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Critiques de John-Antoine Nau (21)
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Force ennemie

Je me suis lancé il y a peu un petit défi personnel qui devrait pouvoir courir sur quelques années : lire l'ensemble des prix Goncourt.

Tout comme m'sieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, j'avais déja lu quelques "Goncourt" sans le savoir et qui pour beaucoup m'avait énormément plus (Les filles du calvaire de Pierre Combescot, Le rocher de tanios d'Amin Maalouf) et d'autres dont je connaissais la "Goncourisation" comme Au revoir la haut... Il ne m'en reste donc plus que 108 à lire :)



Mon défi a donc démarré par le tout premier Goncourt (1903) décèrné à John-Antoine Nau pour Force Ennemie, un roman qui nous conte (ou qui nous rapporte fidèlement, le doute plane...) la vie de Philippe Veuly interné dans un hopital psychiatrique de normandie. Habité d'une présence venue d'une autre planète qui lui parle et le mène sur un chemin qu'il ne souhaite pas toujours suivre, monsieur Veuly va nous faire découvrir la vie de cet hopital, ses docteurs, ses gardiens, ses patients et surtout Irène...



La forme est parfois rebutante par l'utilisation du parler et de l'accent local retranscris en phonétique. Mais lorsque l'auteur abandonne cette mauvaise manie, on découvre une langue très chantante et très plaisante à lire. Quelques passages sont un peu longuets et casse la dynamique du récit mais rien de suffisament pesant pour poser le livre.



Sur le fond, j'ai apprécié le burlesque de certains portraits et situations décrits dans le livre. Ce qui pourrait paraitre "gentillet" aujourd'hui a du passer pour terriblement insolent et irrévérencieux à l'époque. La médecine et la bien pensance bourgeoise sont égratinées à souhait avec beaucoup d'humour.



Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé le flou, créé au début et à la fin, sur l'origine de cette histoire : est elle pure invention, vient elle des entretiens de l'auteur avec le pensionnaire d'une maison psychiatrique???



Une lecture que je recommande (et l'autre, à l'intérieur de ma tête, il est d'accord aussi, c'est vous dire!!)
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Les trois Amours de Benigno Reyes

Une toute petite histoire, une belle petite histoire de Benigno Reyes, l'homme qui a connu trois amour dans sa vie et l'homme qui est partie de rien pour se faire une place de choix dans les affaires, il lui a fallu immigré d'un pays à un autre, s'accommoder d'un métier à un autre, mais que valent des richesses amour...à quarante sans femme, sans enfants...il passe en revue sa vie amoureuses....Benigno Reyes a connu trois amours...

Une belle nouvelle!!
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Force ennemie

Force ennemie, premier prix Goncourt de 1903 est mis à l'honneur par la maison d'éditions "L'apprentie" gérée par des étudiants en licence et master, spécialisés aux métiers du livre.

Depuis 2018, les promotions successives présentent leur création éditoriale, comment, alors, ne pas soutenir cette faculté d'autant plus que leur catalogue est plutôt fort attirant.

C'était donc le moment pour moi de lire enfin John Antoine Nau, cet écrivain oublié en commençant par "Force ennemie" considéré comme une œuvre culte.



" Je prie les amis inconnus qui voudront bien me, ou plutôt nous, lire de ne pas réclamer, d'urgence, mon internement à Saint-Anne ou dans tout autre asile."



Ainsi commence ce livre, ainsi il se poursuit en ne faisant qu'attiser ma curiosité au fil des pages.

Avec une écriture tantôt biscornue, tantôt d'une beauté baudelairienne, un humour ébouriffant, une élaboration littéraire totalement inhabituelle et une stylistique d'une particularité fort étonnante, John Antoine Nau nous donne à lire les exultations, le feu sacré des personnages internés avec cette pointe de malice délirante.

Esprit extravagant , situations prodigieusement renversantes, une force surprenante se dégage de ce livre singulier.



Bienvenue dans le monde de John Antoine Nau !



Philippe Veuly se réveille dans une chambre, enfermé dans un asile, son gardien l'accompagne au quotidien, les âmes qui peuplent cours et couloirs, peu à peu, se livrent à de grandes envolées.

Égarements, absurdités, divagations et délires fantasques emplissent les pages de multiples pathologies non identifiées et plurifactorielles.

Schizophrènie ou démences hallucinatoires , les hôtes affrontent leur force ennemie, cette puissance définie comme surnarturelle, extraterrestre venant de la planète Tchoukra habitant leur cerveau, cependant , ne serait-ce tout simplement pas eux-mêmes ?



-Tchoukra :" le meilleur moyen à employer pour libérer ton esprit est le suivant : vouloir très fortement échapper à ton apparence matérielle. Par exemple, il faut savoir vouloir, vouloir d'une certaine façon que je ne pourrais t'expliquer ; certains êtres découvrent peu à peu ce secret en eux. "



C 'est ainsi que Veuly, empli de cette sensation d' être bien plus incarné sans enveloppe corporelle , ressentant cette énergie spirituelle, court vers ce rêve d' un amour rencontré au sein de l'hospice dont découle un monologue féminin somptueux aux saveurs des mille et une nuits habité par une frénésie hypnotique.

Puis, Nau, avec brio, décrit au travers de la planète Tchoukra l'humanité qui dérive vers la haine et la peur, la souffrance des tortures que l'on s'inflige et des pulsions animales.



Alors, roman SF décalé ou récit sulfureusement anti conventionnel en 1903 ?

Si certains le liront tout en restant en surface, il en restera une lecture loufoque pour les uns, opaque pour les autres.

Si vous creusez pour en saisir le fond, vous y verrez tout un monde représentant l'humain accompagné par son démon à l'image du cauchemar de Fussli, un face à face avec nos propres peurs.



Épris de liberté, c'est, peut-on l'imaginer, celle qu'il décrit au travers de ces personnages enfermés dans cet asile et qui, paradoxalement, ont cette indépendance de pensée , cet affranchissement des conventions qui laisse entrevoir avec lucidité, la complexité de notre condition mise à nue, soumise aux perversions et transgressions et révélant nos identités multiples.



" Oh ! L'univers vrai n'est-il que terreur et horreur !"



Alors est ce une force obscure venue d'ailleurs ou l'esprit à l'état pur, défait de toute annexion idéologique et morale qui se révèle être , loin de l'aliénation extérieure, une "Force ennemie" ?



" La force ennemie !

N'y aurait-il pas, en effet, une puissance occulte, maléfique, hostile à l'espèce humaine, guettant infatiguablement une occasion de tourmenter nos intellects bornés, perdus dans un monde mystérieux dont ils ne connaissent que quelques apparences ?

Et me voici épris de cette absurdité, parce que j'en ai peur ! "



John Antoine Nau met en lumière le mal qui nous habite, met à sac la psychiatrie de l'époque en dénonçant les methodes pratiquées par des médecins chez qui la folie se constate également.

Il met en parallèle tout au long de ce livre de manière sardonique, patients , notables, ecclésiastiques, manants, intellectuels, médecins, et sa virtuosité est de démontrer, sans toutefois jamais les évoquer distinctement, les névroses et psychoses de tout à chacun. L'aveuglement de la condition bourgeoise , chimère d'une cérébralité exemptée du déséquilibre au beau milieu du vice, de la vanité et du mépris.



Des dédoublements de personnalité à nos tréfonds psychologiques , c'est bien sous un air de littérature proche du romantisme noir à la Allan Poe associé à l' ubuesque d'un Alfred Jarry que Nau met en exergue La force ennemie extraterrestre qui n'est autre qu'une part de nous même, enfouie dans le tourbillon des vicissitudes humaines.



Vous comprendrez sûrement, du moins une part d'entre vous, la raison pour laquelle "Force ennemie" est méconnu, comme beaucoup d'oeuvres extraordinaires, il demande à l'imaginaire de se connecter à une réalité sous entendue qui elle-meme surfera sur la vague du politiquement incorrect, le tout relevé d'une verve révolutionnaire.

Une double lecture qui en fait un livre précieux hors des sentiers battus que l'on découvre tel un trésor enterré.

Alors pour les plus curieux(ses) lisez-le et suivez la voix de Huysmans qui le considérait comme le meilleur livre qu'il ait couronné en tant que président de l'académie Goncourt.



Un roman d'une ingéniosité remarquable.

























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Force ennemie

Extraterrestre intrusif, voyage astral et amours éthérés ou violemment charnels, asiles et contrées exotiques, ce livre assure les surprises les plus variées à son lecteur.

Aussi, imagine-t-on sans effort, l’effet qu’il dût faire à sa sortie.

L’imagination débridée de son auteur, sa liberté de ton, son ironie iconoclaste sont de toute façon encore bien rares aujourd’hui. Critique acerbe du milieu psychiatrique près de 20 ans avant « Chez les fous » d’Albert Londres, l’ouvrage est tout aussi étonnant sur le plan de ses trouvailles en matière de fantastique ou de science-fiction. Ainsi sur la planète d’origine de cette entité perturbatrice tout le monde est asexué et la reproduction ne s’assure que par le meurtre. Tout le monde peut aussi pratiquer le voyage astral ou le provoquer chez autrui, étonnant non ?

Etonnant, voilà le maître mot de ce livre et d’un bout à l’autre.
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Force ennemie

" Force ennemie " de John Antoine Nau (255p)

Ed. Decalou

Bonjour les fous de lectures ...

John Antoine Nau fut le premier lauréat du prix Goncourt (1903)

Philippe Veuly, rimailleur sans succès, se réveille interné en asile psychiatrique à la demande de son cousin qui veut l'éloigner de sa femme et de sa fortune ( mais cela nous le découvrons assez tard dans la lecture).

L'homme semble en pleine possession de ses moyens.

Sauf que par moment, notre gus, étant persuadé d'être habité par un extraterrestre ( envahisseur d'une autre planète selon les termes employés), a un comportement et des réflexions étranges.

Tombé amoureux d'une patiente, dès celle-ci sortie de l'asile, le bellâtre s'enfuit et essaye de la retrouver jusqu'à l'autre bout de la terre.

Tout pourrait être simple si Philippe Veuly ne devait partager son corps avec son pire ennemi Kmôhoûn, un habitant de la planète Tkoukra.

Voilà... voilà, voilà….

En fait, je ne sais pas si j'ai bien compris l'histoire.

Livre présenté comme un des premiers roman de SF, je n'y ai vu que le récit d'un pauvre hère atteint de schizophrénie ou de dédoublement de personnalité.

L'histoire aurait pu être plaisante si il n'y avait tout ces passages en patois picard qui rendent la lecture vraiment poussive…. très poussive!

On a présenté ce roman comme visionnaire et un Céline avant la lettre … il ne faut pas pousser le bouchon trop loin non plus !

Disons qu'il se présenterait plus comme un pamphlet contre la bourgeoisie de l'époque.

Mais peut-être était-il le meilleur roman parmi ceux présentés de cette année là … soyons indulgent !!

Et l'audace de son langage a peut-être du séduire les membres du jury!

En tout cas pour moi, ce roman est un véritable OVNI dont l'histoire est… assez folle .

Mais soyons indulgents c'est le premier Goncourt

Lu pour le défi … " je lis tous les Goncourt"
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Force ennemie

Et le premier Goncourt de l'histoire est attribué à .... Un roman de l'imaginaire.

De là à voir une corrélation entre le désamour des lecteurs et la SFFF, il n'y a qu'un pas.



C'est l'histoire d'un homme qui se fait posséder par un extraterrestre. Écrit en 1903, j'étais très impatient de découvrir ce roman, et comment le sujet allait être traité. J'ai vite déchanté et après une semaine laborieuse de lecture, j'ai fermé le livre en poussant un ouf de soulagement, en ayant à peine lu plus de la moitié !



La première parti se résume à la présentation de l'asile et de la galerie d'internés, en compagnie du gardien de l'hôpital psychiatrique. Problème, ce dernier parle avec le patois du coin. Cela donne :

"Quand alle est guérie a’ se souvient d’un peu de ce qu’alle a vu l’promier jour ; mais ça lui semble « loin de loin ». Y a rien comme l’egzitation pour faire paraître le temps long… après ; parce que « durant » c’est pas ça qui gêne."

Très pénible à lire lorsque le personnage a un place prépondérante dans le récit...



Nous découvrons quelques pensionnaires, l'occasion de longues digressions sans intérêts sinon celui de retarder l'arrivée de notre alien. Et lorsqu'il fait son apparition, il est aussi pénible que le gardien.

Arrivé à ce stade, on se doute que l'enjeu se fera entre possession extraterrestre ou maladie mentale. Pour ma part, je ne connaitrai pas le fin mot de l'histoire, et c'est très bien ainsi.

Il s'agissait sûrement à l'époque de dénoncer la bourgeoisie et la condition asilaire, ne reste désormais qu'un intérêt historique, entre autre autour du langage, pour ce pamphlet vaudevillesque.
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Force ennemie

Ce n’est pas parce que c’est un Goncourt, le premier de l’histoire, qu’il ne faut pas le lire. On n’en fait plus des Goncourt comme ça : fin-de-siècle, décadent, un brin anar et politiquement incorrect. Huysmans était le président du jury qui l’a récompensé, et ce n’est guère étonnant, tout à fait son genre cette histoire de possession démoniaque. Quant à moi, il m’a beaucoup fait rire et un peu réfléchir, parce que c’est bien aussi de réfléchir un peu sur le mal et la morale.

D’un point de vue psychiatrique, on pourrait dire que le cas du narrateur, Philippe Veuly, vague écrivain de 34 ans, est assez sévère, celui d’un psychotique. D’un point de vue judiciaire celui d’un violeur. D’un point de vue religieux, c’est un possédé. C’est lors d’un séjour dans un asile d’aliénés que Philippe Veuly fait la rencontre de son visiteur, un alien d’Aldébaran, un esprit désincarné mais lubrique qui prend de force une colocation dans son crâne. Voilà pour l’intrigue.

En ce qui concerne le style, il est très attentif au langage, à tous les langages, et plus précisément aux dictions. De la plus alambiquée à la plus rustre, de l’accent cauchois au créole, en passant par l’affectation bourgeoise, tout y passe. Dans cette comédie sociale, parfois vaudevillesque, John Antoine Nau mélange des élans imaginatifs et poétiques à un humour cruel. Les descriptions physiques et morales sont acerbes, mais tout cela est fait avec humour et une forme de tendresse.
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Force ennemie

Difficile de voir dans cet ouvrage un livre de science fiction ou alors on est dans la « soupe au choux »  avec Le Glaude (sans les choux mais avec Kmôhoûn de Tkoukra dans le rôle de « la denrée » ) Je ne sais pas s’il a été présenté ainsi à l’époque par son auteur ou ses pairs et pourquoi il traîne cette réputation mais assurément il est plutôt dans le style médical et du fantastique (d’ailleurs il est fait référence à Edgard Poe par le personnage du Dr Froin qui sait de quoi il parle ) si on considère que le patient Veuly est l’objet d’hallucinations et où son délire est le résultat d’un trouble psychiatrique sans qu’on en soit vraiment certain.

Dédoublement de la personnalité du personnage ou même delirium tremens d’alcoolique mais pas de SF.Tout au plus le malade maniaco-dépressif ou asthénique attribue consciemment sa folie à un bouc émissaire non humain.Et puis situer une perturbation psychique loin dans la galaxie c’est mieux que de la situer dans sa tête on se sent moins coupable Artifice d’auteur ?

« Force ennemie » se situe dans le domaine de la farce étant donné les situations très cocasses au comique troupier appuyé , voire dans le vaudeville avec des quiproquos amoureux du malade situé dans un monde bourgeois et conservateur.

Il y a plus dans ce livre une volonté d’amuser que de critiquer le monde psychiatrique exception faite de Bid’homme l’aliéniste plus fou que ses patients, et les intrigues familiales bourgeoise liées à l’argent. En fait il y a des deux voilà tout et si a l’origine il y a volonté de critique du monde aliéniste avec certes une présentation peu glorieuse de ce monde, le divertissement bon enfant me semble prendre le pas sur le sérieux.

Toutefois la vie bourgeoise et, ses bonnes manières en général, est tourné en ridicule Sans être méchant, le ton est… quand même assez féroce et les gentes dames ne sont pas épargnées. Misogynie ou réalisme ? Il y a du Desproges dans cet auteur !



Pas de volonté non plus d’explorer les exohumanités bien qu’une description assez sommaire soit faite du prétendu extraterrestre et de son environnement, pas de saga galactique non plus !

Pas de quoi décrocher le Nebula ou le prix Hugo. Au mieux celui du Prix du Cafard cosmique conviendrait et encore car l’ambiance n’est pas si morose que ça !



Le style de l’ouvrage préfigure « Un homme si simple » de Baillon , écrivain assez perturbé , livre burlesque sur des malades déséquilibrés écrit toutefois 25 ans plus tard ( à lire absolument)

Pour les éructations verbales (bragouillon »« strigouillât »« schniffamouck »salampouff »« vachardouillaud » « sacribouillacastafouinouillard !) il annonce les invectives et jurons de Céline (je voyais celui-ci en initiateur mais je me suis trompé ) et même celles de Haddock de Hergé (bachi-bouzouk la préférée de Haddock) L’utilisation du patois ou dialecte attribué aux sous-fifres notamment gardiens attitrés et bienveillants de l’asile , confère un petit comique d’époque supplémentaire Le parler « des bons gars »a toujours fait rire... surtout le noble ! Et le parisien… Ainsi que celui plus précieux des notables provinciaux imitant les parigots Il confère aussi une véracité plus grande aux dialogues populaires et comme disait Bourvil « il a un bon accent on peut le suivre je crois ... » les accents sont, semble-t-il, bien rendus : une aubaine pour les linguistes et dialectologues d’aujourd’hui

A part cela Nau fait preuve de lyrisme en évoquant les Antilles et ses descriptions sont très chargées en contraste avec des situations cocasses du personnage cherchant dans les îles sa Dulcinée.

Un road movie d’ un malade atteint de crétinisme simple





Le  lundi soir 21 décembre 1903 au  restaurant Champeaux place de la Bourse, l’Académie Goncourt au grand complet soit neuf jurés déjeune. Ont-ils mangé un œuf meurette, un « crève à fous » ou un « fou-fou » nul ne le sait mais séduits par John-Antoine Nau ils lui décernent le premier prix de l’académie et octroient la coquette somme de 5000 (anciens) francs or soit l’équivalent de 20.000 euros

Un premier choix intéressant et justifié qui se lit encore bien (comme le second « maternelle » de Léon Frapié) ce ne sera, malheureusement, pas toujours le cas par la suite

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Force ennemie

Lu car premier Goncourt et j'ai décidé de les lire tous dans l'ordre pour voir l'évolution de ce prix.

Il faut se replacer en 1903 pour comprendre comment "Force ennemie" a pu surprendre. A cette époque il était assez facile de faire interner toute personne un peu originale ou dérangeante pour la société. Les traitements psychiatriques se bornaient à l'isolement, les douches froides, la lobotomie, les chocs électriques et autres camisole de force. le narrateur se retrouve en hôpital psychiatrique suite à l'intervention de son cousin qui craint pour son épouse et sa fortune. Il est habité par une force ennemie, genre de "Horlà" et est amoureux d'une des pensionnaires. Les médecins sont un peu fous eux-mêmes. L'un est bienveillant, l'autre sadique... Les personnages s'expriment différemment et c'est parfois un peu difficile à suivre. Ce livre permet d'entrevoir la vie dans un asile en 1900, le style était certinement révolutionnaire mais je l'ai trouvé un peu ennuyeux et répétitif.
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Force ennemie

Alors que l'on pourrait s'attendre à un roman plutôt académique pour le premier des Goncourts (1903) on se retrouve face à un ovni littéraire, ce qui nous rappelle que justement ... le prix Goncourt, c'est de la politique mais aussi de l'audace !



Ce roman de John-Antoine Nau déconcertant par beaucoup d'aspects, qui font à la fois son charme mais le rendre difficile à aborder.

L'histoire tout d'abord de Philippe de Veuly qui se réveille dans un asile de fous en étant possédé par un alien. Philippe tombe amoureux d'Irène une autre patiente, ce qui déclenche des crises de jalousie à la "chose" qui le possède. On retrouve le fantastique du Horla de Maupassant (écrit 15 ans plus tôt) avant un traitement assez similaire des relations hommes/créature, possédé/possédant. Mais ce roman ma également fait penser à l'excellent Vol au dessus d'un nid de coucous (film de Milos Forman) ou encore à Shutter Island (Scorsese), dans le traitement de l'internement, dans le flou que l'auteur entretien avec son lecteur, est-ce une narration directe ? Un récit de quelqu'un qui a connu Philippe ? Une histoire conté par la créature elle-même ? Jusqu'au bout l'on ne sait pas quelle réalité croire.



La deuxième particularité de ce livre est le style. Chaque personnage a sa façon de parler, son patois, son argot... Certes cela donne une touche authentique et originale au roman, mais pour un lecteur du XXIème siècle cela rend la lecture difficile.



Finalement Force ennemie est un roman à part, fils du Horla, grand père de la SF moderne, sa lecture déconcerte. Je n'ai pas été conquis mais je n'ai pas été indifférent !
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Force ennemie



Autant être honnête, je n'ai pas dépassé le 6ème chapitre.

La transcription des dialogues est phonétique et de fait assez indigeste.

Je vois bien en quoi ce roman peut être une dénonciation par l'absurde des hôpitaux psychiatriques, asiles d'aliénés comme on les appelait alors.

Mais le catalogue des pensionnaires est monotone et soporifique.



Tant pis pour le 1er Goncourt
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Force ennemie

Quelle bonne surprise que cette "Force ennemie" Merci monsieur Géraud qui m'avez fait decouvrir cette pépite écrite il y a 120 ans et qui se trouve être le 1er prix Goncourt.

Cette farce se déroule dans un asile psychiatrique, en France au début du siècle dernier.

Je ne dévoile pas l’histoire, je vous la laisse découvrir...

Ce que je peux vous dire que cela est raconté de façon très humoristique à défaut d'être véridique.

On se demande parfois si les "soignants" ne sont pas plus fous que les malades. Le personnage mr Veuly, poète, lettré est parfois sujet à des crises dues à son alcoolisme ; ilest souvent joyeux, toujours lucide et malgré ses frasques il réussit à être attachant; son gardien et ami ne l'est pas moins

Un brin vieillot mais tellement délassant

J ai vraiment passé un bon moment!
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Force ennemie

Premier prix Goncourt, et curieux roman, que j'ai lu en buttant souvent sur le parti prix de mélange d'argot d'époque, d'imitation du langage populaire bien caricaturale, de passages presque lyriques... et que je n'ai pu abandonner, sans très bien déceler pourquoi.

Mélange un peu de critique sociale, un roman d'amour un rien détourné, les mondes extra-terrestes, une tentative de répertoire des folies, un roman d'aventure.
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Force ennemie

Un livre bien étrange que ce premier prix Goncourt (chez les fous) ! Il n'est pas certain qu'il ait fait l'unanimité à l'époque. Mais le prix Goncourt fait régulièrement réagir les lecteurs et c'est sans doute voulu. En tout cas celui-ci est oublié depuis bien longtemps même si on y passe un moment pas si désagréable que cela et que l'on en ressort avec toute sa tête !
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Force ennemie

Un ouvrage surprenant, qui nous entraine dans l'univers d'un hopital psychiatrique du début du XXe siècle avec des patients mais également des médecins étranges. Les pratiques et l'univers psychiatrique ont, espérons le, évolué. Mais nous ne savons pas toujours où commence et où s'arrête la réalité et le délire du personnage.

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Force ennemie

Force ennemie, le premier Goncourt.

Attribué à un inconnu invisible qui n'est pas venu chercher son prix et vivotait sous les cocotiers. Ce roman d'une mise en abyme qui en met deux autres en valeur invente un genre : le récit où tout est faux et on le découvre à la dernière page.

Dans le jury Huysmans (le plus grand auteur méconnu du XIXe siècle) était présent, or le style de Force ennemie est en tout point celui de Joris-Karl Huysmans. Et si... et si... c'était la première supercherie du Goncourt? Soixante-dix ans avec Romain Gary, Joris-Karl Huysmans aurait primé sous pseudo? Audacieuse hypothèse... j'en conviens.

Sinon, Joris-Karl Huysmans a voté pour un auteur qui écrit en tout point comme lui, pour un exégète.
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Force ennemie

Je sors de cette lecture sans savoir si j’ai aimé ou non, et ce que je suis sûre de ne pas aimer, c’est cet entre-deux un peu bâtard.



La plume est très belle et suffisamment loufoque lorsqu’elle veut exprimer la folie du personnage de Veuly. En tout cas je n’ai jamais eu l’impression de lire quelque chose datant de 1903. Si je n’avais pas su l’année de parution, j’aurais situé l’intrigue au moins 20 ans plus tard. C’est aussi une critique acerbe de la psychiatrie.



Au final ce que je retiens de l’épilogue c’est « tout ça pour ça ».



Challenge 2023 : un Goncourt d’avant 1950.
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Force ennemie

Voilà un premier Goncourt très étrange, voire déstabilisant.

Le récit se déroule en partie dans un hôpital psychiatrique normand, et raconte la lutte du principal protagoniste contre l’être « extra terrestre » qui s’est emparé de lui, le poussant à commettre des actions violentes.

Le recours fréquent à l’écriture phonétique pour évoquer la folie ou certains parlés régionaux rend la lecture difficile.

Joris Karl Huysmans a dit quelques années plus tard, à propos de ce premier prix Goncourt décerné en 1903 :

«  c’est encore le meilleur que nous ayons décerné ».

On y voit une référence au Horla de Maupassant (1886), mais la force de l’écriture n’est pas la même et la longueur du texte rend la lecture difficile.
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Force ennemie

Premier Prix goncourt en 1903.

L'histoire nous est narrée par Philippe Veuly qui se retrouve interné par son cousin. L'univers de l'asile nous y est parfaitement décrit. La population aliénée, les gardiens, le directeur et son adjoint, les méthodes utilisées...

Notre narrateur se trouve habité par un être extra-terrestre (son côté obscur).

Il tombe donc amoureux fou, s'évade. Réussi à rejoindre les îles où se trouve Irène. Il la tue par amour. Retourne à l'asile, son havre de paix.



Mais en fin de livre, une lettre du directeur actuel de l'asile nous révèle qu'il s'agit d'un manuscrit retrouvé dans la cellule d'un patient (d'un autre nom que Veuly). Que tous les personnages cités ne sont que pure invention. Toute cette histoire n'est que la vue d'un esprit dérangé d'un patient...
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Force ennemie

Goncourt 1903 - premier lauréat de l'institution devenue célèbre - "Force Ennemie" est un livre qu'il faut replacer dans son contexte pour apprécier sa modernité. Modernité dans le thème : la folie tendance schizophrène alors que Freud vient juste de poser les bases de la psychanalyse et que la psychatrie reste encore très rudimentaire. Modernité dans sa construction : l'action se déroule dans un premier temps dans un asile puis à Paris pour finir aux Antilles - un élargissement de l'horizon du personnage principal - sans oublier un épilogue suprenant et étonnant qui récompense le lecteur arrivé au bout de cette folle trajectoire...

Si tous les "Goncourt" ne sont pas remarquables, celui-ci commence très bien le palmarès !

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