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Citations de John Marsden (110)


Si seulement notre pays n’avait pas été envahi.
Si seulement nous avions pu continuer à vivre comme avant, à regarder les guerres des autres à la télévision.
Si seulement nous avions été mieux préparés et si nous avions davantage réfléchi à tout ça.
Puis, alors que nous avions réussi à quitter la zone de combat, si seulement nous n’avions pas accepté de revenir pour prêter main-forte aux soldats néo-zélandais dans leur attaque ratée de la base aérienne.
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LES ORAGES D’ÉTÉ sont les plus violents, peut-être parce qu’ils sont tellement inattendus. Ce sont aussi les plus dévastateurs. C’est comme si le ciel avait accumulé une énorme quantité d’énergie et la libérait d’un seul coup. L’air tremble. Une pluie diluvienne s’abat sur vous et vous trempe jusqu’aux os en quelques secondes. Le tonnerre est si proche qu’il semble vous encercler, tel une avalanche ou un glissement de terrain. Et parfois, il apporte de la grêle.
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La mort est la chose la plus étrange du monde. Comment peut-on vivre, penser, rêver, rire et, l’instant d’après, plus rien ? L’arrêt total. J’aurais voulu croire dans des trucs comme la réincarnation, mais quand on travaille dans une ferme, c’est difficile, parce qu’il y a tant de mort. Je ne pouvais pas croire que les sauterelles, les moustiques ou les mouches se réincarnaient et si ça ne leur arrivait pas à eux, pourquoi cela arriverait-il aux humains ?
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La seule façon de négocier les virages consistait à jouer des freins et de l’accélérateur, pour flotter dans une sorte de dérapage contrôlé. Je me débrouillais de mieux en mieux mais cela exigeait de moi une concentration absolue.
Nous n’avions pas besoin de tenir une conférence pour décider de notre destination.
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C’est difficile de faire bouger les gens quand ils n’ont qu’une envie : aller se coucher.
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Certaines personnes utilisent des tranquillisants, l’alcool ou des drogues pour se couper de la réalité. Je n’avais rien de tout ça et je n’en aurais pas pris de toute manière. Moi, je m’accrochais à mes souvenirs, à mes rêveries. Ce n’était pas grand-chose, vraiment, mais c’était quelque chose. Dans les périodes de grande déprime, c’était tout ce que j’avais.
Cependant les rêveries sont parfois dangereuses. Sur mes bulletins, mes profs écrivaient toujours : « Ne se concentre pas assez. » À l’époque, ça m’était égal. Mais dans un contexte de guerre, la concentration était une question de vie ou de mort. Vous n’entendez pas une brindille qui craque et c’est la mort. Vous ignorez une camionnette garée sur le bas-côté et vous tombez dans un piège.
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Je n’ai jamais aimé poser des questions qui pourraient me faire passer pour une ignorante. J’avais appris depuis longtemps que, souvent, il suffit d’écouter pour obtenir les réponses.
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Parfois, on se sent seul au monde sous le soleil. Dans ces moments-là, on comprend pourquoi les peuples primitifs le craignaient et l’adoraient.
Je haïssais le soleil. Pendant des mois, il se montrait implacable. Il brûlait tout. Tout ce qui n’était pas couvert, caché ou arrosé, il le calcinait.
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S'ils me mettaient la main dessus, je n'avais aucune chance. Mon état d'esprit était celui d'un desperado. Comme dans les films noirs, je m'étais juré qu'ils ne m'auraient pas vivante. Pour moi, ce n'était plus un cliché hollywoodien, mais bel et bien une réalité.
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Le colonel Finley, quand il s'adressait à nous, nous parlait toujours comme si nous étions des soldats sous ses ordres. Il ne faisait pas de différence entre nous autres et le reste de ses hommes. La différence c'est qu'eux s'étaient engagés à prendre des risques, à faire la guerre et à tirer sur des gens. Pas nous ! Il me semblait que, pas plus tard qu'hier, nous avions encore besoin d'un agent pour traverser la rue devant l'école. Oui, je sais, dans d'autres pays des gamins sont enrôlés dès l'âge de onze ans, mais qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ?
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Pour être honnête - et je crois l'avoir été depuis que j'ai commencé ce récit -, je dois avouer que je pensais qu'is ne nous demanderaient rien simplement parce que nous avions déjà tellement fait. Bon sang, n'avions-nous pas pris assez de risques ? N'avions-nous pas enchaîné les offensives ? N'avions-nous pas fait sauter un navire, dévasté le port de Cobbler's Bay et tué un général à Wirrawee ? Lee n'avait-i pas reçu une balle dans la jambe ? N'avions-nous pas perdu trois de nos camarades dont aujourd'hui encore je ne peux prononcer le nom ? N'avions-nous pas regardé la mort en face et senti son étreinte glacée sur notre nuque ? Que pouvaient-ils exiger de plus ? Devions-nous tous mourir avant qu'enfin ils déclarent 'C'est bon, vous avez fait votre boulot. Vous êtes démobilisés jusqu'à la fin de cette guerre'. Jusqu'où nous faudrait-il aller ? Rien que d'y penser, je sens que je m'énerve. Je sais qu'il n'y a aucune logique dans tout ça. Je sais que tant que nous serons en guerre, ils ne pourront pas dire : 'OK, les gars, on va continuer sans vous. Vous avez besoin d'un break d'un ou deux ans.
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En Nouvelle-Zélande, beaucoup de garçons portent des shorts à l'école, y compris au lycée. Ils ont l'air un peu ridicules, ces grands dadais en culotte courte, mais ça nous donne l'occasion d'admirer leurs jambes.
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J'aime que les gens plantent des arbres qui mettront des siècles à pousser. Ces gens-là ne sont pas égoïstes, ils pensent aux autres, aux générations futures qui profiteront du fruit de leur travail. Les bons fermiers sont un peu pareils : 'Vis comme si tu devais mourir demain, mais exploite ta terre comme si tu devais vivre éternellement', me disait mon père.
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J'avais beaucoup regardé la télé - des rediffusions de vieux nanars la plupart du temps. Depuis son entrée en guerre, la Nouvelle-Zélande avait mis fin à toutes ses importations, à l'exception des armements, parce que sa balance des paiements était complètement déséquilibrée par les achats d'équipements militaires. Elle avait donc cessé d'acquérir des programmes et des films étrangers, lesquels avaient totalement disparu des écrans de télévision et de cinéma. Certains Néo-Zélandais considéraient que c'était trop cher payer pour aider l'Australie. Ils nous auraient laissés tomber sans remords pour une nouvelle saison des Simpsons, et je dois admettre que je comprenais leur point de vue.
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J'étais impatiente de descendre dans Hell. Cet endroit était comme ma maison désormais. Mon foyer se trouvait en enfer. Quelle conclusion pouvait-on en tirer à mon sujet ? Qui vivait en enfer ? Je connaissais la réponse : le diable et les âmes damnées. Et moi, qui étais-je ? La plupart du temps, je pensais connaître aussi la réponse à cette question-là. Mais parfois, j'avais l'impression d'être moi-même un démon. Certains actes que j'avais commis me faisaient frémir et me donnaient la nausée"."Nous étions à présent prêts pour ce qui serait notre première - et peut-être dernière - chevauchée ensemble. Une image me vint à l'esprit, celle des quatre cavaliers de l'Apocalypse. Qui étaient-ils ? Je n'en avais pas la moindre idée, mais la comparaison me plaisait. Comme eux, nous étions quatre, comme eux, nous galopions vers l'Apocalypse.
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Il est dans la nature humaine de protéger sa vie à tout prix. Et pas seulement dans la nature humaine. Dans la nature tout court. J'ai vu ce qu'un kangourou pris au piège peut faire aux chiens qui tentent de l'approcher. Mais si Dieu m'avait donné un esprit, une conscience et une imagination qui me permettait de me mettre à la place de quelqu'un d'autre, c'était certainement pur que je m'en serve, et pas pour que j'agisse sans me poser de questions. Je ne suis pas un kangourou. Alors je me suis demandé - et je me demande toujours - si j'avais bien agi. Une autre chose que m'avait donné Dieu, c'est le sens des responsabilités. Parfois, j'aimerais qu'il ait oublié de me faire ce cadeau empoisonné. Parce que maintenant que je l'ai, quand je commets un acte dont je pense qu'il est peut-être répréhensible, je ne peux pas m'en laver les mains. J'avais tué, peut-être plusieurs de mes semblables. Cet acte, je l'avais commis. Il m'appartenait et je devais l'assumer. Ces soldats étaient morts la nuit dernière, et mon cheval aussi. Une fois encore, j'avais décidé que ma vie valait plus que la leur. Or je ne connaissais même pas ces gens. Pour moi, ils étaient de parfaits étrangers. Est-ce qu'il y avait un dessein derrière tout ça ? Est-ce que je méritais de vivre et ces gens de mourir ? Est-ce que c'était une épreuve qu'on m'envoyait ? Est-ce que j'étais destinée à découvrir un traitement contre le cancer, à sauver l'humanité ? Et supposons qu'un de ces soldats ait été destiné à retourner un jour à la vie civile et à découvrir un traitement contre le cancer ? Cela n'arriverait jamais maintenant, puisqu'il était mort.
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Les guerres ont fait des millions, des centaines de millions de victimes. Certaines sont mortes dans des circonstances stupides. Un autre poème écrit pendant la Première Guerre mondiale que m'avait donné à lire le professeur de Dunedine parlait d'un soldat qui ne voulait pas utiliser les mêmes latrines que les autres. Comme il s'éloignait pour pisser à l'écart de ses camarades, il s'était fait descendre par un tireur d'élite. L'auteur du poème disait que cette mort n'avait rien de risible. Ce soldat avait payé le prix pour vivre selon ses propres valeurs. En quoi est-ce ridicule ? Que chaque homme soit jugé selon ses actes. Moi, j'ai payé le prix pour vivre en accord avec moi-même. Le prof avait dû me l'expliquer, car à l'époque, je n'avais pas compris. Parfois je me dis que la poésie a déjà tout exprimé. Donc, beaucoup de gens sont morts dans les guerres, et certains pour des broutilles. Pourquoi en serait-il autrement pour nous ? Si Fiona et moi mourions à cause d'un éternuement ou d'un sac de sucre, qu'est-ce que ça aurait d'extraordinaire ? On ne ferait que rejoindre le contingent des centaines de millions d'autres victimes.
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Nous devenions très bon à ce jeu de cache-cache, des pros de la planque. Un talent comme un autre. J'avais toujours admiré l'habilité des renards qui se glissent dans un poulailler et en ressortent sans être vus, ne laissant derrière eux que du sang et un nuage de plumes. Nous étions en train de devenir pareils.
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Oncle Bob, qui était entrepreneur dans le bâtiment, était venu visiter avec elle la maison qu'elle avait choisie. Je l'avais suivi de pièce en pièce tandis qu'il faisait son inspection. Il levait à tout bout de champ les yeux vers le plafond. -Qu'est-ce que tu fais, oncle Bob ? Avais-je demandé. Alors il avait plongé son regard dans le mien et m'avait répondu : -Les gens ne regardent jamais ce qu'il y a au-dessus d'eux. Si ceux qui ont construit cette maison ont fait du mauvais boulot, tu le sauras en levant la tête. Si ces gars sont des malins, ils se seront arrangés pour que tout ce qui se trouve au niveau des yeux ait l'air impeccable. J'avais été très impressionnée par sa sagacité. Il avait dû tenir le même raisonnement à papa, parce que celui-ci me le répéta quelques mois plus tard qu'il colmatait un trou fait par un opossum.
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Même en temps de paix, cela coûte cher d'être la personne que vous voulez être, de vivre la vie que vous jugez juste. Eh bien, j'aurai au moins appris ça : peu importe ce que ça coûte, on ne peut pas vivre au rabais, ni vivre pour rien. Payez le prix et soyez fiers de l'avoir payé. C'est tout ce qui compte.
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