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Citations de Joost de Vries (24)


Tu occupes tant de place! Tout doit s'effacer devant toi. Tu es l'arbre dans la forêt qui s'arrange pour que les autres arbres ne captent aucun oxygène, ni aucune lumière et qui crie fièrement par dessus le marché : regardez comme je suis grand!
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Tu fais un show pour la galerie. Tu te sers de moi pour être ton public. J'y vois de la vacuité. Ce n'est pas encore une parole authentique
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Tu sais ce qu’il y a, avec les hommes comme toi…
— Il n’y a pas d’hommes comme moi. Il n’y a que moi.
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— Je suis en année sabbatique. Je reste chez moi à lire des Russes morts.
Un passe-temps noble.
— Vous ne pensez pas qu’on pourrait en tirer une « performance » géniale ? Berlin regorge de beaux musées d’art moderne. Je serais assis dans une cage en verre, j’aurais juste une chaise et une table, et je lirais Crime et Châtiment nuit et jour. Les Âmes mortes. Pères et Fils. La moitié de Berlin viendrait me voir.
Pourquoi ?
— Pourquoi les gens vont-ils au musée ? Pour les mêmes raisons que les athées vont visiter des églises. Parce que l’homme est toujours à la recherche de profondeur. Moi, plongé dans Les Démons, ça pourrait incarner cette quête.
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Cela faisait des années qu’il s’était départi de sa rancune. En éprouver, c’est boire le poison et espérer que quelqu’un d’autre en meure, il l’avait appris entre-temps.
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Il ne se pardonnait pas de ne pas être né au XIXe siècle. C'était le drame de sa vie.
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Les ans lui firent l'effet de bonds de géant. Tempus fugit, on monte dans un ascenseur, et avant de comprendre que c'est son image qu'on voit dans les portes réfléchissantes, on est arrivé en haut. Il reste peu à écrire que les auteurs de best-sellers à l'eau de rose n'ont pas déjà écrit, sur le bonheur dont on ne prend conscience qu'une fois qu'il a disparu. Le problème de notre vie, c'est que nous avons seulement la capacité de la comprendre en regardant dans le rétroviseur, mais que nous devons vivre les yeux tournés vers l'avenir.
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Le passé ramenait à l'avant-plan des renards qui savaient tout, qui pouvaient tout rayer, qui relativisaient tout ; l'avenir, en revanche, requérait moins de savoir que la foi. Alors, l'avenir était pour les hérissons. On ne pouvait pas prendre une valise pour un endroit où personne n'avait jamais été, on pouvait seulement embarquer et traverser le présent. Et qu'est-ce que le présent ? On peut songer au passé, on peut rêver à l'avenir, mais le présent, c'est l'agir, c'est la connexion - le présent, c'est d'autres gens, au présent, on n'est jamais seul, pour se relier à d'autres on ne peut que se connecter au présent. C'était précisément son maillon faible, ça l'avait toujours été.
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Peut-être tout roman devait-il commencer ainsi : "C'était le meilleur et le pire des temps", car chaque être humain, dans chaque société, vivait sans doute à la fois dans le meilleur et le pire des temps. Jamais il n'y avait un moment où on ne pouvait pas se dire que l'avenir serait marqué par plus d'insouciance et de justice que le présent, et en même temps, on était toujours habité par cette idée que le passé avait dû être plus beau, plus originel, plus précieux, plus authentique. Comme le marché : pour les écrivains, les philosophes, les informaticiens, les scientifiques et les hommes politiques, l'avenir et le passé étaient des denrées fluctuantes, qui pouvaient faire l'objet de spéculations, qu'on pouvait envisager de mille et une manières. Rien n'est plus imprévisible que le passé.
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Il ne se pardonnait pas de ne pas être né au XIXe siècle. C'était le drame de sa vie.
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La question était de savoir si le sexe était quelque chose en quoi il fallait être bon. Ne s'agissait-il pas par essence d'un domaine de recherche où l'enthousiasme naïf devait prévaloir sur l'expérience acquise, où la pulsion et l'intuition pesaient plus lourd que l'efficacité et l'habileté ? Là où les chirurgiens devaient acquérir une routine, les amants devaient rester des amateurs, au sens littéral du terme.
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Elles manifestaient contre le fait que le monde changeait et en même temps contre le fait qu'il ne changeait pas assez vite. Elles disaient à la fois que le centre ne pouvait pas tenir, et qu'il ne devait pas tenir. Elles étaient en colère contre tout ce qui n'allait pas de l'avant, elles étaient fâchées que la société évolue vers des choses qu'elles refusaient (la guerre, le racisme, l'oppression) et hors d'elles que les réactions se fassent si longtemps attendre (accueil, tolérance). Elles étaient en colère à cause d'un populisme xénophobe éhonté, à cause du chômage, à cause de la fuite des capitaux, à cause de r > g. Elles étaient en colère contre les grandes entreprises et les mégadonnées, contre les fondamentalistes qui opprimaient les femmes et poussaient des groupes de population entiers à fuir par la mer, et en même temps elles étaient en colère contre les gouvernements européens qui traitaient par définition toutes les minorités exactement comme ces mêmes fondamentalistes. Elles étaient en colère contre les gens qui faisaient comme si les problèmes n'existaient pas, en colère aussi contre ceux qui exagéraient ou aggravaient ces problèmes, en colère contre l'Union européenne, mais aussi contre les partisans de la sortie de l'Union, contre les contrôles aux frontières corrompus, contre les canots pneumatiques qui coulaient, elles étaient même en colère contre la Méditerranée.
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La causalité, c'est comme ça que nous apprenons. Mais quand il se produit quelque chose dont nous ignorons la cause, ça se bloque dans notre cerveau. Une princesse populaire a un accident de voiture dans un tunnel parisien, c'est forcément que quelqu'un a saboté les freins ! Que des terroristes détournent quatre avions avec des couteaux jetables, et on accuse la CIA ! Notre cerveau n'aime pas le hasard. Il veut apprendre. Il veut se nourrir. C'est le cerveau d'un hédoniste, il exige une satisfaction immédiate. Il ne se contentera pas d'un "Désolé, les gars, on patauge dans la semoule". On préfère s'adosser à une vague théorique qu'à un franc et honnête constat d'ignorance. On préfère penser qu'une main invisible nous manipule en secret plutôt que d'envisager que le hasard règne en maître.
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Ça avait commencé vers le milieu du collège, quand il avait remarqué qu'il trouvait dans ses manuels scolaires plus de questions que de réponses - c'était le problème, avec les livres, tant de choses ne s'y trouvaient pas. Par hasard, il avait remarqué dans un manuel un tableau du XVIIIe montrant le Jeu de paume (qu'est-ce que c'était, le Jeu de paume?). S'y pressaient de nombreux membres des états généraux français qui, encouragés par des éclairs et la pluie que les dieux leur envoyaient très certainement, se juraient dans une ambiance hystérique de ne jamais se séparer tant qu'ils ne se seraient pas dotés d'une nouvelle constitution - et ce, alors que Louis XVI s'était contenté de leur demandé de réfléchir à une solution quand sa cassette, réputée inépuisable, s'était avérée vide. Edmund avait voulu savoir pourquoi cette cassette s'était vidée, et lorsqu'il avait découvert le rapport existant avec la coûteuse perte des possessions françaises en Amérique du Nord, il s'était demandé quel lien cela pouvait avoir avec la Révolution américaine, qui s'était tout de même déroulée presque simultanément à la Révolution française, non ? Voilà comment il abordait l'histoire, tel un témoin à charge au tribunal : en posant des questions, encore et encore, de sorte qu'il passait des après-midis entiers le nez dans l'Universalis et, depuis l'arrivée de l'Internet à large bande, des heures et des heures sur Wikipédia. Chaque recherche en amenait une autre, laquelle à son tour, etc. Un gosse qui vidait un paquet de bonbons : telle était son approche du savoir.
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Notre cerveau n'aime pas le hasard . Il veut apprendre. Il veut se nourrir. C'est le cerveau d'un hédoniste, il exige une satisfaction immédiate. Il ne se contentera pas d'un " Désolé les gars on patauge dans la semoule". On préfère s'adosser à une vague théorie qu'à un franc et honnête constat d'ignorance. On préfère penser qu'une main invisible nous manipule en secret plutôt que d'envisager que le hasard règne en maître.
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Il éprouvait un étrange sentiment d'échec ; jamais il n'avait pensé qu'une vie familiale était un objectif en soi. Si cela ne venait pas tout seul, autant s'en passer. Cela ne disait pas forcément qui on était
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Joost de Vries
Le grand paradoxe du tourisme, c'est qu'il nous rapproche physiquement, mais ne nous encourage pas à nous connecter à la culture de l'autre.
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- Mais qui êtes-vous, alors? s'emporta Burgers.
- Excusez-moi, qui êtes-vous, vous? intervint Philip.
- Je suis Sweder Burgers. Je travaille notamment à la Fondation Burgers, dit-il.
- Et sans doute aussi au Mossad ou au Shin Bet " complétai-je à voix basse
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On m'avait demandé de lire et cela n'aurait normalement pas dû me poser de problème. C'était ce que je faisais le plus clair de mon temps, à raison de quarante heures par semaine. Lire, souligner des passages, corriger la ponctuation, écrire des annotations dans la marge. Lire était même ce que je faisais de mieux. A l'école primaire, je mentais sur un tas de choses et j'en amplifiais beaucoup d'autres, simplement pour voir jusqu'où je pouvais aller avant de me faire attraper, et je ne me faisais en réalisé jamais attraper.
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On grandit, on entreprend des choses, et peu à peu on se coule dans un moule. Plus on vit, moins on pense à remettre le modèle en question et moins on réfléchit à la forme que va prendre notre avenir. Tu me suis? Subitement, on se rend compte qu'on va devoir agir pour se démarquer, pour sortir des sentiers battus, tu comprends.
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