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Critiques de Joe Meno (90)
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La crête des damnés

Chicago, 1990. Brian Oswald est un ado américain lambda. Impopulaire, punk, chétif, acnéique, pourvu de grosses lunettes, un brin naïf. Ce qu’il aime, c’est la musique, trainer avec sa meilleure amie Gretchen, et les filles bien sûr. Mais bon, il ne sait pas vraiment comment s’y prendre. Normal puisqu’il est marginal. Et gauche. Et ado. Et qu’il a tout à apprendre.

Il ne se passe rien dans ce roman si ce n’est le récit de l’adolescence, de la quête de soi, du passage de l’état d’enfant à celui d’adulte en devenir qui passe bien sûr par le saint graal sexuel. Il ne se passe rien, et pourtant ce récit initiatique est furieusement puissant. Certainement parce que Brian s’adresse directement à nous lecteur.trice, sans filtres, sans retenu ; ses mots sont ceux d’un ado, ses expressions sont celles du langage parlé. C’est le discours brut, et même brutal, autant dans le fond que dans la forme, qui dévoile une urgence de vivre et une incompréhension du monde, d’un ado paumé avec ses doutes, des parents en instance de divorce, un père aux abois, des amitiés qui se font et se défont au rythme des rencontres amoureuses. Il n’y a pas de concessions dans les mots de Joe Meno ; il ne nous épargne rien. Et c’est ce qui rend ce livre incroyablement furieux, vrai, normal.

Mais Joe Meno ne se contente pas de réinventer un récit adolescent. Il dépeint aussi avec beaucoup de justesse la vie de la classe moyenne américaine, ces quartiers avec leur lot de racisme, de conformisme, de préjugés. Il décrit aussi la difficulté de grandir dans un monde où tout périclite, où les repères s’estompent, où les mères abandonnent parce qu’on leur en demande trop.

Si j’avais 15 ans aujourd’hui, c’est ça que je voudrais lire, et non les romances pour « young adult ». Je voudrais qu’un ado me dise qu’il n’y arrive pas, qu’il se sent seul et moche, qu’il ponctue toutes ses phrases de « putain », qu’il ne sache pas qui il est et qui il a envie de devenir, qu’il ne sache pas quoi dire, ni comment, ni quand le dire, qu’il soit obsédé par le sexe, parce que c’est l’âge, parce que c’est important, qu’il soit révolté par l’injustice, qu’il ait envie de le hurler mais qu’il n’ose pas parce qu’il est trop lui, trop impopulaire, trop timide.

Une chaude recommandation, une très belle découverte et une surprise.

Un bijou de littérature contemporaine.
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La crête des damnés

Chicago, année 90, Brian, Gretchen, Mike, Rod.. des jeunes adolescents. La présence-absence des parents, la vie de lycéens : le bal de fin d'année, les copains, copines, la musique, les cassettes audio, bricolées, offertes, le skate. La vie de ces jeunes adolescents, décrite par la voix d'un jeune adolescent de 17 ans, avec une bande son petillante avec classiques de groupes punks comme The Clash, The Ramones ou The Misfit, ou de hard rock comme Guns N'Roses, AC/DC ou plus surprenant, un morceau de Chet Backer interprétant Time After Time, un standard de jazz, selon les moments et les rencontres et les échanges de cassettes ou les emprunts de vinyles . Eh oui on a parfois envie de ressortir nos cassettes et rembobiner les morceaux. Beaucoup de délicatesse, de poésie dans la description de ce moment de vie. Chacun et chacune se cherchent, se croisent, essaient de se comprendre. Un très beau texte sur l'adolescent, à Chicago, mais des thèmes universels et une sacrée bande son.
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La crête des damnés

c'est l'histoire d'un ado des quartiers sud de Chicago qui découvre le punk dans les années 1990. À travers les exploits et ruminations de Brian, ex-loser qui se rêve en star du rock, et de sa meilleure amie Gretchen, fan de punk et de bagarres aux poings, Meno décrit avec une grande justesse de ton les premiers émois amoureux, la recherche d'une identité entre désir d'appartenance et de singularité, les situations familiales complexes... et brosse au passage le tableau de ces quartiers et leurs démons : racisme, conformisme catholique, oppression de classe. L'âme du livre, c'est le punk, et comment la découverte de son message politique et social va bouleverser la vie de cet adolescent. Bourré de références à des groupes de punk et de rock, de cassettescompiles et de conseils pour se teindre les cheveux en rose, le livre est punk jusqu'à l'os, jusqu'à la langue : rebelle à l'autorité, brut et furieux. Comme J. D. Salinger avant lui, Joe Meno réussit le tour de force de faire sonner les mots et les tourments de cette génération dans une langue rythmique et crue, et son Brian Oswald est régulièrement qualifié de " Holden Caulfield moderne ". C'est une autre facette du Midwest qu'explore l'auteur dans ce roman, qui fait la part belle à l'énergie de la musique et à l'humour ironique de l'adolescence.



On replonge dans l'adolescence punk avec pleins de références musicales.
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La crête des damnés

Chanmé



Il va falloir s'y faire. Joe Meno n'écrit jamais deux fois le même roman. « La crête des damnés » n'a rien à voir avec « Prodiges et miracles » qui lui-même était assez différent du « Blues de la Harpie ».

Changement de décor, changement d'ambiance pour ce nouvel opus. Direction les années lycées et les émois adolescentes.

Si vous avez oublié ce qu'est l'âge ingrat, Brian Oswald va vous rafraichir la mémoire…

Pour lui rien n'a de sens, sa vie familiale est merdique, il n'est encore qu'un vilain petit canard ravagé par l'acné et démangé par les hormones.

Deux obsessions : les filles, les filles, les filles, la musique, la musique, la musique.



Il m'a fallu un certain temps pour comprendre où ce livre m'emmenait car pendant un moment j'ai eu peur de lire simplement la vie d'un lycéen boutonneux.

Mais Joe Meno est très doué pour capturer l'angoisse de l'adolescence et pour rendre ça à la fois drôle et intelligent.

Brian expérimente. Il se cherche. Cette quête d'identité passe bien sûr par la musique et par le look qu'il faut arborer pour être intégré. Heavy métal, punk. Chaque groupe a ses codes.

On suit les tribulations musicales et amoureuses du narrateur le sourire aux lèvres et la tête pleine de bon vieux morceaux de zique.

Les Misfits, Guns N'Roses, Metallica, Iron Maiden ou Mötley Crue, on a vite fait de se retrouver à headbanger sur son bouquin.

« La crête des damnés » porte un regard amusant, tendre mais terriblement réaliste sur les ados de 1990 à travers le prisme de la scène musicale.

Ayant l'âge de l'auteur, les références musicales du livre sont toutes familières pour moi. Je me suis rappelé combien mes docks martens me faisaient mal au pieds et combien je trouvais les métalleux ringards avec leurs cheveux longs.

Le livre se fait aussi insidieusement politique quand Joe Meno se sert de « la vie de Brian » (petite référence ciné) pour aborder les démons de l'intolérance raciale et le conformisme dans les écoles catholiques.



Traduit par Estelle Flory
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La crête des damnés

Découverte de cet auteur avec ce roman dont le personnage principal est comparé au célèbre Holden. Ayant adoré L'attrape coeurs, ça ne pouvait que me tenter !

Malheureusement je suis mitigée sur cette lecture. L'auteur a réussi à bien retransmettre le spleen de l'adolescence, ce côté paumé où on se cherche une identité pour coller dans le moule. Identité qui passe par le style de vêtements, la musique, le langage. Pour les fans de punk, metal ou rock , la playlist du roman est parfaite d'ailleurs. Mais... 300 pages de Brian qui hésite à inviter Gretchen au bal (personnage très antipathique d'ailleurs), c'est beaucoup trop long et j'ai fini par bien m'ennuyer.

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La crête des damnés

Brian, un adolescent des quartiers sud de Chicago, découvre la culture punk dans les années 1990. En compagnie de sa meilleure amie Gretchen, dans un environnement social et familial marqué par le conformisme catholique, le racisme et l'oppression de classe, il multiplie les expériences à la recherche d'une identité au travers de la musique, de son message et du look que promeut ce mouvement.

Bourré de références au punk, au rock, à la soul, aux films d'horreur de série Z (« avec nudité frontale »), de conseils pour se teindre les cheveux ou emballer une fille, voici un roman punk, rebelle à l'autorité, brut et furieux. Pas étonnant quand on sait que Joe Meno écrit pour le magazine underground Punk Planet. Mais on aime aussi écriture touchante de cet auteur dont les 3 premiers romans sont à découvrir. Car comme ses deux précédents polar j'ai adoré celui-ci
Lien : https://collectifpolar.com/
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La crête des damnés

Brian Oswald a 17 ans, il vit à Chicago en 1990 et c'est un loser.



Il traîne son ennui avec Gretchen, sa meilleure amie, bagarreuse et sensible, pour qui il éprouve un amour non réciproque, et Kim, toutes deux prenant un malin plaisir à humilier Brian. Et quand Brian rentre chez lui, il retrouve une famille en pleine crise, avec un père qui dort au sous-sol.



Mais Brian Oswald ne compte pas rester un loser toute sa vie ! Ce que veut Brian Oswald ? Perdre sa virginité (de préférence avec Gretchen), posséder un van et devenir punk. Et comment fait un fan de musique rock et punk pour séduire un fille ? Il lui fait une cassette-compil, mais genre la meilleure cassette-compil de tous les temps ! Seulement, dans la vie, les choses ne se passent pas toujours comme prévu, et c'est tant pis pour Brian mais tant mieux pour les lecteurs !



Un roman passionnant, authentique, qui se lit d'une traite, sur les affres et les bonheurs d'une vie d'adolescent punk et fleur bleue. Avec en prime une BO rock et punk, pour accompagner votre lecture !
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La crête des damnés

Ok, on va pas trop se mentir, le roman dont il est question n’a pas grand chose à voir avec la littérature noire. Pas le moindre crime, même pas le frémissement d’un fait divers ou l’évocation d’une dérive sociale dans cet ouvrage abordant la délicate période d’un adolescent en quête de liberté et d’émancipation au cœur d’une banlieue de South Chicago à la fin de l’année 1990. Tout juste pourra-t-on dire que son auteur, Jo Meno a écrit deux superbes romans noirs aux entournures à la fois poignantes et poétiques, Le Blues De La Harpie (Agullo/Noir 2016) et Prodiges Et Miracles (Agullo/Noir 2018) avant de nous livrer son dernier opus, La Crête Des Damnés, évoquant le thème universel du passage de l’enfance au monde adulte, sur fond d’une bande sonore endiablée où l’on trouvera quelques classiques de groupes punks comme The Clash, The Ramones ou The Misfit, ou de hard rock comme Guns N’Roses, AC/DC ou plus surprenant, un morceau de Chet Backer interprétant Time After Time, un standard de jazz. Une compilation loin d’être exhaustive ne nécessitant pas forcément d’approfondir vos connaissances dans le domaine de la musique punk ou rock, puisqu’il y est surtout question de ces rapports complexes entre adolescents en quête d’amour et d’identité tout en rejetant le conformisme de modèles sociaux dans lesquels ils ne se reconnaissent plus.



Tout ce qui compte pour Brian Oswald, lycéen d’un établissement catholique de South Chicago, c’est d’inviter sa meilleure amie Gretchen, dont il est secrètement amoureux, au bal de promo. Mais comment un adolescent boutonneux et binoclard peut-il s’y prendre afin séduire cette fille un peu enrobée, au look punk destroy, qui n’hésite pas à mettre son poing dans la gueule de toutes personnes qui la contrarie ? C’est d’autant plus difficile que Gretchen en pince pour Tony Degan, un abruti de suprémaciste blanc âgé de 26 ans qui rôde autour du bahut afin de séduire les filles. Sans bagnole, plutôt insignifiant pour ne pas dire looser, Brian va tenter tant bien mal de surmonter toutes ces difficultés et se lancer dans la création de la plus belle compilation cassette-audio de tous les temps afin d’éblouir celle qu’il aime. Parce qu’en 1990, lorsque l’on a à peine 17 ans et des rêves de star du rock plein la tête, tout ce qui compte c’est la musique qui peut vous conduire sur le champs encore inexploré de l’amour. Mais rien n’est gagné d'avance et Brian ne le sait que trop bien.



Roman ultra référencé, rendant hommage à cette période des années ’90 et plus particulièrement à la culture punk, sans que cela soit trop ostentatoire, on appréciera l’énorme travail de traduction d’Estelle Flory pour restituer cette ambiance ainsi que la multitude de références d’une époque imprégnée de culture underground dont on peut prendre la pleine mesure à la lecture de la biographie Joe Meno, natif de Chicago, tout comme Brian Oswald, personnage central de La Crête des Damnés affichant sans aucun doute les mêmes passions que son auteur. Rédigé à la première personne, dans un style parlé plein de spontanéité avec ce langage familier qui le caractérise, on découvre ainsi le quotidien presque banal d’un jeune homme évoluant dans une morne banlieue de Chicago. Mais c’est au travers de ces petits riens ou de ces micros événements qui ponctuent la vie de Brian que Joe Meno parvient à transcender ce quotidien insignifiant pour en restituer les enjeux essentiels avec un texte lumineux, bourré d’énergie au détours des scènes truculentes pleines d’humour et d’autodérision. Il y est donc surtout question de rapports humains finement restitués que ce soit lors de ces moments passés avec l’inénarrable Gretchen, cette fille complètement déjantée dont on découvre, au fil du récit, toute la vulnérabilité qu’elle dissimule derrière un look destroy faisant office de bouclier ou lors de ces instants poignants où le naufrage d’un mariage s’achève avec les adieux d’un père laissant à son fils ses rangers auxquelles il tenait tant. Roman d'apprentissage pour un jeune homme en quête de repères et d'émancipation, La Crête Des Damnés n'a pas pour vocation de nous révéler les grands secrets de la vie ou de nous entraîner sur une vague de révolte insensée, bien au contraire, puisque Brian ne désire finalement rien d'autre, parfois en dépit de grandes contradictions, que de s'intégrer dans l'environnement dans lequel il évolue tout en relevant tout de même quelques dysfonctionnements qui le heurte à l'instar de cette discrimination raciale qui règne dans son quartier et dans son lycée.



Fragment à la fois drôle et émouvant de l'existence d’un adolescent en proie aux doutes sur une douloureuse quête d'amour et dont l'épilogue reste ouvert sur l’incertitude d’une vie qu’il reste à construire, La Crête Des Damnés nous permet ainsi de nous remémorer avec une belle nostalgie ces instants décisifs lors de l’élaboration d’une compilation enregistrée sur une cassette-audio destinée à l’être aimé tout en se réappropriant les souvenirs d’une scène musicale à la fois riche et variée qui ne cessera jamais de nous bousculer. Un roman essentiel.



Joe Meno : La Crête Des Damnés (Hairstyles Of The Damned). Editions Agullo 2019. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Estelle Flory.



A lire en écoutant : The Magnificent Seven de The Clash. Album : Sandinista ! 2013 Sony Music Entertainment UK Limited.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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La crête des damnés

Après mes lectures enthousiastes du Blues de la harpie puis de Prodiges et miracles, j'avais déjà entrevu la capacité de Joe Meno à évoluer de style, d'un livre à l'autre. Avec La crête des damnés -traduit par Estelle Flory-, Meno nous embarque dans un nouvel univers littéraire, avec toutefois moins d'enthousiasme de mon côté. Et donc comme d'hab', quand j'aime moins, je fais court.



Une chose est sûre, Joe Meno reste un excellent portraitiste sur le motif. Avec Brian, adolescent invisible, on parcourt les banlieues du Chicago des années 80-90 et on ressent peu à peu l'humeur de l'époque : le lycée qui n'en finit pas sans espoir d'université au bout ; les clivages raciaux qui persistent, moins affichés mais toujours larvés ; les familles déstructurées qui éclatent dans l'indifférence ; les petits jobs qui permettent de subsister… Et la musique, celle du rock dur et du punk qui émerge alors et qui permet d'exulter sa rage. Celle des Ramones, des Clash, des Guns N' Roses, d'AC/DC ou de Motörhead. Avec au passage, quelques réminiscences personnelles pas désagréables…



Pas suffisant cependant pour suivre Meno dans son exploration intime des tourments de Brian, qui n'en finit pas de ne pas réussir à grandir. De glandouille en baston, de galoche en baisouille, de reniements en désillusions, mon intérêt du début a décru au fil des 350 pages pour virer à une forme d'ennui. Dommage car l'écriture reste léchée, et je ne doute pas que je me rabibocherai rapidos avec Meno. Dès son prochain livre, promis !
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La crête des damnés

Récit d'une adolescence américaine, de sa quête d'une appartenance, de son culte d'une apparence. Dans une écriture renseignée, apte à rendre pensées et malaise d'un branleur de dix-sept ans, acharnée à en saisir la bande son, Joe Meno incarne, avec une vraie tension narrative autour de son vide, les années 90. Moins moment de l'Histoire des États-Unis que variation autour de son récit initiatique, La crête des damnés dépeint le basculement vers ses propres sensations et sentiments.
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La crête des damnés

C’est un livre-clé pour la compréhension de Joe Meno. Comme son principal personnage Brian Oswald, il a été ado dans la banlieue sud de Chicago, début des années 1990. Et il y a une part autobiographique dans ce roman, ne serait-ce que par la connaissance encyclopédique de la musique et des groupes de l’époque. N’oublions pas que Joe Meno dirige une revue qui s’appelle Punk Planet.



Le héros du livre, Brian Oswald, est un ado banal, limite loser n'ayant ni envie de se battre ni voiture. Il fréquente un lycée religieux dont les élèves, des garçons, sont en majorité des blancs. La vie au lycée est difficile, il y a des bagarres, des incivilités, du racisme. Le retour le soir dans la famille est désespérant entre les mésententes des parents et l’absence d’esprit de famille. Le background est tout aussi désespérant, les couples se séparent, les ados sont livrés à eux-mêmes et ne poursuivront pas leurs études, leur milieu est pauvre à tout point de vue. Le racisme est partout, police, entre noirs

(trop blanc), lycée où l’administration fait semblant d’ignorer les conflits.





Brian survit grâce à la musique et grâce à sa meilleure amie punk et grosse, l’adorable Grechen. Mais pourquoi fait-il autant de mauvais choix ? Quelle idée, tomber amoureux de son amie, s’inscrire à la fanfare pour rencontrer des filles… (la fanfare ? ), voler son pote et se faire prendre la main dans le sac, la liste n’en finit pas. Et son obsession, trouver une fille pour l'accompagner au bal de fin d’année ce qui n’est pas gagné ! Ajouter à cela une sexualité débordante, ses échecs, ses cocasseries et ses frustrations.



La musique est un exutoire, une passion, un rêve ; plus tard c’est sûr Brian fondera un groupe. Au fur et à mesure du livre, ses goûts musicaux évoluent, il passe du métal au punk.



Brian paraît souvent en retrait, observateur, en permanente analyse des rapports humains, du monde. Si rien ne paraît gagné à la fin du livre, Brian a

trouvé comment s'accorder aux autres.



Cette lecture a été agréable et intéressante. J’ai retrouvé avec plaisir la plume de Joe Meno vive et précise, son art de transformer les drames en situations rocambolesques ; de l’humour, du second degré et une énergie par delà le désespoir , c’est sa tonalité !
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La crête des damnés

Un auteur dont j'entendais parler depuis un certain temps, et une histoire pleine de références musicales rock / punk qui me parlent (pour la plupart...) : ce roman avait tout pour me plaire !



Ben c'est raté... une banlieue blanche aux States, ambiance classes moyennes. Une jeunesse un peu paumée, rebelle mais pas trop, aux vies bien ternes. Dope, picole et rock. Et du sexe aussi... des tentatives en tout cas. Rien que du très banal, du pas très exaltant.



Franchement, il ne se passe pas grand chose. Cette jeunesse, se définissant par un certain mal-être, du fait peut-être de cellules familiales qui explosent, semble n'avoir aucune perspective particulière, aucune envie. S'agit-il de nous parler des difficultés à trouver sa voie à cette période de l'existence ? Mouais... dans ce cas, je préfère nettement "leurs enfants après eux", bien mieux écrit... et lorrain.



"La crête des damnés" s'est donc révélé assez décevant au final. Mais j'ai quand même envie de découvrir les autres romans de Joe Meno...

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La crête des damnés

Merci à Babelio et aux éditions Agullo pour ce partenariat.

Ce livre est ma première lecture d’une oeuvre de Joe Meno, un auteur que j’avais vraiment envie de découvrir, pour avoir croisé plusieurs fois ses précédents romans sur des blogs. J’ai lu ce roman presque d’une traite jusqu’à la page 180, et après, j’ai eu plus de mal, fractionnant ma lecture de quarante pages en quarante pages. Que s’est-il donc passé ? Et bien, rien de particulier. J’ai eu l’impression de tourner en rond dans la lecture, de ne pas voir de progression dans l’itinéraire du narrateur. Mais revenons plus en détails sur son parcours, justement.Nous sommes au début des années 90. Brian a un frère aîné, une petite soeur, il vit avec ses parents en banlieue de Chicago. Cette famille ordinaire est pourtant en train de dysfonctionner, sa mère semble indifférente, lointaine, et son père dort désormais sur le canapé, dans la cave : une séparation ordinaire, dans l’indifférence générale. Au lycée, Brian ne fait pas vraiment partie des élèves populaires, ses proches non plus. Il est amoureux de sa meilleure amie Gretchen, mais il est incapable de lui dire, de faire le premier pas, tant il craint d’être rejeté. Contrainte supplémentaire : il est élève dans un lycée catholique, et dans ces établissements, peu de choses changent. C’est pourtant après une punition supplémentaire qu’il rencontre Nick, et que cette rencontre le fait se singulariser encore plus, lui, le loser qui a viré au punk, sans vraiment savoir, finalement, pas plus que ceux qui l’entourent, ce que cela signifie vraiment d’être punk. Ce n’est pas désagréable à lire, attention. Cela nous questionne même sur cette Amérique de la classe moyenne, cette Amérique qui s’apprête à déclarer la guerre à l’Irak, cette Amérique où des mères n’en peuvent plus, et flanquent presque leur fils à la porte. Pas de racisme, non, pas vraiment, mais les élèves noirs sont ostracisés, ils ne se sentent pas formidablement intégrés, et ce sont toujours les blancs qui imposent leur choix, notamment pour le fameux bal de fin d’années. Une anecdote ? Pas vraiment, dans un pays où le bal est considéré comme une véritable institution. Oui, Brian se cherche, et il ne s’est pas trouvé à la fin du roman, lui le lycéen invisible sans véritable perspective d’avenir, lui l’amoureux de la musique qui apprécie véritablement les chansons qu’il écoute, qui les vit, devrai-je plutôt dire, lui qui se rêve musicien, et qui, en attendant, glandouille, se bagarre, cherche une fille avec qui sortir. Et se raccroche toujours à son amie amoureuse, Gretchen. J’ai apprécié le style de l’auteur : oui, le personnage est un ado, et il s’exprime comme un ado, non comme quelqu’un qui singe la manière de parler des ados. Son langage nous emporte et restitue ses années-là. Alors oui, il ne se passe pas grand chose d’important – pour nous – ce n’est pas forcément le cas pour Brian et les siens.
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La crête des damnés

Avec La crête des damnés, Joe Meno nous plonge dans une bonne vieille crise d'adolescence des années 90. Un roman punk qui m'a énormément plu, j'ai adoré cette lecture.

Brian est un lycéen américain confronté à tous les questionnements qui s'imposent à son jeune âge. Comment trouver sa place et traverser les années lycée sans fracas ? Comment faire pour paraître cool aux yeux des autres ? Et surtout comment sortir avec une fille ?

Avec ce roman, Joe Meno qui m'avait bluffée avec son Blues de la Harpie, change complètement de registre et fait le portrait d'une jeunesse américaine et d'une époque avec un regard bienveillant et un brin nostalgique.

Le personnage de Gretchen est tout simplement génial, cette fille envoie du bois avec son franc-parler et sa personnalité, son côté dure à cuire qui renferme une grande sensibilité. Le petit bémol sur ma lecture concerne d'ailleurs les chapitres où Gretchen disparaît quelques temps de la vie de notre héros Brian, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs dans ces chapitres-là.

Ce roman est également un merveilleux hommage à la culture punk, à la musique qui délivre des mots que l'on ressent si fort et que l'on ne peut prononcer soi-même. Tout au long de ce roman, l'auteur constitue pour son lecteur une playlist incroyable.

La crête des damnés est un roman formidable qui nous transporte dans les années 90, qui nous parle de l'adolescence avec humour et authenticité. Un vrai beau moment de lecture avec la plume d'un auteur à multiples facettes.
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La crête des damnés

La Crête des damnés, c'est l'histoire d'un ado des quartiers sud de Chicago qui découvre le punk dans les années 1990. A travers les exploits et ruminations de Brian, ex-loser qui se rêve en star du rock, et de sa meilleure amie Gretchen, fan de punk et de bagarres aux poings, Meno décrit avec une grande justesse de ton les premiers émois amoureux, la recherche d'une identité entre désir d'appartenance et de singularité, les situations familiales complexes... et brosse au passage le tableau de ces quartiers et leurs démons : racisme, conformisme catholique, oppression de classe. L'âme du livre, c'est le punk, et comment la découverte de son message politique et social va bouleverser la vie de cet adolescent. Bourré de références à des groupes de punk et de rock, de cassettes compiles et de conseils pour se teindre les cheveux en rose, le livre est punk jusqu'à l'os, jusqu'à la langue : rebelle à l'autorité, brut et furieux. Un superbe roman qui fait la part belle à l'énergie de la musique et à l'humour ironique de l'adolescence.
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La crête des damnés

Un "petit" roman tranche de vie sur l'adolescence.



Sans être de la génération désignée (ado dans les 90's) on plonge avec sympathie dans cette époque punk rock, les éternels questionnements adolescents sur l'amour, les changements familiaux... Notre héros un peu pataud réussira t-il à déclarer sa flamme à sa meilleure amie à grand renfort de compil cassette ?



On passe un agréable moment mais il manque un petit quelque chose pour faire de ce roman un inoubliable.
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La crête des damnés

De Joe MENO, j’avais beaucoup aimé Le blues de la harpie, très lent.



Puis vint Prodiges et miracles qui m’avait emporté par sa plume narrative.



L’auteur change encore une fois complètement de décor : nous sommes à Boston dans une banlieue blanche en 1991.



Brian Oswald rêve d’emmener Gretchen au bal de la saison, mais ne sait pas comment lui demander. Car Gretchen est amoureuse d’un autre garçon, mais ne le lui dit pas. Qui plus est, elle est un peu forte et aime bien la bagarre. ce qui n’est pas le cas de Brian, plutôt tête de turc.



Pourtant, Gretchen n’a de cesse de lui offrir des compiles de chansons de ses groupes rock préférés (souvenez-vous, on utilisait encore des cassettes dans ce temps-là).



Si je n’ai absolument rien saisi des allusions à la musique punk, bien loin de mon univers musical, j’ai aimé suivre Brian dans sa découverte des filles, ces êtres bien mystérieux.



C’est aussi le moment où les parents se déchirent et divorcent, abandonnant leurs enfants à leur adolescence compliquée ; le temps de la découverte de la drogue et de l’alcool.



Le quartier de Brian est-il pour autant représentatif de l’Amérique de ces années-là : raciste et conformiste ?



Je me suis retrouvée dans cet adolescent qui se cherche, se distingue mais veut tout de même faire partie du groupe.



Mais j’ai été presque déçu que Brian ne veuille pas grandir, « parce que ça fait trop bizarre ». A l’image de son pays, veut-il rester un éternel adolescent ?



Un roman lent, au rythme des atermoiements du coeur de Brian, qui ne se décide jamais vraiment.



L’image que je retiendrai :



Gretchen, après moult essais, a enfin la technique pour se teindre elle-même les cheveux en rose (et c’est pas facile pour une brune).
Lien : https://alexmotamots.fr/la-c..
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La crête des damnés

Octobre 1990. Brian, lycéen binoclard de la banlieue sud de Chicago et fan de Guns N’ Roses et de séries B d’horreurs dans lesquelles on peut apercevoir des femmes à poil doit se rendre à l’évidence : il ressent plus que de l’amitié pour Gretchen, sa copine punk adepte de baston et malheureusement éprise de ce gros crétin raciste de Tony Degan. Le temps d’une année, Brian va grandir, tenter de trouver sa place dans un monde qui n’est pas encore celui des adultes – de ses parents qui ne s’aiment plus – et déjà plus celui de l’enfance. Un monde parfois dur et dans lequel les amitiés qui se forgent tout comme les conflits aident peut-être à se trouver. Il va y avoir aussi la découverte du punk rock et de tout ce qui gravite autour : la musique, bien entendu, mais aussi une manière de voir le monde, de s’extraire de la masse aussi, tout en se sentant appartenir à quelque chose de plus grand.



La Crête des damnés apparaît donc, bien entendu, comme un roman ultra référencé, bourré d’allusions à la contre-culture musicale des années 1980-1990 qui en ferait presque, sous divers aspects, une histoire à mi-chemin entre American Graffiti et Breakfast Club pour cette décennie-là avec la même volonté de montrer le chemin d’adolescents blancs de la classe moyenne, une certaine insouciance de façade qui dissimule mal l’angoisse de voir approcher l’âge adulte et le risque de finir comme leurs parents. Mais s’il décrit une époque et une frange de la génération concernée – celle de l’auteur, en fait – avec sa culture musicale et cinématographique particulière, le livre de Joe Meno est avant tout un roman d’initiation avec une portée bien plus large.



Meno, en effet, trouve à travers le récit à la première personne de Brian, entre candeur, autodérision et désarmante honnêteté, une manière de dire le mal-être adolescent, la douloureuse sortie de l’enfance, dans laquelle chacun peut en fin de compte se retrouver.



Sans que l’on s’en aperçoive, on se retrouve vite à suivre avec passion le quotidien morne de Brian, à se prendre d’affection pour ces personnages forts en gueule ou trop timides. À coups de musique, de petits boulots, de transgressions qui leurs paraissent énormes et ne vont pourtant pas chercher bien loin, ils forgent sous nos yeux leur identité à travers une culture peu académique mais émancipatrice. Ils peuvent aussi en toute innocence et honnêteté rejeter le carcan de la vie trop étriquée que leur offrent le conformisme du lycée et de l’Église et la démission de leurs parents pour se confronter à une liberté parfois effrayante. La vie, quoi.



À tout cela Joe Meno apporte une grande drôlerie mais aussi beaucoup de tendresse sous l’ironie. Un livre qui, bien après sa lecture, continue à coller à la peau.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La crête des damnés

Brian Oswald, jeune américain blanc de 17 ans est un peu paumé dans sa Life et dans son lycée catho. Une chose est sûre : la vie sans musique ( black métal) est impossible. Une deuxième chose aussi est sûre : la vie sans Gretchen sa meilleure amie punk aurait moins de saveur !!!

Vivants dans des familles dysfonctionnelles ou esquintées par la vie, ces ados du quartiers Sud de Chicago ne se font pas de cadeaux. Racisme, écrasement des classes, la quête identitaire semble épineuse comme une crête de punk.

Mon avis



Dans ce roman initiatique, Joe Ménopause dresse une série de portraits qui fait revivre au lecteur toutes les angoisses, les questionnements intérieurs, les obstacles insurmontables liés à cette période. Cette soif d’appartenance et en même temps ce désir d’être autre, de se démarquer. Brian trouvera t’il le courage d’affronter ses peurs ???

#nofutur
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La crête des damnés

Ce roman de Joe Meno sera une petite déception.

Brian, ado mal dans sa peau, bourré d'acné, loser dont la moustache n'arrive même pas à pousser est amoureux en cachette de sa meilleure amie.

On va suivre ses pérégrinations ; il est beaucoup question d'érections, de fantasmes, de besoin de se faire remarquer, d’être mal dans sa peau, de bagarres et de frustration.

Au delà de cette étape difficile dans la vie d'un jeune homme, sont abordés les relations avec les parents, la question raciale, l'ennuie, le rock, le divorce et la difficulté à déclarer son amour.

C'est bien écrit, on se laisse embarquer jusqu'à la moitié du roman puis cela tourne en rond, cela s'enlise et on finit par s'ennuyer.

Un avis mitigé au final.
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