Citations de Jorge Zepeda Patterson (64)
- Que se passe-t-il? Tu m'as réveillé, j'étais sur le point de me taper Britney Spears, se plaignit Tomás, encore secoué par le rêve qui venait d'avorter.
- Avec ou sans capote?
-En rêve, personne ne baise avec une capote.
Quant à moi, je bénéficiais d'une anomalie physique qui en d'autres circonstances aurait fait de moi un phénomène de cirque: l'ADN de mon père, originaire des Alpes françaises et les gènes colombiens de ma mère et de ses ancêtres andins avaient dû bien s'entendre, car ils avaient fini par me doter d'un troisième poumon. Pas comme si j'en avais réellement trois, mais le taux d'oxygénation de mon sang était tel qu'on aurait pu croire que je courais dopé.
La confiance totale dans une relation qui renonçait à toute tentative de contrôle ou de manipulation l'aida à transformer ces moments en thérapies honnêtes, au cours desquelles elle décrivait ses rêves, ses frustrations et ses incertitudes, qu'elle aurait été incapable d'avouer dans tout autre contexte, y compris face à elle-même.
Parfois, je crois que ma seule vertu est la loyauté. Quand je voyais les talents de mes amis fleurir à l'adolescence, je me demandais quels seraient les miens quand ils viendraient. Je cessai de m'interroger quand je compris que depuis toujours j'avais une chose qui leur manquait : la fidélité à ce que j'aime. Si je le perds, je n'ai plus rien.
Personne - et surtout pas les médias- ne souhaite qu'à la moitié de la compétition on connaisse déjà le vainqueur.
J'avais décidé d'être franc avec le journaliste. Ray était une sorte d'alter ego du cyclisme, défenseur de la pureté et de l'éthique sportive ; le bruit courait qu'en 1998, c'était grâce à son intervention que la police avait saisi un chargement de drogues destiné à l'équipe Festina, le premier grand scandale de dopage massif. Sa responsabilité n'avait jamais été prouvée mais beaucoup crurent que le vieux journaliste avait préféré le scandale, espérant ainsi déclencher une purge qui nettoie les poubelles qui avaient prostitué son sport. (p. 182)
La première pensée d'Amelia, ce fut une vieille phrase qu'elle aimait à dire dans sa jeunesse : "Ne joue pas avec mon cœur, mon clitoris est là pour ça".
Depuis des mois, tous quatre parlaient de sexe, mais dans ce domaine aussi Amelia avait l'avantage. Fille d'une doctoresse féministe, elle avait grandi dans un foyer où les enfants parlaient de leur pénis ou de leur vagin comme d'autres parlaient d'un mal de gorge ou des ongles qui poussent trop vite.
Selon la légende, le classement des cols correspond à la vitesse de l’emblématique 2 CV Citroën pour gravir ces cols : ceux de quatrième catégorie, les plus simples, se seraient appelés ainsi parce que cette vieille voiture pouvait les monter en quatrième, et ainsi de suite jusqu’aux plus difficiles, de première catégorie, qu’elle ne pouvait gravir qu’en restant en première. Inutile de dire que les cols hors catégorie étaient ceux où il fallait couper le moteur et coller un attelage à la vieille guimbarde.
- Tout joueur de foot, de basket ou de ce que vous voulez, se bat pour de distinguer ; cependant je n'ai pas souvenir d'asssassinats dans les vestiaires, répondit-il, à son tour sur la défensive.
- Justement, c'est ce que vous ne comprenez pas. Le cyclisme n'est pas un jour. On dit : "Allons jouer au foot, au basket ou au tennis", mais personne ne dit : "Allons jouer au cyclisme" , parce qu'on ne joue pas au cyclisme. Au cyclisme, on se bagarre, au cyclisme on se bat. - J'avais entendu cette phrase dans la bouche d'un journaliste, elle n'était pas de moi, mais Favre n'était pas obligé de le savoir. - Qu'on nous décrive comme un peloton n'est pas un hasard, car nous sommes une troupe qui part à la guerre, sauf que cette guerre se passe entre nous. (p. 53-54)
Finalement, le vin et la longue journée firent leur effet : il s'endormit avec un livre du prix Nobel chinois Mo Yan, Beaux sein, belles fesses, sur les genoux. La lecture ne l'avait pas accroché, contrairement au titre.
La souffrance est l’essence du cyclisme, et pas seulement à cause de ce qu’on exige d’un professionnel ; c’est aussi ce qui nourrit la passion du supporter. Un mélange pimenté d’épique et de sacrifice. Ce n’est pas un hasard si les spectateurs s’agglutinent dans les côtés des grands sommets: c’est là qu’ils assistent à l’autoflagellation qu’ils sont prêts à s’infliger pour le rester.
Ces longs entraînements solitaires forgèrent le coureur que je suis devenu. L'apprentissage des techniques et des stratégies viendrait plus tard, mais c'est là que je construisis la véritable substance qui est à la base du cyclisme professionnel : la capacité d'accueillir la douleur, d'en atteindre les limites et de continuer. (p.18)
Un livre sorti au Mexique en 2013, publié en 2015 en France et qui, en 2016, va trouver son intérêt dans le cadre de "L'Année du Mexique". Un aperçu de la corruption et des magouilles gouvernementales sur fond de Mafia et de violences à tous les coins de rue.
Et les quatre amis d'enfance qui se trouvent pris dans la tourmente - une tempête politique déclenchée par un des leurs, journaliste, auteur d'un article qui oublie de vérifier ses sources - nous donnent bien des angoisses!
Un livre bien inscrit dans la réalité mexicaine actuelle.
Un auteur mexicain, écrivain, économiste, chroniqueur politique et journaliste (Prix Planeta en 2014) est à découvrir.
Raymond Chandler, le père du roman noir, avait dit un jour que la plupart des écrivains ont l'égo des vedettes de cinéma, sans leur beauté physique ni leur charme.
Le cyclisme n’est pas un jeu. On dit : “Allons jouer au foot, au basket ou au tennis”, mais personne ne dit : “Allons jouer au cyclisme”, parce qu’on ne joue pas au cyclisme. Au cyclisme, on se bagarre, au cyclisme on se bat. – J’avais entendu cette phrase dans la bouche d’un journaliste, elle n’était pas de moi, mais Favre n’était pas obligé de le savoir. – Qu’on nous décrive comme un peloton n’est pas un hasard, car nous sommes une troupe qui part à la guerre, sauf que cette guerre se passe entre nous.
Franco aimait à dire que le journal parfait devait être de gauche dans le domaine social, du centre pour les questions politiques et de droite dans le domaine économique.
- Merci, Annibal. Le cyclisme vous doit beaucoup : la rébellion du gregario est une leçon pour l'avenir. Vous vous êtes mesuré à une machine froide et à un réseau d'intérêts, et vous avez réussi à vous imposer, armé de votre seul talent et de votre force. C'est un honneur de vous avoir connu. (p. 319)
Pour beaucoup de gregarios, la perspective d'une victoire de l'un d'entre eux est une rébellion contre le monopole des leaders. (p. 117)
J’ai fini mes études à l’étranger. New York n’est ni ma maison ni ma ville, et je ne vais pas devenir une globe-trotteuse pour échapper à ce que j’ai vécu. J’ai besoin d’un travail qui me plaise, de connaître d’autres personnes, d’avoir mon propre logement. De m’éloigner de tous ceux qui me regardent comme si mon âme était en morceaux.