien trompée en prenant ce roman. On est face une dépression, à une grave maladie, à la solitude d’une femme touchante. Anna m’a fait pleurer face à ses malheurs et à ses choix. L’image du domino si parfait dans sa situation (vous comprendrez en le lisant).

Par contre seul bémol pour ce coup de cœur, la plume de l’auteur est assez complexe. J’ai dû lire doucement pour tout assimiler. Parfois ces expressions allemandes sont déroutantes. Les retours au passé aussi. Les interactions en plein milieu de chapitre avec son psychiatre et on s’y perd. Mais ça n’a rien enlevé à l’intensité du livre. J’ai même eu l’impression de lire une autobiographie avec beaucoup authenticité. Et oui Anna peut être n’importe quelle femme d’entre nous.

Je finirais en disant malgré cette plume particulière je le recommande fortement. Qui ne pourrait pas être touchée par Anna ?

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Femme au foyer

Dans « Femme au foyer », nous suivons le quotidien de Anna, une américaine qui vit en Suisse. Elle a suivi son mari, banquier suisse, dans son pays natal, laissant tout ce qu’elle avait derrière elle.

Dans ce nouveau pays, Anna consacre sa vie à son mari et à ses trois enfants. Cependant, cette femme s’ennuie très vite et ne parvient pas vraiment à s’introduire dans cette société si différente de la sienne.

Alors que son mari ne lui prête plus vraiment attention, Anna va trouver du réconfort dans les bras de plusieurs amants, qui vont tous avoir un rôle plus ou moins important dans sa vie.

S’enfonçant chaque jour de plus en plus dans l’infidélité, Anna perd pieds et ne sait plus comment sortir de cette cage dorée qu’est son quotidien.



J’ai de suite été attirée par ce livre, par ce résumé.

De plus, la citation du Time Magazine présente sur la quatrième de couverture ne peut qu’aiguiser notre curiosité : « Femme au foyer, c’est Anna Karénine qui vire Cinquante nuances de Grey, avec quelque chose de Madame Bovary ».

En toute franchise, je pensais trouver une histoire sensuelle, mais bien écrite et porteuse de ‘vrais’ messages.

En refermant ce livre, je peux dire que j’ai été très surprise par ce que j’ai pu réellement lire.



« Femme au foyer » est divisé en trois parties : Septembre, Octobre, Novembre.

Ce découpage, savamment choisi, va servir à l’auteur à mettre en place la mise en abime de Anna.

Effectivement, plus le temps va passer, plus ce personnage va dégringoler dans la folie.

C’était particulier, mais intéressant à suivre tant la ‘spirale infernale’ dans laquelle se trouve ce personnage est hypnotisante et mortelle à la fois.



En plus de ce découpage, le récit est saccadé entre trois temps : le présent que vit Anna, le passé qu’elle a vécu avec des moments clés racontés, et ses passages chez son psychiatre.

L’histoire est donc saccadée, tranchée, dérangeante, à l’image de la vie de Anna. C’est très perturbant et parfois un peu malsain de lire tous les passages passés de la vie de ce personnage, qui ne sont que des moments où elle commet des fautes, des erreurs, qui font qu’elle est complètement perdue dans le présent. On a l’impression de l’épier contre son gré, de lui voler ces instants, mais l’on veut savoir et connaître le dernier mot malgré tout.



La petite chose qui m’a dérangée pendant ma lecture et notamment au début, est la grande présence de mots en ‘allemand-suisse’.

Pendant la première cinquantaine de pages, on est comme Anna : complètement à l’ouest ! Je ne comprenais pas vraiment le but de ne pas les avoir traduits, mais au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire, on comprend le pourquoi.



Les personnages sont assez étranges.

Anna est une héroïne qui nous attendrit, mais qui nous donne envie de la gronder également. Elle nous donne vraiment l’impression que, dès le début, quoi qu’elle ait pu faire ou choisi dans sa vie, elle était prédestinée à arriver à ce dénouement.

Les personnages féminins représentent des facettes de l’humain en général : Anna est la folie, Edith le libertinage, Mary la soumission, la belle-mère de Anna la rectitude.

Quant aux personnages masculins, ils ne donnent pas une image très glorieuse du sexe masculin. Bruno, le mari de Anna, ignore sa femme et n’est pas accueillant avec les étrangers. Stephen est libertin et fait sa vie sans se soucier des gens qu’il peut blesser. Archie est égoïste.

J’ai eu beaucoup de mal à m’attacher a ces personnages qui n’ont pas pour but de nous attendrir, mais de nous montrer toutes les facettes de l’humanité, sans filtre ni pudeur.



La fin est horrible, prenante, intense.

Dès que nous arrivons au mois de novembre, le dénouement se met en place très vite et, même si l’on espère ne pas arriver à cela, la fin arrive telle que nous l’imaginons. Brute, rapide, nerveuse, mais aussi douce et préméditée car l’on s’y attend malgré tout.

Je suis encore chamboulée par cette histoire, alors que je l’ai fini depuis plusieurs heures.





En conclusion, « Femme au foyer » est plus qu’un titre léger et une couverture sympathique. Jill Alexander ESSBAUM nous offre l’histoire d’une femme qui perd pieds et voit son monde s’écrouler. Nous sommes bercés par un style littéraire plus que plaisant, mais qui ôte le masque de l’humanité pour nous présenter toutes les facettes les plus sombres de notre espèce.





Un livre à lire pour le côté psychologique.
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Femme au foyer

Anna est une femme au foyer, mariée avec trois enfants. Elle pourrait être heureuse et se contenter de son quotidien. Elle a besoin d'autres choses pour se sentir bien. Le bonheur est-il vraiment possible?



Sa vie pourrait paraître idyllique pour un regard extérieur. Anna vit dans une grande maison avec ces trois enfants et son mari, Bruno. Elle a quitté les Etats-Unis pour vivre en Suisse allemande et son quotidien est très monotone. L'ennui la gagne vite alors pour passer le temps elle couche avec des hommes. Pas d'attachement, juste de quoi se faire plaisir et de libérer des hormones. Un homme lui a touché un peu plus le coeur, Stephen et avant son départ, il lui a fait un sacré cadeau. Pas d'ami, pas d'hobbie, pas d'envie, elle doit pourtant avancer chaque jour. Puis quelque chose se passe et tout va bousculer.



Je m'attendais à quelque chose d'autre surtout lorsqu'en quatrième de couverture, on fait référence à Anna Karénine ou Emma Bovary. Ces deux femmes ne passaient pas leur temps libre à faire l'amour pour aller mieux. Elles préféraient se lamenter et c'est en cela que le point commun se fait avec Anna. Jill Alexander Essbaum passe beaucoup de temps à raconter les états émotifs de son personnage principal. Comment elle va bien et comment souvent, elle ne va pas bien. Heureusement que l'histoire se ponctue de sa vie lorsqu'elle va prendre des cours de suisse allemand où lorsqu'elle va chez le psy car sinon tout sera terriblement chiant. J'ai mis 15 jours à le lire tellement j'ai eu des difficultés à accrocher à l'histoire. Et pourquoi en plus? Une fin qui vient sans aucune surprise qui va juste perturber un peu l'esprit suisse.



Si ce livre est au top des ventes au Etats-Unis, je me dis qu'ils doivent être drôlement déprimé en ce moment. Au moins, l'éditeur français a fait le choix d'annoncer clairement la couleur en donnant comme titre français Femme au foyer, au moins on ne s'attend ni à de l'aventure et ni à de l'action. L'ennui est déjà présent dès la couverture.
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Femme au foyer

J'ai reçu ce roman « en avant-première » dans le cadre d'un partenariat entre les éditions Albin Michel et Babelio et je les en remercie.

L'héroïne, Anna, est américaine mais elle a épousé Bruno, un banquier Suisse qu'elle a suivi dans son pays. Ils ont trois enfants, vivent dans une petite maison dans la banlieue de Zurich et comme Anna n'a pas le permis de conduire, ne travaille pas et ne maîtrise pas la langue (suisse allemand), elle n'est pas indépendante.

Le roman alterne le quotidien de cette femme au foyer avec des souvenirs de son arrivée en Suisse et sa difficulté à s'intégrer, des extraits de ses séances chez la psychanalyste qui la suit et des considérations sur le langage et les difficultés à communiquer lorsqu'on n'est pas natif du pays.

Comme Anna s'ennuie et déprime, son mari l'a en effet encouragée à se faire soigner d'une part et à prendre des cours d'allemand d'autre part. Mais Anna a trouvé une autre façon de tromper son ennui en prenant des amants...

Le roman est plutôt cru et explicite en matière de pratiques sexuelles qui tiennent une grande part dans la vie de l'héroïne mais au-delà de l'adultère c'est une quête d'identité et Anna cherche sa place dans la société et dans la vie tout simplement.

Ce qui m'a intéressé c'est de chercher à découvrir qui est réellement Anna. Elle ne m'est pas spécialement sympathique, subissant sa vie sans se sentir responsable ni de ses enfants ni de rien en fait. Les efforts qu'elle fait au début pour s'intégrer à la vie suisse et ses spécificités, différentes de ce qu'elle a connu jusqu'à présent. Comment elle se retrouver enfermée dans une vie étriquée par son incapacité à communiquer avec son entourage. Sa relation avec son amie Mary rencontrée au cours d'allemand et la comparaison entre les deux femmes aux caractères très différents est aussi très intéressante.

J'ai trouvé que la fin (logique pour moi) clôture vraiment bien le récit.
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Femme au foyer

Elle est quand même un peu tristounette la vie d'Anna l'Américaine mariée à un Suisse qui encaisse sans mot dire dans ce magnifique décor prison. Il m'a fallu 50 pages pour vraiment entrer dans son jeu, à me demander ce qu'elle allait fabriquer chez sa psy, faire de son premier amant, du suivant, allait baratiner à son entourage et comment cela allait tourner. L'histoire d'Anna laisse un goût de gruyère piquant dans la bouche....et mérite mieux que l'en-tête racoleuse de la couv "après Madame Bovary et Anna karénine.." parce que l'on est pas obligé de toujours vouloir comparer pour prouver qu'on a édité un très bon bouquin.
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Femme au foyer

Un petit résumé…



En quelques mots, c’est l’histoire d’une femme se prénommant Anna. Celle-ci vit une petite vie tranquille (enfin c’est ce que tout le monde pense) en Suisse avec son mari Bruno et ses enfants Victor, Charles et Polly Jean. Anna en a assez de cette vie monotone, Anna en a assez de repenser à sa vie passée en Amérique, Anna en a assez de ne pas avoir d’amis Suisse…. Anna est désespérée. C’est pourquoi, tout au long de ce roman, notre femme au foyer va être tiraillée par de nombreux dilemmes. Et n’aura donc comme seul échappatoire que le désir lié à ses aventures sexuelles.



Quel choix faire lorsque l’on est partagé entre devoirs familiaux et désirs ? Les secrets peuvent-ils être cachés à jamais ?



Et petit à petit sa vie deviendra comme un tourbillon, comme une tornade dans laquelle elle ne pourra sortir, dans laquelle elle sera comme prisonnière, prise au piège de ses propres actes… Actes qui ne sont pas sans conséquences et ennuis….







Mon avis…



Il ne faut pas voir ce roman comme un roman racontant les aventures et désirs d’Anna avec ses amants mais comme le roman d’une vie.



J’ai apprécié cette lecture pour son côté « histoire », frontière entre désirs et devoirs, mais aussi pour toutes les réflexions qui y sont juchées, notamment lors de ses rendez-vous avec la psychiatre. Quelles sont les différences entre la honte et la culpabilité ou encore entre le besoin et de désir ?



Le personnage d’Anna est attachant. J’ai eu envie d’aider cette femme, de l’aiguiller et j’ai aussi eu de la pitié pour elle. C’est alors bien une Madame Bovary moderne avec une petite touche d’Anna Karénine que j’ai suivi tout au long de cette lecture.



L’écriture est franche, droite mais aussi sensible. Celle-ci nous transmet différents sentiments liés à la sensualité, la honte, la peur, la tristesse… On a l’impression de se retrouver à côté d’Anna, on est comme spectateur lors de cette lecture.



J’ai donc ouvert ce roman perplexe ne sachant à quoi m’attendre réellement. Je l’ai refermée perplexe, réfléchissant aux impacts de nos désirs dans nos vies, mais aussi ravie d’avoir pu lire ce roman !


Lien : http://voldelivre.canalblog...
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Femme au foyer

Anna est une jolie américaine mariée à un banquier suisse qui réussit bien sa vie. En véritable épouse, elle élève ses enfants pendant que son mari travaille. Parlant très mal allemand, et encore moins "l'allemand-suisse", c'est une jeune femme renfermée sur elle-même et qui a tendance à s'isoler. Anna finit par s'ennuyer dans cette vie monotone et finit par s'échapper le plus souvent de son foyer pour ses cours d'allemand mais surtout pour ses aventures... Elle est rapidement dépassée par les événements et ne sait plus où elle en est.



Dans Femme au foyer ne vous attendez pas à suivre simplement la vie d'une de ces femmes au foyer qui finit par s'ennuyer de son quotidien et à enchaîner les conquêtes comme on a pu déjà lire dans bon nombre de livres. Vous allez plonger totalement dans un roman intense, dans une vie, qui vous troublera bon nombre de fois.



En faisant la connaissance d'Anna, le premier réflexe serait donc de penser que ce n'est qu'une pauvre femme au foyer qui s'ennuie alors qu'elle a un mari et des enfants qui devraient la combler. Rapidement au fil des toutes premières pages, on se rend compte qu'Anna ne sera rien de cette image-ci. Elle cache bien des choses et tout en paraissant si fragile, elle sera plus forte qu'on ne le pense. Elle paraît aussi un peu névrosée, l'effet est accentué par les séances avec le psychanalyste qu'on découvre au fil des chapitres, bien qu'elle cherche surtout des réponses sur elle-même et sur sa vie.



« La psychanalyse n'est pas une psychothérapie, répondit le docteur Messerli. L'objectif de la plupart des psychothérapies est de faire que le patient se sente mieux. La psychanalyse tend à faire de lui une meilleure personne. Ce n'est pas la même chose. L'analyse est rarement agréable. Regardez un os mal ressoudé. Il faut le re-casser pour le remettre en place correctement. La douleur de la seconde cassure est en général plus vive que le traumatisme initial. C'est vrai que le voyage n'est pas agréable. [...] »



Le roman est également troublant car il pousse parfois le lecteur face à certaines vérités, face à certaines questions que celui-ci peut se poser. Les passages avec le psychanalyste d'Anna sont très souvent très percutants, nous bousculant presque autant qu'elle. Il nous amène presque à franchir le pas et à vouloir entamer une quête de soi aussi intense que celle qu'Ana mène.



"Vous connaissez le mot allemand Sehnsucht ? Anna secoua négativement la tête. « Cela veut dire un désir ardent et douloureux. C’est un trou dans le coeur par où fuit tout espoir. » Anna eut une appréhension qui lui donna la nausée. Le docteur Messerli le sentit. « Anna, dit-elle d’un ton réconfortant, la perte d’espoir est juste une impression. Ce n’est pas nécessairement une réalité. » Ah non ? rétorqua silencieusement Anna."



Jill Alexander Essbaum avec son écriture intense et puissante nous mène dans une véritable quête de soi qui ne nous laisse pas indifférent. Bon nombre de passages sont d'une telle force ! L'auteur ne nous laisse aucun répit, on tourne les pages sans savoir si on veut réellement ou non savoir où tout cela va nous mener.



Je me suis attachée à Anna, trop sans doute, et au fil des pages j'avais l'impression d'être à ses côtés, de ressentir ses émotions. Impossible de ne pas l'adorer et de parfois la détester, d'avoir envie de la secouer et ensuite de la serrer contre soi ou encore envie qu'elle ouvre enfin les yeux. Femme au foyer est un livre qui m'a réellement troublée, de ceux dont on pense encore plusieurs jours après l'avoir refermé. Un livre comme on en lit trop rarement aussi.



N'hésitez pas un seul instant ! Femme au foyer de Jill Alexander Essbaum risque bien de vous marquer et le livre est disponible aux Éditions Albin Michel.
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Femme au foyer

L'autrice Jill Alexander Essbaum est pour moi une véritable révélation ! Il y a longtemps que je n'avais pas lu un roman où j'ai pu autant m'identifier à l’héroïne et vivre, ressentir véritablement ses émotions. L'identification est d'autant plus aisée car je suis une femme mariée, maman et quasiment du même âge que le personnage d'Anna. Mais je dois bien vous avouer que je me suis mortellement ennuyée à regarder Anna s'ennuyer les deux premiers tiers du livre. Et pendant toutes ces pages je n'avais vraiment aucune empathie pour elle... J'étais très jugeante et extrêmement agacée par ce personnage. J'a même pensé à abandonner cette lecture, ne comprenant pas les autres critiques mais comme par principe je n'abandonne jamais en espérant qu'il se passe quelque chose pour inverser la vapeur et finalement ce quelque chose s'est produit ! Je ne veux rien révéler mais suite à cela, le roman et le personnage ont pris un véritable tournant et le rythme extrêmement soutenu, palpitant parfois oppressant. Là je suis rentré en empathie et me suis laissée envahir par les émotions de d'Anna:tristesse, injustice, profonde solitude, désespoir ! Tout est monté crescendo et j'en suis ressortie KO. Je salue vraiment le talent de cette autrice qui a pour moi un véritable don d'analyse de la complexité humaine et une telle façon de la décrire, de la faire ressentir à ses lecteurs ! Un excellent roman dont on ne ressort pas indemne.
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Femme au foyer

J'ai abandonné ma lecture à la page 64. Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire. Le personnage principal féminin ne m'a pas intéressée, le mari m'est tout de suite sorti par les yeux ! J'avais envie de découvrir la Suisse, pays dans lequel l'histoire se déroule. Mais je n'ai rien trouvé à quoi m'accrocher...
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