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Citations de Julie Ruocco (162)


Les prisons secrètes avaient été temporairement ouvertes. Il fallait bien faire de la place pour les manifestants et les révolutionnaires. Alors, sans un bruit ni un remords, l’État avait relâché les vieux spectres du djihad. Des fanatiques abrutis par l’enfermement et la violence, recrachés au jour après des décennies de torture parce qu’on ne savait plus où entasser leurs corps.
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L’histoire n’est qu’une ronde de Furies aux ailes entrelacées et chacune de leurs plumes peut guérir les nations. Depuis le commencement, elles traversent les âges sans rien se disputer de la gloire ou du malheur des hommes. Leur chant fait le bruit des gouttes sur la cendre et leur vol est plus puissant que la fureur des bourreaux.
(page 283)
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Il s’étonnait de voir des commerces ouverts, des femmes dehors. À chaque rue qu’ils traversaient, il s’imaginait voir arriver une voiture armée d’un fusil-mitrailleur ou que l’empressement affairé de la foule allait être soufflé par une explosion. Pas de pendus aux fenêtres, pas d’exécutions aux carrefours. Pourtant, ça devait encore se passer, à quelques kilomètres seulement, à l’instant même où il formulait cette pensée.
(page 145)
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Aujourd’hui l’ubérisation du djihad a donné naissance à une autre forme de guerre intégrale : une croisade privée dans un contexte global. Je doute que cette militarisation des consciences s’arrête à la perte ou au gain d’un territoire. Et c’est ce qui m’effraie dans cette nouvelle réalité : on peut vaincre un groupe armé sur le champ de bataille, pas un fantasme. J’ai peur que notre résignation ait créé en nous les conditions pour que la violence se déchaine, qu’elle devienne un pari total et permanent.
(page 248)
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Sans justice et sans mémoire, nous nous condamnons éternellement à être tour à tour victime puis bourreau.
(page 120)
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Son père lui répétait tout le temps qu’il suffisait d‘un rien pour faire un destin, et que tous demeuraient interchangeables.
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Les écoles avaient fermé à cause des fanatiques ou des bombes. Le gaz, ça faisait longtemps qu’il n’y en avait plus. Les maisons étaient glacées par le manque de tout. Les jours s’étiraient dans la suie et la faim. Quant à lui, tout ce qu’il pouvait dire ou penser avait été sali par la fatalité de la guerre.
(page 38)
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Nos camarades seront plus patients que les bourreaux et plus rapides que leur lame. Nous y arriverons, tu m’entends ? Parce que notre courage n’est pas celui des vainqueurs, il est celui des renaissances.
(page 265)
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Quoi de plus pratique qu’un commandement divin pour abdiquer sa volonté ? Il y en avait toujours pour qui le joug de la liberté était trop lourd. Alors ils venaient grossir les foules qui rêvent d’exécutions et jouissent derrière leurs dogmes trop serrés. Ils étaient heureux d’obéir à nouveau, les discours des prédicateurs devaient avoir pour eux le parfum des fleurs volées dans les cimetières.
(page 193)
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« La peur, avait-elle écrit, est obscurité et solitude. Elle est un manque absolu de repères qui nous isole, nous prive de notre force. Le ressort de notre lutte n’est pas l’annihilation de l’adversaire, mais la revendication forcenée de rester des humains, avec notre nom et notre histoire. » Il n’était jamais question de Dieu ou de drapeau dans ses notes, seulement des hommes.
(page 178)
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De plus en plus souvent, la colère prenait le pas sur le désespoir. Comment un pays pouvait-il se transformer en charnier dans l’indifférence des nations ? La révolution n’avait-elle pas eu lieu ? Ne s’étaient-ils pas révélés dans toute leur force, dans tout leur courage ? Ils avaient appelé le monde et le monde n’avait pas répondu.
(page 44)
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De plus en plus souvent , la colère prenait le pas sur le désespoir. Comment un pays pouvait-il se transformer en charnier dans l’indifférence des nations ? La révolution n’avait-elle pas eu lieu ? Ne s’étaient-ils pas révélés dans toute leur force, dans tout leur courage ? Ils avaient appelé le monde et le monde n’avait pas répondu.
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Elle imaginait des destins d’argent et de pierre qui enjambaient les siècles, traversaient les hasards du temps et de l’histoire. Des bijoux millénaires qui n’avaient plus nulle part où se poser et laissaient leur or couler dans les veines des trafics d’antiquités et le ventre des marchés noirs.
(page 15)
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À la télévision, les masses continuaient de s’abattre sur les statues, les pierres étaient défigurées à coups de pic. Bérénice avait la sensation que c’était le corps de son père qui était supplicié. Dans chacune des colonnes, dans chaque arc réduit en poussière, c’était son corps à lui qu’on dépeçait, là, devant ses yeux, et elle était impuissante. Toutes les histoires qu’il lui avait racontées, tout ce qu’il n’avait pas eu le temps de lui dire et tout ce en quoi elle espérait était dynamité, renversé, piétiné. Son père était mort, Palmyre tombée. Elle était seule au monde, prisonnière de ruines qui n’existaient plus.
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Avoir envie n’était pas céder. Céder n’était jamais perdre. Elle en était sûre et cette certitude l’avait libérée de la peur qu’on inocule aux petites filles et qui s’instille dans le corps des femmes jusqu’à ce qu’elles en crèvent. Elle pouvait tirer des hommes un plaisir égal et sans contraintes. Tout simplement parce qu’elle les avait vus comme ils sont et comme ils refusent de se donner au monde. Seuls dans leur nudité blanche, retranchés derrière un sexe qu’ils connaissaient mal.
(page 98)
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Taym n’avait jamais été ce qu’on appelle communément « féminine », mais le noir sur ses yeux tenait de la révélation. Comme une peinture de guerre personnelle. C’était peut-être le secret de toutes les femmes ?
(page 59)
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Tous les deux avaient creusé la terre, l’un pour ensevelir, l’autre pour révéler. Et puis quelque chose dans l’histoire s’était accéléré et ils se retrouvaient maintenant face à face, comme si les siècles qui auraient dû séparer leurs tâches s’étaient contractés d’un seul coup et les avaient réunis dans un repli du temps. L’archéologue et le fossoyeur pouvaient se regarder, se confronter.
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Le bruit de la terre que l’on jette sur les corps. De tous les bruits de la guerre, c’est celui qui lui semblait le plus irréel. Peut-être parce qu’enterrer les morts, c’était la seule chose qu’il restait à faire quand tout se taisait autour d’eux. Les incendies enfin éteints, la ville reprenait ses couleurs de fin du monde.
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C’était une effigie de Furie qu’elle tenait entre ses doigts. L’une des filles de Gaïa et du sang d’Ouranos mutilé, celles qui étaient chargées de poursuivre et harceler les criminels. Elle se rappelait ses cours de culture antique, les textes d’Hésiode qui narraient la naissance sanglante du Titan Cronos. Comment le sang du ciel était tombé sur la terre et avait fécondé son sein.
(page 24)
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Quelque chose avait débrayé dans l’histoire. Tout était disproportionné, tordu. Même les bombes avaient été remplacées par des engins capables de creuser le sol avant d’exploser. Les soumettre ne suffisait pas. Il leur fallait atteindre les survivants dans les caves, les familles qui ne pouvaient pas abandonner leurs terres et ceux qui résistaient encore.
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