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Citations de Juan Pablo Villalobos (45)


C'était le genre de chose qui me rappelait que j'étais né au siècle précédent, un XXe siècle qui prenait de plus en plus l'allure d'un XIXe siècle, voilà la nature de la perplexité qui me poussait à lever la main de plus en plus souvent dans les bars, à épuiser ma réserve de whisky avant la date prévue, et la nature du désarroi qui dilapidait mes économies et raccourcissait jour après jour, ma vie.
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Le gérant du supermarché avait répondu en disant qu'on s'habituerait très vite au changement, comme si la capacité d'adaptation était devenue, dans le modèle économique en vigueur, une forme entrepreneuriale de la résignation.
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Le plus intéressant était-il le paradoxe d'avoir inventé un engin dont les fictions servaient à confirmer les règles de la réalité ?
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C'était un saut qualitatif sacrément pourri, de la littéralité à l'allégorie, sans faire escale à la métaphore, voilà ce qui arrivait quand les pères pensaient qu'on était devenu grand.
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L'inspecteur me montra sa carte, qui l'autorisait, crus-je comprendre, à commettre des actes violents de nature diverse.
L'autre sortit d'une pochette plastique une carte pouilleuse de la Confédération nationale des organisations populaires, qui semblait être un passeport pour tout lieu qui lui passerait par la tête.
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Le pire n'était pas d'être pauvre, le pire était de n'avoir aucune idée de ce qu'on peut faire avec de l'argent.
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A cette époque, chaque matin en sortant de mon appartement, le 3-C, je tombais sur ma voisine de palier du 3-D, qui s'était fourré dans la tête que j'écrivais un roman. Elle s'appelait Francesca et moi, excusez du peu, je n'écrivais pas du tout un roman.
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Au même instant on sonna à la porte de mon appartement, pas à celle de l'entrée de l'immeuble, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose. Beaucoup plus en réalité, mais qui revenaient toutes au même : des vendeuses des produits Avon, des gosses affamés, des drogués réclamant un peso, des représentants de compagnie de téléphonie, des muets qui parlaient, des aveugles qui voyaient, des kidnappeurs à domicile et des mendigots culottés qui ne cherchaient même pas à inventer une histoire pour susciter la pitié. Les seuls qui avaient disparu, comme symbole de progrès de l'humanité, c'étaient les vendeurs d'encyclopédies.
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« Pour cette raison je savais que personne n’avait enlevé les jumeaux pour de faux, qu’ils avaient simplement décidé de se tirer, d’échapper aux limites de notre existence claustrophobe. Jarek n’aurait jamais envisagé de se sauver de chez lui, même si à la télé on disait que les riches pleuraient aussi, je les voyais ravis, tout contents, très satisfaits d’avoir l’exclusivité de la joie. »
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Je regardais fixement sa bouche et sa lèvre supérieure, qui en souriant dessinaient une grimace sous son nez : un deuxième sourire.
-Pourquoi me regardes-tu comme ça ? demanda-t-elle.
- Tu ne vois pas pourquoi ? La lèvre se tendit et le double sourire disparut.
- Il vaut mieux laisser tomber, lâcha-t-elle avec la douceur qui caractérise les refus sincères. Des actions plus importantes nous attendent. On ne vas pas foutre en l'air la Révolution pour une petite coucherie.
-N'était-ce pas l'inverse, Youliet ?
- Comment cela, l'inverse ?
- Qu'il ne vaut pas la peine de foutre en l'air une petite coucherie pour la Révolution.
- Tu es vraiment un sacré luron.
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La société littéraire se mit à lire A la recherche du temps perdu, dans l'édition commémorative de l'Alliance Française, qui rassemble les sept livres dans un seul volume de quatre mille deux cent trente pages, reliure cartonnée, papier pelure, trois kilos et demi (ceux qui avaient de l'arthrite étaient dispensés).
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Mais les chapeaux, quand ils sont bons, ça sert à la distinction. Manière de dire qu'un chapeau c'est comme la couronne d'un roi. Sion n'est pas roi, on peut porter un chapeau pour la distinction. Si on n'est pas roi et qu'on n'en porte pas, on n'est personne. (p. 14)
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Certains personnages de ce roman sont réels, la plupart sont des fictions. Certains faits rapportés sont réels, la plupart sont des fictions. Les chiens sont tous des fictions : aucun n’est mort assassiné.
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Mais je ne pense pas être un garçon précoce. A vrai dire, j'ai un truc, comme les magiciens qui sortent des lapins de leur chapeau, sauf que je sors des mots du dictionnaire. Tous les soirs, avant de m'endormir, je lis le dictionnaire. (p. 13)
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Le plus intéressant était-il le paradoxe d'avoir inventé un engin dont les fictions servaient à confirmer les règles de la réalité ?
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Avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur.
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Les muets sont mystérieux et énigmatiques. Le problème, c'est qu'à cause de leur silence ils ne peuvent pas donner d'explications. Mazatzin pense le contraire : il dit que le silence apprend un tas de choses. (p. 26)
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J’ai failli lui dire que Juan Pablo et moi, c’était fini, mais j’ai compris qu’avec la lettre de Lorenzo tout était changé. Il y avait un mystère qui expliquait ce qui était arrivé à Juan Pablo, ce qui nous était arrivé, et je devais le découvrir. J’avais peut-être lu beaucoup de romans, ou alors cette conclusion était une stratégie visant à revaloriser l’estime que j’avais de moi-même, croire à l’existence d’une explication saugrenue serait peut-être une nouvelle façon de me leurrer.
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Ta mère ne va pas te cacher que non seulement elle est contente, mais qu’elle est aussi très soulagée, ta mère s’est toujours inquiétée de ton caractère, de cette tendance que tu as de baisser la tête et d’obéir aux ordres, en cela tu tiens de la famille de ton père. Ils sont tous pareils. Tous tellement remuants à Los Altos et en définitive très moutonniers. Ne t’indigne pas, fils, que ta mère te dise la vérité : que l’honnêteté de ta mère n’offusque pas ta raison !
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Si la littérature m’a appris quelque chose, c’est bien que, pour obtenir une chose qui semble impossible (ou fantastique, absurde, merveilleuse, magique), il suffit d’accomplir une série d’épreuves qui, au fond, ne sont pas si difficiles. Dans le pire des cas, il faut créer un monde nouveau régi par des règles différentes. Dans le meilleur des cas, il suffit de respecter une logique narrative.
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