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Critiques de Juan Villoro (19)
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Récif

Récif, ou les charmes du post-tourisme dans un Mexique gangréné par la violence….

Quand certains occidentaux rêvant du grand frisson partent faire de petits séjours à l'Est, à Tchernobyl ou dans un ancien goulag pour y passer la nuit, d'autres veulent vivre de faux kidnapping, des attaques de guérillas d'opérette, des séances de sport extrême sur la côte caribéenne mexicaine.

Ce sont d'ailleurs les prestations que propose le complexe hôtelier La Pyramide situé à Kukulcán (Cancún?) à des touristes en mal de sensations fortes. Il faut dire que la zone s'y prête: "La peur est notre meilleure ressource naturelle".



Mais parfois la réalité rattrape la fiction. Des cadavres de gringos sont découverts sur la zone touristique et vont perturber le quotidien de quelques employés de la Pyramide, comme Tony Góngoran, musicien du groupe des années 60 Los Extraditables, qui a passé les trente dernières années dans un coma narcotique, et son ancien compère et ami d'enfance, Mario Müller, bras droit du propriétaire, le Gringo Peterson, qui a eu la brillante idée de proposer aux clients qui s'ennuient des vacances riches en adrénaline.



Par le biais d'une enquête classique sur fond d'amitié, Juan Villoro nous offre une critique sans concession de la société mexicaine et des maux qui ravagent les pays occidentaux.

Comme l'industrie du loisir est belle... et comme le Mexique (ou autre pays émergent) et l'Occident sont finalement les deux faces d'une même médaille..

Car le paradoxe est là, cruel. Les touristes parqués dans ce parc d'attraction de seconde zone possèdent des bracelets de couleurs différentes selon leurs catégories, et nous renvoient aux triangles des prisonniers des camps nazis. Mais ces hommes internés volontaires qui payent pour sortir de l'ennui qui les gagne dans leur société policée peuvent regagner le confort de leurs pénates une fois leurs vacances terminées. Et ils ne se rendent pas compte que les vrais cartels, ceux qui massacrent, rançonnent enlèvent, et pour lesquels les structures touristiques sont les lieux idéaux pour blanchir leur argent, sont là, tout près, sous leurs yeux…

Les Mexicains quant à eux, doivent vivre tous les jours avec une violence épouvantable dont ils ne peuvent se défaire tant elle parait ancrée, telle une tumeur maligne, dans le pays.



Ce microcosme qu'est le club de vacances concentre donc toute la violence et la laideur du monde. Heureusement que l'humour, l'ironie, et le second degré dont fait magistralement preuve le romancier sont présents pour soulager le lecteur, oppressé par cet environnement sordide (qui nous rappelle parfois le tout aussi excellent Le Park, de Bégout).

Récif prouve, s'il fallait encore le prouver, que Juan Villoro est l'un des grands romanciers mexicains, et que sa singularité (je pense à son ouvrage Mariachi ) donne un charme fou à ses écrits.
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Passionné et condamné

Tout d’abord je voudrais remercier Babelio, et surtout la belle maison d’édition L’atinoir et son auteur, Juan Villoro.

Commencer un livre avec une citation d’Henry James, grand représentant du réalisme du vingtième siècle et surtout reconnu pour la délicatesse extrême de son écriture est un vrai plaisir.

Mais l’aventure syncrétique se poursuit avec douceur dans les pages suivantes : Cervantès, Schiller, Onetti…

Chaque court chapitre, éclectique, décrit un thème d’inspiration : du chaos de la chambre d’écriture, au visage et caractère de l’écrivain.

Finalement, c’est un petit opuscule rapide à lire, idéal pour la plage.

La traduction qui suit permet d’approcher au plus près la musique de l’esprit de Juan Villoro.

Je le conseille à tous les écrivains en herbe, aux passionnés de littérature, et autres rêveurs érudit.

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8.8 - La peur dans le miroir : Chronique d'..

Je remercie les éditions l'atinoir et Babelio pour l'envoi de ce livre pour l'opération masse critique non fiction.



Je lis avec plaisir des livres issus de faits reels, et celui-ci est particulièrement étonnant.



En effet, l'histoire retrace l'avant et l'après du phénomène seismique et les superstitions et les prémonitions qui s'en découle.



un bon moment dans la culture chilienne mais j'ai pas été transportée.



bof bof
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Récif

Une petite croix dans une petite case, un matin. Un livre reçu dans la boîte aux lettres !

Voilà Récif, arrivé, par les bons soins de Babelio et des éditions Buchet.Chastel.

Le compte à rebours pour la parution de la critique est en route.

Résultat, pour le première partie du livre, ce sera match nul.

Je m'énerve devant le langage obscur de la quatrième de couverture :

"Roman postmoderne". Au secours, là, je ne comprends pas, ça veut dire quoi littérature postmoderne ? Merci Wikipedia : "Par exemple, au lieu de la quête moderniste de sens dans un monde chaotique, l'auteur post-moderne évite, souvent de manière ludique, la possibilité du sens. Le post-roman est souvent une parodie de cette quête. Cette méfiance à l'égard des mécanismes de totalisation s'étend même à l'auteur. Ainsi, les écrivains postmodernes privilégient souvent le hasard à la technique et emploient la métafiction pour saper le contrôle « univoque » de l'auteur (le contrôle d'une voix unique).

La distinction entre culture supérieure et inférieure est également attaquée par l'emploi du pastiche, de la combinaison de plusieurs éléments culturels, y compris de sujets et de genres qui n’étaient pas auparavant considérés comme propres à la littérature."

Je ne sais pas vous, mais moi, je n'ai toujours pas compris...

Phrase suivante de la quatrième de couverture :

"Balade mélancolique et réflexive dans les tréfonds de l'âme contemporaine".

Je ne peux pas vraiment dire que j'ai trouvé cette lecture mélancolique, car entre les riffs de rock heavy métal et les lignes de coke, la mélancolie n'a pas vraiment sa place, et les bouteilles viennent plutôt brouiller la réflexion.

Mais, j'ai parlé de match nul, donc il y a bien des côtés positifs :

"Un saisissant aperçu des maux qui ravagent le Mexique".

Et même, je rajouterai "qui ravagent beaucoup de destinations touristiques".

C'est un tableau infernal, macabre que nous dresse l'auteur. La recherche du profit est poussée à son summum, tout est bon pour faire toujours plus de fric en jouant sur les tréfonds les plus vils de l'âme humaine. L'exploitation poussée à son paroxysme de nos fantasmes de touristes ravagés par une vie où nous avons oublié les valeurs essentielles.

Au fur et à mesure des pages tournées, le rythme de l'écriture s'affirme et nous domestique. Il y a deux vies dans ce roman, celle de la jeunesse, où l'on pense pouvoir tout réinventer, prendre toutes les places laissées libre par l'incompétence et la bêtise des autres. Les compagnons de route seront donc la musique, la drogue, l'alcool. Toutes ces choses qui bravent la bonne moralité, le savoir être, ....

Et puis, le temps passe, nous allons découvrir au cours de la seconde partie du roman cette deuxième vie, où on comprend que tout n'est pas si simple, que personne ne nous attend, que nous ne dévoilerons pas les solutions qui sauveront le monde, que les autres ne nous ont pas attendu pour exister, que nous n'existerons pas au travers des autres mais que nous devons nous construire et aider ceux que l'on aime à avancer dans cette p... de vie.

Et là, la mélancolie, la réflexion prennent toute leur place.

Finalement, je ne crois pas que mon agacement du début de la chronique soit si important que cela, un langage parfois hermétique ne doit pas empêcher une belle découverte littéraire.
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Le livre sauvage

Juan, ou peut-être l’auteur, décide de nous raconter une aventure qui a changé sa vie lorsqu’il avait 13 ans. Ses parents divorcent et l’été arrive à grand pas. Il va être placé chez son oncle Tito, un vieil original qu’il n’apprécie pas trop. Mais dans sa maison se cache de fabuleux mystère qu’il va falloir découvrir.



La maison de Tito est remplie de livres partout et sont catégorisés de façon bien étrange. Pour s’approprier les lieux, les premiers jours il va se balader un peu partout aidé d’une clochette qu’il n’hésitera à faire teinté dès qu’il se perdra. Doucement, il entre dans l’univers de son oncle remplis de fabuleuses histoires autour des livres. Car ils se déplacent, s’effacent, se modifient selon le lecteur. Tito sait que Juan est un lecteur exceptionnel et lui, pourra attraper ce fameux livre sauvage.



Pour mener à bien cette quête, il va se faire aider par son oncle, Tito, à qui il s’attache énormément ; la fille du pharmacien, Catalina dont il est tombé amoureux ; Euphrosine qui s’occupe de la maison et fait de délicieux plats et bien entendu les trois chats. Cette aventure va les rapprocher et les livres vont leur délivrer de nombreux secrets. Plus jamais Juan ne verra un livre pareil et le plaisir de la lecture va devenir naturel et décuplé surtout lorsqu’on sait que c’est le livre qui nous choisit et non l’inverse.



J’adore tomber sur des romans parlant de l’univers des livres et des lecteurs. Alors quel plaisir de tomber sur ce roman au hasard, qui bien entendu voulait que je le lise pour apprécier les suivants. Les personnages sont attachants entre l’oncle complétement foufou qui invente de la cuisine en rapport à des romans célèbres et qui laissent de miettes partout, la cuisinière pleine de gentillesse et de bonté qui supporte la douce folie de l’oncle, la voisine, passionnée de livres et qui aime travailler avec ces parents, la petite sœur qui est certaine de discuter avec ces peluches et bien entendu le héros, Juan qui apprend à se connaître et s’écouter. Et le tout dans une maison remplie de livres et de pièces cachées.



Cette idée de livres qui bougent lorsqu’on ne le regarde pas m’a tout de suite séduite. En plus, certains sont cachés dans des catégories improbables. Et cette pièce plongée dans le noir avec des livres en braille qui accueillait les aveugles lecteurs de la famille. Quelle belle idée surtout que cet endroit est central dans le roman. Alors c’est toujours agréable de tourner les pages et de se plonger dans cette magnifique histoire très bien écrite pleine d’énergie et de positivisme. Et quelle fin en plus qui donne des ouvertures très plaisantes.



Même si le roman s’adresse à des enfants à partir de 10 ans, il n’y a pas d’âge pour apprécier ce roman plein de douceur et d’aventures. Lorsque je suis arrivée à la fin, je n’ai eu qu’une seule envie continuer à lire et prendre toujours du plaisir à la lecture.
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Récif

Bien que lorgnant du côté du roman policier, avec son cadavre en énigme qui sous-tend le récit, Récif se démarque assez franchement du genre : pas de véritable enquête, le meurtre vaut plus pour ce qu'il dit sur l'univers où il a été commis et les personnes qui y vivent, que pour l'identité factuelle du coupable. Le véritable sujet, ici, est le Mexique et sa décadence, la jungle caribéenne et sa faune, le destin d'une poignée de naufragés, que l'autodestruction a trop longtemps tentés et qui se retrouvent à surnager comme ils peuvent dans une mer de requins aux dents longues.

Joli titre : rongé par les effets pervers de la civilisation, le récif est l'écueil sur lequel on s'échoue, comme le rocher auquel on se raccroche.



Un beau roman désenchanteur, plein d'ironie et de noirceur, de poésie et de rock n'roll.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Récif

Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel de m'avoir sélectionnée pour cette édition de Masse Critique! C'est d'ailleurs la deuxième fois que je découvre un roman latino-américain grâce à ce biais, et les deux fois ont été d'excellentes surprises.



Récif a pour narrateur Tony Gongora, ancien bassiste de hard-rock, ancien junkie, que son ami d'enfance Mario a remis sur pied pour travailler avec lui dans le complexe hôtelier la Pyramide, un endroit proposant des vacances des plus originales: si vous voulez vous sentir vivants à grand coups de sports extrêmes & faux guérilleros, c'est l'endroit idéal!

Tony passe ses journées à créer des bandes sons à partir des mouvements des poissons de l'aquarium, à tenter de se réapproprier avec l'aide de Mario les souvenirs manquants/délirants/possiblement imaginaires de sa période camé et à se demander pourquoi Mario le tire encore et encore des soucis...et c'est à peu près à ce moment là qu'un cadavre avec un harpon planté dans le dos est retrouvé à l'aquarium et que les narco-trafiquants du coin commencent à se sentir vexés par cette histoire de faux enlèvements.

C'est un étrange roman, mi-mélancolique, mi-ironique, qui , entre deux psychédéliques reconstructions des années rock de Tony et Mario , dresse un portrait peu flatteur de l'industrie hôtelière sur la côte mexicaine, entre les aléas climatiques, le blanchissement de monnaie des pays occidentaux, la cupidité des uns et la corruption d'un grand nombre des autres. Malgré cela, cela n'a rien d'un ouvrage déprimant et je reconnais m'être attachée à ce personnage revenu de ses illusions de jeunesse et s’efforçant de son mieux de crapahuter dans les désillusions de la maturité. Un roman que je recommanderais sans hésitation, donc.

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Le livre sauvage

Ce livre est à la fois un roman très sympa et un bel hommages aux livres et aux lecteurs. On suit ici le personnage de Juan qui nous raconte son histoire. Ca se lit assez facilement, je suis rentrée assez vite dans cet univers un peu fantastique. J'ai beaucoup aimé.
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Passionné et condamné

Livre reçu dans le cadre de la masse critique Babelio.

Ce que je peux tout d'abord dire c'est que je suis sortie de ma zone de confort avec cet essai. Je ne suis pas habituée à ce genre littéraire.

Il est très court : 42 pages. L'édition est en français et en espagnol. Donc uniquement 42 pages pour la partie française.

L'auteur s'interroge sur la définition d'un écrivain. En posant beaucoup de questions et et en citant des écrivains pour appuyer ses propos.

Plusieurs chapitres pour traiter différents aspects : la vision du cinéma sur les écrivains, le rapport de l'auteur avec son texte pour finir par le chapitre "se déclarer guéri". Je ne sais pas comment interpréter ce dernier ? Écrire rendrait malade?

Ce qui est sûre pour moi c'est que l'écrivain doit se plonger dans son monde pour créer, imaginer, produire.. mais quelle frontière entre le monde réel et la fiction? Le retour au quotidien est il difficile ?

Je me suis questionnée sur le sujet et je me dis que je serais intéressée pour approfondir la question.



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Le livre sauvage

Eu à un prix coûtant sans avoir vraiment lu la quatrième de couverture, je ne regrette absolument pas mon achat. Pourtant, Le livre sauvage est resté longtemps dans ma Pile à Lire !

Ce roman jeunesse parle d’un petit garçon, Juan, qui part un peu récitant chez son oncle Tito, un uluberlu un peu ermite qui vit dans un labyrinthe de livres.



J’adore les histoires qui jouent avec la réalité, comme ce roman-là. En effet, notre héros se prénomme comme notre écrivain, Juan. J’adore ce type de détails, qui fait réfléchir le lecteur attentif. Et il y a toujours une part de vérité entre le réel et la fiction. De l’auto-fiction ? Je ne serais pas et nous ne seront probablement jamais.

Ainsi, c’est un roman jeunesse comme je les aime : à la fois complexe et simple, l’auteur ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des êtres sans cervelle ! Il a tout compris.

Le livre sauvage présente bien quelques facilités d’écriture, mais rien de très flagrants par rapport à la justesse des mots qu’il contient. Juan Villoro parle des livres d’une si belle manière, à la fois tendre et poétique, comme s’il parlait d’un ancien amour. Ses mot coulent comme du miel. C’est beau, ça donne envie de prendre dans ses bras Juan – le personnage – dans ses bras lorsqu’il ose douter !

Et Tito. L’oncle parfait, attachant et si pince-sans-rire !

Ah… Juan Villoro sait construire ses personnages, avec des points faibles comme des points forts. Le garçon n’est pas invincible, la fille n’est pas nunuche. Oui, Villoro a vraiment tout compris.



L’histoire est à l’image de ces personnages si magiques. Magique. Les presque quatre cents pages filent à la vitesse de la lumière, ente nos mains. Nous savons pas où l’auteur veut nous amenés, nous ne devinons pas le futur. C’est simple, nous ne cherchons même pas à vouloir savoir la suite. Je me suis laissée porter par les actions, avec un sourire rêveur sur les lèvres. En plus d’avoir une jolie écriture, Juan Villoro a un écriture très visuelle.



J’adooooore ! C’est un livre que je vais de ce pas agité sous le nez de tout mon entourage (chat y compris). Je le conseille à tous : femme, homme, fille, garçon, jeune, vieillard !



4.5/5
Lien : https://lamouchequilouche.wo..
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Mariachi

Nouvelles mexicaines. Bien.
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8.8 - La peur dans le miroir : Chronique d'..

Tout d'abbord d'un grand merci à Masse critique de Babelio, ainsi qu'aux éditions l'Atinoir pour ce magnifique petit récit. Une très belle mise en page , simple mais efficace un fond rouge sanglant et une photo en noir et blanc.

Un récit réel et effrayant lorsqu'on lis ce que ces gens ont vécuent, la peur, l'horreur..

J'ai particulièrement aimé les "Chapitres" ; Les faits clair, simple et précis / et Les prémonitions qui laisse une part de surnaturelle / de ressentiments personnels.

Ce n'est pourtant pas mon genre de lecture mais le côté récit m'a assez plu. Une très belle plume et la découvert de cet auteur mexicain.



Ps : Merci pour la petite dédicace laisser avec le livre, sa fait chaud au cœur.

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Passionné et condamné

«  Qu'est-ce qui nous pousse à passer la plus grande partie de notre vie derrière une table où règne le chaos ? La littérature est une passion, un vice et une condamnation » écrit le romancier uruguayen Juan Carlos Onetti, que cite l'auteur page 15.

C'est la thèse que va s'attacher à justifier Juan Villoro dans ce fascicule bilingue espagnol/français de 85 pages qui présente une compilation de 5 chroniques autour d'un thème commun : la condition de l'écrivain de fictions, dans sa condition de créateur, seul face à sa table de travail .



Une condition qui relève de celle du héros tragique du théâtre grec. (N 'oublions pas que le terme passion vient d'un terme grec qui signifie douleur ….). A la fois homme et démiurge, l''auteur se voit condamné à créer dans la douleur, il devient une sorte de martyr de la création . L'idée lui résiste, pour la traduire, il lui faut souffrir.



Juan Villoro analyse les étapes du processus mental de la création littéraire, de l'idée à sa traduction.

L'auteur de fiction met de lui dans ses personnages, il crée leur parcours, vit avec et par eux . Animé d'une fièvre créatrice, perpétuel insatisfait, il n' a de cesse d'affiner la forme, de chercher le mot juste, de réécrire, passant par des moments de doute , de découragement, états qui peuvent en arriver à perturber son propre équilibre mental .



Pour illustrer ses arguments, Juan Villoro prend fréquemment des exemples parmi les écrivains hispanophones tels que Borges, Roberto Bolano , mais les trouve aussi parmi des auteurs européens : Balzac, Dickens ou Emmanuel Carrère, par exemple.

Nourri aussi de l'expérience personnelle d'intellectuel aux nombreuses publications qu'est Villoro, ce court opus , essentiellement théorique est sobrement rédigé, en phrases plutôt courtes, sans « jargon », ce qui facilite sa compréhension pour celui qui n'est que simple lecteur, curieux cependant de connaître le processus mental qui préside à la création des ouvrages dont il se délecte, et par les coulisses de l'écriture .



J'ai reçu cet ouvrage fort intéressant dans le cadre de Masse Critique de Juin et je remercie Babelio et les éditions L'atinoir de m'avoir permis de le découvrir.



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8.8 - La peur dans le miroir : Chronique d'..

Un grand merci à la Masse critique Babelio non fiction et aux Editions L’atinoir (spécialisées dans la littérature latino-américaine) de m’avoir permis de découvrir cet auteur mexicain Juan Villoro. Comme le résume la 4e de couverture, l’auteur était présent à Santiago du Chili lors du tremblement de terre du 27 février 2010 qui a eu lieu à 3h34 du matin, d’une amplitude de 8.8 sur l’échelle de Richter, il a modifié l’axe de rotation de la terre de 1,26 microseconde, la ville de Conception s’est déplacée de 3,04 m et Santiago de 27,7 cm avec une durée de 7 mn à l’épicentre (une remise à niveau des GPS a été nécessaire).

L’auteur, originaire du Mexique, pays secoué régulièrement par des tremblements de terre, a néanmoins été surpris.

Partir du pyjama de son père pour arriver à ce jour du 27 février, représente un cheminement intéressant et très subtil ! Je ne connaissais pas Juan Villoro, mais c’est un écrivain extraordinaire, à la bibliographie considérable et d’une érudition impressionnante ! (j’ai une passion pour la littérature latino-américaine, mais elle se borne aux auteurs connus et reconnus, le plus atypique de la liste étant Roa Bastos 😊)

L’auteur nous présente l’atmosphère, avant le séisme, pendant et après, et ce, grâce à divers témoignages.

Avant le séisme, Le ressenti des habitants, leur prémonition, leur pressentiment, l’attitude des animaux…

Pendant le séisme, l’attitude des habitants, des membres de la congrégation, en fonction de leurs pays d’origine

Dans un chapitre, « Elle, elle dort », aucune ponctuation, aucune majuscule, les paragraphes se succèdent, je dois avouer que je n’ai pas compris la démarche (est-ce parce que la femme concernée est tombée dans le coma et est décédée juste avant le séisme ?)

Après le séisme, le chaos, les dysfonctionnements…

L’auteur relate les difficultés rencontrées par leur délégation pour être rapatriée par le gouvernement mexicain, alors que les délégations colombiennes, péruviennes, brésiliennes et espagnoles présentes à ce colloque ont toutes été rapidement rapatriées par leur gouvernement respectif.

C’est une étude très intéressante sur les conséquences, non seulement matérielles, mais psychologiques, pour les victimes d’un tel séisme. Il y a le choc, proprement dit et les traumatismes qui ne manquent pas d’apparaître.

C’est très bien écrit, très intéressant et le récit permet au lecteur de se projeter lors de cette nuit où la terre a décidé de faire vivre l’enfer à la capitale du Chili.

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Le livre sauvage

Un livre mystérieux, plein d'humour qui parle à hauteur d'enfant de la magie des livres et de la lecture par le biais d'un problème à résoudre dans une vieille bibliothèque. C'est subtil, drôle et émouvant. Unique en son genre !
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Le livre sauvage

Superbe roman sur l'amour du livre avec un brin de folie, beaucoup de sensibilité et un soupçon de Borges.
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Récif

Sans le savoir, j'attendais ce roman. L'auteur y met en scène un improbable héros qui, dans les premières pages du livre, fait référence à un des plus grands batteurs du monde - Ginger Baker - quand il apprend la mort d'un de ses collègues de travail lui aussi prénommé Ginger.

Tout au long de l'intrigue, cet ancien guitariste d'un groupe de hard rock, ex-junkie, nous fera profiter de telles références, assez inattendues dans la littérature contemporaine.

L'action se déroule dans un club de vacances digne d'un delire des Monty Python aussi improbable que le héros.

L'écriture est leste, l'intrigue surprenante et décalée, les personnages attachants et la fin des plus surprenante.

Bref, un roman réussi, bien dans son époque, à lire absolument.
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Le livre sauvage

Juan a treize ans. Ses parents sont sur le point de se séparer et donc cet été, il va devoir passer ses vacances chez son vieil oncle excentrique.

Un homme qui est resté toute sa vie cloîtré chez lui à lire des livres.

Pourtant Juan ne se doute pas de ce qu'il va vivre dans cette vieille bâtisse bourrée à craquer de livres. En effet, Juan ne le sait pas encore, mais il est un lecteur "princeps" et en raison de cette qualité particulière , son oncle va lui confier une mission d'une haute importance : capturer le livre sauvage qui se cache dans ses rayons de bibliothèque.

Au cours de cette mission, Juan va découvrir ce que sont les véritables pouvoirs des livres.





Un livre qui va plaire aux jeunes lecteurs, mais également aux autres en partageant cette folle aventure avec Juan.
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Nouvelles du Mexique

je me suis ennuyé.
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