John Lang

Je m'étais fait déjà une assez bonne idée de ce qu'était un nécromancien en discutant avec les autres : nous nous représentions un type tout maigre et blafard, dont on peine souvent à savoir s'il est même vivant, sanglé dans une robe anthracite sale et portant un bâton orné d'un crâne de chèvre, avec des tas de colifichets à base de serpents décédés autour du cou. Un type asocial et nerveux, et surtout passablement givré.

Ce fut un moment plutôt embarrassant. Il fallut réanimer le seigneur nain à l'aide d'une gorgée de gnôle, car de toute évidence le choc culturel avait été trop fort pour lui.
Ce fut peut-être, comme l'avait signalé Carlodh un peu plus tôt, le simple fait de voir un représentant du peuple sylvain pour la première fois.
La Magicienne marmonna pour sa part qu'il avait souffert de ramasser "deux pastèques dans la figure", expression qu'elle utilisait souvent - non sans une certaine acidité - pour désigner les avantages de la souveraine.

Et en fin de compte, personne ne savait rien, et tout le monde racontait n'importe quoi, pensait avoir tout compris, ou du moins faisait semblant.
Un peu comme des journalistes.

Il y avait quelque chose de répétitif dans les fins du monde en Terre de Fangh : elles n'arrivaient jamais, finalement.

p.46.
Guérisseur : On m'a chargé de vous dire que la prêtresse était en bonne santé.
Le ranger : Quoi ? C'est maintenant que vous l'annoncez ?
Le barbare : Hein ?
Guérisseur : Ouais, c'est dingue, hein ? Vu dans quel état elle nous a été refilée ! Mais c'est du bol, on avait un vieux prêtre de Youclidh dans l'équipe. Un mec assez calé ! Cette nuit, il a pu lui faire la totale ! Il dit qu'elle va s'en tirer avec quelques marques. Elle sera d'attaque dans un jour ou deux ! Allez, bonne journée !
Le barbare : Ouah !
Le ranger : Mais... ça veut dire qu'on a enfin brisé la malédiction du septième membre du groupe !
Le barbare : Euh... c'est quoi la totale ? J'aime pas bien ça !
Le ranger : C'est des trucs de son dieu bizarre ! Des rituels, tout ça.
Le barbare : Ah, bon. Parce que merde, c'est ma gonzesse tout de même !
Le ranger à lui-même : Bon, d'accord je suis un peu jaloux. Mais c'est bien de voir qu'il s'intéresse à autre chose que la baston...

p.46.
Grand Marcelin : Les gens au pouvoir ont une fâcheuse tendance à devenir corrompus.

p.16.
- Je dors. Je dors jusqu'à la fin du monde. Cette existence n'a vraiment aucun intérêt.
- Maître... c'est vraiment dommage d'abandonner maintenant. Je me demande ce que vont devenir vos idées de vengeance à propos des aventuriers.
- Comment pourrait-on se venger maintenant ? Nous n'avons pas de monstres à leur envoyer, pas de laboratoire pour fabriquer du poison, pas d'or pour payer des mercenaires ! Nous n'avons même pas de grimoires pour chercher des nouveaux sorts, et nous avons des dégaines de mendiants !

Un soir que nous étions en chambre, Zalvine avait essayé d'expliquer à Sheelag ce que faisaient les nobles de leurs vies, quel était leur rôle dans la société. L'amazone en avait conclu qu'ils parlaient beaucoup et qu'ils n'étaient pas des guerriers. En vérité, elle ne comprenant pas comment tous ces gens parvenaient à être riches alors qu'ils n'avaient pas de véritable travail et qu'ils ne pillaient pas les villages.

Comme vous avez remarqué, commença-t-il, je ne suis pas très surpris de vous voir. Vous noterez aussi que je n'ai pas non plus précisé "je vous attendais", comme l'aurait fait n'importe quel vieux mage sénile qui essaie de se donner de l'importance. En vérité, j'aurais bien préféré qu'on me fiche la paix, c'est pour ça que je suis venu m'installer ici.

- Nous serions bien plus à l'aise dans l'auberge, avec une bonne cruche
- Mais on est déjà avec l'elfe ! Ahahah !!

J'ai rien compris à leurs histoires de guilde aux autres. Normalement, les guildes c'est pour les voleurs, les marchands et les artisans. Après, dans la population y a les habitants qui servent à rien, les gardes qui sont là pour surveiller, et les aventuriers qui font ce qu'ils veulent. Et puis les monstres à tuer. C'est à peu près tout. Alors pourquoi mettre les aventuriers dans des guildes ? C'est le genre d'idée à la con qui va foutre le merdier dans toute l'organisation sociale de la terre de Fangh.

Elfe : Je n'ai aucune ruse dans mon sac de toutes façon.
Voleur : La ruse, c'est un moyen de gagner sans combattre.
Barbare : Les gens de mon peuple appellent ça "la peur".
Nain : Chez nous, on appelle ça "chier dans son froc".
Elfe : Moi, j'ai rien compris.

- C'est un cul de sac !
- Merci, on avait vu ..
- Je savais bien que c'était une décision de con !

- Mais vous avez bien un p'tit moment pour une quête secondaire ? insista le bonhomme.

Bulletin Cérébral de L'elfe :

C'est super ! On a trouvé un vieux temple d'un dieu qui sert à rien, et on a réussi à s'abriter ! Nous avons parlé des dieux des humains, ils sont vraiment bizarres. Il y en a un pour les amoureux qui n' intéresse personne, on se demande vraiment pourquoi il existe. Et puis sinon ils ont une déesse pour les histoires de cul, mais à mon avis ça ne sert à rien non plus. On avait eu des histoires comme ça, dans le donjon, quand le Ranger avait voulu mettre sa main dans ma culotte. Finalement on a pas prié les dieux, et il ne s'est rien passé, alors je ne vois vraiment pas à quoi ça sert. C'est mieux de partir dans la forêt ramasser des framboises, au moins on peut faire de la confiture avec.

Et ainsi la compagnie se remit en route, le ciel ayant séché ses larmes après avoir abreuvé la nature de ses bienfaits, et rendu à la végétation sa belle couleur émeraude.

- La dernière fois qu'on m'a raconté une aventure avec des tambours, ça s'est mal terminé...
- Tu veux parler de cette histoire dans les mines avec ce hobbit qui fait tomber un squelette dans un puits ?
- Ah ouais, et l'instant d'après y'a des milliers de gobelins qui sortent par les trous des murs !
- Et ensuite ils sont poursuivis par un démon géant...
- Et le magicien y tombe dans le fossé et y meurt !

Il n'était jamais d'accord avec personne, même quand les gens étaient de son avis.

Ta blague est aussi vide que le néant qui sépare tes oreilles.

Tandis que l'amazone s'approchait, le plus grand des cinq malfrats se positionna au milieu de la ruelle, les bras écartés comme s'il voulait l'inviter à danser. Il entreprit ainsi de la flatter en parlant très fort et en usant d'une technique de drague qui, du moins j'ose l'espérer, n'avait jamais abouti à rien :
- Hé ! Mademoiselle, t'es bonne ! Tu voudrais pas baiser ?