- Je comprends mieux maintenant. Les gens disent que vos mets sont naturellement tendres et sucrés. Je crois que c'est l'amour que vous donnez à vos légumes qui les rend si bons.
- Certainement. Si les gens étaient plus tranquilles, ils prendraient le temps d'aimer et de respecter leur potager. Cela ne sert à rien de vouloir jouer aux agriculteurs bio si le bien-être des légumes est négligé.
- Il s'est foutu de toi et tu restes positive...
- J'ai vécu une belle histoire avec lui et chaque jour j'y repense en voyant mes enfants grandir. Fermer son cœur c'est prendre le risque de laisser passer sa chance. Je l'ai prise quand j'ai rencontré Marc. Je suis une vieille fille, mon Robbie, j'avais tout le profil pour finir seule car j'avais peur de tomber amoureuse de la mauvaise personne...
- Tu es tombée sur la mauvaise personne, justement ! s'emporte-t-il.
- Tu ne comprends donc pas ? Ma plus belle histoire d'amour, ce n'est pas Marc, ce sont Charlotte et David. Sans Marc, sans cette désillusion, je n'aurais pas connu le bonheur d'être mère. J'essaie justement de te dire que derrière une mauvaise rencontre peut s'en cacher une autre, plus belle, plus enrichissante.
- Tu as besoin des autres. Cesse de te rabaisser et accepte leur amitié.
- Et si cette amitié devenait autre chose, et si...si on me brisait le coeur ?
- Alors tu auras au moins eu la chance de vivre une histoire d'amour dans ta vie. Le plus dur est d'avoir une existence de regrets. N'attends pas d'être trop vieux pour regretter de ne pas avoir aimé.
Elle sait que derrière chaque colère se cache une vraie douleur, et que chaque silence est un cri.
- Mon père me détestait, avoue Hassan qui s'est redressé.
Il saisit une touffe d'herbe et la garde dans le poing.
-Il voulait que je sois comme tout le monde, il ne parlait que de me changer, de m'apprendre à être un homme. Pour lui, être sensible est une infirmité.
La vie est courte pour certains, mais elle demeure merveilleuse, D'autres ne savent pas la remplir et finissent vieux et aigris. Il ne faut pas vivre dans le regret.
Une larme tremble sur sa joue et finit par tomber dans la préparation. Inutile d'ajouter du sel. Tel est son secret pour faire une tourte au goût de nostalgie.
C’est une osmose parfaite entre deux univers. L’assocaition des souvenirs de Fatima à une terre ancienne et fertile arrosée par les pluies alsaciennes. Par cette bouchée, Robert découvre pour la première fois le sens du mot "voyage".
Savoir tremper une tartine dans un bol de chicorée n'est pas chose facile.
Lovées dans le satin noir de la nuit, les étoiles observent le fermier.