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Critiques de Jun Ishikawa (6)
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Ève sous la neige

Un recueil de quatre récits écrits dans les quelques mois qui suivirent la capitulation japonaise en 1945. le pays est en ruine, et occupé par les vainqueurs américains. Tous ces récits se ressemblent, on a l'impression de relire à chaque fois plus ou moins le même. Leur principaL point commun : un narrateur se frottant à une prostituée. Mais contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, le discours n'est pas trivial, et on ne trouve pas directement d'images sexuelles. Nous sommes là dans des histoires où il ne se passe presque rien. Ce sont des récits d'ambiance, destinés à nous faire toucher du doigt la réalité de la situation du pays, dans cette période de début de sortie de l'anéantissement…Les prostituées sont nombreuses parce qu'il faut bien faire n'importe quoi pour gagner un peu d'argent (l'une d'elles cire également les chaussures des hommes dans la rue), et repartir de zéro dans la vie.



De manière étonnante, l'auteur japonais fait vivre à son narrateur une situation faisant référence à l'imagerie chrétienne. On pourrait même parler d'iconographie, tellement on visionne le tableau. Ainsi du Buisson ardent, où le narrateur doit se cacher précipitamment dans une sorte de coffre logé sous le lit de la prostituée Hanako. L'inconfort qui s'éternise va lui provoquer douleur et vision, et se prolonger à la sortie comme s'il revivait la passion du Christ ! Eve sous la neige est l'occasion de revisiter le péché originel, dans le contexte d'une marche dans la neige entre le narrateur et la prostituée qui l'accompagne.



Ce qui frappe est le contraste entre le style employé pour les quelques dialogues : le ton familier de la rue, presque argotique, et le style de l'écrivain-narrateur, recherché, fait de phrases longues, parfois très longues, pour ainsi dire proustiennes. On a là un fin lettré qui cherche à restituer la situation de dénuement des gens de la rue.



C'est une lecture très exigeante, qui ne peut s'apprécier qu'en intégrant cette idée que nous sommes dans des récits d'ambiance, et pas dans des nouvelles animées, rythmées, et ayant une chute.

Dans ces conditions, il est possible de trouver un peu de plaisir dans le style très intellectuel d'Ishikawa, plaisir conforté par la très belle présentation, comme d'habitude, de l'éditeur « Les belles lettres » que je remercie sincèrement ainsi que babelio pour cet envoi dans le cadre de Masse critique.

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Fugen

Trois récits composent ce recueil. Ils ont pour toile de fond Tôkyô dans les années 1930 et reflètent parfaitement, dans une atmosphère qui rappelle parfois celle des romans policiers, une époque qui pour beaucoup se traduisit par un sentiment de désarroi et d'impuissance. Le narrateur à chaque fois est un écrivain désargenté à l'existence morne. Dans le premier récit, "Fugen !", il loge dans une modeste pension. Et à chaque fois il tente de décrire son quotidien au milieu de nombreux personnages et situations, qui se superposent et s'enchevêtrent avec leur part d'ombre, à travers différents quartiers de la ville. Il en résulte trois récits très denses, aussi rapides qu'incandescents, dans lesquels il est difficile de ne pas se perdre, tant ils paraissent parfois tortueux, et de ne pas être emporté.
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Le faucon

Deux nouvelles entre fantaisie onirique et science-fiction mystique.



« Les Asters ». Dans un Japon féodal, le jeune Muneyori se détourne de l’art de la poésie pour celui du tir à l’arc. Il devient un excellent archer, mais lors de parties de chasse, ses flèches ne tuent jamais. Comme par enchantement, proie et flèches disparaissent au contact. Magie de l’univers et poésie de l’auteur… jusqu’au jour où un renardeau verse effectivement le sang. Muneyori devient alors avide de sang, tuant alors gibiers et humains à profusion. Et là où tombent les victimes, Muneyori plantent des asters, la fleur du souvenir. Quand on nait poète, on reste poète à vie…



« Le Faucon ». Dans un Japon des années 50, un jeune homme licencié de la manufacture de tabac part à la recherche d’un nouveau travail. Au détour d’un verre de saké chaud accompagné d’un bouillant udon, il croise The opportunity ! Il se voit proposer d’acheminer des cigarettes d’un hangar chez un revendeur. Bizarre, le nom sur le paquet est le même que celles qu’il a l’habitude de fumer : PEACE ! Bizarre, les caractères d’imprimerie utilisés sur le paquet semblent différents de celles qu’il a l’habitude d’utiliser (ce n’est pas du japonais, en tout cas). Bizarre, ces cigarettes là émettent une drôle d’odeur, la fumée en devient presque enchanteresse, le goût est beaucoup plus parfumé et enivrant. Encore plus bizarre, ce hangar où jonchent sur le sol des journaux avec cette même typographie inconnue…

Il parait que FUMER TUE...


Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Ève sous la neige

Lorsqu'au bout de 3 nouvelles (sur 4), on n'arrive toujours pas à plonger dans l'univers du livre, c'est que la lecture ne vous correspond pas tout simplement et c'est ce qui m'est arrivé malheureusement.

Pourquoi cela n'a pas fonctionné avec moi ?

- tout d'abord, à cause du style de l'auteur: je lisais des phrases à mon sens beaucoup trop longue. Au bout d'un temps, je décrochais et j'étais obligée de relire plusieurs fois le même paragraphe

- Je lisais pour lire sans en éprouver du plaisir, ce qui est fort dommage. La lecture doit procurer du plaisir et non devenir une contrainte.

- comme je n'eprouvais pas de plaisir à la lecture, ça ne me donnait pas envie de continuer. Je pense que je n'avais plus le bon état d'esprit pour le lire, parfois cela ne fonctionne pas avec un livre et il faut l'accepter.

- enfin, je n'ai trouvé ce que je pensais lire dans cet ouvrage : le résumé nous parle du Japon d'après guerre sous l'occupation américaine et durant les 3 premières nouvelles, l'auteur nous parle essentiellement de femmes et de prostituées.
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Ève sous la neige

Avec de longues phrases poétiques, l'auteur dépeint une société privée de repères moraux ou religieux qui tente de survivre.
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Le faucon

Le livre est composée de deux nouvelles, la première, qui donne son titre au recueil, semble relever du genre science fiction. Elle se situe dans un monde différent du notre, qui pourrait se situer dans le futur, même si en réalité on n'en sait rien. Mais comme c'est vraiment original, cela a du mal à rentrer dans des cases rigides. Il émane de cette histoire des sensations contradictoires, une sorte de résignation, qui se traduit pas l'acceptation des choses telles qu'elles sont, mais en même temps une sorte d'espoir ténu et persistant qui autorise de croire les choses les plus invraisemblables. Un onirisme permanent, mais en même temps une description minutieuse de détails très matériels. Etrange et troublant, et on y comprend pas tout, mais c'est volontaire, et participe du charme de la lecture.



J'ai quand même préféré la deuxième nouvelle, Les asters. L'évocation de l'ancien Japon, un climat de conte, tout cela a beaucoup de charme. Et là encore on est loin de tout comprendre. Un pays de rêve à portée de main, mais inaccessible, une femme-renard, un intendant sournois.... Et l'écriture de Ishikawa, sèche, faite de petite phrases, mais qui est malgré tout d'un lyrisme maîtrisé.
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