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Citations de Julie Ruocco (162)


Leur barbarie doit être le lieu de démonstration de notre intelligence, car elle nous a donné cette conscience aiguë de ce qui est irréparable et par là aussi, de ce qui importe vraiment. De là vient notre sentiment profond d’avoir été dépouillés de nos rêves de liberté, humiliés dans notre force et mutilés dans notre chair. Ils nous ont donné à voir un pays faible et monstrueux.
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Elle avait enfin compris. Elle comprenait la révolte qui les portait, elle et ses camarades, et elle comprenait que c'était par la nature même de cette révolte qu'ils touchaient à la victoire. Peu importaient les cartes et les drapeaux. Même la défaite ne comptait plus. Jusque-là, Bérénice n'avait jamais pu mesurer toute la beauté de leur lutte parce qu'elle n'en percevait pas le prix. C'est alors seulement que les mots lui revinrent:
"Jin Jiyan Azadi.
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si les Syriens ont des raisons de se révolter contre la dictature,
sois certain que les Syriennes en ont dix fois plus !
Nous marcherons dans la rue avec ou sans vous.
Et elles avaient marché
p 66
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Si les Syriens ont des raisons de se révolter contre la dictature, sois certain que les Syriennes en ont dix fois plus ! Nous marcherons dans la rue avec ou sans vous.
Et elles avaient marché.
p 66
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La petite avait crayonné des étoiles en plein jour, comme un fond de nuit autour du soleil jaune.
La jeune femme sourit brièvement à la fantaisie.
Les yeux de Bérénice s'attardèrent sur quelques tâches rouges à côté de silhouettes noires.
Des corps allongés.
Au-dessus d'eux, il y avait des têtes sans visage avec, dans les mains des objets lourds.
Un massacre peint par une main d'enfant.
page 258
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- C'est faux de penser que la guerre est un moment que l'on peut saisir entre deux dates et défaire par un traité. En tant que femmes, nous sommes bien placées pour savoir qu'elle n'a jamais cessé. On a cru parfois avoir refermé ses portes, enterré ses armes mais elle a continué de se perpétuer au-delà de nous, chaque heure, chaque minute. Car même si les hommes peuvent promulguer la paix et le commerce entre eux, pour les femmes et la nature, il n'y a jamais eu de trêve.
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Il parlait de leur combat avec des mots forts et oubliés. Des mots comme "camarade" ou "égalité '. Des mots que Bérénice avait lu autrefois mais n'avait jamais entendu prononcer avec autant de force et d'urgence.
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- Ma terre est la plus belle du monde mais elle est avide, lui avait dit le jeune homme. Elle est avare de notre sang et ne supporterait pas qu'on le verse ailleurs, même par accident.
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Bérénice découvrait l'orgueil fou d'être une femme au bord du précipice, la surprise perpétuelle de se relever au delà du silence et des entraves, même si c'était la dernière chose qu'elle faisait, surtout si c'était l dernière chose qu'elle faisait.
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Elle comprenait soudain que les mots avaient deux faces, deux histoires parallèles qui s'écrivaient avec le sang d'une même humanité. Plus jamais elle ne pourrait prononcer le mot paix, le mot justice, sans éprouver de la honte. Les lettres s'effacent, elles n'étaient plus que des coquilles vides. Toute la lâcheté de la civilisation résidait dans cette promesse non tenue, dans cet écho répété à l'infini.
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Chaque demande, chaque passeport était l'occasion de faire fondre la pierre qui pesait sur ses épaules. Tous les noms qu'il avait retenus en lui jusqu'à la folie, il les redonnait aux vivants. C'était comme ressusciter les morts. Quelque chose d'eux survivrait au delà des ruines.
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Cette guerre ne pouvait pas se suivre sur les cartes, avec des positions qui se gagnaient ou tombaient. Les repères géographiques n'importaient plus, l'empire de la démence se mesurait à la disparition des femmes. Menacées si elles sortaient, insultées si elles osaient seulement se montrer depuis leur balcon. Elles pouvaient être emmenées, juste parce qu'elles étaient dans la rue, parce que leur voile n'était pas assez noir, les gants pas assez mats On ne les revoyait jamais.
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Dans ces moments, un rien pouvait faire la différence. Leur joie devant cette procession minuscule prouvait à tous qu'ils étaient encore en vie et capables d'espoir. Cette scène de triomphe fut aussi absolue qu'éphémère, mais elle avait fait oublier la faim et la défaite, le temps d'un simple mariage.
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Ce sentiment curieux pour un homme d'avoir une sœur, Asim en était rempli. La joie presque animale qu'il prenait à reconnaître le sang qui palpitait bien vivant dans ses veines, de savoir qu'il le partageait, qu'il était sien sans qu'il le possède. Toutes ces années, il s'était contente de la veiller. Pas comme les autres. Ceux qui enferment, chiffrent les réparations et négocient l'honneur. Ceux-là n'ont pas de sœur, a peine des servantes. Asim, lui, tenait de son père la sagesse secrète, la certitude que ceux qui réclament l'obéissance des femmes ne mériteraient jamais leur amour. C'était le seul cadeau qu'il lui avait fait avant de disparaître et il lui en était reconnaissant. Grâce à cela, il était libre. Libre de veiller Taym simplement parce qu'il l'aimait.
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Des deux enfants, ce n'avait jamais été lui, le sage. Lui était ne poyr vivre et être heureux. Ses besoins étaient simples. Aider ceux qu'il pouvait lui avait toujours suffi. Elle, en revanche savait penser. Elle voyait loin, pas seulement pour elle, mais pour les autres aussi. Elle avait grandi en fixant un autre horizon, regardé un ciel plus grand,crespure un air plus vaste. Elke savait quand se révolter et pourquoi, elle savait aussi qui consoler et comment.
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Elle se souvenait qu'étudiante, elle s'émouvait de ces héritages dispersés, sacrifiés par l'avidité des vivants. plus maintenant.
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Est-ce que l'on pouvait faire une moyenne de tous les corps calcinés, battus, écrasés, fusillés, égorgés, pendus ? Combien de morts par minute ? Pendant combien de temps ? Combien fallait-il de jours pour venir à bout d'un peuple ? D'un pays ? Cinq ans ? Dix ans ? Une, deux générations ? Encore combien de morts jusqu'à la fin ?
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Mais il avait fallu que la ville entière pue la charogne et que les égorgements soient mis en scène et filmés pour que les Occidentaux s'intéressent de nouveau à la région. À causée des morts chez eux et des attentats en Europe, c'était un collègue qui lui avait dit ça.
- Ils sont venus pour voir notre sang mais où étaient-ils quand ils pouvaient partager notre joie, empêcher l'enfer de se déchaîner ?
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Le bruit de la terre que l'on jette sur les corps. De tous les bruits de la guerre, c'est celui qui lui semblait le plus irréel. Peut-être parce qu'enterrer les morts, c'était la seule chose qui restait à faire quand tout se taisait autour d'eux.
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Décidément, elle n'avait jamais été une archéologue mais une voleuse. Rien qu'une profanatrice qui déplaçait les objets d'un monde à l'autre.
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