Citations de Jonathan Stroud (137)
Un jour, un magicien m'a demandé de lui montrer une image de l'amour de sa vie. J'ai fait apparaître un miroir.
(...)quand l'Assyrie était au faîte de sa gloire, ces djinns étaient bien réels; ils posaient des énigmes aux étrangers un peu comme le Sphinx et les dévoraient s'ils fournissaient une réponse incorrecte, agrammaticale ou tout simplement prononcée avec un accent paysan. C'étaient des créatures très pointilleuses.
C'est peut-être de la vanité, mais j'en ai assez d'être une flaque de bouillie crue. Au prix d'un effort démesuré, je me modèle en pyramide de bave.
On a beau avoir vu cent fois les morts bouger, on oublie toujours à quel point ils sont ridicules quand ils bougent vite. D'accord, quand ils sortent juste des murs, ça va ; ils marquent des points à proportion du choc qu'ils causent avec leurs orbites béantes, leurs mâchoires qui claquent et-du moins si le sort de Réanimation est vraiment très au point -leurs hurlements désincarnés. Mais là, ils se mettent à vous courir après, avec leur pelvis qui tressaute, leurs fémurs qui tricotent et leurs bras osseux tendus d'une manière qui se veut macabre mais qui laisserait plutôt à penser qu'ils vont s'asseoir au piano et massacrer à plein tube un ragtime désaccordé.
« Va te faire voir, démon ! Je vous méprise, toi et ta méchanceté. Tu ne me fais pas peur !
- Ah bon ?
- Non. Tu ne vaux pas mieux qu'un misérable gnome. Tes plumes sont miteuses et pleines de moisissures.
- Quoi ! » Le rokh s'inspecte en toute hâte. « Pas du tout ! C'est le clair de lune qui leur donne cet éclat particulier. »
« Je vous préviens, poursuivit le gamin. Je suis un magicien doté de grands pouvoirs. J'ai sous ma coupe un grand nombre d'entités terrifiantes. L'être que vous avez devant vous... » Là, je carre les épaules en bombant le torse d'un air menaçant. « ... n'est que le plus mesquin, le moins impressionnant de mes esclaves. » Mes épaules s'affaissent, je sors le ventre.
À mon grand soulagement, le vieux a enfilé sa toge malgré l’heure matinale. Un temple plein de cadavres, c’est une chose ; mais un maître tout ridé dans le plus simple appareil, c’est plus que je n’en pourrais supporter.
J’aime bien Couizole. Elle est fraîche et juvénile (à peine mille cinq cents ans de votre monde à vous).
Le premier [magicien], alchimiste au temps de la reine Elizabeth, avait transformé du plomb en or devant la cour à l'occasion d'une expérience restée célèbre. Mais on s'était rendu compte par la suite qu'il l'avait truquée en enduisant ses pépites d'une fine couche de plomb qui fondait au contact d'une chaleur modérée. On applaudit son ingéniosité, mais il fut quand même décapité.
« Tiens donc. Et peut-on savoir quel est ton nom, si tu en as un ?
- Si j'en ai un ? m'écrié-je. Mais j'en ai cent ! Je suis Bartimeus ! Je suis Sakhr al-Djinn ! Je suis N'gorso le Terrible et le Serpent à Plumes d'argent ! »
Je marque une pause toute théâtrale. Mon interlocuteur, en revanche, reste sans réaction.
« Non, je ne vois pas. Ça ne me dit vraiment rien. Et maintenant, si tu veux bien...
- Je me suis entretenu avec Salomon, moi, monsieur.
- Tu parles d'un exploit. » L'afrit m'expédie du geste. « On lui a tous parlé un jour ou l'autre. Il connaissait quand même pas mal de monde.
- J'ai relevé les murailles d'Uruk, de Karnak et de Prague, et...
- Ah bon, c'était toi ? coupe le jeune homme avec un sourire ironique. Ces murailles que Gladstone a bien mis cinq minutes à abattre ? Tu es sûr que tu n'as pas construit aussi celles de Jéricho, par hasard ?
- Si, justement, place Couizole. Ça a été une de ses premières missions. Il ne s'en vante pas, mais...
- Ça va, Couizole. »
- J’ai tout entendu, souffla le crâne à mon oreille. Je n’ai qu’un mot à dire : fouet électrique.
Je secouai la tête et répondis à voix basse :
- C’est idiot. Je ne pourrais pas la tuer avec ça. De plus, fouet électrique, ça fait deux mots.
C'est sûrement là que les magiciens britannique se planquent, à distance respectable du théâtre des opérations. Mes maîtres tchèques faisaient exactement la même chose. En temps de guerre, ces gens-là s'attribuent invariablement les missions les plus dangereuses: monter la garde, impavides, devant d'importants stocks de nourriture et de boisson à plusieurs kilomètres du front, par exemple.
Les Niveaux : sept plans – ou « niveaux » – de réalité coexistent, superposés en permanence telles des feuilles de papier calque, mais invisibles. Le premier inclut tout ce que le monde ordinaire contient de matériel, de tangible ; les six autres révèlent successivement les phénomènes magiques omniprésents : les sortilèges secrets, les esprits qui guettent çà et là, les maléfices lancés il y a une éternité et que tout le monde a oubliés... Il est de notoriété publique qu’on peut se fier, pour estimer l’intelligence et la qualité de telle ou telle espèce, au nombre de Niveaux qu’elle est capable de percevoir. Par exemple, les djinns de rang élevé (comme moi) : sept ; les foliots et les gnomes supérieurs : quatre ; les chats : deux ; les puces, les vers solitaires, les humains et les mites (entre autres) : un seul.
- Et j’espère que tu retrouveras le crâne un jour. Je sais combien il compte pour toi.
J’aurais pu nier. J’aurais sans doute dû le faire.
- Oui, admis-je. Il me manque d’une certaine façon.
- Franchement, je ne comprends pas pourquoi. Il est horrible et je crois qu’il ne m’aimait pas.
Je ne pus m’empêcher de ricaner.
- Non, vraiment pas.
- Il faisait des grimaces épouvantables chaque fois que je passais.
- C’est rien, ça. Une ou deux fois, il m’a fortement encouragée à t’assassiner. Mais ne t’inquiète pas, je n’écouterai pas ses suggestions, même le coup du cintre.
- Dites-moi, reprit-il, Fairfax ne vous aurait pas parlé de son étrange accoutrement, par hasard ? Ni de ce qu’il aimait faire ici ?
Lockwood secoua la tête.
- Je crois qu’il était trop occupé à essayer de nous tuer, monsieur Barnes.
- Qui pourrait lui en vouloir ? répondit Barnes.
"Les êtres vivants ont aussi une aura. Elle se manifeste sous forme de nimbe colorée autour du corps de l'individu, et tient presque plus que l'odeur que de la sensation visuelle. Elle existe au premier Niveau, mais reste invisible pour la plupart des humains. En revanche, de nombreux animaux la perçoivent, les chats par exemple; naturellement les djinns aussi , plus quelques créatures exceptionnelles de notre trempe. L’aura change de couleur selon l'humeur de la personne , ce permet de détecter facilement la peur, la haine, le chagrin, etc. Voila pourquoi il est bien difficile de berner un chat ( ou un djinn) quand on lui veut du mal.
This is what the Problem means,’ he went on. ‘This is the effect it has. Lives lost, loved ones taken before their time. And then we hide our dead behind iron walls and leave them to the thorns and ivy. We lose them twice over, Lucy. Death’s not the worst of it. We turn our faces away.
Une détonation, suivie d’un énorme fracas accompagné d’un tintement, monta jusqu’à nous.
- Winkman a fait sauter les verrous avec son revolver, dis-je. Si on veut voir le bon côté des choses, ça lui fait une balle en moins pour nous canarder.
- J’adore ton optimisme, Luce. On est à quel étage ?
- Si vous pensez que c’est nous les voleurs, dis-je, n’hésitez pas à venir fouiller la maison. Commencez par le panier à linge sale de George. C’est toujours là qu’il cache les trucs qu’il vole.
L’inspecteur chassa cette suggestion d’un geste.
- Un homme assassiné, un interrogatoire de police et une conversation avec un fantôme, résuma George. Voilà ce que j’appelle une soirée bien remplie.
Lockwood approuva d’un hochement de tête.
- Et dire qu’il y a des gens qui se contentent de regarder la télé.