Julie Bradfer

Une larme roule sur ma joue. Une larme pour tout ce temps perdu, pour tout ce temps gâché. Une larme pour tous ces mots que nous aurions dû nous dire mais que nous n’avons jamais réussi à formuler. Une larme pour ces deux adolescents qui n’existent plus et leur bonheur en partie retrouvé. Une larme pour toutes celles dans les yeux d’Alex pour ne pas oublier.

Pantelante, je cherche sa bouche dans le noir et quand je retrouve la tendresse de ses lèvres, quand ses doigts s’emmêlent aux miens sur le matelas, quelque chose se répare en moi. Quelque chose qui était brisé depuis trop longtemps. Cette part de moi qui, sans lui, n’avait plus vraiment de sens.

𝓥𝓲𝓿𝓻𝓮 𝓼𝓪𝓷𝓼 𝓮𝓵𝓵𝓮, 𝓬’𝓮𝓼𝓽 𝓬𝓸𝓶𝓶𝓮 𝓿𝓲𝓿𝓻𝓮 𝓼𝓪𝓷𝓼 𝓹𝓸𝓾𝓶𝓸𝓷𝓼, 𝓼𝓪𝓷𝓼 𝓬œ𝓾𝓻 𝓮𝓽 𝓼𝓪𝓷𝓼 â𝓶𝓮. 𝓒’𝓮𝓼𝓽 𝓲𝓷𝓾𝓽𝓲𝓵𝓮 𝓮𝓽 𝓼𝓾𝓻𝓽𝓸𝓾𝓽 𝓲𝓶𝓹𝓸𝓼𝓼𝓲𝓫𝓵𝓮.

𝓙𝓮 𝓵’𝓪𝓲𝓶𝓮 𝓹𝓪𝓻𝓬𝓮 𝓺𝓾’𝓮𝓵𝓵𝓮 𝓼𝓪𝓲𝓽 𝓺𝓾𝓲 𝓳𝓮 𝓼𝓾𝓲𝓼 𝓮𝓽 𝓺𝓾’𝓮𝓵𝓵𝓮 𝓷𝓮 𝓼’𝓮𝓷 𝓿𝓪 𝓹𝓪𝓼.

La vérité c’est que l’amour est aussi imparfait que l’humain. Mais ce n’est pas parce qu’il est imparfait qu’il ne peut être beau.

« 𝓙𝓮 𝓷𝓮 𝓻𝓮𝓰𝓻𝓮𝓽𝓽𝓮 𝓹𝓪𝓼 𝓹𝓪𝓻𝓬𝓮 𝓺𝓾’𝓲𝓵 𝓼𝓮𝓶𝓫𝓵𝓮 𝓶𝓮 𝓿𝓸𝓾𝓵𝓸𝓲𝓻 𝓬𝓸𝓶𝓶𝓮 ç𝓪. 𝓟𝓪𝓼 𝓾𝓷𝓮 𝓿𝓮𝓻𝓼𝓲𝓸𝓷 𝓭𝓲𝓯𝓯é𝓻𝓮𝓷𝓽𝓮 𝓸𝓾 𝓪𝓶é𝓵𝓲𝓸𝓻é𝓮. 𝓙𝓾𝓼𝓽𝓮 𝓡𝓸𝓼𝓮. 𝓛𝓪 𝓯𝓲𝓵𝓵𝓮 𝓶𝓪𝓵𝓪𝓭𝓻𝓸𝓲𝓽𝓮 𝓮𝓽 𝓾𝓷 𝓹𝓮𝓾 𝓫𝓻𝓲𝓼é𝓮. »

« - Je t’aime. Je t’aime à en crever, Charlie. Tu me prives de mon cœur à chaque fois que tu t’en vas alors, s’il te plaît, dis-moi que c’était la dernière fois. »

《 La vérité, c’est que l’amour est aussi imparfait que l’humain. Mais ce n’est pas parce qu’il est imparfait qu’il ne peut pas être beau. Ce n’est pas parce qu’il est imparfait qu’il ne mérite pas qu’on le vive. Qu’il ne mérite pas qu’on essaie. Qu’il ne mérite pas qu’on se trompe.》

Même si notre fin est écrite à l'avance, il n'y a rien que je ne sois prête à sacrifier pour ça. Pour un tout petit instant de lui et moi.

Il me manque alors qu'il est juste là, devant moi.

Pendant une seconde, je me noie dans l'abîme de ses yeux et laisse la sensation m'envahir. Celle que je ressens toujours à ses côtés. Celle qui n'a jamais changé. L'impression de rentrer à la maison.

Je me demande si elle devine les mots entre mes coups de crayon, les phrases entre les courbes et les lignes. Toutes ces choses qui me brûlent le cœur quand je pense à elle.

Il n'y a pas de bonheur sans toi.

Jusqu'à maintenant, jusqu'à cet instant, je n'avais pas compris la portée de cette vérité. Que l'amour ne disparait pas, qu'il ne se perd pas. Il ne fait que changer. Il s'adapte, il se réinvente, il se recrée. Il se dessine même dans l’absence, même dans le manque, même dans l'adversité. Il est toujours là, pour peu qu'on le veuille. Pour peu qu'on y croie. Pour peu qu'on s'en souvienne et qu'on ne l'oublie pas.

Je pense que je n'avais pas compris. Jusqu'à maintenant, jusqu'à cet instant, je n'avais pas compris la portée de cette vérité. Que l'amour ne disparaît pas, qu'il ne se perd pas. Il ne fait que changer. Il s'adapte, il se réinvente, il se recrée. Il se dessine même dans l'absence, même dans le manque, même dans l'adversité. Il est toujours là, pour peu qu'on le veuille. Pour peu qu'on y croie. Pour peu qu'on s'en souvienne et qu'on ne l'oublie pas.

— Est-ce que ça finit toujours comme ça ?
— Quoi donc ?
— L'amour. Est-ce que la personne qu'on aime finit toujours par s'en aller ?
— Non. Certains... certains ne sont simplement pas du genre à rester. Certains n'aiment pas assez. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde, Alex.

Pourquoi est-ce que je m'en irais ? J'ai toujours été perdu sans toi.

Blesser les autres pour se protéger, n'est-ce pas tout de même se blesser soi-même ?

J'aimerais lui dire. Tout lui dire. Comme j'en ai eu désespérément envie cette nuit-là. Mais je ne peux pas. Pas quand je sais que la chute sera toute aussi vertigineuse. Pas quand je sais que le seul moyen de préserver ce qui reste de mon cœur est de le garder pour moi.

Quand a-t-il trouvé ce nouveau refuge ? Pourquoi n'a-t-il jamais cessé d'être le mien ?