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Critiques de John Cleland (17)
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Fanny Hill : La fille de joie

Devenue orpheline à 16 ans, Fanny est emmenée à Londres par une « bienfaitrice » qui l'abandonne sitôt arrivée. La jeune fille est aussitôt repérée et recueillie par une maquerelle, qui entreprend aussitôt de mettre sa virginité à prix. Une amie délurée et quelques séances de voyeurisme suffiront pour l'instruire.



Fanny tombe amoureuse de son premier amant, amour par ailleurs réciproque. Mais le père de ce dernier l'éloigne du pays : Fanny n'a alors plus d'autres ressources que de se prostituer à nouveau.



L'auteur semble assez fasciné par la virginité, et comme Fanny ne peut la perdre qu'une fois, le calibre des messieurs ira grandissant, pour en donner l'illusion à chaque fois. De même, les autres femmes que la jeune fille rencontre ne manqueront pas de lui faire leur récit de leur première fois. Le récit se fait parfois moraliste : condamnation de l'homosexualité (« En effet, sur un grand nombre de gens de cette espèce, ou du moins universellement soupçonnés de ce vice, qu'elle avait connus, à peine en pouvait-elle nommer un seul dont le caractère ne fût, sous tous les rapports, absolument vil et méprisable ») et même du « Vice » en général (« La tempérance élève les hommes au-dessus des passions, l'intempérance les y asservit ; l'une produit santé, vigueur, fécondité, gaieté, tous les biens de la vie ; l'autre n'enfante que maladies, débilité, stérilité, dégoût de soi-même, tous les maux qui peuvent affliger l'humaine nature. »), ce qui est quand même le comble dans un roman dit érotique !



L'écriture est assez réussie, ni vulgaire ni précieuse. Toutefois, on a l'impression que l'auteur n'a pas réussi à se dépêtrer de la moralité de son temps.
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Fanny Hill : La fille de joie

"Fanny Hill, la fille de joie" de John Cleland est un petit plaisir gourmand qui se savoure tel une friandise.



Il ne faut pas s'attendre à un texte d'un érotisme torride, ni à de quelconques outrances. Les scènes dépeintes ne présentent pas une grande originalité et sont finalement très sages. L'intérêt du roman est ailleurs.

Loin de la provocation facile et du cynisme d'aujourd'hui, loin de la vulgarité de certains récits, Cleland s'attache à évoquer le plaisir dans sa forme la plus simple. Et son récit, poétique, parfois naïf, dégage un charme rafraîchissant et se révèle finalement plus troublant que bien des récits plus crus.



Le texte est très bien écrit, et il faut saluer la qualité de la traduction de Fougeret de Montbron, écrivain français libertin contemporain de Cleland. D'ailleurs, il faut aussi souligner la pertinence et l'intérêt de la postface qui revient sur ce travail de traduction, qui s'il n'est pas intégral, est sans doute celui qui respecte le mieux l'esprit du récit de Cleland, à savoir une ode au plaisir et à la sensualité.



Challenge petits plaisirs (8)
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Fanny Hill : La fille de joie

« le plus grand roman érotique anglais de l’âge d’or du libertinage » dixit l’éditeur. Son auteur, John Cleland, l’a écrit en 1749 alors qu’il était emprisonné pour dettes. L’ouvrage demeurera son seul succès et le rendra riche, lui évitant de retourner au cachot. Le récit est tellement « audacieux » pour le puritanisme anglais que la perfide Albion n’autorisera sa publication officielle qu’en 1963. En France, c’est Apollinaire, au début des années 20, qui offrit la première édition érudite de Fanny Hill, lui donnant par la même ses lettres de noblesse littéraire. Dans la version d’Apollinaire, les passages les plus « compromettants » étaient relégués en notes de bas de page. Cette édition de Bernard Pascuitto peut donc être considérée comme la première publication intégrale et non expurgée de ce que nombre de lecteurs considèrent comme un chef d’œuvre.



Pour créer le personnage de Fanny Hill, Cleland s’est inspiré de Fanny Murray, une prostituée de 17 ans qui était l’idole des aristocrates londoniens. Sous la plume du romancier, Fanny raconte ses expériences à travers deux longues lettres où elle décrit sa vie misérable à la campagne, son arrivée sans le sou dans la capitale, son initiation dans une fameuse maison close puis sa spécialisation dans les orgies les plus débauchées. On suit donc au fil des pages la transformation d’une oie blanche en prostitué de luxe. Mais le récit s’attarde également sur les considérations liées au savoir-vivre. Fanny insiste longuement sur la bonne attitude à adopter face à une clientèle haut de gamme et exigeante. L’intérêt réside aussi dans l’évolution de la jeune fille. D’abord pure et innocente, elle acquiert vite l’expérience suffisante pour comprendre comment profiter au mieux de sa situation. Fanny devient une forte femme, intelligente, clairvoyante. Loin d’être une incontrôlable nymphomane (comme les prostitués de Pierre Louÿs par exemple), Fanny ne dédaigne pas le plaisir, mais elle place aussi la vertu au-dessus du vice, ne perdant jamais de vue le fait que ses nombreuses expériences lui ont surtout permis de trouver sa place dans le monde et n’ont pas fait d’elle une débauchée.



Il n’y a rien de glauque dans le récit de Cleland. Les clients sont classe, jamais violents. Même l’adepte du fouet se révèle au final un garçon plutôt gentil. Bien sûr, on est souvent proche d’une certaine forme de caricature, mais je préfère retenir le bonne humeur et la joie de vivre qui traverse le récit. Dans ses deux lettres, Fanny s’attarde, non sans humour, sur les descriptions physiques de ses michetons. Pour ce qui est du passage à l’acte, les choses sont davantage suggérées qu’exprimées dans les moindres détails. Un style très imagé qui m’a beaucoup plu, surtout si l’on y ajoute l’emploi quasi constant d’un passé simple délicieusement désuet : « Comment pûtes-vous m’abandonner ? ».



Bref, je ne suis pas mécontent d’avoir découvert ce grand classique. Voila un roman libertin finalement assez peu émoustillant qui m’a pourtant fait passer un excellent moment de lecture.




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Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir

En lisant l’arrière du livre (on commence où on veut, après tout), on pourrait croire que l’on va lire tout un récit érotique, plus long que ceux insérés dans les magazines placés en hauteur dans les librairies.



Je vous en prie, refermez vos bouches béantes, posez vos deux mains sur la table et ouvrez grands vos esgourdes (et vos jambes ensuite si ça vous chante, tout cela ne nous regarde pas).



Avant d’entrer dans le vif du sujet, si je puis me permettre, nous avons plus de 100 pages (sur 220) d’introduction aux mémoires de cette Fanny Hill…



Oui, ça donne les plus longs préliminaires de l’histoire du livre érotique, sans aucun doute !



J’en entends déjà certain(e)s murmurer "On n’a qu’à les sauter et aller de suite au Saint-Graal" et il est vrai qu’il serait tentant de les balancer et d’entrer de suite dans le vif du sujet.



Il n’est sans doute pas conseillé de commencer l’ascension du Mont de Vénus de suite car cette longue introduction de Guillaume Apollinaire nous éclaire, en partie, sur le fonctionnement des bordels londoniens à l’époque du 18ème siècle (années 1700 pour les ignares) en se basant sur les écrits du sieur Casanova, excusez du peu.



Avec un style empesé, lourd et fastidieux, l’introduction nous contera des tas de petites histoires de bordels (appelés sérails), mais aussi des tas de petites mésaventures arrivées à des jeunes filles qui, après avoir été grugées, finirent dans la profession de putes ensuite car une fois que la dèche fut venue, elles n’avaient pas d’autres solutions pour subvenir à leur besoin.



C’est long, je l’avoue, assez fastidieux par moment car écrit d’une manière que n’avons pas l’habitude de lire, les tournures de phrases n’étant pas celles auxquelles nous sommes habités, sans compter que nous avons aussi de longues énumérations de tarifs en tout genre, le tout sans que des mots grivois soient écrits puisque tout est suggéré.



Enfin, certaines choses apprises dans cette longue mise en bouche pourraient vous donner matière de discussions au prochain repas familial…



De plus, ces longs préliminaires vous préparent bien à l’arrivée du gros morceau que John Cleland, l’auteur, va vous proposer. On peut dire que ces préliminaires vous passent la vaseline en plus de préparer à l’arriver de la pièce principale.



Vous ne pourrez pas dire que vous n’aviez pas été prévenu des mœurs dissolues de certains, du manque d’hygiène et des orgies sexuelles qui avaient lieu dans ces maisons closes.



Last but not least, après deux longues lettres de Fanny Hill, nous arrivons dans le saint des seins ! Ou dans le sein des saints… car la petiote va nous raconter son arrivée en ville après le décès de ses parents et sa découvert du corps humain féminin et surtout masculin.



Ne cherchez pas des mots grivois dans ses récits, ni même des mots ordinaires comme "sexe, pénis, verge, vagin, fesses, testicules, éjaculer, sperme, forniquer, baiser,… " car tout est sous forme de métaphore et à vous d’imaginer ce que l’on sous-entend comme partie du corps ou comme besogne par ces jolies phrases.



En 2017, c’est sans doute trop gentillet que pour nous faire rougir ou nous émoustiller (quoique…), mais à l’époque, ce texte était jugé sulfureux et fut interdit de publication en Grande-Bretagne jusqu’en 1963.



Un comble alors qu’on parlait de ce qu’il se passait chez eux, dans leurs bordels, avec leurs péripatéticiennes, et que c’était leurs mœurs dissolues qui y étaient décrites !



Ceci expliquant peut-être cela… Il n’est jamais agréable que le monde sache les horreurs qui se commettaient à cette époque chez les très distingués anglais. Shocking !



Une lecture plaisante à partir de la page 100, instructive dans ses premières pages (50) et redondante et laborieuse entre la page 50 et la 100.



À lire afin de savoir comment vivait la société en ces temps là… ou pour mettre à jour son catalogue de métaphores sexuelles et pouvoir en parler devant les enfants sans dire que l’on a envie de faire une petite lessive. Zut, monsieur l’a faite à la main !!


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir

Livre ô combien osé pour le siècle qui l'a vu naître mais ô combien juste insolent pour notre époque.Ouvrage qui se lit très vite,ou il n'y a pas de suspens,juste des descriptions un peu osées de l'éducation sexuelle d'une jeune fille.

La télévision et internet feront sans doute plus de dégâts que la lecture de ce roman.

Laissez-vous séduire et lisez-le.

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Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir



Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir / John Cleland (1709-1789)

À l'époque, vers 1740, où se déroule cette histoire, les rues de Londres étaient, le soir, pleines de filous et de filles. La dépravation des Londoniens était à son comble. Les fins repas anglais qui pouvaient durer quatre heures ne manquaient pas de se conclure par des parties fines qu'a narrées aussi Casanova dans ses mémoires, des parties qui furent souvent de véritables orgies. Quant à Cleland, l'auteur, il avait durant sa jeunesse, connu des prostituées qui, un masque sur le visage, parcouraient les rues de Londres en voiture à cheval et se montraient nues aux fenêtres. Il fréquenta les bals et errait volontiers dans les rues populeuses, observant les moeurs des citoyens. Plus tard, accablé de dettes, John Cleland fut emprisonné et c'est, pour se libérer, que sur la proposition d'un éditeur il écrivit les Mémoires de Fanny Hill, un ouvrage qui parut vers 1750.

C'est sous la forme de missives adressées à une dame que Fanny confesse ses aventures. Née de parents pauvres dans un petit village, Fanny se retrouva orpheline à l'âge de 15 ans et est secourue par une jeune femme. Esther Davis, c'est son nom, l'emmène à Londres avec elle afin de la placer dans une famille. Finalement elle se retrouve à la rue et est prise en main par une mère abbesse, Mistress Brown. Son éducation est confiée à Miss Phoebe qui l'invite dans sa chambre afin de la mieux connaître.

On devine la suite : « Ma gorge naissante, ferme et polie, irritant de plus en plus ses désirs, l'amusèrent un moment, puis Phoebe porta la main sur cette imperceptible trace, ce jeune et soyeux duvet éclos depuis quelques mois et qui promettait d'ombrager un jour le doux siège des plus délicieuses sensations, mais qui jusqu'alors avait été le séjour de la plus insensible innocence. » Et plus loin : « Pendant la chaleur de l'action, glissant ma main sous ma chemise, j'enflammai le point central de ma sensibilité et je tombai tout à coup dans cette délicieuse extase où la nature, accablée de plaisir, semble se confondre et s'anéantir. »

Plus tard, en privé, elle fait la connaissance de Charles, un jeune client novice dont elle tombe follement amoureuse : « Je lui donnai, pour le rassurer, deux ou trois petits coups sous le menton et lui demandai s'il avait peur des dames. En même temps je me saisis d'une de ses mains, que je serrai contre mes seins qui tressaillaient et s'élevaient comme s'ils eussent recherché ses attouchements. Ils étaient maintenant bien remplis et ferme en chair. Bientôt, tous les feux de la nature étincelèrent dans ses yeux ; ses joues s'enluminèrent du plus beau vermillon. La joie, le ravissement et la pudeur le rendirent muet ; mais la vivacité de ses regards et son émotion parlèrent assez pour m'apprendre que je n'avais pas perdu mon étalage ; mes lèvres, que je lui présentai de façon qu'il ne pût éviter de les baiser le fascinèrent, l'enflammèrent et l'enhardirent… C'était une scène bien douce pour moi de voir avec quels transports il me remerciait de l'avoir initié à de si agréables mystères. »

On admirera le style hautement métaphorique de Cleland pour aborder des phases qui pourrait mener à l'usage d'un langage banal et vulgaire lorsque Charles se remet de ses émotions et souhaite récidiver : « Son phénix étant ressuscité se percha au centre de la forêt enchantée qui décore de ses ombrages la régions des béatitudes. »

Dans une seconde lettre, la confession de Fanny se poursuit pour évoquer son nouveau statut : de prêtresse privée de Vénus elle devient fille publique et il allait falloir se perfectionner en conséquence pour aborder mille et une situations différentes. Elle prend demeure dans la maison de Miss Cole, une dame de maison très professionnelle : « Bref, c'était la maison galante de la ville la plus sûre, la mieux tenue et, en même temps, la plus confortable ; tout y était conduit de telle sorte que la décence ne gênât en rien les plaisirs les plus libertins, et, dans la pratique de ces plaisirs, les familiers de la maison d'élite avaient trouvé le secret si rare et si difficile de concilier les raffinements du goût et de la délicatesse avec les exercices de la sensualité la plus franche et la plus prononcée. »

Dans ce haut lieu de la sensualité, elle vit des expériences nouvelles, notamment des scènes où chacune des filles à tour de rôle doit se soumettre à la discrétion d'un amant et conjointement à celle de l'assemblée des copines. Quand vient son tour : « Je n'avais point abandonné tellement la pudeur naturelle, que je ne souffrisse une horrible confusion de me voir dans cet état ; mais la bande joyeuse m'entoura et, me comblant de mille politesses et de témoignages d'admiration, ne me donna pas le temps d'y réfléchir beaucoup ; j'étais trop orgueilleuse, d'ailleurs, d'avoir été honorée de l'approbation des connaisseurs. »

de toutes ces expériences, Fanny conclut avec philosophie qu'une fausse vertu (car il lui arrive d'en montrer à l'occasion quand elle refuse l'accès à l'antre des voluptés à un goujat !) est plus capable de résistance qu'une modestie réelle. Et aussi que lorsqu'une femme s'émancipe, il n'y a point de degrés dans la licence qu'elle ne soit capable de franchir pour atteindre le port de Cythère. Et enfin, la tempérance élève les hommes au dessus des passions, l'intempérance les y asservit.

Fanny a 19 ans lorsqu'elle quitte la vénérable Miss Cole. Elle est belle, elle est riche, car elle a hérité d'une de ses vieux clients pour qui elle avait quelques privautés. Et c'est alors que le hasard lui fait revoir son amour d'antan, Charles… :

« « Aussitôt que nous nous trouvâmes ensemble dans la chambre, laissés à nous-mêmes, la vue du lit qui me rappelait nos premiers plaisirs et la pensée que j'allais dans un instant le partager avec le cher possesseur de mon coeur vierge m'émurent si fortement que je fus obligé de m'appuyer sur Charles. (…) Mais à présent la vraie passion, la passion épurante, avait repris possession de moi, avec tout son cortège de symptômes: une douce sensibilité, une timidité tendre, des élans d'amour tempérés de réserve et de modestie. (…) En un mot, une véritable vierge en face du lit nuptial n'eût pas plus rougi dans son innocence que je ne le faisais dans le sentiment de ma culpabilité, et réellement j'aimais Charles avec trop de sincérité pour ne pas sentir amèrement que je ne le méritais pas. »



Un grand classique de la littérature érotique ! le personnage de Fanny Hill est en vérité inspiré d'une certaine Fanny Murray, prostituée de 17 ans qui était l'idole des aristocrates londoniens tant son zèle à l'ouvrage forçait l'admiration et la consacrait et de loin comme la meilleure ouvrière de toutes les maisons britanniques. John Cleland en a fait l'héroïne de son roman et sous sa plume, elle conte ses expériences depuis son arrivée dans Londres jusqu'à son initiation puis sa spécialisation dans les orgies les plus perverses et licencieuses. Elle n'hésite pas à délivrer des conseils sur la meilleure façon de procéder dans une maison de plaisir. Rappelons qu'il a fallu attendre 1963 pour que la publication en Grande Bretagne soit autorisée de ce texte considéré aujourd'hui comme le plus grand livre érotique anglais de l'âge d'or du libertinage.

En bref ce livre est magnifiquement écrit dans un style superbe, jamais vulgaire ni grossier et la lecture en est fort plaisante.

À noter que le texte de Cleland est précédé dans cette version Kindle d'une introduction de plus de 100 pages de Guillaume Apollinaire qui nous éclaire sur le fonctionnement des maisons de tolérance à Londres au XVIIIe siècle en se basant sur les célèbres écrits de Casanova.





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Fanny Hill : La fille de joie

Voilà un petit récit bien coquin d'une jeune fille innocente qui découvre les joies de la luxure. Fanny Hill, orpheline, se rend candidement à Londres chez une dame pour trouver du travail honnête en tant que domestique. Elle est plutôt repérée, à son insu, par une matrone qui entend vendre son pucellage à ces messieurs.

Roman léger et joyeux écrit en 1774, on ne peut que sourire en lisant toute la poésie qu'emploie l'auteur pour décrire l'indescriptible, la volupté de l'acte d'amour ô combien contraire à la morale d'alors et soumis à la sévère censure des autorités religieuses.



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Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir

Bon, n'ayons pas peur de nous découvrir : oui, c'est un livre érotique. Et un livre superbe magnifiquement écrit. L'intrigue est évidemment très compliquée (...) mais c'est surtout le style qui retient notre attention. Juste le style ...

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Fanny Hill : La fille de joie

[...]

Loin des mutilations, des profanations, du sang et des excréments chers au Marquis de Sade, Fanny Hill incarne des fantasmes masculins très - trop -sages – et par là-même, presque décevants:



---- le mythe du sauveur: pauvre Fanny! Orpheline à 16 ans, la voilà seule au monde. Elle n’a de cesse de tomber entre les griffes de mères maquerelles qui cherchent à abuser de sa faiblesse pour en tirer profit – soit dit en passant, inquiétante analyse de la psychologie et de la solidarité féminine.

Heureusement pour la jeune fille, des gentilshommes pleins de compassion se relayeront pour lui assurer une vie digne et confortable. Merci messieurs, car selon John Cleland, la gent féminine ne ferait pas long feu livrée à elle-même.

Rassurez-moi, les hommes ne croient pas vraiment qu’une femme tombe amoureuse parce qu’on lui offre gîte et couvert… si?

.

---- le culte de la virginité: le sexe, dans Fanny Hill, se résume à un dépucelage continu. Et puisque qu’on ne se fait déflorer qu’une fois, l’imagination de l’auteur a fait le reste et Fanny Hill semble retrouver sa virginité avec chacun de ses amants. Chaque nouvelle conquête étant bien mieux dotée que la précédente, la jeune héroïne revit plusieurs fois la scène initiatique qui fit d’elle une femme. Et ces hommes plein de fatuité de jouir de l’illusion d’être le premier - chacun son tour.

.

Pas de quoi grimper aux rideaux pour le lectorat féminin… Il y a fort à parier que les amateurs de littérature érotique trouveront ce roman un peu fade. Mais quelle écriture! On retrouve le style des classiques: des phrases élégantes, un vocabulaire choisi avec soin, un style imagé, des tournures châtiée.
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Fanny Hill : La fille de joie

John Cleland est un écrivain britannique assez peu connu, mais dont le livre "Mémoires d’une femme plaisir" (publié sans nom d’auteur) est passé à la postérité. Il paraitrait que le personnage principal de ce roman est directement inspiré d’une prostituée nommée Fanny Murray, qui vécu au XVIIIème siècle.

Ce livre décrit la vie de Fanny Hill, naïve provinciale arrivée très jeune à Londres, qui tombe dans les griffes d’une entremetteuse sans scrupules qui veut la mettre à la disposition de "gentlemen" riches et libidineux. Avant tout, elle souhaite "vendre" très cher la virginité de la jeune fille. D’emblée, Fanny est rebutée par la brutalité des assauts virils. Mais, presque aussitôt, elle fait par hasard la connaissance d'un très jeune homme, Charles, dont elle tombe folle amoureuse. Aura-t-elle droit au bonheur conjugal ? Hélas, non ! Une péripétie éloigne (définitivement ?) le jeune homme. Fanny, abandonnée sans le sou, doit se résoudre à une carrière de prostituée "de luxe". Mais elle change rapidement d’avis sur les choses du sexe: elle ne se prive plus de jouir sans retenue avec ses partenaires masculins, lors de ses fréquentes orgies rémunérées. Ceci n’est pas très "moral" et c’est justement ça qui rend remarquable ce roman du XVIIIème siècle. Les scènes de sexe sont décrites crûment (même si, maintenant, on n’emploie plus souvent les mots « engin » ou « machine ») et, surtout, joyeusement. La plus grande partie du roman est vraiment un hymne à la liberté sexuelle et à la jouissance. Un ultime revirement de situation change le destin de Fanny et donne au roman une sorte de dénouement "moral".

Ceci n’est peut-être pas un témoignage réaliste des mœurs ordinaires des prostituées de cette époque. C’est tout simplement un roman érotique, fort bien tourné, écrit par un homme pour les hommes.



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Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir

Fanny Hill vient de perdre ses parents. Seule, elle n'a pas d'autres choix que de monter à Londres pour s'en sortir. Mais une fois sur place, la personne qui s'était chargée de l'aider la laisse en plan. Livrée à elle-même, elle va tomber dans les griffes d'une vieille maquerelle et deviendra une prostituée de luxe, d'abord privée, puis publique, le tout pour assurer sa survie dans cette grande ville. Dans deux longues lettres, elle raconte sa vie à Londres, entre plaisir et intrigues...



L'histoire ne commence pas directement avec Fanny Hill, mais par une introduction de 179 pages, soit la moitié du roman, de Guillaume Apollinaire sur Londres et ses bordels au XVIIIè siècle, se basant sur les écrits de Casanova. C'est une longue introduction qui permet de saisir la situation dans laquelle nous plonge John Cleland aux côtés de notre héroïne, et dans quel monde elle évolue. C'est donc très intéressant et c'est un point que l'on ne peut sauter, tant elle nous prépare à ce qui va suivre !



L'introduction lue, nous passons aux deux longues lettres de Fanny, relatant comment elle a quitté sa campagne natale, s'est faite dépucelée. Puis enfin comment elle en est venue à se prostituer, d'abord auprès d'un homme, puis devenir ensuite une prostituée de luxe "publique", vendant ses charmes à des jeunes hommes triés sur le volet. Bien sûr, Fanny Hill prend du plaisir à tout ceci et a accepté la situation en toute connaissance de cause - le consentement du personnage est un point assez intéressant. Elle aurait pu se trouver un petit travail, dame de compagnie, faire du ménage... Elle s'est pourtant tournée vers un métier qui demande du courage, un métier pas facile où elle aurait pu tomber sur bien pire que la vieille maquerelle peu scrupuleuse, tout en gardant la tête haute.

Ce sont deux lettres avec de belles tournures de phrases, au vocabulaire soutenu, et exempt de toute vulgarité.



C'est un classique de la littérature érotique qui a été interdit en 1749, soit un an après sa publication... en Angleterre ! Et jusqu'à récemment, à Singapour. Et pourtant, pour l'Angleterre, c'est assez surprenant puisque si on se fie à l'introduction de Guillaume Apollinaire, les bordels étaient légions, et sous différentes formes !



En bref, Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir est un petit classique, que l'on préféra plus pour comprendre les mœurs de nos voisins outre-manche avec l'introduction bien fournie de Guillaume Apollinaire que pour son côté érotique. Cette nouvelle édition est à mettre sous le sapin des lecteurs avertis !
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Fanny Hill : La fille de joie

Fanny Hill est une jeune campagnarde qui perd ses parents et qui se rend à Londres afin de trouver du travail. Candide, elle accepte de suivre une femme "aubergiste" qui lui propose fallacieusement un emploi de bonne. Elle se retrouve dans un bordel. Elle est initiée par une péripatéticienne quelque peu lesbienne. Elle l'entraîne dans des alcôves afin de lui faire découvrir les plaisirs du corps féminin en épiant ses colocataires en pleine action de jouissance.

Fanny Hill nous raconte dans une longue lettre sa découverte du plaisir charnel. Sa beauté fleurit grâce à son expérience des choses de l'amour et à son enthousiasme. C'est une courtisane qui prend plaisir à donner mais qui sait aussi recevoir.

C'est un roman érotique qui ne nous laisse pas devant la porte fermée de la chambre. Les descriptions sont sans fioriture.
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Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir

D’accord, c’est un classique de la littérature érotique de par sa primauté en langue anglaise. Certes, il date du 18e siècle et est en cela novateur et moderne. Oui, Itziar Ziga en fait l’éloge dans son essai « Devenir chienne » (c’est ce qui m’a encouragée à lire ce roman). Cependant, avec le temps, il y a des petites choses qui coincent aux entournures… les passages homophobes, les scènes de viol dans laquelle l’héroïne prend finalement du plaisir… Mouais...

D’autre part, je n’ai pas pris un plaisir extraordinaire à lire ce livre; pas franchement excitant et limite ennuyeux de par la répétition de scènes sexuelles d’un sage classicisme.

Pas ma tasse de thé.
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Fanny Hill : La fille de joie

Londres, milieu du XVIIieme siècle. C'est dans cette ville qu'arrive Fanny, une jeune fille sans ressource ayant récemment perdue ses parents et qui a quitté sa campagne pour pouvoir tenter sa chance ailleurs. Une vieille dame toute charmante la prend sous son aile, ce que Fanny croit être charitable jusqu'à ce qu'elle se rende compte bien tardivement des véritables intentions de sa bienfaitrice qui n'est d'autre qu'une mère marquerelle. Elle est sauvée par Charles un bel aristocrate et tous deux vivent une idylle amoureuse mais Charles doit partir et elle se retrouve à nouveau toute seule. Elle revient alors dans le chemin de la prostitution et vit d'émoustillantes aventure sexuelles, en espérant toutefois un jour quitter cette débauche... parviendra-t-elle à sortir de son métier et reverra-t-elle son Charles ?

Fanny Hills est souvent qualifié être un des chefs d'oeuvres de la littérature érotique et sa réputation n'est pas démérité. S'inscrivant dans un siècle marqué par le libertinage et où le sexe est de plus en plus abordé dans les romans malgré les foudres de la censure, l'ouvrage de John Cleland publié en 1749 n'a pas perdu sa flamme dans notre époque plus débridé sur l'art vénérien. Les scènes de sexes qui abondent dans le récit sont élégants et bien écrits, évitant la vulgarité la plus basse : Cleland est astucieux de ne jamais nommer explicitement la chose et d'employer de jolis métaphores toutes délicatement imagées qui intensifient davantage la sensualité de ces passages. Fanny Hills nous conte avec aisance et certaine frivolité ses escapades charnelles et à l'exception de la tentative de viol de l'horrible monsieur Croft, elle vit très bien et sans honte, ni gêne ces passades et en tire souvent plaisir.

Avec Fanny Hills, nous sommes au cœur du monde de la prostitution londonienne du temps des Lumières, et du quotidien des filles vendant leurs charmes, des pensionnaires de maisons closes fort achalandées en passant par les maîtresses entretenues par leurs amants greluchons. Un microcosme des vices et vertus de société anglaise qui derrière ses apparats nobles se complaisent dans le déduit des chambres feutrées. Cependant, on pourra remarquer que la trajectoire de Fanny Hills est très idéalisée et ce malgré les déboires qu'elle traverse régulièrement, elle ne cours aucun danger (où presque) de sa sexualité, éprouve à chaque fois de l'extase dans l'amour, ses client sont tous beaux, robustes et courtois en son égard ses collègues de travail sont tout aussi aimables, elle ne subit aucun mauvais traitement et ne rencontre aucun obstacle dans son but de se libérer de cette voie qu'elle ne dédaigne pas pourtant et ne pense pas à l'argent... parfois par ci par-là elle prend le risque d'être agressée dans la rue où fait face à un client assez grossier mais elle ne rencontre jamais de graves problèmes et autres inconvénients que devait certainement connaître une prostituée dans la réalité. Fourgeret de Montbron va prendre à contre-pied cette vision sereine et joyeuse de la fille de joie avec sa Margot la Ravaudeuse cynique qui méprise ses clients et ne voit qu'en sa carrière qu'abjection et dégout.

Toutefois, justement l'érotisme soyeux de Fanny Hills parle avec un certain réalisme (tempéré toutefois vu le ton de l'œuvre et des descriptions métaphorisées) du sexe en général, de la défloration (qui est souvent récurrent), de l'homosexualité (mal vu il faut dire par Cleland donc ne vous attendez pas de vision positive dessus ! ) de l'impuissance masculine et ce avec quelque surprenante franchise et modernité de nos jours ! D'autre part, Fanny Hills n'est pas une victime passive des événements mais prend en main son destin et savoure ses badinages sans être honteuse, ce qui peut que nous plaire dans notre société d'aujourd'hui où la femme est libre de faire ce qu'elle veut et d'aimer le sexe. Cela change de toutes ces protagonistes féminines subissant les assauts des uns et des autres comme on voit notamment dans les textes de Sade (que je ne m'y fais pas) et de la littérature érotique du temps passé. Et puis, sans spoiler, on est content que Fanny Hills y trouve sa fin heureuse mais comment elle va l'obtenir, je vous laisse découvrir...

En conclusion un bel roman érotique à lire pas seulement pour être chatouillé au point sensible mais aussi pour voyager dans le coté obscur du 18eme siècle, suivre le parcours d'une femme bien décidée à obtenir ce qu'elle veut et de vivre avec quiétude sa libido. Voilà un beau trésor de la littérature des sens à dénicher et à croquer avec régal !

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Fanny Hill : La fille de joie

Délicieusement libertin, comme on savait le faire à l'époque.
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Fanny Hill : La fille de joie

Non déçu par ce court récit qui fait plaisirs aux "sens".
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Fanny Hill : La fille de joie

La langue précieuse du 18ème siècle sied elle à l'histoire d'une pure jeune fille qui chute dans le stupre et la lubricité ?



L'imparfait du subjectif y côtoie les parties de jambes en l'air.



John Cleland aurait peut écrire : "il me plairait que vous m'enculassiez !"



Et en plus, l'amour triomphe à la fin !
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