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Critiques de Joséphine Tassy (48)
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L'Indésir

°°° Rentrée littéraire 2023 # 43 °°°



Nuria, c'est quelqu'un qui se réveille avec des impressions d'hier, qui ne sais jamais pourquoi elle fait l'amour avec un homme sans pour autant regretter, qui fuit sa vie et qui apprend en plein milieu de la nuit, à peine rentrée de boîte de nuit, que les funérailles de sa mère qu'elle n'a pas vu depuis huit ans sont le lendemain. Elle y va flanquée d'Abel, le jeune homme rencontré la veille. Elle reste de marbre puis va à la rencontre de ceux qui ont aimé sa mère et vont lui raconter.



J'ai été immédiatement emballée par ce singulier deuil d'une mère traitée comme un drame non dramatique. D'autant que le manque d'émotions de Nuria n'empêche pas Joséphine Tassy de développer un récit vibrant de partout à travers le magnifique portrait de femme qu'elle dresse en parallèle d'un poignant tout sur ma mère.



Nuria ne sait comment surmonter le deuil de sa mère car elle ne sait pas quoi ressentir : de la tristesse pour avoir été abandonnée ? du soulagement pour ne plus avoir à affronter ce désamour maternel ? de la colère pour être privée de réponses. le mal de mère l'a éteinte et a éteint son désir, cette « force qui nous projette au-delà de nous-mêmes. Une chose irrésistible qui donne des rêves. C'est ce truc qui fait pleurer de rage parce qu'on n'est pas encore ce qu'on aimerait être. (...) Il inspire tout. Il inspire nos déceptions, de l'avoir trahi, nos douleurs, de l'avoir oublié, et surtout le désir qu'on écoute, il inspire notre amour. de l'autre, et de soi. » Elle a tué le désir pour tuer la douleur, sans s'en rendre compte.



C'était périlleux de mêler à une histoire de deuil une histoire d'amour naissante. Mais ça fonctionne magnifiquement et souligne avec intensité la possibilité d'une renaissance possible pour Nuria. Que cette idylle soit éphémère ou s'avère durable, Nuria va apprendre à attiser son désir pour s'y réchauffer sans s'y brûler et retrouver le chemin de la vie. Dans le moment, Abel est le compagnon parfait : parce qu'il ne la connait pas, ni sa mère, et que cette extranéité à son passé le rend solide pour accompagner Nuria dans l'archéologie de sa vie. Les mots de l'autrice captent tout avec justesse et finesse.



Et puis il y a cette écriture. Une écriture inventive qui ose. Qui suspend les silences en respirations en laissant des espaces entre certains mots. Qui les fait claquer dans des dialogues directement inclues dans la narration à la 1ère personne. Qui joue avec la ponctuation. Qui sait dire des scènes de sexe d'une sensualité torride tout en étant au plus près de l'intime et jamais dans l'impudeur.



Un premier roman intense et solaire même si je regrette qu'il ne laisse une empreinte aussi forte que sa lecture immédiate.





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L'Indésir

Nuria vient de recevoir un message laconique de Maja sa grand mère. Pour lui dire que sa mère est morte. Mais la jeune femme ne semble pas affectée.



« j'oublie que ma mère est morte et je suis de bonne humeur. On l'enterre tout à l'heure. C'est pour ça que Jeanne, qui se couche avec les poules, m'a prévenu si tard. Elle venait elle-même de l'apprendre. C'est terrible de se sentir bien le jour de l'enterrement de sa mère. »



Consciente de l’inadéquation de son ressenti émotionnel, elle se cherche des raisons. Les trouvera-t-elle lors de la cérémonie de crémation ? Les personnes présentes, plus nombreuses qu’elle ne l’aurait imaginé, pourront-elles lui donner les clés de compréhension de cette mère lointaine et évanescente ?



Dans cette quête, Abel sera à ses côtés. Rencontré la veille lors d’une soirée festive, il semble s’accrocher à les jeune femme, conscient pourtant de la distance affective dont Nuria fait part dans toutes ses relations. Comme sa mère ?



Le sujet du roman prend la contre-partie d’un thème beaucoup plus fréquemment traité : la dépendance affective est à mille lieues de ce que peut ressentir cette héroïne démunie d’émotions.



Mais c’est aussi une quête des origines et une interrogation sur une malédiction qui a tendance à se propager selon les critères d’un raisonnement panglossien, argumentation à rebours vers une cause possible parmi d’autres.



Dans un style moderne et vivant, L’indésir est un premier roman et une belle découverte



390 pages Iconoclaste 17 Août 2023


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L'Indésir

Joséphine Tassy - "L'indésir" - 400 pages - L'Iconoclaste (24/08/2023);

Opening un peu "sexy" (je salue l'effort! Ça faisait longtemps!).

"Il faut pleurer, le jour de l'enterrement de sa mère". Nous assène on comme une vérité inflexible.

"C'est un beau Samedi d'été. Je suis avec un beau garçon. Moi aussi, je pourrais être gaie, si je me laissais oublier qu'elle est morte..."

Quand même c'est assez spécial, en tant que Lecteur, d'être place devant le deuil d'un personnage que l'on ne connait pas.

Au moins la plume est pas mal, et ce n'est pas le pire livre que j'ai lu aujourd'hui.

C'est le contraire d'un feel good, sous certains aspects.

"Je pleure parce que il y a cent raisons de crever et une seul de vivre. le désir."

Phoenix

++
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L'Indésir

Qui est cette mère qui, selon toutes les apparences était incapable d'aimer son enfant, et qui vient de mourir ?

Sa fille Nuria ne l'a pas revu depuis des années. En effet, Nuria un jour a décidé de ne plus voir sa mère mais, comme elle nous le confie, sans vouloir ne jamais la revoir. Cette jeune femme a tué le désir en elle, car fatalement incapable de tuer sa souffrance.



Abel, une rencontre d'un soir en boîte de nuit, va l'accompagner à l'incinération de sa mère et vers toutes ces personnes présentes qui ont été proches de cette femme, cette femme artiste, cette sœur, cette amante qui a décidé de mettre fin à sa vie.



C'est un roman intense qui nous parle de désamour et puis d'amour.. Qu'est ce qu'aimer d'ailleurs ? Et qu'est ce que le désir ? Est-il seulement une source du plaisir ?

Je suis stupéfaite de la maturité de cette jeune plume, fort prometteuse ! J'ai ressenti un immense plaisir à la lecture de ce tout premier roman.
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L'Indésir

Un premier roman étonnant par sa forme d’écriture, tantôt extrêmement épurée et directe (par exemple, les trois premières pages qui plantent le décor) , tantôt élaborée, sophistiquée, presque bavarde et parfois poétique. D’une police d’impression standard traduisant le discours narratif principal émerge une impression en italique matérialisant l’expression directe des protagonistes qui aide à l’appropriation des scènes par le lecteur. Nuria, apprend la mort de sa mère et part à sa recherche via les personnes qui l’ont côtoyée, car elle ne l’a pas connue elle-même ! Cette quête sur l’identité de sa mère est aussi une quête sur elle même, une interrogation sur le passé qui peut-être éclairera le présent. Une galerie de personnages inconnus lui sont révélés dés la cérémonie funéraire et assemblent les morceaux d’un puzzle bien difficile à reconstituer. J’ai beaucoup aimé ce roman, et en particulier la scène de l’église, où les amis, amants, parents discutent et s’invectivent sous le regard médusé du curé qui les exclue de sa paroisse.
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L'Indésir

L’indésir est une quête, celle de Nuria qui enterre sa mère. Une mère qu’elle ne connait pas, qu’elle n’a pas vue depuis 8 ans, une mère absente. Le deuil d’une inconnue.



Mais aussi une rencontre avec Abel.



Deux événements qui se percutent pour lui donner une chance de ressentir à nouveau, de désirer et de vivre.



Un livre marquant tant par son écriture que sa thématique difficile, une fille qui n’a pas été aimée par sa mère. Comment oser vivre, aimer ou désirer
Lien : https://www.noid.ch/lindesir/
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L'Indésir

Deuil, famille, relations.

Nuria apprend la mort de sa mère qu'elle ne voyait plus depuis des années. Elle l'apprend au retour d'une sortie de boite de nuit. Elle ira avec Abel, rencontré lors de cette soirée à l'enterrement. Ce sera le lieu de rencontre: oncle, ami, amie.

C'est un échange avec toutes ces personnes pour mieux connaitre sa mère.

Il y a de bons passages mais l'écriture est crue, je n'ai pas été transportée par l' atmosphère.



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L'Indésir

BRÛLANT & INTENSE ! Coup de cœur ❤️‍🔥



Nuria a appris cette nuit que sa mère est morte. Mais elle ne ressent rien, aucun chagrin, pas même un semblant de tristesse pour cette étrangère qu'elle n'a pas vue depuis huit ans. Aux côtés d'Abel, elle part en quête de son passé, de réponses. Et en côtoyant ceux qui connu sa mère elle va comprendre l'origine de cet indésir lancinant qui lui colle à la peau...



"Je ne comprends pas qu'elle ait su se faire aimer de tant de gens, et qu'elle n'ait jamais essayé de se faire aimer de moi."



J'adore les premiers romans et (n'y allons pas par quatre chemins), je peux vous dire que celui-ci est extraordinaire. Terriblement audacieux et poignant. J'ai eu envie d'en souligner chaque mot, d'en hurler chaque page. La plume est magnifique et le propos, brûlant. Parce qu'on court tous après des pourquoi qui n'ont pas de réponse. Parce qu'il y a le désir de quelqu'un et le désir tout court. Qui est indispensable pour trouver le chemin vers l'accomplissement, vers la joie.

"Il y a cent raisons de crever et une seule de vivre

Le désir"



Du haut de ses 26 ans, Joséphine Tassy parle de L'indésir, cet invité indésirable. Raconte merveilleusement le désir, que l'on peut éteindre pour ne pas souffrir. La façon dont un petit rien peut creuser un gouffre immense entre deux personnes.



"je te désire?

ça veut dire

je te veux pour ce que je sais de toi

et je te veux encore pour ce que je ne sais pas" ❤️



Les mots me manquent pour vous dire à quel point j'ai aimé ce roman ! Lisez-le & vous comprendrez... je recommande absolument !





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L'Indésir

Nuria vient d'enterrer sa mère, elle ne l'avait pas vu depuis huit ans. Elle n'est pas triste, elles ne s'étaient vraiment jamais connues comme mère et fille. A l'enterrement, avec Abel, un compagnon de passage rencontré la veille au soir, elle entreprend de reconstituer la vie de sa génitrice en discutant avec les personnes proches qui l'avaient connues.

Un livre étonnant où la poésie libre afflue de temps en temps, de belles réflexions philosophiques sur l'amour, l'amitié, le désir. Un bon premier roman.
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L'Indésir

" Ce matin , je me suis réveillée avec une impression d'hier"

Jolie phrase d'accroche au début de ce roman qui finalement ne m'a pas passionnée. Trop lent sans doute pour moi, trop d'introspection sans doute.

Nuria, apprend cette nuit-là la mort de sa mère, qui s'est peu occupée d'elle, et dont elle n'a pas de nouvelle depuis des années. Accompagné d'un garçon qu'elle vient de rencontrer et qui a passé la nuit chez elle, sans plus, elle va partir à la "recherche" de sa mère. L'enterrement sera le départ de cette quête, elle y rencontre un oncle inconnu, puis de rencontres en rencontres, il y aura un amoureux récent, une marraine, des amis et on découvre ( presque) ce qu'était cette femme.

Je passe de l'ennui à des moments plus intéressants. Je survole les poèmes qui parsèment ce roman, je ne comprends pas tout. Une malédiction semble frapper les femmes de cette famille. De mère en fille. A cause de tout ça Nuria ne sait pas aimer. Pas de désir pour elle.

Tout ce petit monde se retrouvera dans une église pour une fin en apothéose, où l'auteure force le trait. C'est surréaliste et presque drôle.

Dommage il ne manquait pas grand chose pour aimer ce roman, mais trop de réflexions ont gâché mon plaisir.

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L'Indésir

Comment ça va finir ? Il n'y a pas vraiment d'intrigue à ce livre intrigant où l'on se dit qu'il n'y a pas de raison que la mort change quelque chose quand elle souligne davantage ce qui était déjà disparu.

Dans ce récit linéaire, où ne pèse pas le sentiment d'une construction sophistiquée, il y a le paradoxe où le manque de fugace agace. Il y a ce sans-filtre très bon à respirer, avec une écriture d'instinct aux portraits subtils disant des personnes non ce qu'elles font mais ce qu'elles sont. Avec ce qu'on devine d'apprendre on se laisse suspendre, approuvant de comprendre, presque à regret. Mais tous les regrets ne sont pas éternels.
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L'Indésir

Il s’agit d’un premier roman d’une jeune autrice de 26 ans. J’ignore la dimension autobiographique centrée sur la recherche de ce que fut sa mère. Quant au père en ces temps de parité, il est quasiment non pris en compte, c’est la rançon de l’abandon, non pas du père mais de la mère qui donc est l’objet d’une non quête, le père qui a assumé merci pour lui, passe à la trappe.



Trêve de commentaires discutables, c’est un premier roman de qualité d’écriture originale et prometteur d’autres sujets s’ils devaient être moins égocentrés. Mais chaque chose en son temps. Se pencher sur soi afin de pouvoir être plus disponible pour les autres.



Nuria apprend le décès de sa mère.. Je refeuillette le livre n’ayant pas pris de notes et ne trouve pas. P 89, il est mort ( le père ) quand j’avais 6 ans, j’ai été élevée par sa mère. Mea culpa, le père n’a pas élevé sa fille longtemps et celle ci ,devenue narratrice d’une vingtaine d’années n’a eu que de rares contacts avec sa mère avant qu’ils n’y en aient plus.



Fond du problème, Nuria est un glaçon sans désir d’attache. Dans le jargon psy, on parle d’indifférence affective.

Et si la mort de sa mère l’indiffère elle décide néanmoins d’aller aux funérailles.

Notons, accompagnée d’Abel, un garçon ramené la veille d’une boîte de nuit car ayant perdu ses clés, Nuria lui a offert le gîte et le couvert.



Or donc le binôme pas encore amoureux s’en va aller de rencontres en rencontres piochées aux funérailles et chacun y allant de sa version. Ajoutées l’une à l’autre, ne vous inquiétez pas, pas de cohérence d’ensemble mais de quoi vous perdre davantage et sans réponse aux clés d’Abel.



Abel n’est pas Caïn.

qui était le mieux

bof on s’en fout

pour un premier roman,

comme un jet de pierre dans l’eau

je compte les rebonds.



Beau style, des envolées narratrices, un peu longuettes parfois et pétries de certitudes, on n’est pas forcément d’accord. Des dialogues, tiens sans tirets qui parle qui répond, on s’habitue. Des dialogues comme on parle avec des hésitations et des tâtonnements. Ou alors des tirades cornéliennes, on ne parle pas comme cela. Et enfin des interludes ayant allure poétique.



Pourquoi la mère n’ a pas investi sa fille, mystère et une malédiction familiale, soit, pour les adeptes de la pensée magique ou superstitieuse pour écrire plus simple.



P 362. Sans le désir, on n’est plus rien.

P 366 à force d’entêtement à déterrer sous les apaisements fugaces la source du désir.

P 367 tu trouveras la vérité source de joie.



Je complète. naître va de pair avec le désir de vivre. Mais parfois un désir de non vie va s’y opposer venu des limbes familiales. Il ne sera pas vain de chercher à le contrer. Il n’y a pas d’Abel sans Caïn.

La phrase de la fin ainsi que j’aime à les citer. Il y a cent raisons de crever et une seule de vivre, le désir.



Commentaire. j’émets une réserve. Beau livre, j’allais parler de maturité, mais non, mais non, à chacun sa liberté.
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L'Indésir

« Maman est morte ». Un message téléphonique qui accablerait n’importe qui mais qui laisse Nuria de marbre. Il est 2 heures du matin, elle rentre de boite avec un inconnu et pourtant elle reste étonnamment insensible à la perte de celle qu’elle n’a pas revu depuis des années et avec qui elle n’a quasiment jamais vécu. Une inconnue pour elle, mais pourtant la foule se presse le lendemain au Père Lachaise. Début d’un jeu de piste pour tenter de mieux cerner cette mère et comprendre son indésir.

.

Indesir d’amour pour Nuria qui répond à l’indésir de vie et l’indésir d’enfant de sa mère. En rencontrant tour à tour ses proches, amant, frère ou amis, elle va tenter de dresser le portrait de celle dont elle se sent si éloignée et que tous semblent mieux connaitre qu’elle. Mais veut elle vraiment savoir, veut elle de ses confidences, rien n’est moins sûr : «merde quoi, on peut pas me laisser incinérer ma mère tranquille[…] on veut pas me laisser vivre un petit deuil boiteux […]on peut ne pas vouloir de sa fille, moi j’ai le droit de ne pas vouloir d’une mère »

.

Réflexion intéressante sur ces fondations bancales qui nous laissent des vides, sur ces manques impossibles à combler, sur ces racines absentes qui nous empêchent de nous ancrer.



L’écriture m’a charmée, très audacieuse, très orale, très cash. L’auteur insère dans sa prose des dialogues, des vers libres, de façon très libre et ça et là on trouve des fulgurances qui éclairent ce récit. Elle porte une voix originale et résolument moderne, mais hélas ce roman ne m’a pas totalement convaincue. J’ai eu du mal à m’attacher à cette héroïne, et j’ai été un peu lassée par ses atermoiements et l’extravagance des témoins de cette histoire.

Un bel exercice de style, mais un bilan de lecture mitigé.
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L'Indésir

Le lendemain d’une soirée en boîte, alors qu’un inconnu dort dans son salon, Nuria se souvient qu’un coup de fil lui a appris la mort de sa mère. Elle ne l’a pas vue depuis huit ans. Avec Abel, l’inconnu d’un soir, elle assiste à l’enterrement mais n’éprouve aucune tristesse. Sa mère ne l’a jamais aimée.

A l’issue de la crémation, à la recherche de son porte-monnaie, Nuria croise la route de tous ceux qui ont connu sa mère. Cela commence avec Arnaud, un oncle qu’elle découvre. Il est accompagné de sa femme, une catholique fervente, jalouse et perfide.

Puis ce sera la lumineuse Salomé, une danseuse éprise de liberté. Elle est celle qui, amoureuse de la mère, lui a appris la séduction.

Ensuite viennent les amants avec Félix, le jeune amoureux éploré et Guy Garcin, l’homme sûr de lui qui profite de son pouvoir.

Chacun confie à Nuria, passive, leur mémoire d’une femme aux multiples facettes.

Avec ses rencontres, Nuria va comprendre les rapports de force, les manipulations masculines. Elle, qui ne ressent rien, ne semble rien vouloir, qui souffre de son indésir va découvrir la liberté d’aimer, le désir de vivre, la tristesse juste.

Elle va aussi entendre les racines du mal, d’une malédiction qui l’aurait éloignée de sa mère.

Le sujet est assez classique. Revivre le passé à la mort d’un proche, comprendre ses failles en découvrant ses racines. Mais, pour ce premier roman, Joséphine Tassy séduit. Ses personnages sont lumineux, saisis dans toutes leurs extravagances, humanisés par leurs failles. L’auteur mêle harmonieusement la réflexion et l’action, les scènes intimes et les coups d’éclat. Et elle nous entraîne dans cette course jusqu’aux dénouements inattendus et originaux.



Je classe cette lecture dans mes coups de coeur. Ce n’est pas un grand roman universel, un roman puissant ouvert sur la réflexion mais une lecture originale qui m’a procuré un éclat de lumière, une côte d’amour.

Je pense que Joséphine Tassy vient de s’arracher un beau succès en cette rentrée littéraire. L’indésir fait d’ailleurs partie de la sélection pour le Prix Stanislas du premier roman et la 9ème édition du prix « Envoyé par la poste ». Il figure aussi dans la première sélection pour le Prix Révélation d’automne de la Société des Gens De Lettres.


Lien : https://surlaroutedejostein...
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L'Indésir

Nuria rentre de soirée lorsqu'elle apprend le décès de sa mère. Sans grande émotion, c'est presque un soulagement qu'elle ressent. Elle était déjà morte dans sa tête, elle l'est vraiment maintenant... ça ne change rien. Vraiment ?

Nuria n'est pas rentrée seule ce soir-là et forcément, ça casse un peu l'ambiance. Ce jeune homme, Abel, semble différent, il accepte d'accompagner Nuria aux funérailles. C'est étrange pour elle de dire au revoir à cette mère à qui elle n'a jamais vraiment dit bonjour.

Alors qu'elle n'attendait rien, les funérailles vont permettre à Nuria de rencontrer les proches de sa mère, de connaitre un oncle dont elle ignorait l'existence, des amis, une marraine. Chacun va raconter l'histoire de cette mère absente si mystérieuse.



"Je ne comprends pas qu'elle ait su se faire aimer de tant de gens, et qu'elle n'ai jamais essayé de se faire aimer de moi".



Très pudique, douce et poétique, la plume de Joséphine Tassy est remarquable. Bien souvent, j'ai voulu souligner des passages, retenir des phrases. Avec ce premier roman, Tassy nous installe dans un récit intime où cette jeune femme s'est construite seule sans vraiment connaitre son histoire. Comme la vie lui a appris à l'être, Nuria est discrète. Elle écoute beaucoup et ne s'impose pas vraiment face à ces personnes que la vie aurait du mettre sur son chemin bien plus tôt.

Alors qu'elle se croyait seule, Nuria va comprendre en quelques jours que beaucoup sont là pour elle.

La relation qu'elle noue avec Abel est à la fois timide et belle.



De nombreux passages sont émouvants mais toujours, il y a un goût d'inachevé. J'aurais souhaité Nuria avec plus de personnalité, j'aurais aimé connaitre davantage les manques dont Nuria a souffert, comment a-t-elle composé avec cette mère artiste, en dehors des cases, comment est-elle arrivée à aujourd'hui sans être trop cassée ? Nous avons des pistes, des indications, mais tout reste très flou. C'est intéressant mais on en ressort avec un manque, un peu comme Nuria au final...



Nul doute que Tassy a du talent et nul doute que l'Iconoclaste saura la mettre en lumière en cette rentrée.
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L'Indésir

Oui, la construction et la plume sont intéressantes.

Oui, les mots claquent sur et la typo du bouquin est cool.



Mais rien ne nous atteint ? L’héroïne est tellement insensible à tout que son indifférence devient la nôtre vis-à-vis de son parcours et du roman.



Un désenchantement.
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L'Indésir

Elle est nue, devant sa fenêtre...

Il est 3h du matin...

Le téléphone sonne...

La phrase est lancée...

"Maman est morte"...



Que faire de ces trois mots quand cela fait 8 ans qu'on n'a pas vu cette mère ? Cette mère qui n'est plus et ne l'a finalement jamais été...



Presque sans le vouloir, Nuria part à la chasse aux fantômes, à la quête de cette femme qu'elle ne connait pas et dont les portraits que lui dressent celles et ceux qui l'ont connue se confrontent, se contredisent et se fracassent les uns aux autres.

Des rencontres parfois inattendues, parfois improbables et surprenantes...

Des rencontres qu'elle fait avec Abel, celui qui était là, à côté d'elle quand elle a reçu ce coup de téléphone... celui avec qui il ne s'est rien passé... celui qui était là à cause d'un problème de clés... celui qu'elle ne connait pas vraiment et qui va se révéler un pilier dans cette chasse au passé...



Une construction originale mêlant narration et poésie.

un sujet passionnant : la quête de soi et les différents visages que l'on offre à ceux que nous côtoyons...

Même si j'ai trouvé quelques longueurs et des rebondissements improbables avec des enchainements pas toujours crédibles, cette lecture est une très belle découverte de cette rentrée littéraire !
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L'Indésir

Résumé : Nuria rentre de soirée avec un inconnu, qui finit la nuit sur son canapé. On l'appelle alors pour lui apprendre que sa mère est morte ; cette même mère qu'elle n'a plus vue depuis des années, qu'elle n'a jamais vraiment connue. Contre toute attente, l'héroïne ne ressent pas grand-chose à cette nouvelle. Elle se rend tout de même à l'enterrement, accompagnée d'Abel, l'inconnu sur son canapé. Ce n'est donc qu'après l'enterrement, à travers les récits des proches de sa mère, que la narratrice découvre finalement qui était sa mère.



J'ai vraiment voulu aimer ce roman. Le résumé était prometteur, j'adorais l'idée de découvrir une femme après sa mort, à travers les yeux de ceux qui l'ont aimée. Pourtant, ce roman n'a pas vraiment pris sur moi.



Le positif d'abord : j'ai trouvé la plume de l'autrice très intéressante. Elle joue avec la typographie et la langue pour nous donner à voir des prises de parole très imparfaites, ce qui offre une dimension très réaliste aux personnages. J'ai trouvé original aussi les quelques inserts de poésie ici et là. Les descriptions des lieux sont elles aussi très saisissantes : j'ai vu Paris et ses différents appartements défiler sous mes yeux.



Pour le négatif, qui est purement subjectif : ce roman porte bien son nom. Il s'agit non seulement d'une question d'indésir de la mère envers sa fille, mais aussi d'un indésir général de la narratrice pour... eh bien tout, m'a-t-il semblé. Et si cet état est partiellement compréhensible, j'ai toutefois trouvé qu'il nuisait grandement au récit. Toutes les scènes qui auraient pu toucher le lecteur par leur beauté, leur gravité, leur gaieté, tombent à plat parce qu'elles n'atteignent jamais Nuria - et donc pas non plus le lecteur.



J'ai pensé d'abord à L'Etranger de Camus, qui m'avait donné au premier abord cette même impression de vacuité et de nonchalance, mais je n'ai finalement pas trouvé l'absurdité voulue de Camus dans ce récit. On finit le roman comme la narratrice, avec une espèce d'insatisfaction et avec le sentiment que rien n'a abouti.



Je conclurai enfin en soulignant que ce que j'ai ressenti à la lecture était peut-être voulu par l'autrice, au vu du titre. Dans ce cas, l'entreprise est réussie.
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L'Indésir

Pouah… c’était long ! 2 mois pour lire ce livre car il n’est pas très captivant. J’ai dû me faire violence pour le finir.



Nuria a reçu un appel en pleine nuit : sa mère est morte. Pourtant elle ne ressent rien. Elle ne la connaissait pas, pour ainsi dire. Accompagnée d’Abel qu’elle ne connaît que de la veille, elle va rencontrer des gens qui eux l’ont connue. Panoplie de portraits d’hommes et de femmes qui dépeignent sa mère de manières bien différentes.



La scène d’exposition est sympa, les 100 dernières pages plutôt intéressantes. L’entre-deux a juste été un supplice littéraire. La protagoniste ne ressent rien, n’est touchée par rien, alors le lecteur non plus. Rien ne nous atteint, donc on ne s’investit pas dans cette lecture.

Je n’ai pas aimé le style littéraire non plus. Ça n’a pas aidé. Les envolées lyriques m’ont laissée perplexe. Les phrases étaient souvent (trop) longues. Seules les pauses, les respirations, matérialisées par de grands espaces dans le texte m’ont plu.



Malgré tout j’ai bien aimé la morale et certaines citations sont très jolies.
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L'Indésir

Lorsque Nuria apprend la mort de sa mère, il fait nuit et elle vient de ramener un garçon chez elle. Elle l’embarque le matin venu dans les rues parisiennes sur les traces des gens qui ont connu sa mère. Elle rencontre une partie absente de sa famille, elle entend des anecdotes, des moments partagés et découvre une femme aux mille vies et aux multiples facettes. Une femme qui n’était pas faite pour être mère et les mots des autres vont parfois panser ses propres plaies.



Une narration hachée, entrecoupée de petites phrases lancées au vent, des haikus qui viennent casser la violence du sujet. Un premier roman saisissant sur la relation mère / fille, une écriture douce amère, poétique qui révèle beaucoup.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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