Citations de Julie Kibler (54)
Mais moi, je ne suis pas du genre à tirer les vers du nez des gens. L'expérience m'a appris qu'ils parlent quand ils sont prêts à parler, pas avant.
Je pouvais rester gelée sur place, portant le deuil de mes pertes pour toujours, ou je pouvais tenter d'avancer de quelques pas.
C'était un bon époux, à part son incapacité à soulever le moindre émerveillement en moi.
Le cœur est un hôte encombrant: ses caprices battent souvent en brèche les meilleurs arguments du sens commun.
C’était un baiser de bienvenue. Un baiser qui en disait plus que tous les baisers que j’avais pu recevoir. Il disait : Je t’aime. Je suis un homme patient.
Mon seul bonheur serait de joindre ma vie à la vôtre, même si le seul fait d’y penser me terrifie. Mais le mariage ne résoudrait pas par miracle la plupart des problèmes qu’un couple comme le nôtre devrait affronter, même à Cincinnati. Ce n’est pas parce que les lois y sont différentes que les gens le sont aussi.
« Dorrie, aujourd’hui
Quand j’ai fait la connaissance de miss Isabelle, elle était miss Grincheuse en personne, c’est un fait. Je ne l’ai pourtant pas crue raciste. Dieu sait si c’est bien la dernière chose qui m’est venue à l’idée. J’ai beau avoir encore l’air d’une jeunette, merci bien, ce truc-là j’ai eu le temps d’en connaître un bon bout. Oh ! là, là ! les histoires qu’elles racontent, mes clientes, les rides qui se forment autour de leurs yeux fermés, la tension que je sens quand je leur masse le crâne en leur faisant un shampoing, l’état de leurs cheveux quand je les roule autour des bigoudis, ça en dit long. J’ai tout de suite senti que les problèmes de miss Isabelle étaient beaucoup plus profonds que de se soucier de la couleur de ma peau. Aussi belle qu’elle soit restée pour une vieille dame de quatre-vingts ans, on sentait sous la surface quelque chose de sombre qui l’empêchait d’être douce et paisible. Mais moi, je ne suis pas du genre à tirer les vers du nez des gens. L’expérience m’a appris qu’ils parlent quand ils sont prêts à parler, pas avant. »
Les choses ne tournent pas toujours comme nous nous y attendons.
C’est curieux comme, quand les circonstances s’y prêtent, il nous arrive de nous faire un ami auquel nous avons aussitôt envie de parler de tout et de n’importe quoi. Et puis, le premier élan passé, on s’aperçoit que nous n’avons rien en commun. Avec d’autres, on croit d’abord qu’ils ne seront que de simples connaissances – nous sommes trop différents d’eux, n’est-ce pas ? C’est alors qu’on s’étonne de voir la relation durer, qu’on y prend du plaisir, que le mur d’indifférence derrière lequel on se croyait à l’abri s’effrite et finit par s’écrouler. On se rend compte que l’on connaît plus intimement cette personne qu’aucune autre et qu’une réelle et solide amitié s’est nouée.
Les vieilles habitudes ne se perdaient pas facilement.
Le cœur est un hôte encombrant : ses caprices battent souvent en brèche les meilleurs arguments du sens commun.
D'après ce que je voyais, aucune génération n'était plus futée que les précédentes.
La moindre infraction pouvait entraîner un long et rude parcours pour un jeune Noir, coupable ou pas.
Vous ne savez pas ce que c'est de toujours vivre sous ce nuage de suspicion, avec toujours quelqu'un prêt à vous attraper pour la moindre petite chose, comme si on venait de leur prouver qu'ils avaient raison depuis le début.
Pour la première fois, il me regardait dans les yeux, un large sourire aux lèvres. L'espace d'un instant nous restâmes comme cela, deux adolescents ni riches ni pauvres, ni blancs, ni noirs, qui s'amusaient tout simplement du bon tour qu'ils s'étaient joué.
[...] quand on est amoureux, les raisonnements les plus sensés s'envolent par cette nouvelle fenêtre ouverte dans le cœur.
Je ne suis pas superstitieuse. Pour moi, la seule chose qui puisse hanter un lieu ou une personne, c’est son passé.
Tout le monde mérite d’être sauvé, mais tout le monde ne peut pas l’être.
Pouvait-elle se fier à cette femme ? La confiance ne lui assurait aucune protection. Mais quel choix avait-elle, alors qu’elle était à peine capable de sortir seule du lit, et encore moins avec ce qui lui appartenait ?
Alors, pourquoi sa protestation ne refroidissait-elle en rien mes sentiments? Pourquoi étais-je incapable de renoncer à cette folie et de lui demander de me raccompagner une fois pour toutes jusqu'à la limite de Shalerville où j'avais ma place, quand bien même je ne m'y sentais plus chez moi?